- Jan Jansz. Starter
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Jan Jansz. Starter Portrait gravé de Jan Jansz. Starter comme poète de lyrique amoureuse, par Jan van de Velde le Jeune (vers 1593-1641). Les cygnes, écartant Cupidon de l'île des chiens (L'Angleterre), symbolisent l'auteur ; illustration dans : Friesche Lust-hof, de 1621Nom de naissance [Jan Jansz.] Startut Autres noms Jan Jansz. Startert
Ioannes StarterusActivités Poète
Rhétoricien
DramaturgeNaissance 1593 ou 1594
Amsterdam
Provinces-Unies ( ? )
Londres
Royaume d’Angleterre ( ? )Décès septembre 1626
HongrieLangue d'écriture frison
néerlandaisMouvement Style des rhétoriciens
RenaissanceGenres Poésie
ThéâtreJan Janszoon Starter, né à Amsterdam ou Londres[1], en 1593/1594, mort en Hongrie en septembre 1626, est un poète des Pays-Bas septentrionaux de langues néerlandaise et frisonne[2].
Sommaire
Biographie
Son nom de famille d'origine serait Startut[3]. Il se peut que ses parents fussent un certain John Startut, tisserand de profession, et Alice Robynson, qui habitèrent le quartier de l’Église Saint-Bride à Londres. Ceux-ci se sont mariés le 18 novembre 1592. L'année de naissance de Jan Jansz. peut être calculée sur la base de son âge figurant dans un recueil, c'est-à-dire 27 ans en 1621[4]. Son frère Frans maria en 1623 avec une femme de Vianen[3]. Ses parents étaient sans doute des Anglais immigrés à Amsterdam vers 1592 en raison des persécutions religieuses contre les brownistes, un secte auquel ils peuvent avoir appartenu. Après la mort de ses parents, Starter grandit dans un milieu réformé où il lui fut donné une éducation exemplaire[2]. En 1612, il était éditeur à Amsterdam, ville dans laquelle il rejoignit la même année la chambre de rhétorique De Eglantier (l'Églantine)[5]. Il s'installa à Leyde en 1614 comme libraire et éditeur de, entre autres, quelques livres en latin[2], en vente dans sa librairie In de Engelsche Bijbel (À la Bible anglaise)[1]. C'est dans cette ville qu'il épousa Nieske Heynisdochter[5]. Chez lui, Drusius, professeur en langues orientales, Bouricius, un juriste, et Winsemius, l'historien, publièrent des livres, tandis que des graveurs frisons comme Geilkercken et Feddes lui confièrent l'impression de leurs estampes[4]. En 1614 il entamait la composition d'un poème sous forme de chanson à la louange de la Frise : Nieu Liedeken tot lof van Friesland[5]. En 1615 et 1616, il visita la Foire du livre de Francfort[2].
Sans doute en 1618, il fonda à Leeuwarden la chambre de rhétorique Och mocht het rysen! (Ô, si seulement cela pouvait croître)[4]. Plusieurs de ses pièces ont été jouées dans cette chambre, mais après l'opposition du côté religieux, cette société littéraire et dramatique dut mettre fin à ses activités[2] le 8 janvier 1619, sur ordre du vroedschap de Leeuwarden[6] ; ce fut surtout le ministre Bogerman, président du Synode de Dordrecht qui s'opposa à lui[5]. La maison d'édition périt également. La composition de poèmes nuptiaux pour les jeunes mariés fortunés de Frise devint par la suite une source de revenu[2].
