Fosse Roucourt

Fosse Roucourt
Fosse Roucourt
La fosse Roucourt vers 1950.
La fosse Roucourt vers 1950.
Puits d'aérage Roucourt n° 1
Coordonnées 50° 19′ 53″ N 3° 08′ 58″ E / 50.331379, 3.14956 (Puits d'aérage Roucourt n° 1) [BRGM 1]50° 19′ 53″ N 3° 08′ 58″ E / 50.331379, 3.14956
Début du fonçage 1875
Profondeur 207 mètres
Étages des accrochages 198 mètres
Arrêt 1959 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1959
Puits d'aérage Roucourt n° 2
Coordonnées 50° 19′ 52″ N 3° 08′ 57″ E / 50.331144, 3.149274 (Puits d'aérage Roucourt n° 2) [BRGM 2]
Début du fonçage 1875
Profondeur 209 mètres
Étages des accrochages 198 mètres
Arrêt 1959 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1959
Administration
Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord
Commune Roucourt
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Aniche
Groupe Groupe de Douai
Ressources Houille

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Fosse Roucourt

Géolocalisation sur la carte : Nord

(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Roucourt

La fosse Roucourt ou de Roucourt de la Compagnie des mines d'Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Roucourt. Creusée directement avec deux puits, la fosse, qui devait initialement exploiter le gisement découvert par la fosse Saint René et porter la production de la Compagnie à un million de tonnes, tombe dans le conglomérat. Des recherches sont alors menées, en vue de déterminer à quelle distance du puits se trouvent les première veines, et il est découvert qu'elles sont à un kilomètre.

La fosse ne sert alors qu'à l'aérage de la fosse Saint René, puisqu'une exploitation ne serait pas rentable en raison des frais de roulage élevés. La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. la fosse Roucourt cesse l'aérage en 1959, date à laquelle ses puits sont remblayés.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Roucourt nos  1 et 2. Bien que le chevalement ait été démoli peu après la fermeture de la fosse, le bâtiment du puits no 2, ainsi que le bâtiment des pompes, ont été conservés. Des particuliers ont acheté le carreau de fosse qui leur sert de jardin.

Sommaire

La fosse

Fonçage

Le fonçage d'une nouvelle fosse constituée de deux puits commence en 1875 dans le village de Roucourt[A 1], à l'altitude de 42 mètres[JA 1]. Pour la première fois au XIXe siècle, la Compagnie d'Aniche ouvre une fosse avec deux puits, la précédente fosse dans ce cas a été la fosse Sainte Barbe - Saint Waast en 1786[Y 1]. La fosse Roucourt est destinée à exploiter les veines découvertes à la fosse Saint René à Guesnain, située à 1 850 mètres au nord-nord-ouest[note 1], et a porter l'extraction annuelle de la Compagnie à un million de tonnes de houille[A 1]. Cette fosse est entrée en exploitation en 1871, après six ans de travaux[A 2]. Les puits Roucourt nos 1 et 2 sont distants de 33 mètres, et situés sur un axe nord-sud, le puits no 1 est au nord[note 1].

Le diamètre des puits est de quatre mètres. Le cuvelage du puits no 1 est en bois de 14,30 à 42,85 mètres et en fonte de 42,85 à 73,10 mètres. Le cuvelage du puits no 2 est en bois de 14,30 à 47,85 mètres et en fonte de 47,85 à 73,10 mètres[Y 2]. Le niveau donne peu d'eau. Le tourtia est atteint à 164 mètres[LA 1]. Le terrain houiller n'a pas été atteint[Y 2].

Exploitation

Les deux puits sont chacun dotés d'un accrochage à la profondeur de 198 mètres. Les puits sont profonds de 207 et 209 mètres[Y 2]. le puits no 1 n'est pas doté de chevalement.

Alors que des galeries d'exploration sont en cours de fonçage, Émile Vuillemin pense en 1878 que cette fosse sera une réussite, notamment suite aux résultats d'un sondage établi plus au sud[LA 1]. Un autre sondage a été mené en 1874, à 600 mètres plus à l'ouest. Il a atteint le terrain houiller à 165 mètres[F 1], et a été interrompu à la profondeur de 181 mètres par accident[F 2]. Des carottes longues de vingt et trente centimètres, ramenées au jour, ont révélé la présence de schistes houillers à empreintes bien caractérisées, inclinés de 21°[F 2].

Néanmoins, après avoir traversé une quinzaine de mètres de gault, les puits sont tombés sur le conglomérat triasique ou permien, qui a été atteint à la profondeur de 164 mètres. On pense alors que ce conglomérat ne remplit qu'une cassure du terrain houiller, orientée suivant la direction ordinaire des accidents dans la région, c'est-à-dire du nord-est au sud-ouest[F 2]. Dans cette idée, au niveau de 198 mètres, une galerie dirigée vers le nord-ouest a été ouverte, afin d'atteindre plus vite le bord de la cassure dans laquelle le puits se trouverait. Plus tard, la direction de cette galerie est infléchie vers le nord, et dirigée vers un recoupage de Saint-René, partant de la voie de fond de la veine Sainte-Barbe, à 500 mètres environ au levant de la bowette de 257 mètres, et dirigé vers le sud-ouest[F 2].

La galerie de Roucourt n'a rencontré le terrain houiller qu'après un parcours de plus de mille mètres. Les galets qui font partie de la masse du terrain sont en général placés horizontalement[F 2]. Une grosse lentille de houille de 70 centimètres de diamètre a été trouvée à plat, ce qui porte à croire que les fragments du conglomérat ont été amenés par les eaux, d'une certaine distance. Le courant qui les a charrié venait d'ailleurs du sud, car les roches qui les constituent appartiennent, en majeure partie, aux terrains qui existent au sud du bassin[F 2].

