- Île d'Elbe
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Île d'Elbe
Vue satellite de l'île (en bas)Géographie Pays Italie Archipel Archipel toscan Localisation Mer Ligure
Mer TyrrhénienneCoordonnées Superficie 224 km2 Côtes 147 km Point culminant Mont Capanne (1 019 m) Administration Italie Région Toscane Province Livourne Démographie Population 31 059 hab. (2007) Densité 138,66 hab./km2 Autres informations L'île d'Elbe (Isola d'Elba en italien) est la plus grande île de l'archipel toscan avec 224 km² de superficie et 147 km de côtes.
Longue de 29 km et large de 18,5 km, elle est située entre la Corse et la Toscane, à la frontière entre les mers Ligure et Tyrrhénienne. Elle est séparée du continent italien par le canal de Piombino, large d'une dizaine de kilomètres. C'est un site protégé par un parc national, (parc national de l'archipel toscan (it), qui comprend aussi six autres îles, Elbe étant la plus grande du parc) comme les autres îles de l'archipel toscan.L'île, qui fait partie de la province de Livourne, comporte huit communes (Portoferraio, Marciana, Marciana Marina, Campo nell'Elba, Rio Marina, Rio nell'Elba, Capoliveri et Porto Azzurro).
Portoferraio - du nom du fer qu'exploitaient les Étrusques, puis les Romains - avec 10 000 habitants, sur une population insulaire d'environ 28 000 habitants, est sa plus grande agglomération et son port le plus important, où arrivent la plupart des ferries pour l'île d'Elbe de Piombino.
Giannutri conserve les vestiges d'une villa romaine, aux riches mosaïques.
Marina di Campo, située au Sud-Ouest de l'île sur la commune de Campo nell'Elba, offre une belle plage de sable fin et un petit aéroport (aéroport de Marina di Campo Teseo Tesei, code AITA : EBA).
Sommaire
Histoire
Dans l'antiquité, l'île convoitée pour sa richesse en minerai de fer fut originairement habitée par les Ligures Ilvates (d'où son nom originel Ilva) et a appartenu successivement aux Étrusques, aux Carthaginois, aux Phocéens, puis aux Romains.
Possession pisane au XIe siècle, et à partir de la fin du Trecento, elle fut un territoire de la principauté de Piombino, puis elle fit partie du royaume de Naples en 1736, après avoir été une possession des Médicis.
Le traité de Saint Ildefonse (1er octobre 1800) entre la France et l'Espagne prévoyait le transfert de l'île d'Elbe, alors toscane, sous souveraineté française en échange de la principauté de Piombino. Cet accord fut confirmé par la paix de Lunéville (9 février 1801) et par le traité d'Aranjuez (25 mars 1801) et fut accepté par l'Angleterre lors du traité d'Amiens (25 mars 1802). Le roi de Naples Ferdinand IV renonça à toutes les propriétés et droits qu'il y possédait encore par le traité de Florence (29 mars 1801). L'île fut donc officiellement annexée par la France en 1802 (senatus-consulte du 26 août 1802) et intégrée au département de Méditerranée en 1811. Érigée en Principauté de l'île d'Elbe, elle fut donnée en toute souveraineté à Napoléon Ier en 1814 (suivant le traité de Fontainebleau du 11 avril 1814) et il y fut exilé pendant trois cents jours. On y trouve la Palazzina dei Mulini, devenue le musée et la bibliothèque Napoléon, et la Villa Napoleonica de San Martino à Portoferraio, sa résidence d'été.
Le règne elbois de l'empereur Napoléon est l'épisode le moins connu de l'épopée. L'île fut pendant trois cents jours le centre de tous les intérêts : y affluaient officiers et simples soldats en quête d'un emploi, représentants des armées étrangères pour surveiller l'ex-Empereur, espions de tous bords venus délivrer ou assassiner Napoléon, étrangers curieux d'approcher celui qui régnait sur l'Europe un an auparavant. Napoléon profita de ce court règne pour réformer et moderniser l'île. Il ouvrit des routes, modifia le droit, s'occupa d'urbanisme et d'architecture, et dynamisa l'économie. Cet épisode nous est connu grâce au récit détaillé de Pons de l'Hérault, administrateur des mines de Rio Marina.
Napoléon y séjourna jusqu'à son départ pour la France (Cent-Jours), le 26 février 1815. Après la seconde abdication de Napoléon, l'île fut attribuée par le Congrès de Vienne au Grand-duché de Toscane. Elle devint italienne en 1860.
Du 17 juin au 19 juin 1944, la garnison allemande fut attaquée et vaincue par les troupes françaises du général de Lattre de Tassigny venues de Bastia (opération Brassard) comprenant la presque totalité des effectifs de la 9e division d'infanterie coloniale, des Tabors marocains, des tirailleurs sénégalais et un groupe de commandos s'y illustrèrent. Certains militaires se livrèrent à des exactions sur les habitants.
Géographie et géologie
À cause de son relief marqué et de côtes très découpées, l'île d'Elbe offre des paysages très variés: forêts de hêtres et de pins, culture en terrasses, dont vignobles et vergers, mais aussi maquis et criques de galets ou de sable fin nichées au pied de falaises abruptes. Son point culminant, le mont Capanne (1 019 m), domine le village de Marciana.
Elbe est composée de granites et de roches sédimentaires, calcaires et marnes. Des gisements de métaux y existent, dont cuivre et surtout fer.
Écologie
Le parc est un sanctuaire pour les dauphins et les baleines de Méditerranée. On y observe aussi de nombreux oiseaux marins, quelques phoques et tortues... Quelques grandes prairies de posidonies sont bien conservées, abritant notamment des hippocampes, poulpes et seiches et on trouve aussi de petites populations de posidonies très proches du rivage, mais seules deux petites portions de mer sont interdites à la pêche, l'une au nord et l'autre au sud de l'île. Les laisses de mer sont essentiellement composées de feuilles de posidonies, parfois sur plus de 40 cm d'épaisseur.