Le 31 mai 1620 mourut le stathouder de Frise, Guillaume Louis de Nassau-Dillenburg, jadis glorifié par Starter dans quelques poèmes, ce qui mène à penser qu'il fut son protecteur[6] ; le poète, abandonnant la lutte, se fit inscrire comme étudiant à Franeker[5] le 22 juin 1620[6]. Après y avoir fait ses études de droit durant une courte période, c'est de là qu'il se rendit à Amsterdam pour entamer des pourparlers avec l'éditeur Voscuyl ; il décida d'y rester[5]. En son absence, ses biens demeurés sur place, à Leeuwarden, furent vendus sur ordre de la justice afin de couvrir ses dettes[6]. En 1621 la pièce dramatique Daraïde fut montée à l'Academie et le Friesche Lust-hof (Jardin de plaisance frison) parut. Scriverius, Rodenburg et 23 autres s'exprimèrent de façon élogieuse sur ce recueil[5]. La même année, 21 amateurs de la poésie néerlandaise (Lyefhebbers van de Nederduytsche poesy)[2], marchands d'Amsterdam[5], décidèrent de lui apporter un soutien financier dans le but de stimuler ses activités poétiques et pour le lier à Amsterdam[2] : il reçut 12 florins Carolus comme honoraires pour composer des chansons et des poèmes. Entre-temps, sa famille abandonnée à Franeker y vécut dans des circonstances difficiles[5]. En 1622, Starter publia une nouvelle édition élargie du Lust-hof[5], et sur demande de l'éditeur Corn. Lodewijcksz. vander Plasse, il compléta Angeniet, pièce laissée inachevée par Bredero et représentée en 1623. La même année, à l'occasion de la libération de Bergen-op-Zoom, il composa des éloges en l'honneur de Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, des tireurs d'Amsterdam et du Prince Guillaume. De 1624 date le Steek-Boekjen. Dans un poème, il chante la louange du poète Jacob Westerbaen[5]. En 1625, il devint l'historien du comte Ernst von Mansfeld, et plus tard aussi « courantier », fournissant des nouvelles de la guerre à Broer Jansz[2]. En 1626, Starter demeure à la maison de Mansfeld, Lauwenburch (sur l'Elbe au-dessus de Hambourg)[5]. Il s'y occupa d'écrire De XII boecken Mansveldiados (Les douze livres de Mansfeld) dans lesquels furent glorifiés les actes héroïques du chef d'arme[7]. Commissaire des étrangers (Commissary over the Strangers), il meurt « en marchant » lors de la campagne de Mansfeld en Hongrie[8].
Œuvre
Starter débuta par la chanson Klachte van Cupido (La plainte de Cupidon), publiée dans l'anthologie Apollo of Ghesangh der Musen (Apollon ou le chant des muses), de 1615. Son ouvrage principal, auquel il doit sa renommée, le Friesche Lust-hof (Jardin de plaisance frison) de 1621, au contenu souvent conventionnel, comprend surtout des chansons d'amour, des poèmes de mariage et des chansons à boire. L'ouvrage tire sa notoriété surtout de quelques-unes des plaisanteries (Boertigheden) incluses séparément, dont la plus célèbre a été le très vif Flirt mennonite (Menniste vryagie), adapté d'un texte en langue anglaise, mais peut-être inspiré par son expérience personnelle avec une « sœur » mennonite hypocritement pieuse[9]. Le grand mérite de Starter est qu'il a inventé d'aussi bonnes paroles à chanter sur des mélodies de tubes de l'époque[9] : par ce recueil, Starter s'avère être non seulement un poète musical, doté d'une intuition raffinée pour les relations entre langage et musique ; aussi possède-t-il une bonne oreille pour la musique nouvelle et pour les airs accrocheurs, en particulier ceux d'origine anglaise[10] qu'il est le premier aux Pays-Bas à emprunter pour ses contrafactums[9]. Ces airs nouveaux, introduits par Starter dans son Lust-hof et demeurés populaires tout au long du XVIIe siècle[10], ont été notés par le compositeur Jacques Vredeman[5]. Le recueil fut illustré de gravures sur cuivre de Jan van de Velde le Jeune ; le plus souvent, les éditions ultérieures furent moins luxueuses afin de rendre l'acquisition d'un tel recueil plus accessible à des amateurs ayant des revenus modestes[10]. En outre, le recueil comprend une pastorale en langue frisonne et une chanson à boire soldatesque dont une strophe a été conçue dans cette langue[11].
Pour la chambre de rhétorique de Leeuwarden, Starter écrivit deux tragi-comédies. Timbre de Cardone, de 1618, est une pièce basée sur une nouvelle de Bandello qui avait également inspiré Shakespeare lorsqu'il écrivit son Much ado about Nothing. L'entracte de cette pièce est : Een vermaecklijck sotte-clucht van een advocaet ende een boer op 't plat Friesch (une farce amusante d'un avocat et d'un paysan, en dialecte frison)[9].
La farce grossière Klucht van Ian Soetekauw, écrite dans le dialecte d'Amsterdam, figure comme intermède dans Daraide, une pièce dramatique représentée en septembre 1618 et en février 1621 dans la Nederduytsche Academie[9]. Ce fut surtout cette farce burlesque qui connut un succès retentissant[5] puisqu'elle fut imprimée, séparément, pas moins de 33 fois[6]. Het Kluchtigh Tafel-Spel van Melis Tyssen (Le jeu de table burlesque de Melis Tyssen) comprend 9 chansons entrelacées[5].
