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Île-d'Aix
Île-d'Aix
DétailAdministration Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente-Maritime Arrondissement Rochefort Canton Rochefort-Nord Code Insee abr. 17004 Code postal 17123 Maire
Mandat en coursAlain Burnet
2008-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération du Pays Rochefortais Site internet http://www.iledaix.fr Démographie Population 215 hab. (2006) Densité 181 hab./km² Gentilé Aixois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 15 m Superficie 1,19 km² Île-d'Aix est, comme son nom l'indique, sur une île à part entière, l'île d'Aix, formant de plus la plus petite commune du département de la Charente-Maritime et de la région Poitou-Charentes.
Ses habitants sont appelés les Aixois et les Aixoises[1].
Sommaire
Géographie
L'île d'Aix est une île française, baignée par l'océan Atlantique, au large des côtes de la Charente-Maritime. Elle est située au cœur du pertuis d'Antioche, entre l'île d'Oléron et Fouras, à l'extrémité nord de la vaste embouchure de la Charente.
C'est une petite île de 119 ha environ, qui a une forme de croissant de 600 m de large sur 3 km de long.
L'accès à l'île d'Aix se fait exclusivement par voie maritime, l'île étant séparée du continent par un petit détroit de 6 km. Chaque année, un service quotidien de bac est mis en place depuis la Pointe de la Fumée, au nord de Fouras, et pendant la saison estivale, des liaisons maritimes sont assurées depuis La Rochelle ou les îles voisines de Ré et d'Oléron. Ainsi, plus de 250 000 voyageurs transitent en moyenne chaque année entre l'île d'Aix et le continent.
Économie
L'ostréiculture est une des activités essentielles de l'île d'Aix, comme dans les trois autres îles charentaises qui forment un archipel (Ré, Oléron et Madame).
Elle possède un atelier renommé travaillant la nacre, qui est le dernier de ce genre à subsister actuellement en France, notamment grâce à l'impact du tourisme qui, comme pour ses consœurs insulaires, est devenu l'économie principale de l'île d'Aix.
Le tourisme y exerce une importance économique primordiale, stimulant certains particularismes insulaires, comme l'absence du trafic routier. En effet, la circulation automobile y est interdite, à l'exception des véhicules utilitaires, ce qui en fait une destination fort appréciée des amoureux de la nature et des amateurs de tranquillité et d'exotisme.
L'autre particularité est que l'île d'Aix possède le record national d'avoir deux musées nationaux sur son si petit espace insulaire : le Musée napoléonien et le Musée africain. Ces deux musées, qui ont fait l'objet de réaménagements intérieurs récents, sont pourvus de collections fort originales. Ils ont acquis une très grande notoriété nationale et contribuent à accroître la renommée de l'île d'Aix, que la proximité de Fort Boyard ne fait qu'amplifier. C'est l'une des destinations touristiques les plus prisées des vacanciers et des touristes sur le littoral charentais.
Toponymie
Autrefois appelée Aia, l'île d'Aix pourrait avoir pour origine un mot Saxon : Eia Insula[2].
Île-d'Aix (avec trait d'union et sans article) désigne l'entité administrative communale qui se confond avec l'entité géographique de l'île d'Aix (sans trait d'union).
Histoire
- 1067 : Isembert de Châtelaillon fait don de l'île aux Moines de Cluny.
- Fin du XIIe siècle : l'île d'Aix devient un site stratégique pour l'Angleterre qui la dispute à la France. Durant tout le XIIIe siècle, les attaques des navires anglais se succèdent, jusqu'en 1286 où l'estuaire de la Charente sépare la Saintonge anglaise de la Saintonge française.
- En 1692, le tracé des fortifications, sur les instructions de Vauban, est mis à plat par Ferry pour défendre La Rochelle, Rochefort, Brouage et l'embouchure de la Charente.
- Les Britanniques réussirent à s'en emparer durant la Guerre de Sept Ans, et détruisirent les remparts. Ceux-ci furent réparés ensuite par des ingénieurs parmi lesquels on compte le physicien Charles Augustin Coulomb et Pierre Choderlos de Laclos, l'auteur des Liaisons Dangereuses.
