- Région de Herța
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Cet article concerne le territoire de Herța. Pour la subdivision administrative correspondante, voir rayon de Herca.
Herța
Groupes ethniques dans l’oblast de Tchernivtsi avec la région de Herța en bleu foncé.
Démographie Population Roumains 93%, Ukrainiens Entités suivantes :
- Ukraine (rayon de Herca)
L’arrondissement de Herța (en roumain : Ținutul Herța, en ukrainien : Край Герца) est un territoire de la région administrative de Tchernivtsy (Ukraine), sur la frontière avec la Roumanie. Il fait partie du rayon de Herca appartenant à cette région.
Sommaire
Habitants
Sa population était estimée en 2001 à 32 300 personnes, dont 93 % sont des Roumains.
Histoire
Lors du pacte Hitler-Staline, l’Union soviétique revendiquait à la Roumanie la Bessarabie (moitié orientale de l’ancienne Principauté de Moldavie, qui avait déjà été annexée par l’Empire russe entre 1812 et 1917) mais pas le nord de la Bucovine (district nord-ouest de la principauté de Moldavie (imposé avec l’ultimatun) qui avait été annexé par l’Empire d’Autriche de 1775 à 1918 et n’avait jamais été russe, mais où de nombreux Ukrainiens venus de Galicie s’étaient établis).
L’arrondissement de Herța n’appartenait à aucun de ces deux territoires, était resté continuellement moldave puis roumain, et, n’ayant subi aucune colonisation slave, avait une population exclusivement roumaine. Mais il se trouvait à la jointure de la Bessarabie et de la Bucovine du nord, et, bien qu’il ne soit pas mentionné dans le protocole soviéto-roumain de cession des territoires réclamés par Staline, il fut occupé par l’Armée rouge le 28 juin 1940. La garnison roumaine, qui ne s’y attendait pas, riposta et fut anéantie (pour la Roumanie, ce furent les premiers morts de la Seconde Guerre mondiale).
Par la suite, la commission soviéto-roumaine constituée en application du protocole de cession, avalisa l’ajout de Herța au territoire cédé, et, bien que peuplé de Roumains, l’arrondissement fut rattaché à la République socialiste soviétique d’Ukraine. Il a été récupéré par la Roumanie de 1941 à 1944 au cours de l’attaque des forces de l’Axe contre l’Union soviétique sur le front de l’Est, mais l’Armée rouge l’a reconquis en 1944.
Toutefois, l’arrondissement de Herța, qui n’avait jamais appartenu à l’Empire Russe, et n’avait jamais été revendiqué par l’URSS, se trouva ainsi dans le même statut que les îles de Coasta-Dracului, Dalerul mare, Dalerul Mic, Maican (sur le bras frontalier de Chilia, dans le delta du Danube), Limba (à l’embouchure de ce même bras) et Șerpilor (en mer Noire) : ces petits territoires avaient été annexés par l’URSS de facto, sans avoir été mentionnés par le pacte Hitler-Staline, ni par l’ultimatum soviétique du 26 juin 1940, ni par le traité de Paris, et sans que leur annexion ait été ratifiée par le Soviet suprême soviétique ni par l’Assemblée nationale roumaine. Seuls des protocoles bilatéraux soviéto-roumains entérinaient leur occupation par l’URSS[1], et tout au long des 45 années de régime communiste, les dirigeants roumains Gheorghe Gheorghiu-Dej et Nicolae Ceaușescu tentèrent d’en obtenir la rétrocession[2].
Face à l’Ukraine, État successeur de l’Union Soviétique, ce fut aussi le cas du gouvernement démocratiquement élu d’Emil Constantinescu en 1995, mais la communauté internationale fit pression sur la Roumanie pour qu’elle renonce à ses revendications, dans le cadre du processus d’intégration dans l’OTAN et dans la sphère d’influence de l’Union européenne[3].
Situation actuelle
Bien que la Roumanie et l’Ukraine aient finalement signé et ratifié en 1997 l’accord sur les frontières (la Roumanie a renoncé à toute revendication sur les territoires perdus) et qu’elles soient signataires des traités et alliances internationaux qui éteignent toute réclamation territoriale, il y a encore en Roumanie, ainsi que dans la population locale (qui a aujourd’hui la citoyenneté ukrainienne) un ressentiment contre la cession de ces territoires, considérés largement comme historiquement roumains et comme ayant été rattachés de façon illégale à l’Union soviétique. De nombreuses organisations des roumanophones d’Ukraine et de Roumanie ont contesté cet accord et ont demandé au gouvernement roumain de dénoncer le traité de 1997.
Actuellement, toutes les communes de l’arrondissement, à l’exception de Mamornița, sont encore à majorité roumaine. Il est à noter qu’à l’époque soviétique, les statistiques et cartes ethnographiques ont compté cette communauté roumanophone, comme que celles de Bucovine, en tant que Румынски (« roumaine ») et non en tant que Молдаване (« moldave ») comme celles de Bessarabie et de Podolie, prenant ainsi en compte les années de domination impériale russe sur ces deux dernières régions, censées avoir créé une « nationalité moldave » distincte de la « nationalité roumaine ».
Notes
- Grigore Gafencu, Préliminaires de la guerre à l’est : de l’accord de Moscou (21 août 1939) aux hostilités de Russie (22 juin 1941), Egloff, Fribourg (Suisse), 1944.
- Stefan Lache et Gheorghe Tutui, La Roumanie à la Conférence de la Paix, 1946, Dacia, Cluj, 1978.
- « L'île des Serpents, un confetti de la mer Noire très prisé », site du Monde, 2 septembre 2008 ; Mirel Bran, « L’île des Serpents attire les convoitises », 12 septembre 2008.
Lien externe
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