Ambassade de France en Grèce

Ambassade de France en Grèce
Pix.gif Ambassade de France en Grèce
France
France
Grèce
Grèce
Lieu 7, avenue Vassilissis Sofias
Athènes 10671
Coordonnées 37° 58′ 34″ N 23° 44′ 16″ E / 37.976168, 23.73789337° 58′ 34″ Nord
       23° 44′ 16″ Est
/ 37.976168, 23.737893
  
Ambassadeur Jean-Loup Kuhn-Delforge
Nomination 24 mai 2011
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Ambassadeurs français

L'ambassade de France en Grèce est la représentation diplomatique de la République française en Grèce. Elle est située à Athènes, la capitale du pays, et son ambassadeur est, depuis 2011, Jean-Loup Kuhn-Delforge.

Sommaire

L'ambassade

L'ambassade est située dans l'hôtel Merlin de Douai, avenue Vassilissis Sofias, à Athènes, à proximité de la place Syntagma. Elle fait face au Palais royal construit en 1835 pour Othon Ier, premier roi de la Grèce, devenue indépendante en 1830 après dix ans de lutte contre l'Empire ottoman. Elle accueille aussi une section consulaire.

Histoire

L'hôtel Merlin de Douai

En janvier 1893, le comte de Montholon, ministre de France à Athènes, fait part au ministre des Affaires étrangères Jules Paul Develle de la proposition d’un riche ressortissant anglais, Charles Merlin, de faire construire un bâtiment pour la légation de France sur une parcelle de 1 770 mètres carrés située à l’angle de son vaste domaine, délimité par les rues de l’Académie, Sékéri, Canari, et Kiphissia (aujourd’hui Vassilissis-Sofias), dans le but d’avoir un voisinage de qualité et de le louer à la France avec un bail de cinquante ans, pour la somme de 10 000 francs-or par an.

Charles Louis William Merlin était l’arrière-petit-fils du conventionnel Merlin de Douai, procureur de Robespierre, puis comte d’Empire en 1810. Merlin de Douai, ayant voté la mort du roi Louis XVI en 1793, s’était réfugié en Angleterre à la Restauration. Son descendant Charles épousa la fille d’un négociant écossais dont les affaires conduisirent la famille en Grèce. Charles William y devint Carolos Merlin, riche banquier, propriétaire foncier et photographe amateur de renom.

Même si les propositions de M. Merlin avaient recueilli un accord de principe de la part du ministère, le dossier n’avait guère avancé pendant les deux années de la construction de la maison par les frères Psiha et par l’architecte Anastassios Metaxas, auquel on doit plusieurs réalisations à Athènes, en particulier le grand stade de marbre.

Les pourparlers avec M. Merlin étaient au point mort au début de 1896, lorsque le successeur de M. de Montholon, M. Frédéric Albert Bourée, réussit à obtenir du ministre Marcellin Berthelot les fonds nécessaires (12 500 francs-or) pour louer l’élégante et confortable habitation, que, devant les tergiversations des autorités françaises, guignaient déjà les représentants allemand, anglais et russe, moins bien logés et de manière plus onéreuse.

Mais ce fut finalement le comte d’Ormesson, ministre de France à Athènes de décembre 1897 à 1909, qui loua la maison pour abriter la légation de France, jadis installée rue Stadiou près de l’ancien Parlement. Son fils Wladimir d’Ormesson, journaliste et ambassadeur, la décrit dans son ouvrage Enfances diplomatiques où il raconte la vie quotidienne d’Athènes vue par son œil d’enfant de douze ans : « la vaste maison de marbre où la légation de France était installée et que louait mon père (l’État l’a acquise depuis) était située avenue de Kiphissia, face au jardin royal, à quelques pas de la place de la Constitution. L’escalier monumental donnait le vertige. Il y avait une salle de bal, de grands salons, une salle à manger, dans lesquels on aurait pu organiser une chasse à courre. Les appartements n’étaient pas moins spacieux. Le toit formait terrasse et l’on y jouissait d’un panorama splendide depuis l’attique. Une autre petite terrasse, sorte de loggia à colonnes, donnait au premier étage, sur le jardin du palais royal et c’est là, quand il faisait beau, et il faisait presque toujours beau, que nous avions l’habitude de nous tenir. Mais il fallait se méfier des princes qui habitaient juste en face et dont l’un des passe-temps favoris –ils nous l’avouaient en riant–, était de regarder avec une longue-vue ce qui se passait chez nous ».