À 500 mètres de la fosse Roucourt, en partant de la galerie en travers-banc, un bure vertical de 42 mètres a été creusé, il est toujours resté dans le même conglomérat[F 2]. Il a recoupé à 31,20 mètres au dessous de la bowette un petit ban schisteux très mince, incliné de 14° vers le sud, 5,10 mètres plus bas, c'est-à-dire vers le niveau de 234 mètres. Il en a traversé un second, de 1,65 mètres de hauteur verticale, dirigé de l'est à l'ouest, et plongeant de 21° au midi[F 2]. Ce banc a été exploré par une petite galerie de 11,60 mètres de long, dirigée vers le nord[F 3]. Il n'a pas été vérifié s'il se prolonge à grande distance, avec la même épaisseur, la même direction, et la même inclinaison. Les schistes qui le composent sont tendres et chargés d'empreintes de calamites et de nevropteris, ils sont incontestablement houilles. Ils appartiennent peut-être à une sorte de plaquette qui aurait été entraînée par les eaux au milieu de la masse[F 3]. C'est peut-être aussi un fragment de ce genre qui a été atteint au sondage de Roucourt, et qui aurait fait croire à la présence du terrain houiller, à 165 mètres du sol, dans des conditions ordinaires. Sous le banc de schistes tendres de 1,65 mètre, le bure a traversé 1,70 mètre de schistes durs, renfermant des cailloux arrondis de calcaire[F 3].

Le recoupage partant de la veine Sainte-Barbe, au niveau de 257 mètres de Saint René, et à 500 mètres au levant de la bowette de cette étage, a également atteint la limite de séparation du terrain houiller et du conglomérat, à 350 mètres environ de ladite veine. Cette limite a été atteinte par deux autres recoupages de 45 et de 178 mètres de long, creusés à partir de Veine du bout, à 430 et 930 mètres au levant du premier, de sorte que le contact des deux terrains se trouve maintenant connu en cinq points différents[F 3].

À la rencontre de la bowette sud de Saint René, les deux terrains se rejoignent suivant un plan vertical, dirigé de l'ouest à l'est. La limite est orientée du nord-ouest au sud-est, à l'extrémité de la galerie de Roucourt. En même temps, elle plonge de 80° vers le sud-ouest. la séparation est très nette : au nord, on trouve des schistes houillers brouillés, mais pur, au sud, le conglomérat calcaire, chargé d'une plus grande quantité de grès houiller que d'habitude[F 3].

Au bout des trois recoupages de Saint René, la surface de contact des deux terrains est encore dirigée du nord-ouest au sud-est, mais plonge de 52° vers le sud-ouest au premier, de 60° au second, et de 78° au troisième[F 3].

Si l'on raccorde ces divers points, on voit que la masse triasique ou permienne parait limitée, contre le terrain de Saint René, par une surface à pente raide dirigée vers le sud ou le sud ouest, et qui dessine, en affleurement, une sorte d'arc de cercle[F 3], allant de la bowette méridionale de Saint René, et se continuant par une ligne presque droite joignant les deux autres recoupages[F 4]. On recherche encore le conglomérat par un recoupage, partant de Saint-Barbe à 600 mètres au couchant de la bowette de Saint René, et dirigé vers le sud-ouest. Aucun indice ne permet d'évaluer l'épaisseur du dépôt. Il est plus moderne que la formation houillère, et il a été amené par les eaux d'une distance qui ne peut pas être considérable, puisque tous ses fragments présentent encore des arêtes assez vives. Si son épaisseur n'est pas trop forte, on devrait trouver le terrain houiller en dessous[F 4]. Les premières veines étant situés à un kilomètre du puits, une exploitation ne serait pas rentable, la fosse est alors affectée à l'aérage de la fosse Saint René[A 1].

La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale, et reconstruite par la suite. La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. L'aérage de la fosse Saint René cesse en 1959. Les puits sont remblayés la même année[Y 2],[1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes de puits Roucourt no 1 et 2, et installe un exutoire de grisou sur le puits no 2[2]. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[3]. Bien que le chevalement ait été détruit peu après la fermeture de la fosse, les autres bâtiments subsistent encore, il s'agit du bâtiment du puits no 2 et du bâtiment des pompes. Le carreau de fosse et ses bâtiments constituent le jardin de particuliers.

Notes et références

Notes
  1. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, 1991 
  1. a, b et c Dubois et Minot 1991, p. 60
  2. Dubois et Minot 1991, p. 59
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, 1904 
  1. Gosselet 1904, p. 86
Références à Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur, 1878 
  1. a et b Vuillemin 1878, p. 302
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris, 1886 
  1. Olry 1886, p. 332
  2. a, b, c, d, e, f, g et h Olry 1886, p. 333
  3. a, b, c, d, e, f et g Olry 1886, p. 334
  4. a et b Olry 1886, p. 335
Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Aniche par Charbonnages de France
  1. Renonciation, Puits Sainte Barbe et Saint Waast
  2. a, b, c et d Renonciation, Puits Roucourt nos 1 et 2

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, 1991, 176 p., p. 59-60 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, 1992 
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, 1904, p. 86 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur, 1878, 395 p., p. 302 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, 1886, 414 p. [lire en ligne], p. 332-335 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Charbonnages de France, Renonciation à la concession d'Aniche Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 



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