- Cairn de Gavrinis
-
Cairn de Gavrinis
Le cairn de Gavrinis, vue extérieurePrésentation Chronologie Vers 3500 ans av. J.-C. Type Cairn Faciès culturel Mégalithisme Fouille 1835 Protection Classé MH (1901) Site internet www.gavrinis.info Visite Visites guidées Caractéristiques Dimensions 50m de diamètre
Max 7m de hautMatériaux Pierres Décor Gravures Géographie Coordonnées Pays France Région Bretagne Département Morbihan Commune Larmor-Baden Le cairn de Gavrinis est un monument mégalithique situé sur l'île de Gavrinis dépendant de la commune morbihannaise de Larmor-Baden.
Le cairn de Gavrinis fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 juillet 1901[1].
Sommaire
Le cairn
Situation géographique
Le Cairn de Gavrinis est situé sur l'île de Gavrinis située dans la partie centrale du golfe du Morbihan. Elle est proche des communes d'Arzon et de Locmariaquer, tout près de la côte, puisque quelques minutes de bateau suffisent pour l'atteindre. Le cairn lui-même se trouve à l'extrémité sud de Gavrinis et un ponton permet d'y accéder facilement.
Histoire
Le cairn est situé au sud de l'île de Gavrinis. À l'époque de sa construction (vers 3500 ans avant Jésus-Christ), l'île était encore rattachée au continent.
Il a un diamètre d'environ 50 mètres. Le cairn renferme un dolmen à chambre unique et à couloir long de 14 mètres dont les parois, composées de 29 dalles dont 23 sont ornées de gravures. Ce joyau de l'art néolithique est considéré aujourd'hui par de nombreux archéologues, comme l'un des plus beaux monuments mégalithiques au monde, par les gravures et le soin apporté à sa construction. C'est un exemple caractéristique d'architecture néolithique réalisé en maçonnerie sèche : des murs de parement structurent la masse des pierres disposées en écailles de part et d'autre du dolmen intérieur, dessinant une construction à large gradins réguliers. Sa construction est relativement tardive dans le monde du mégalithisme. Son utilisation cessa en 3000 avant J.-C. Les structures légères en bois qui se dressaient devant la façade furent incendiées et immédiatement recouvertes d'une masse de pierre qui condamna l'entrée. Une chape de sable fut même ajoutée pour transformer ce cairn monumental en monticule aveugle.
Le cairn recouvre un grand dolmen : un couloir de 14 mètres de long se termine par une chambre simple, presque carrée, de 2.5 mètres de côté. Cette chambre est située sensiblement au centre du cairn. Le dolmen est constitué par l'assemblage d'une cinquantaine de dalles brutes soigneusement juxtaposées. La plus importante couvre la chambre : elle pèse près de 17 tonnes. Probablement destiné au culte des morts, le dolmen a une forme classique « dolmen à couloir et chambre simple », très répandu en Bretagne entre 4500 et 3000 avant J.-C. Vers la même époque, des réalisations comparables sont édifiées en Normandie, dans le Poitou, mais aussi en Irlande, en Angleterre, en Espagne. Gavrinis est ainsi l'une des plus remarquables réalisations de la première architecture d'Occident. Ce monument est l'un des plus beaux et des mieux conservés qui nous soit parvenus. La somptueuse décoration intérieure ajoute encore à sa célébrité.
La découverte
Fouilles et restaurations
Les premières fouilles connues datent de 1835 avec le dégagement du dolmen intérieur. D'autres recherches furent menées par le célèbre archéologue Zacharie Le Rouzic, qui réalisa les premiers travaux de restauration vers 1930. Charles-Tanguy Leroux, ancien directeur des antiquités bretonnes, a conduit la mise en valeur du monument dans les années 1980 ; en 2006, après quarante ans de labeur, il avoue l'espoir qu'il met dans une nouvelle génération de chercheurs pour éclaircir le sens ou but de cette réalisation[2].