L'île et le parc national abritent des écosystèmes typiques et quelques espèces endémiques (ex : la violette et le bleuet de l'Elbe). Dans les zones exposées au vent se développent des taches de végétation de genêt, de cistes (ciste rouge et ciste marin). Des forêts aux arbres de taille modeste, mais d'essences variées (hêtre, aulne, pin, chêne...), couvrent à nouveau les pentes de l'île, croissant souvent sur d'anciens sites miniers ou des terrasses qui servaient à stabiliser les sols cultivés sensibles à l'érosion, et qui ont été abandonnés.
Plusieurs espèces de lézards et deux espèces de vipères vivent dans le maquis, sur le littoral et les forêts, ainsi que diverses espèces d'amphibiens.
Les îles toscanes ont vu leurs anciennes forêts de chêne vert dévastées par les besoins de la métallurgie (bois de feu pour les fours, charbons de bois pour la fabrication d'acier, bois pour étayer les galeries ou puits de mines...).
Des espèces végétales et animales invasives posent aussi localement problème. Des châtaigniers ont été introduits dans l'île à la période étrusque ou romaine pour nourrir les populations locales. Les populations successives ont introduit des chèvres et des moutons, puis des sangliers et des mouflons ont été récemment introduits sur l'île pour le plaisir de la chasse. Les chèvres puis plus récemment les mouflons et sangliers - en l'absence de grands prédateurs et face au recul de l'agriculture - se sont bien développés et ont également contribué à modifier la flore. Les mouflons entretiennent des zones de gazon ras en altitude. Les sangliers sont sources de dégâts quand ils labourent certains jardins et chemins, en provoquant parfois l'effondrement de petits murets de terrasses quand ils fouillent le sol sous les pierres pour y trouver des champignons, vers de terre. Ils consomment un grand nombre de bulbes dont ceux des orchidées. Pour restaurer un certain équilibre sylvocynégétique, le parc national organise le piégeage de sangliers, qui sont réexportés vers l'Italie.
L'île est aussi confrontée au risque d'incendie de forêt et à la gestion des déchets courants et à ceux induits par le pic estival d'activités touristiques. En été, il arrive que l'eau manque.
Tourisme
Le tourisme est devenu la première activité économique de l'île, qui accueille des touristes du monde entier (italiens, allemands, suisses, néerlandais, américains et français notamment). Il est source d'une forte et rapide urbanisation et périurbanisation (nombreuses villas et résidences secondaires) du littoral autour des communes et ports existants. En 2009, la desserte en eau et en électricité reste encore très rudimentaire dans une grande partie de l'île.
Si les plages accessibles sont relativement peu nombreuses (l'île est majoritairement entourée de falaises abruptes plongeant dans la mer), la plaisance et le nautisme, la plongée sous-marine, l'observation naturaliste (Bird- et Bio-watching en particulier), le vélo tout terrain, le trekking, l'archéo-trekking et les petites randonnées, dont à cheval, comptent parmi les nombreuses activités touristiques. Un réseau de bus dessert les communes de l'île, qui est accessible par train-bateau à partir de Piombino, voire par avion. Le Parc et les communes entretiennent des chemins de randonnées qui sont souvent d'anciens sentiers de vignes ou muletiers.
Plusieurs sommets sont accessibles par des chemins, dont le mont Capanne qui domine de ses 1 019 mètres la baie de Sant'Andrea, et qui est la montagne la plus haute de l’île. Ses versants sont couverts d'une forêt dominée par le châtaignier (un téléphérique permet aussi de rejoindre le sommet à partir de Marciana). Le Monte di Cote (900 m) et le Monte Giove (855 m) sont également accessibles aux promeneurs. Les sangliers étant nombreux, les chemins peuvent localement être assez dégradés ; de bonnes chaussures de marche sont recommandées.
Les guides du parc national de l’Archipel toscan organisent aussi des excursions sur les montagnes ou le littoral, dont certaines à l'attention des enfants.
De nombreux hôtels, pensions et bed and breakfast accueillent les touristes sur l'île, du printemps à l'automne essentiellement.
Personnalités
- L'apnéiste Jacques Mayol se donna la mort en décembre 2001 dans sa résidence de Capoliveri.
- Pons de l'Hérault, tout d'abord opposant à Napoléon Ier, envoyé en 1809 pour administrer les mines de fer de l'île. Il réforma totalement cet établissement. Bon gestionnaire, son souci du dialogue avec les ouvriers et du progrès social en faisait un des personnages les plus populaires de l'île, il finit par s'entendre avec l'Empereur en exil et devint un de ses partisans. Pour les ouvriers, il était nostro babbo (notre père). On lui doit le récit le plus vivant et le plus complet sur le règne elbois de Napoléon, soit Souvenirs et anecdotes (publication moderne par Christophe Bourachot, Les Editeurs Libres, 2005).
- L'écrivain français Hervé Guibert est enterré dans la commune de Rio nell'Elba.
Spécialités culinaires
- On trouve sur l'île une pâtisserie dite schiaccia briaca riese à base d'amande, noisette, graines de pomme de pin et fruits secs ou confits (raisins), vin et liqueur Alchermes, cuite dans un plat graissé à l'huile d'olive. Elle est notamment fabriquée à Rio Marina.
Galerie de photos
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Notice sur l'île d'Elbe, 1814, (contenant la description de ses villes, ports, places fortes, villes, bourgs, villages, l’état de sa population (historiographie)
- Ferries pour l'île d'Elbe informations, horaires et réservations ferries pour l'île d'Elbe.
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