- En 1794, sous la Révolution, des centaines de prêtres réfractaires furent enterrés à l’île d’Aix, ils étaient morts dans des conditions épouvantables, sur les tristement célèbres pontons de Rochefort (navires démâtés laissés à l'ancre et utilisés comme prisons).
- Napoléon Ier y séjourna une semaine, du 8 au 15 juillet 1815[3], avant de quitter à jamais la terre de France. C'est d'ici qu'il embarqua pour le Royaume-Uni, mais fut en fait emmené sur l'île de Sainte-Hélène, bien plus lointaine. Le souvenir de l’empereur plane encore sur l’île, avec le Musée napoléonien et la place Austerlitz.
- Le fort Liédot a servi de prison pour de nombreuses personnes parmi lesquelles :
- Des Communards après la chute de la Commune de Paris en 1871.
- Des soldats de l'armée impériale russe insoumis sur le Front français en 1917. Cet épisode peu glorieux de la première guerre mondiale est méconnu. Les 81 meneurs de l'insurrection du camp de la Courtine sont déportés à l'île d'Aix. Trois soldats, morts par noyade au cours d'une tentative d'évasion, sont enterrés dans le petit cimetière de l'île.
- Ahmed Ben Bella, le chef du FLN, qui y resta de 1956 à 1962, qui deviendra le 1er président de la république algérienne. Les habitants gardent de mauvais souvenirs de ces années-là, pendant lesquelles l'île était très surveillée par l'armée, à cause de leur prisonnier important.
Héraldique
Les armes d'Île-d'Aix se blasonnent ainsi : « De sinople au lion d'or, armé et lampassé de gueules, tenant de ses pattes avant un trident du même posé en pal, le tout posé sur un mont de sable. »
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 2001 2008 Jean-Pierre Chaudet SE depuis 2008 Alain Burnet SE Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Article détaillé : Démographie de la Charente-Maritime.Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 226 207 207 173 199 186 215 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Monuments et lieux touristiques
Musée napoléonien
Article détaillé : Musée napoléonien de l'île d'Aix.La maison du commandant de la place dans laquelle Napoléon a passé ses derniers jours (début juillet 1815) en France, a été transformée en musée à partir de 1926 par l'aristocrate et collectionneur le baron Napoléon Gourgaud (1891-1944), qui l'a ouvert au public en 1928.
La porte est surmontée d'une étonnante inscription, qualifiée dans un ouvrage sur l'île de « vers de mirliton » : « À la mémoire de notre immortel Empereur, Napoléon Ier, 15 juillet 1815. Tout fut sublime en lui, sa gloire et ses revers. Et son nom respecté plane sur l'Univers. »
En 1933 Gourgaud et son épouse américaine, sans héritiers directs, donnèrent à l'État ces nombreux souvenirs, meubles, objets d'art et estampes, dont les plus émouvants sont les 52 pendules anciennes réunies par le baron, arrêtées à 17 h 49, heure de la mort de l'Empereur le 5 mai 1821 à Longwood.
Le musée, géré initialement par une fondation, est placé sous la responsabilité du conservateur des musées nationaux napoléoniens des châteaux de La Malmaison et de Bois-Préau.
Musée africain
Article détaillé : Musée africain de l'île d'Aix.Abrité dans des bâtiments situés en face du Musée napoléonien, il renferme une série d'animaux naturalisés rapportés des expéditions africaines de Gourgaud, qui participa entre autres aux safaris du baron suédois Bror Blixen, époux en 1914 de sa cousine la romancière danoise Karen Dinensen, qui connut une célébrité posthume pour La Ferme africaine (1937), adapté ensuite au cinéma sous le titre Out of Africa.
Les visiteurs remarquent surtout le dromadaire blanc empaillé de la campagne d'Égypte du général Bonaparte, le dodo de l'île Maurice (Raphus cucullatus) et un diorama des oiseaux de l'île de Sainte-Hélène.