A partir de 1969, le ministère de la culture et le Conseil général du Morbihan ont entrepris une série de travaux de restaurations et de fouilles qui ont profondément modifié la connaissance de ce monument. En 1984, les archéologues ont dégagé la face cachée des dalles. Plusieurs gravures sont alors apparues. Certaines de ces pierres semblent provenir de monuments plus anciens qui auraient été réutilisées. En effet les gravures qu'on trouve à leur surface sont d'un style figuratif complètement différent de celui qu'on trouve à l'intérieur du dolmen. Le cas le plus spectaculaire est celui de la dalle recouvrant la chambre dont la face cachée était ornée d'un bovidé, des cornes d'un autre animal et d'un motif qu'on retrouve dans d'autre monuments de la région et dont la signification est controversée (On parle souvent de « hache-charrue » ou de représentation de cachalots). Elle se raccorde à deux autres pierres dont l'une forme une partie de la couverture de la Table des Marchand et l'autre la couverture du caveau d'Er Vinglé, à Locmariaquer, distants d'environ 4 kilomètres du site, à vol d'oiseau. Charles-Tanguy Leroux, archéologue responsable des fouilles, a montré par l'étude des cassures et des décors que ces morceaux formaient un menhir de 14 mètres de haut qui était sans doute élevé non loin du grand menhir brisé d'Er Grah. Ce menhir fut abattu et débité pour couvrir les tombeaux.
Architecture
Extérieur
Intérieur
Décor
« Ce qui distingue le monument de Gavrinis de tous les dolmens que j'ai vus, c'est que presque toutes les pierres composant ses parois sont sculptées et couvertes de dessins bizarres. Ce sont des courbes, des lignes droites, brisées, tracées et combinées de cent manières différentes... Parmi une multitude de traits... on en distingue un petit nombre que leur régularité et leur disposition singulière pourraient faire ressembler à des caractères d'écriture... Il y a encore des chevrons, des zigzags et bien d'autres traits impossibles à décrire »
— Prosper Mérimée, Notes de voyage dans l'ouest de la France,1836
Gavrinis et l'archéoastronomie
"En visitant la Pierre n° 1 à l'entrée du couloir depuis le côté gauche de l'entrée de la salle, on retrouve l'orientation du lever de Soleil au solstice d'hiver. l'axe du couloir est toutefois orienté vers le lever de Lune le plus austral à son maximum de déclinaison. Ces lignes solaires et lunaires se coupent à mi-chemin du couloir, au niveau de la Pierre n° 7 (l'une des rares à ne pas être décorée). Jadis ce crystal de roche pouvait s'illuminer au contact des rayons du Soleil ou de la Lune" (Geoffrey Cornelius et Paul Devereux, Le langage des étoiles. Un guide illustré des mystères célestes, 1996, trad., Gründ, 2004, p. 282).
Visite
La visite guidée du cairn se fait en prenant un bateau au départ de la cale de Pen Lannic sur la commune de Larmor-Baden (Morbihan) ou de Port-Navalo (Arzon). Outre la découverte d'un monument exceptionnel, le site offre aux visiteurs un panorama unique dans le Golfe du Morbihan
Bibliographie
- Charles-Tanguy Leroux, Gavrinis et les mégalithes du golfe du Morbihan, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2006.
- J. L'Helgouac'h, « Les Idoles qu'on abat », in Bulletin de la Société Polymatique du Morbihan 110, 1983, pp 57–68.
- Charles-Tanguy Le Roux, « New excavations at Gavrinis », in Antiquity 59, 1985, pp 183–187.
- Charles-Tanguy Le Roux, « Gavrinis et les îles du Morbihan », in Guides archéologiques de la France, Paris, Ministère de la Culture, 1985.
- Charles-Tanguy Le Roux, Gavrinis, J.P. Gisserot, Paris 1995.
- S. Cassen, S. et J. L'Helgouac'h, « Du Symbole de la crosse: chronologie, répartition et interprétation », XVIIe colloque interrégional sur le Néolithique : Vannes 1990, actes. Rennes: RAO, supplément 5:223-235.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Tumulus-dolmen de l'île Gavrinis » sur www.culture.gouv.fr.
- Ouest-France du jeudi 27 juillet 2006.
Articles connexes
Liens externes
Le peintre contemporain Philippe Guesdon a réalisé une installation intitulée: Mémoire de Gavrinis. Cet ensemble de 20 toiles reconstitue le couloir du cairn (chaque toile restituant à l'échelle 1 chacune des dalles du tumulus...) Cette exposition a été présentée au salon d'art contemporain de Perros-Guirec, dans la chapelle Saint-Julien de Petit-Quevilly et dans la chapelle du moulin du Palacret.
Catégories :- Monument historique classé en 1901
- Site mégalithique du Morbihan
- Monument historique du Morbihan
- Néolithique
Wikimedia Foundation. 2010.