- Berviller-en-Moselle
-
Berviller-en-Moselle
Le chevet de l'église Saint-FiacreAdministration Pays France Région Lorraine Département Moselle Arrondissement Boulay-Moselle Canton Bouzonville Code commune 57069 Code postal 57550 Maire
Mandat en coursChristine Thiel
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Houve Démographie Population 447 hab. (1999) Densité 81 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 207 m — maxi. 362 m Superficie 5,52 km2 Berviller-en-Moselle (en allemand Berweiller) est une commune française située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-est.
Sommaire
Géographie
Le village se situe à 8,5 kilomètres de Bouzonville, le chef-lieu de canton, directement à la frontière franco-allemande et plus particulièrement entre la Lorraine et la Sarre, sur les hauteurs du Saargau. Les localités voisines sont au Nord Villing et Ittersdorf (de) (Sarre), à l'Ouest Rémering, au Sud Merten et à l'Est Berus (Sarre).
Hydrographie
Berviller est niché dans une petite vallée, ouverte vers l'Ouest et traversée d'Est en Ouest par le Weissbach, ruisseau qui s'unit au sortir de la vallée avec le Dorrbach, pour former ensemble le Berweillerbach qui file vers le Sud.
Histoire
La première mention écrite du village date de 1293, sous la forme Berwure, qui pourrait provenir du nom d'homme germanique Bero avec le suffixe villa, transformé par la suite en weiler. Mais il est plus probable que par opposition aux communes du Warnt qui se trouvent à une altitude moins élevée avec un sol sablonneux: "le griis" et Berviller qui fait la transition entre le sable et le calcaire "le gau" qui est une couche géologique qui se trouve surélevé par rapport au sable du bassin houiller. En associant berg et Villa cela donne Bergvilla. Le "g" aurait simplement disparu au fil du temps. D’ailleurs en 1625 on appelait le village Berscheweiller "Berg" se prononçant Bersch en francique mosellan. "Villa" étant simplement l’appellation romaine d’une habitation. "Viller" se prononçant "villa" en francique mosellan.
La commune s'est choisie des armoiries portant deux roses d'argent et une étoile de même, pour rappeler la famille d'Ahr qui possédait la seigneurie, en y ajoutant la bêche de saint Fiacre, patron de la paroisse. Au plus loin qu'il est possible de remonter, Berviller fait partie des fiefs du duché de Lorraine, d'abord dans l'office de Berus, puis dans la prévôté de Bouzonville. La propriété foncière était au seigneur de Metternich de Château-Rouge en 1611, puis aux barons de Hausen et d'Ahr en 1681. Enfin, lors de la Révolution française, Nicolas de Lasalle, seigneur de Merten, se revendique également seigneur de Berviller[1].
Parmi les activités des habitants, il est intéressant de citer une exploitation de minerai de fer, mentionnée à partir de la Révolution. Il s'agissait d'une exploitation à ciel ouvert par de petits puits, permettant d'extraire du fer en dragées dont on récoltait environ 1000 quintaux par an. Il était destiné à la fonte de moulage. Plus tard, une mine en galerie est exploitée sous les communes de Berviller, Tromborn et Rémering ; une dizaine de galeries emploient alors vingt à vingt-quatre mineurs. Un tuilier et deux cloutiers ont également exercé dans le village.
La commune comptait aussi deux moulins. Le plus ancien, celui de Felschling, était le moulin banal pour les habitants de Berviller ; reconstruit après la guerre de Trente Ans, il dépend de la seigneurie d'Ahr et d'Hausen. Dans un extrait de « Unsere Heimat » Mitteilungsblatt des Landkreises Saarlouis für Kultur und Landschaft. 13. und 15. Jahrgang, Hefte Nr ½, 1988-3, 1989-1, 1990-3, 1990, on peut traduire ceci: "En 1572 Ehrard Ölschleger mentionne un moulin entre Berviller et Rémering sur un inventaire des biens de la comtesse Anna von Isenburg, châtelaine de Berus, ce qui ne peut correspondre qu’à un moulin de Felschling". Ce dernier se trouvant à moins de vingt mètres au nord-est du bâtiment du moulin de Felschling construit en 1737 car des fondations on été découvertes plus près de la rivière.
Le Moulin-Neuf ou Weissbachmühle ne date que du début du XIXe siècle et est construit par Antoine Schidler. En 1812, la statistique industrielle de la Moselle parle de trois moulins à Berviller, mais il est probable qu'on comptait aussi un moulin à huile. Ce dernier, situé à l'extrémité du village sur le chemin de la chapelle Sainte-Oranne, est construit en 1825 par Mathias Folschweiller et Maria Kuhn. On peut admirer l'entrée de la maison, chapeautée d'un magnifique linteau. On comptait au XIXe siècle pas moins de 300 ou 400 noyers dans les vergers de Berviller. Il doit en rester une trentaine de nos jours. C'est après la Seconde Guerre mondiale que Victor Bur et son épouse Catherine Schmitt acquirent la bâtisse qui, depuis longtemps, avait cessé toute activité huilière[2].
