- Île de Batz
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Île-de-Batz
Vue partielle de l'îleAdministration Pays France Région Bretagne Département Finistère Arrondissement Morlaix Canton Saint-Pol-de-Léon Code commune 29082 Code postal 29253 Maire
Mandat en coursGuy Cabioch
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays Léonard Site web Site officiel de la mairie Démographie Population 574 hab. (2008[1]) Densité 179 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. m Superficie 3,2 km2 L'île de Batz est une île française située au nord du département du Finistère, dans la région Bretagne, faisant face à Roscoff. Elle constitue une commune appelée « Île-de-Batz ».
Sommaire
Étymologie
Aucune étymologie satisfaisante n'a été trouvée à ce nom[2]. Il est identique à celui de Batz-sur-Mer sur la côte sud de la Bretagne, qui se trouve être une ancienne île. L'explication par le breton bazh (bâton) est fantaisiste.
Géographie
L'île de Batz fait partie des Îles du Ponant.
Elle se situe à 2 milles au large de Roscoff, sur la côte nord du Finistère. Elle s'étend sur 3,5 km de long et 1,5 km de large. Le tour de l'île représente 10 km. Elle est séparée du continent par un étroit couloir où règnent de violents courants.
Le climat doux et océanique, bénéficiant du Gulf Stream, permet une culture maraîchère diversifiée et de qualité, l'île faisant partie de la Ceinture dorée bretonne.
Histoire
L'insularité, relativement récente, remonte au néolithique et paléolithique[pas clair].
D'après la légende, Pol Aurélien, moine évangélisateur gallois, débarqua sur l'île en 525 et terrassa le dragon qui terrorisait les habitants au « trou du serpent » (toul ar sarpent en breton), lui ordonnant de se jeter dans les flots. Il fit bâtir un monastère sur l'île vers l'an 530.
La paroisse de Batz faisait partie de l'archidiaconé de Léon relevant de l'évêché de Léon et était sous le vocable de Notre-Dame de Bonsecours.
Au IXe siècle, les Vikings firent de Batz une des bases avancées pour leurs expéditions sur le continent. Plus tard, du XIVe au début du XVIIIe siècle, les Anglais ravagèrent l'île à plusieurs reprises. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les hommes étaient tous marins et les femmes travaillaient la terre ; ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que l'île changea radicalement de visage, avec la décroissance du cabotage et l'orientation agricole du nord-Léon vers le maraîchage.
La récolte et le brûlage du goémon était pour les habitants de l' Île de Batz une activité importante comme en témoigne ce texte du milieu du XIXe siècle:
« Les habitants de l'Île de Batz et de la presqu'île de Callot récoltent le goémon qu'ils font sécher et l'emploient pour les besoins domestiques en guise de bois de chauffage. Les cendres qui en proviennent, et qu'ils conservent avec le plus grand soin, sont livrées au commerce agricole, mais elles ne sont jamais pures. Elles se trouvent mélangées à de la cendre provenant de la combustion de bouses de vache, que les habitants des côtes font sécher au soleil et qu'ils emploient ensuite comme combustible. Les cendres de goémon les moins mélangées, et par conséquent celles qui sont le plus estimées et recherchées, sont celles qui proviennent de l'Île de Batz. Celles de la presqu'île de Callot sont moins pures ; elles sont mélangées à une grande quantité de terre noirâtre que produit la presqu'île et qui en diminue et la valeur et la propriété. Les cendres de goémon ou de varech se vendent sur les marchés de Morlaix et de Penzé, vers la fin de mai et le commencement de juin, aux cultivateurs des cantons de Sizun et de Saint-Thégonnec qui en font un grand usage pour leurs blés noirs[3]. »
Curiosités
Jardin Georges Delaselle
En 1897, Georges Delaselle, assureur parisien, décida de créer au sud-est de l'île de Batz une véritable oasis sub-tropicale. À partir de 1918, il s'installa sur l'île et il se consacra à sa passion : la botanique. Le climat lui permit d'acclimater de nombreuses plantes originaires des zones tempérées d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. Ruiné et épuisé, Georges Delaselle vend sa propriété en 1937. Par manque d'entretien, le jardin disparaît peu à peu sous la végétation envahissante jusqu'en 1989, date à laquelle l'association « les amis du jardin G. Delaselle » entreprennent la réhabilitation du domaine. Racheté en 1997 par le Conservatoire du littoral, le jardin abrite aujourd'hui une large collection de plus de 1 700 espèces originaires de tous les continents, dont une rare collection de palmiers. Son climat extrêmement doux (2 jours de gel par an au maximum) a favorisé sa vocation maraîchère. On y trouve de très nombreuses essences exotiques[4].
Faune et flore
L'île regroupe plus de 650 espèces d'algues : Chondrus, Porphyre, Oralline, Sargasse, Dulse. Ces dernières sont utilisées en agriculture, médecine, cosmétologie, agroalimentaire, et thalassothérapie. De même de nombreuses espèces de plantes sont protégées, telles que la crambe maritima, le eryngium maritimum, ou encore le crithum maritimum.