Fort Liédot
Article détaillé : Fort Liédot.Le fort Liédot, d'abord nommé Fort de la Sommité en raison de son implantation sur le point culminant, est situé au nord-est de l'île, au milieu de la forêt. Initialement à visée défensive à la demande de Napoléon Ier, il a rempli tour à tour bien d'autres fonctions : lieu de détention, cible d'expériences de tir, puis colonie de vacances. Destination prisée des randonneurs et des cyclistes, il est aujourd'hui ouvert aux visites guidées.
Fort de la Rade
Sur les instructions de Vauban, la petite batterie de la pointe Sainte-Catherine est devenue le fort de la Rade.
Fort Boyard
Article détaillé : Fort Boyard.Sur la commune de l'île d'Aix, Le fort Boyard est une fortification située entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron, construite initialement pour protéger la rade de la marine anglaise du XVIIe siècle.
Personnages célèbres
- Choderlos de Laclos, futur auteur des Les Liaisons dangereuses, y a été affecté en 1779 ; il fit construire la poudrière qui est près de l'église.
- Afanasie Globa et Baltaïs meneurs de la mutinerie des soldats russes à La Courtine, y furent enfermés.
- Le baron Napoléon Gourgaud, arrière-petit-fils de Gaspard Gourgaud, aide de camp de Napoléon qui l'accompagna déchu à Sainte-Hélène et son épouse, la riche héritière américaine Eva Gebhard – dont un portrait est conservé au musée des Beaux-Arts de Grenoble. Ils favorisèrent, dans les années vingt, le développement démographique de l'île, dont ils possédaient la quasi-totalité des immeubles. Leur riche collection de peinture moderne a été léguée à l'État. Ils résidaient dans « La Maison Rose », dominée par un belvédère, sur lequel on peut apercevoir une inscription sibylline « Jane's tooth ».
- L'écrivain Georges Simenon y séjourna durant l'été 1927 pour s'éloigner de Joséphine Baker.
L'île d'Aix en chanson
Le groupe rochelais Coup d'marron dédie un titre de son album Atoll à terre à l'île d'Aix, en 2007[4].
Galerie
L'île d'Aix vue depuis Fort Boyard
Notes
- ↑ Gentilé Île-d'Aix
- ↑ Histoire passion : l'île d'Aix
- ↑ Perron, « Notice sur le séjour de l'Empereur Napoléon à l'île d'Aix du 7 au 15 juillet », in Revue de l'Institut Napoléon, mai 1932, p. 298-301
- ↑ Site des Coup d'marron
Voir aussi
Articles connexes
- Îles du Ponant
- Communes de la Charente-Maritime
- Pontons de Rochefort
Bibliographie
- Pierre Antoine Berniard, Histoire de l'Île d'Aix, chez l'auteur, 1993, 179 p. (ISBN 2-906121-18-5)
- Dominique Droin, Napoléon et les brûlots de l'île d'Aix, Prée-Océan, Saint-Laurent-de-la-Prée, 2003, 220 p. (ISBN 2-9515363-3-X)
- Jean-Claude Flamant (et al.), L'Île d'Aix : à la découverte de l'île et de son histoire, Éditions du Vieux Chouan, Fromentine, 1982, 40 p.
- Fleuriot de Langle, L'Île d'Aix : Petite Isle, dernière étape de l'Empereur, Éditions À la Rose des vents, La Rochelle, 1949, 141 p.
- Élie Garnier, L'Île d'Aix à travers les temps, Rumeur des âges, La Rochelle, 1984, 227 p. (ISBN 2-903974-06-3) (reproduction en facsimile de l'édition de Croharé, Tarbes, 1909)
- Daniel Salmon, " La dent de Jane", Editions le petit pavé. 2001
- Christophe Pincemaille, Napoléon et l'Île d'Aix : la forteresse encerclée, 1801-1815, Geste éd., La Crèche ; RMN, Paris, 2008, 135 p. (ISBN 978-2-84561-376-8)
Liens externes
- Site officiel
- Musées de l'île d'Aix
- Site du service maritime de l'île d'Aix avec les horaires des bacs
- L'île d'Aix : site officiel du tourisme en Charente-Maritime
- Île-d'Aix sur le Géoportail de l'IGN
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