Ignace Baudinot

Ignace Baudinot
Ignace Baudinot
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Naissance 31 juillet 1776
Sélestat
Décès 27 décembre 1840 (à 75 ans)
Sélestat
Origine Drapeau de France France
Grade Colonel

Henri-Aloyse-Ignace Baudinot (31 juillet 1776 - Sélestat27 décembre 1840 - Sélestat), était un militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

Sommaire

Biographie

Ignace Baudinot avait à peine treize ans, lorsque le 8e bataillon des chasseurs des Vosges le reçut dans ses rangs ; et tandis que ses compagnons d'enfance, se livraient encore aux jeux de leur âge, lui, affrontait déjà, sur la terre étrangère, les balles ennemies ; sa mère leur lisait avec orgueil une lettre de son époux, qui lui disait: « Ton fils vient de se battre comme un petit lion, il a été nommé lieutenant sur le champ de bataille, aux acclamations de tout le bataillon. »

Durant la campagne d'Égypte, un vaisseau turc battu par la tempête, était sur le point de périr. Une embarcation française vole à son secours. Ce n'étaient pas des ennemis à combattre, c'étaient des hommes à sauver. Les éléments viennent en aide à l'humanité, à la générosité française. Dès que le danger eût disparu, les infidèles, comptant leur nombre, conçoivent l'espoir de capturer ceux, qui s'étaient présentés comme des libérateurs et les somment de déposer les armes. À cette interpellation inattendue, Baudinot, alors capitaine, répond en mettant le sabre à la main et jette au chef des Musulmans ce chevaleresque défi : « À nous deux le gage du combat ». Les deux champions se sont compris, et leurs fers se croisent. Comme à un signal donné les équipages attentifs se sont rangés pour élargir la lice. La lutte est longue, vive : vingt fois des cris de victoire ou de détresse ont été subitement comprimés par les chances incertaines du combat. Tout à coup le cimeterre de l'Arabe échappe de ses mains, le capitaine français lui faisait grâce de la vie ; mais déjà le poignard menace la sienne. Baudinot prompt comme l'éclair, arrache cette nouvelle arme à son ennemi, la lui plonge dans le cœur, puis l'étreint d'un bras vigoureux et le lançant dans la mer, s'écrie dans la langue énergique de l'Alsace : « Meurs traître, je garderai ton cimeterre et ton poignard, comme un souvenir de ta déloyauté ».

Membre de la Légion d'honneur le 14 mars 1806, Baudinot fut promu Officier le 14 mai 1807 puis Commandant de la Légion d'honneur le 19 septembre 1812.

Il fut blessé d'un coup de feu au bas ventre à Hoff le 6 février 1807 et d'un autre qui lui traversa la jambe droite à Heilsberg le 10 juin suivant.

Le 28 mai 1809, l'Empereur jugea Baudinot digne de commander le 46e de ligne, dans les rangs duquel, mourut au champ d'honneur le plus ancien grenadier de la république, le brave entre les braves, le chef de la colonnes infernales, Latour d'Auvergne.

À trente trois ans colonel du plus beau régiment de l'armée, quel avenir s'ouvrait devant lui ! Quelle perspective d'honneurs, si l'ambition avait trouvé place dans ce cœur où battaient tant de bravoure et de noblesse ! Mais tous ses vœux étaient comblés, jamais il n'accepta le rang supérieur, qui maintes fois lui fut offert. Aussi avec son régiment, eut-il fait des miracles.

L'occupation d'Enzersdorff était nécessaire à Napoléon pour réaliser les plans sublimes de la bataille de Wagram. Le colonel Descorches Sainte-Croix, aide de camp du maréchal Masséna, transmet au colonel Baudinot l'ordre de passer le Danube avec son régiment, pour prendre position sur la rive gauche au-dessous de la petite ville et protéger la construction d'un pont. Le fleuve est franchi rapidement sur des barques, par les braves commandés par Baudinot. Le débarquement s'opère sons une pluie d'obus et de boulets ; un pont de quatre-vingts toises bientôt lie les deux rives. À trois heures du matin l'armée française se déploie dans les plaines d'Enzersdorff. Durant toute la nuit les batteries françaises battent la ville en brèche. Entre sept et huit heures Baudinot reçoit l'ordre de s'en emparer. Il commande la charge et s'avance sur l'ennemi. L'empereur voit le mouvement : il craint que les forces du régiment ne soient pas suffisantes et s'informe du nom du colonel qui le dirige. Mais dès qu'il eut appris que c'était Baudinot : « cela suffit, dit-il, je suis sur de lui ». Peu après l'aide-de-camp, Sainte Croix apporta la nouvelle que l'ordre était exécuté.