De nombreux oiseaux se posent sur l'île : le héron, l'aigrette, l'hirondelle de mer, le tadorne, le cormoran, l'huitrier-pie ou encore le grand gravelot. On peut aussi découvrir de nombreux coquillages multiples et variés : la turritelle, le calliostome, la bucarde épineuse, la littorine des rochers, ou le troque[5].
Chapelle Sainte-Anne
Cette chapelle romane est bâtie à l'emplacement du monastère fondé par Pol Aurélien (mort dans l'île en 573) et détruit vers 878 par les Vikings. La chapelle actuelle fut construite à la fin du XIe siècle et au début du XIIe siècle par les moines de retour dans l'île et servit de lieu de culte principal jusqu'en 1786. Elle fut abandonnée suite à l'ensablement important de l'est de l'île à la fin du Moyen Âge. L'ensemble de la population se recentra alors dans le « bourg » actuel, dans lequel une nouvelle église fut construite.
Église Notre-Dame-du-Bon-Secours
Elle fut construite en 1873 à l'emplacement de l'ancien cimetière de l'île.
Elle conserve l'étole dite de Saint-Pol, tissu oriental datant du VIIe siècle. Elle abrite dans le chœur une statue de la Vierge du XIVe siècle et un saint Pol Aurélien en bois du XVIIe siècle.
Autres
- Le phare (breton : an tour-tan) : il a été construit en 1836. Il se situe à l'ouest de l'île, à son point le plus élevé (23 mètres). Sa hauteur est de 44 mètres[6].
- Le sémaphore.
- La chapelle du Lannou.
- Le bourg et Porz Kernog.
- Le Vil et Porz an Eog.
- Le Trou du serpent (breton : Toull ar sarpant). Une roche allongée, à quelques mètres de la côte, marque le lieu où saint Pol Aurélien aurait précipité dans les flots, à l'aide de son étole, le dragon qui ravageait l'île.
- Le Roc'h (français: rocher), au nord de l'île.
- La Côte Sauvage du nord et de l'ouest de l'île.
- Les plages de Porz Leien et de Kefenn, chères à la Shahbanou Farah Dibah.
- La grande plage de la Grève Blanche (breton : Aod Venn).
- La colonie du phare : il s'agit d'un centre de vacances et d'hébergement sur l'île.
Événements
- Le jardin Georges Delaselle est ouvert au public d'avril à octobre l'après-midi, tous les jours sauf le mardi.
- La procession de Sainte-Anne (le dernier week-end de juillet) et la bénédiction de la mer, le 15 août.
- Le semi-marathon de l'île de Batz (premier week-end de juillet).
- La bénédiction de la mer, fête des bateaux (15 août)
Divers
- L’île possède une bibliothèque municipale et une école primaire publique[7].
Accès à l'île
Les compagnies associées de l'île de Batz desservent l'île toute l'année au départ de Roscoff. Elles sont composées de :
- La Compagnie Finistérienne de Transports Maritimes (CFTM)
- La compagnie Armor excursions
- La compagnie maritime Armein
En saison, des départs sont possibles de Plougasnou, Locquirec, Trébeurden, Carantec ou Moguériec.
En saison, diverses excursions sont proposées (visite de la baie de Morlaix, tour de l'île de Batz, remontée de la Rivière de Morlaix).
Article détaillé : Vedettes de l'île de Batz.Notes, sources et références
- Populations légales 2008 de la commune : Île de Batz sur le site de l'Insee
- B. Tanguy, Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère, origine et signification, Ar Men/Chasse)Marée, 1990, p. 38.
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1257176/f105.image.r=Taul%C3%A9.langFR Jean-Marie Éléouet, "Statistique agricole générale de l'arrondissement de Morlaix",1849, Brest, consultable
- Le Jardin Delaselle
- la faune et la flore
- Le phare
- Ecole primaire
Voir aussi
Bibliographie
- Atlas des îles de l'Atlantique (France) ; Collection "Références" du Commissariat général au Développement durable, Juin 2009, 51 pages.
- Paysages de l'île de Batz. Réflexions sur le devenir d'un paysage îlien, Armorica 8, 1999.
- Castel (Yves-Pascal). Les croix et calvaires de l'île de Batz, Les Cahiers de l'Iroise, 1981.
- Duchesne (B.). Images de Roscoff et de l'île de Batz, Ed. Le Doaré, Chateaulin, 1981, 31 p.
- Hillion (D.). Île de Batz, Ed. Ouest-France, Rennes, 1996, 32 p.
- Priser (L.). L'île de Batz, Ed. Le Doare, Châteaulin, 1983, 14 p.
- Jean William Hanoteau - Alain Soularue. "Batz, mémoires d'une île", NSA Bastille,2010, 104 p.
- Morgane Soularue - "Batz, saveurs d'une île", NSA Bastille, 2011, 64 p.
Articles connexes
Liens externes
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