Si Timbre est le drame de la vertu récompensée, Daraide, pièce composée d'après des passages du roman Amadis de Gaule, est le drame de la vengeance effrénée. La première pièce a des fins moralisantes ; la seconde, par contre, dut être perçue par les calvinistes français comme le summum de l'immoralité[9].
Notoriété
Starter fut sans doute un pieux orthodoxe, comme en témoigne un de ses poèmes dans un recueil de chansons de Nouvel An, Nieuw-iaar lieden, publié par la Nederduytsche Academie, en 1618, datant peut-être d'avant 1614 et non inclus sous cette forme dans le Friesche Lust-hof.
Plus tard, dans les apparences, il professe une foi conventionnelle, pour aboutir à un indifférentisme religieux teinté d'humanisme. Il menait une vie de bohème avant la lettre en tant que poète qui s'affranchit de la société ordonnée et qui rejoignit une armée de mercenaires ; les parias de l'époque[9].
Étant donné le grand nombre de réimpressions, ainsi que les nombreuses références aux mélodies employées, sa poésie dut initialement connaître un succès retentissant, mais, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, sa forte position allait en diminuant, surtout lorsque, en 1647, un éditeur des Stichtelijke rijmen (Rimes édifiantes) de Dirck Rafaëlszoon Camphuysen inclut dans la poésie de ce dernier, tout en se couvrant par l'autorité spirituelle de l'auteur, une plainte imaginaire du défunt Starter sur son recueil frivole et indécent : Klachte van Ian Iansen Starter als uyt het graf ghedaen, over syn dertel en ontuchtigh Liedt-boeck[9],[12]. Cette plainte devait être chantée sur la même mélodie que celle de la chanson Menniste vryagie de Starter, et il se peut que l'éditeur Jacob Colom ait voulu réagir sur l'image négative des mennonites propagée par Starter dans sa chanson[13]. En 1658, il a été révélé que cette satire acerbe fut écrite par Chr. van Langerack, mais le poème a été conservé dans les nombreuses réimpressions du recueil de Camphuysen. Ce verdict accablant sous forme de poème, attribué jadis à Camphuysen, apparut encore au XIXe siècle, en 1808, dans un roman de A. Loosjes, Het leven van Maurits Lijnslager (La vie de Maurits Lijnslager). Ce n'est qu'après la publication par W. Eekhoff, en 1862, d'un florilège tiré du Friesche Lust-hof et l'édition complète par Van Vloten, en 1864, que vint un changement pour le mieux dans l'appréciation de ce poète indéniablement doué[9],[12].
Œuvres
- Daraide (1618)
- Nieuw-iaar lieden : Wthegheven by de Nederduytsche Academi (1618)
- Timbre de Cardone (1618)
- Friesche lusthof (1621)
Sources
- (nl)W.J.C. Buitendijk & S.S. Hoogerhuis in : G.J. van Bork & P.J. Verkruijsse (réd.), Starter, Jan Janszoon, in : De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs. De Haan, Weesp, 1985, pp. 543-544
- (fy)Klaes Dykstra & Bouke Oldenhof, Lyts hânboek fan de Fryske literatuer; Afûk, Ljouwert, 1997 (seconde impression améliorée et élargie)
- (en)Willem Frijhoff & Marijke Spies, The sister arts, in : Dutch Culture in a European Perspective: 1650, hard-won unity, Uitgeverij Van Gorcum, 2004
- (nl)K. ter Laan, Jan Jansz. Starter, in : Letterkundig woordenboek voor Noord en Zuid, G.B. van Goor Zonen's Uitgeversmaatschappij, La Haye/Jakarta, 1952 (seconde impression), pp. 505-506
- (nl)Prinsen in : G.J. van Bork & P.J. Verkruijsse (réd.), Starter, Jan Janszoon, in : P.C. Molhuysen & P.J. Blok (réd.), Nieuw Nederlandsch biografisch woordenboek. Deel 8, A.W. Sijthoff, Leyde, 1930, pp. 1286-1289
- (nl)Natascha Henrice Hardy Veldhorst, Zingend door het leven: het Nederlandse liedboek in de Gouden Eeuw, Amsterdam University Press, 2009
Références
Catégories :- Décès en 1626
- Dramaturge néerlandais
- Écrivain néerlandais
- Naissance en 1593
- Poète frison
- Poète néerlandais
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