- Économie du Moyen-Orient
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L'économie du Moyen-Orient est aussi diversifiée que le sont les pays qui le compose. Si la production et l'exportation d'hydrocarbures et de matières premières constitue toujours largement, la première source de richesse du Moyen-Orient et notamment pour les pays de la péninsule arabique, l'Irak et le Koweït, d'autres pays tels Israël, le Liban, la Jordanie, la Turquie ou Chypre ou certains émirats ont tourné leur économie vers d'autres activités telles que le tourisme, lecommerce, l'agriculture ou les hautes technologies. D'autre part, phénomène plus récent, les pétrodollars sont réinvestis via des fonds privés et publics arabes dans la finance et l'économie internationale.
En 2008, le PIB à parité de pouvoir d'achat de la région était de 3 817 644 Mio. $[Note 1], soit plus de 5 % du PIB mondial. En termes de PIB par habitant, les pays accusent des écarts très importants, allant de plus de 80 000 $ par an et par habitant au Qatar (soit un niveau proche du Luxembourg) à 2 500 $ pour le Yémen (soit un niveau proche de la Moldavie).
Sommaire
Les pays producteurs d’hydrocarbures
Article détaillé : Régions pétrolifères au Moyen-Orient.Pour la majorité des pays de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures, génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissements de l'étranger, une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. A titre d'exemple, 45% des recettes publiques de l'Arabie saoudite, 55% de son PIB et 90% de ses exportations sont directement ou indirectement liés à l'exploitation de ses gisements pétroliers[1].
Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont entrepris des efforts pour diversifier leur économie[2], Abu Dhabi Investment Authority est aujourd'hui le plus gros fonds souverain mondial, gère 875 milliards de dollars et est en charge d'investir les revenus pétroliers de l'émirat d'Abu Dhabi à travers le monde pour les faire fructifier. D'autres parts, certains émirats et monarchies de la région ont choisi de se tourner vers l’après pétrole, utilisant leur manne financière pour mener leurs pays au niveau des pays développés, voir les dépasser[Note 2],[3] en misant sur des villes écologiques (Masdar) ou sur des villes nouvelles (Ville économique du roi Abdallah). D'autres pays arabes ont également choisis de réinvestir leurs revenus pétroliers directement sur leur propre territoire, ainsi des projets architecturaux, parfois gigantesques, tels que les « Palm Islands », le Burj Khalifa ou la Dubaï Marina à Dubaï. Ces investissements nationaux et internationaux visent à développer des activités non-dépendante du pétrole et à préparer les pays du golfe à l'après pétrole[4].
En janvier 2009, Oil and Gas Journal estimait que les pays du MENA (dont 8 des 12 pays de l'OPEP font partie[5]) détenait 60 % des réserves mondiales de pétrole (810,98 milliards de bbls) et 45 % des réserves mondiales de gaz naturel (2 868,886 milliers de G.m3)[6].
Les autres pays
La Turquie, l'Égypte, Israël et Chypre bénéficient de facteurs favorables au développement du tourisme en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord, les sites touristiques, culturels et historiques, l'héliotropisme et les investissement réalisés pour développer les activités touristiques ont permis de rendre cette région parmi les plus attractive de la planète[7].
L'agriculture occupe toujours une place prépondérante dans l'emploi de la population active de certains pays moyen-orientaux; le croissant fertile (Irak, Syrie, Liban), le Nil en Égypte, ou encore le développement des kibboutzim et moshavim en Israël ont permis d'assurer la sécurité alimentaire nécessaire au développement économique des pays méditerranéens; avant de développer les activités de services[Note 3].
Les activités commerciales et financières ont également pris un essor important, grâce aux voies de navigations aisément contrôlables (mer de Marmara en Turquie et canal de Suez[Note 4] en Égypte) et à l'importance des activités d'import-export de marchandises, notamment de matières premières, de pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d'Asie orientale, d'Asie du Sud-Est, d'Inde et du Moyen-Orient et à destination de l'Union européenne et de l'Amérique du Nord[8].
Du secteur public au secteur privé
La redistribution des revenus pétroliers vers les populations employées par l’État s'est opérée jusqu'à la fin des années 90, date à laquelle le contre-choc pétrolier est devenu très important. Avec la baisse des rentes des hydrocarbures, le budget de certains États s'est restreint et donc par voie de fait, le nombre d'emplois publics. La nécessité de développer le secteur privé est alors apparue, notamment pour les pays de la péninsule arabique ; la construction et les investissement sur les marchés étrangers via les fonds souverains se sont fortement développés. La conséquence de l'urbanisation très rapide a été de conduire à l'explosion d'une bulle immobilière en 2003 et 2004[9],[Note 5]
Intégration régionale
Certains pays de la péninsule arabique, sous l'impulsion de l'Arabie saoudite ont décidé de se réunir pour former le conseil de coopération du Golfe, cette structure à but politico-économique a déjà permis de mettre en place un marché commun et de développer des partenariats entre pays riverains, en matières d'échanges économiques, énergétiques, militaires ou de transport[10].
Statistiques
Notes et références
Notes
- Fonds monétaire international, avril 2009, PIB PPA 2008.
- Banque mondiale, juillet 2009, PIB PPA 2008.
Sources :
- Certains émirats, pour arriver au niveau des pays développés, développent des activités commerciales, le tourisme, l’énergie, l'éducation, la médecine et d'autres domaines qui leurs seront vitaux pour l'après-pétrole.
- L'autosuffisance alimentaire constituait la base de la politique israélienne de développement dans les années 50 et 60.
- La 3e source de devises de l'Égypte, avec 3,4 milliards de dollars en 2005, soit une augmentation de 12,6% par rapport à 2004 ; bond expliqué par le développement du commerce avec l'Inde et la Chine.
- L'explosion de la bulle immobilière à Dubaï a conduit à une baisse des prix de l’immobilier entre 40 et 50 %.
- capitale d’Israël. Voir l'article sur la
Références
- Économie de l'Arabie saoudite.
- Développement des fonds souverains en provenance du Moyen-Orient.
- Exemple du projet de Masdar City.
- L'après pétrole dans le Golfe.
- (en) About Us sur le site de l'OPEP
- World Proved Reserves of Oil and Natural Gas, Most Recent Estimates sur le site du U.S. Energy Information Administration
- Analyse du tourisme mondial.
- Les composantes du transport maritime en Méditerranée.
- Le modèle rentier des pétro-monarchies.
- (ar)(en) Secrétariat général du Conseil de coopération du Golfe
- (en)[PDF]Constitution irakienne, United Nations Assistance Mission for Iraq, p. 3. Consulté le 25 juin 2009
Voir aussi
Articles connexes
- Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole
- Organisation des pays exportateurs de pétrole
- Conseil de coopération du Golfe
- Marché commun du Golfe
- Greater Arab Free Trade Area
Liens externes
- (en) Analyse de l'économie du Moyen-Orient, dossier réalisé par le Fonds monétaire international en 2010.
- Perspectives et indicateurs économiques du Moyen-Orient et plus largement, du Monde arabe, dossier réalisé par le Fonds monétaire international en 2011.
- Actualité économique du Moyen-Orient.
- Le secteur pétrolier et les révolutions arabes, LeMonde, le 25 février 2011.
- Perspectives économiques pour 2011 différenciées selon le type de pays.
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