Les habitants de Berviller étaient affublés par leurs voisins du sobriquet de Essig Loch (les Trous à vinaigre), la tradition avançant deux hypothèses comme explication : la première affirme que la petite vigne du Hanfreutz ne produisait qu'une piquette devenant vite vinaigre, alors que d'autres avancent qu'à Berviller on faisait du vinaigre de poires revendu aux villages environnants.
Cultes
Les droits sur la paroisse sont initialement liés au couvent cistercien de Freistroff, avant de passer à partir de 1582 aux familles d'Ahr et d'Hausen, qui perçoivent l'ensemble des dîmes et des revenus qu'elles partagent avec le curé, nommé par celles-ci. On sait qu'en 1686, à la suite de la guerre de Trente Ans, l'église est petite et en mauvais état. Il paraîtrait même qu'elle a été brûlée vers 1650, tandis que le presbytère est complètement détruit. L'église est reconstruite en 1751, puis à nouveau restaurée au XIXe siècle. Le clocher contient une petite cloche datant de 1779, la Wedaglock, qui échappe à toutes les réquisitions. La paroisse de Berviller était souvent desservie par un curé voisin de Rémering ou de Merten.
Le village présente aussi une petite chapelle votive, datant de 1894, sur la route de la chapelle Sainte-Oranne. Son origine est liée à un accident ; en effet, Jean Kaas décède en 1890 malgré son transport à l'hôpital et les invocations à saint Blaise par sa femme Marie. La veuve fait alors construire par deux maçons du village cette chapelle et la dédie au saint[1], étant persuadée que le saint avait sauvé l'âme de son mari. La famille Bur acquit la propriété après la Seconde Guerre mondiale et Gérard, le fils de Catherine Bur, restaure avec l'aide de bénévoles le petit oratoire en 1994, à l'occasion du centième anniversaire de sa construction. Il en fait un petit joyau architectural, qui attire aujourd'hui des visiteurs nombreux[2].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1983 mars 2008 Hubert Gehl mars 2008 Christine Thiel Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[3])1802 1962 1968 1975 1982 1990 1999 428 361 370 387 454 479 447 Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes La communauté de Berviller est déjà connue avant la guerre de Trente Ans et en 1547, on sait que cinq habitants sont imposables, alors qu'en 1602 ils seront treize. Après la guerre, lors de la reconstitution du terrier, l'ancêtre du cadastre, on compte quarante-deux propriétaires dans le village et, parmi les étrangers, on relève des religieux comme l'abbaye Sainte-Croix de Bouzonville ou l'église de Merten, ainsi que divers seigneurs : les barons d'Eltz ou de Metternich, le marquis d'Harraucourt et les seigneurs de Varsberg.
Les divers recensements modernes nous montrent que la population depuis 1802 partant de 428 personnes, diminue régulièrement jusqu'en 1936, la croissance reprenant alors pour atteindre actuellement plus de 450 personnes[1].
Lieux et monuments
- L'ancien moulin de Felschling construit en 1737.
- L'église paroissiale, construite en 1751 et restaurée au XIXe siècle.
- La chapelle Saint-Blaise, érigée en 1894 sur la route de la chapelle Sainte-Oranne, à proximité d'un ancien moulin à huile.
- Une réplique de la grotte de Lourdes est érigée en périphérie du village. Une procession aux flambeaux est organisée chaque année lors de la fête de l'Assomption, à la tombée de la nuit. Sur un parcours menant de l'église Saint-Fiacre à la grotte, elle rassemble des fidèles de toutes les localités environnantes, lorraines et sarroises.
- Un circuit transfrontalier est aménagé depuis 2005 et nommé chemin de la frontière (en allemand Alter Grenzweg). Il relie les villages voisins de Berviller et Berus, ainsi que la chapelle Sainte-Oranne et le monument des grands européens.
- La place du marché, avec la fontaine de l'ancien lavoir.
Personnalités liées à la commune
- La famille Guldner, qui a produit de nombreux sculpteurs depuis le XVIIe siècle, tire ses racines du village de Berviller. Au XVIIIe siècle, cinq frères travaillent en particulier pour l'abbaye prémontrée de Wadgassen et forment une école que l'on désigne alors sous le terme de « baroque de Berus ». Les endroits où peuvent encore se voir leurs œuvres sont surtout Berus, l'église Saint-Nicolas de Sarreguemines, l'église et la chapelle de Grosbliederstroff, ainsi que Kemplich et Waldwisse. Ces Guldner sont cinq à travailler ensemble dans un atelier commun. Parmi leurs descendants, on ne compte pas moins de vingt-neuf sculpteurs et la tradition se perpétue encore, puisque des membres de cette famille exercent le métier de marbriers à Forbach[4].
Notes et références
- Le Républicain lorrain du 22 juillet 2007. De la bêche de saint Fiacre aux vignes du Hanfreutz, article paru dans
- Informations fournies par les plaquettes descriptives balisant le chemin de la frontière - Alter Grenzweg.
- Berviller-en-Moselle sur le site de l'Insee.
- SHAN a mis en souscription un fascicule d'inventaire des œuvres retrouvées avec de nombreuses photographies, au prix de vingt euros. La famille Guldner a organisé sa première réunion de famille à Berus le 27 mai 2007 et, à cette occasion, la
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Moselle
Wikimedia Foundation. 2010.