La question de l’achat de l’hôtel Merlin de Douai se posa dès 1902. La fille de Charles Merlin, Henriette, avait à la mort de sa mère Irène, en 1896, obtenu en héritage la maison, le petit jardin et les dépendances qui l’entourent encore aujourd’hui, et les avait apportés en dot à son mari Constantin Manos. Celui-ci, alors maire de La Canée en Crète, désirait se défaire du bâtiment et souhaitait le vendre pour 500 000 francs-or.

Malgré certains défauts que l’hôtel de Douai présentait à ses yeux (absence de calorifères, d’ascenseurs, exiguïté des locaux dévolus à la chancellerie diplomatique, ameublement sommaire, mauvaise qualité de certains éléments de la construction –les canalisations étaient en fer et non en plomb) et du comportement peu amène de M. Manos, qui refusait systématiquement de financer les travaux de réparation du bâtiment pourtant légalement à la charge du propriétaire, le comte d’Ormesson se fit auprès du ministre des Affaires étrangères Théophile Delcassé, l’avocat de l’achat du bâtiment de la légation de France. Pourtant, en 1902, le Département ne put donner suite car la situation budgétaire, ainsi que les projets d’achat et de construction de bâtiments diplomatiques à Washington et à Vienne, l’empêchaient de solliciter auprès du Parlement de nouveaux crédits pour acquérir la résidence d’Athènes.

Il fallut attendre 1913 pour que, par crainte d’éviction de la légation de cette « Maison de France » qu’elle occupait depuis dix-sept ans par un propriétaire que la loi grecque autorisait à vendre et en raison de l’impossibilité avérée de retrouver une installation aussi prestigieuse pour un loyer aussi mesuré et des aléas que présentait tout projet de construction, le ministère des Affaires étrangères consentît à l’acquisition de l’hôtel de Douai.

La fin des guerres balkaniques, les succès rencontrés par la Grèce qui lui apportèrent un accroissement sensible de population et une augmentation notable de territoire, convainquirent le Département de la nécessité pour la France d’acquérir « dans une Grèce agrandie, une demeure digne de son passé et du rôle qu’elle est encore appelée à jouer », ainsi que le soulignait le directeur politique M. de Margerie auprès de la direction de la Comptabilité dans une note d’avril 1913.

Les crédits nécessaires, soit 455 000 francs (avec les frais), furent votés par le Parlement, à la veille du départ en vacances des Chambres, le 2 juillet 1914 et l’acte d’achat signé le 18 août 1914 à la résidence par Gabriel Deville.

Cet achat a ainsi coïncidé avec le début de la Première Guerre mondiale et cette circonstance n’a sans doute pas été étrangère aux difficultés rencontrées pour l’entretien de l’hôtel de Douai et sa restauration, tout au long de l’entre-deux guerres et après la Seconde Guerre mondiale.

En effet, le programme général de rénovation et d’aménagement prévu par le Département (80 000 francs) n’avait pu être exécuté pendant la guerre, et il fallut attendre 1930 pour que les premières réparations importantes (mais pour un montant inférieur) puissent être effectuées.

Vers la fin des années cinquante, et tout au long des années soixante, la question de vendre l’hôtel de Douai fut posée. Les locaux étaient mal distribués ; l’extension de la ville d’Athènes avait déplacé son centre de gravité ; la terrasse de l’ambassade était inutilisable en raison de la proximité de maisons plus hautes ; l’exiguïté du jardin ne permettait ni la tenue de réceptions, ni le stationnement pour les voitures ; la circulation et la pollution des rues de l’Académie et Vassilissis-Sofias qui bordent l’ambassade, devenaient des contraintes de plus en plus lourdes.

Mais la politique d’économie du gouvernement ne permit pas de retenir une solution de construction d’une nouvelle ambassade sur un terrain proche du Jardin national comme il fut envisagé un moment. Au cours des années, diverses propositions de restauration de l’hôtel de Douai pour y installer correctement la chancellerie, le consulat et les services des attachés techniques, tout en louant (ou en achetant) une nouvelle résidence furent émises, mais aucune ne se concrétisa.