Pendant la campagne de Russie (1812) Baudinot fut mis à la tête du 12e de ligne (1er octobre).

Dans la retraite de Moscou, le régiment de Baudinot formait l'arrière-garde. Il était poursuivi par une nuée de Cosaques. Déjà retentissait rapproché leur hourra exterminateur. Que faire ? Combattre, c'était compromettre le salut de l'armée. Un pont les sépare encore : sous ses arches, le colonel français fait placer un caisson chargé de poudre ; les Cosaques arrivent, la mine improvisée éclate sous leurs pieds et l'armée française poursuit sa retraite avec sécurité.

Baudinot fut fait prisonnier de guerre après la capitulaton de Dresde le 11 novembre 1813. Il ne rentra en France que le 1er juin 1814.

Après la chute de Napoléon, Baudinot revint en France, baron de l'Empire, commandeur de la Légion d'honneur, le corps mutilé, la tête fracassée par un éclat d'obus, mais les bras robustes, mais le cœur toujours chaud. Il avait trente neuf ans et à cet âge on aime encore la gloire.

De nouvelles épreuves l'attendaient dans la patrie. Le nom de son empereur était resté gravé dans son cœur. Les désastres de la France, troublaient le repos auquel était condamné le soldat de l'Empire. Assez d'autres mentaient à leur origine et s'efforçaient de faire oublier un passé, dont ils auraient dû être glorieux. Baudinot ne put point réprimer l'énergie de ses regrets. Il se vit obligé du rendre compte à un tribunal de la Restauration, de la franchise de son langage. Devant ses juges, sa fermeté ne se démentit point. Ceux qui furent témoins de ces débats, auraient peine à dire, ce qu'ils admirèrent le plus, ou la noble attitude du prévenu ou la parole éloquente de son défenseur. Les juges restèrent à la hauteur de leur mission, la comprirent et prononcèrent à l'unanimité l'acquittement.

Rentré dans ses foyers, alors que la plupart de ses compagnons d'armes, moins jeunes que lui, moins pleins d'avenir, ceux surtout qui plus que lui, avaient mis à profit le droit de conquête, briguèrent de nouveaux honneurs, ployant le genou devant un nouveau maître : lui, fidèle à ses serments, se cacha dans une retraite obscure et ne signala plus sa présence, que par le bien qu'il faisait, à tous ceux qui l'approchaient, et surtout aux pauvres dont il devint le père.

C'est ainsi que sa vie s'éteignit au mois de décembre 1840, au moment où la France, après 25 ans d'exil, recevait en dépôt les dépouilles mortelles, de celui que Baudinot avait adoré comme le « Dieu des batailles ».

Dans sa carrière, Baudinot, s'était distingué à Marengo, en Égypte, à Austerlitz, à Eylau, à Wagram, en Russie, à Waterloo.

Titres

Décorations

Armoiries

Figure Blasonnement
Ornements extérieurs Barons de l'Empire français.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du baron Baudinot et de l'Empire

Coupé : au 1er, parti à dextre d'or à un cheval cabré de sable et à senestre des barons militaires ; au 2e, d'azur à un sphinx mouvant du flanc senestre, duquel sort aussi un fleuve en fasce d'argent, le tout soutenu d'une champagne de sinople sommée à dextre d'un palmier du même et chargée d'un crocodile passant d'or.[1]

Annexes

Bibliographie

  • A. Dorlan, Notices historiques sur l'Alsace et principalement sur la ville de Schlestadt, L. Reiffinger, 1843 [lire en ligne]  ;
  • Jacques Baquol et Paul Ristelhuber, L'Alsace ancienne et moderne : ou, Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut et du Bas-Rhin, 1865, 3e éd. [lire en ligne]  ;

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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