Aujourd’hui, la résidence continue de cohabiter avec la chancellerie diplomatique, mais les espaces ont été redéfinis de manière plus fonctionnelle et plus conviviale. Certes, les différents services de l’Etat demeurent dispersés. Le consulat et les services des attachés techniques occupent des locaux acquis par l’Etat et répartis dans Athènes. Le service culturel est installé dans l’Institut français d’Athènes. Mais en raison des coûts et des difficultés inhérentes à l’immobilier dans Athènes, aucune autre solution satisfaisante n’a pu être trouvée.

En outre, les problèmes de circulation que connaît la capitale grecque rendent paradoxalement très appréciable aujourd’hui le fait que la chancellerie et la résidence soient toujours situées à proximité des centres de décision du pays. Prenant en compte cette situation, le Département a depuis une vingtaine d’années consenti des efforts importants pour maintenir l’hôtel Merlin de Douai au niveau que l’on est en droit d’attendre pour un bâtiment officiel français à l’étranger.

L’hôtel Merlin de Douai a notamment été restauré en 1985-1986, puis à partir d’avril 1993, une rénovation complète des façades et de l’intérieur de l’hôtel a été effectuée pendant un an et demi sous la direction du décorateur Christian Duval[1].

Le réseau consulaire du XVIIIe siècle

Il était structuré en trois grands ensembles :

  • le Consulat Général de Morée (aujourd’hui le Péloponnèse) dont le siège fut successivement Nauplie, Patras, Methoni, Tripoli et Koroni. En dépendaient les consulats de Naxie (Naxos), Paros, Salonique (fondé en 1712) et La Canée, ainsi que les vice-consulats d’Arta, Missolonghi, Négrepont (Eubée), Athènes, Candie (Heraklion) et Réthymnon.
  • le Consulat Général de Smyrne auquel se rattachaient les vice-consulats de "l’archipel" à Scio (Chios), Rhodes, Stancho (Kos), Metelin (Mytilène), Milos et l’Argentière (Kimolos).
  • l’Ambassade de France auprès de la République de Venise, dont relevaient les consulats de "Zante et îles vénitiennes", Cerigo (Cythère) et Corfou. Ainsi y avait-il 19 consulats sur le territoire qui correspond à la Grèce contemporaine. La plupart étaient situés dans les îles (les fameuses Échelles) où relâchaient les navires français effectuant le trajet Marseille - les ports de l’Orient. A Milo et l’Argentière, le vice-consul était également pilote du Roi. Le Consulat d’Athènes jouait alors un rôle effacé, rétrogradé en 1777 de vice-consulat à agence du Consulat général de Morée.

Ambassadeurs de France en Grèce

De A Ambassadeur
1945 1951 de Vaux de Saint-Cyr
1951 1955 Jean Baelen
1955 1957 Charpentier
1957 1964 Guy de Girard de Charbonnières
1964 1969 Jacques Baeyens
1969 1973 Bernard Durand
1973 1975 Christian Jacquin de Margerie
1975 1977 Jean-Marie Mérillon
1977 1980 Jacques de Folin
1980 1981 Philippe Rebeyrol
1981 1985 Dominique Charpy
1985 1987 Pierre-Louis Blanc
1987 1989 Marcel Plaisant
1989 1992 Jacques Thibau
1992 1995 Jean Cadet
1995 2000 Bernard Kessedjian
2000 2003 Jean-Maurice Ripert
2003 2007 Bruno Delaye
2007 2011 Christophe Farnaud
2011 auj. Jean-Loup Kuhn-Delforge

Relations diplomatiques

Consulats

Outre la section consulaire de l'ambassade, à Athènes, il existe un consulat général de France en Grèce, basé à Thessalonique, ainsi que plusieurs consuls honoraires ou vice-consuls honoraires situés à :

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « L'hôtel Merlin de Douai », Mireille Musso, Directeur des Archives du ministère des Affaires étrangères, juin 2006.
  2. Consul honoraire de France à Lemnos



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ambassade de France en Grèce de Wikipédia en français (auteurs)

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