Émotion

Émotion
Huit types d'émotions tirées d'un manga, incluant (de gauche à droite: neutralité, euphorie, joie, tristesse, férocité, déception, gêne et surprise.

L'émotion (du latin motio « action de mouvoir, mouvement ») est le complexe d'une expérience psychophysiologique de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il interagit aux influences biochimiques (interne) et environnementaux (externe). Chez les humains, l'emotion inclut fondamentalement "un comportement physiologique, des comportements expressifs et une conscience"[1]. l'émotion est associée à l'humeur, tempérament, la personnalité et la disposition et la motivation. Le mot "émotion" provient du mot français "émouvoir". Il est basé sur le latin emovere, dont e- (variante de ex-) signifie "hors de" et movere signifie "mouvement"[2]. Le terme lié "motivation" est également dérivé du mot movere.

Une taxonomie non-définitive des émotions existe, à travers de nombreux autres taxonomies ont été proposées. Certains catégorisations incluent :

  • émotions "cognitives" contre celles "non cognitives" ;
  • émotions instinctives (des amygdales), contre les émotions cognitives (du cortex préfrontal).

Une distinction liée sont, entre l'émotion et les résultats d'émotions, principalement les expressions et les comportements émotionnels. Des individus agissent souvent de manières certaines résultant de leur état émotionnel, tels que les pleurs, le combat ou la fuite.

Sommaire

Définition générale

L'un des premiers traités sur les émotions est au philosophe René Descartes. Dans son traité Les Passions de l'âme, Descartes identifie six émotions primaires : l'admiration - ce qui équivaut à notre époque à la sidération, la stupéfaction, l'étonnement, la surprise, amour, la haine, le désir, la joie, la tristesse et toutes les autres en sont composées de quelques de ces six ou bien en sont des espèces.

Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité. En cela, une émotion est différente d'une sensation, laquelle est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture...). La sensation est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique. Quant à la différence entre émotion et sentiment, celle-ci réside dans le fait que le sentiment ne présente pas une manifestation réactionnelle. Néanmoins, une accumulation de sentiments peut générer des états émotionnels.

L'émotion peut se définir comme une séquence de changements intervenant dans cinq systèmes organiques (cognitif, psychophysiologique, moteur, dénotationnel, moniteur), de manière interdépendante et synchronisée en réponse à lévaluation de la pertinence dun stimulus externe ou interne par rapport à un intérêt central pour lorganisme.

Difficulté de définition

La définition de toute entité psychologique représente habituellement des difficultés de taille, et le concept démotion est loin de faire exception à la règle. Un problème particulier dans la quête de la définition de lémotion vient du fait que, souvent, les énoncés ne se rapportent quà un aspect de lémotion. En effet, le concept démotion est utilisé de manière différente selon quil est envisagé en référence à laspect stimulus, à lexpérience subjective, à une phase dun processus, à une variable intermédiaire ou à une réponse.

Un autre problème qui nuit aux progrès vers une meilleure précision dans la définition de lémotion concerne le langage par lequel on lexprime. En effet, le langage de tous les jours et le langage scientifique ne visent pas les mêmes objectifs. De plus, actuellement les avancées scientifiques dans ce domaine noffrent pas de meilleure terminologie.

Certains auteurs ont fait remarquer quil peut être intéressant de ne pas avoir de définition trop stricte de « lémotion », compte tenu du stade de développement dans ce domaine. Une définition précise aurait pour conséquence délever des frontières entre les phénomènes. On prendrait ainsi le risque dexclure de lanalyse des aspects qui pourraient ultérieurement se révéler essentiels à la compréhension de lensemble du processus.

Émotions, perspective évolutionniste

Le courant évolutionniste, en psychologie des émotions, tire son origine des travaux de Charles Darwin et de la publication de son livre : The expression of the Emotions in Man and Animals en 1872 (Darwin 2001). Dans cet ouvrage, Darwin va poser les fondements de lexpression des émotions. Il va les décrire comme innées, universelles et communicatives.

Les émotions seraient un héritage de nos ancêtres. Pourquoi et comment les émotions se seraient-elles développées ?

Comme le rappellent Orians et Heerwagen (1992), à lépoque des chasseurs-cueilleurs, les Hommes devaient se déplacer constamment pour trouver de quoi se nourrir. Ces déplacements les confrontaient à des phénomènes inattendus (changements climatiques, prédateurs, par exemple) demandant une réponse adaptative rapide. Selon Tobby et Cosmides (1990), les émotions vont donc se développer en réponse à différents ensembles de situations récurrentes. À cela, lon peut ajouter le premier principe de Darwin, permettant dexpliquer comment une réaction tout dabord volontaire va, au fil des générations, devenir innée et réflexe.

Une autre particularité des émotions est leur expression, faciale et vocale. Ici, nous naborderons que brièvement le chapitre des expressions faciales en laissant de côté celui des expressions vocales, bien que ce dernier soit aussi important (Scherer 1986). Dans un livre en hommage à Darwin (Ekman, 1973), les recherches présentées, portant sur les expressions faciales, confirment son hypothèse sur leur utilité communicative. Ekman dira même que : « lexpression faciale est le pivot de la communication entre hommes » (Rimé et Scherer, 1989). En effet, savoir lire sur le visage facilite nos relations sociales ; de même, une interprétation erronée dune mimique faciale peut nous faire adopter un comportement mal adapté à la situation. Par exemple, chez les singes, lorsquun mâle dominant chasse un autre mâle et que ce dernier fait une grimace (expression de peur), le mâle dominant arrêtera de le chasser. À linverse, si le mâle dominant fait la même grimace, il sattend à ce que le mâle subordonné vienne lembarrasser. En ce sens, lexpression faciale permet dinformer lindividu de nos intentions mais également du comportement que lon attend de lui.

Enfin, le dernier principe de Darwin va établir le lien entre émotion et système nerveux. Malheureusement, il ne restera que très descriptif sur le sujet et il faudra attendre la théorie du physiologiste Walter Cannon, dans les années 1920, pour remettre le système nerveux au centre des émotions (Cannon, 1927).

Théories psychologiques

Lémotion est une notion floue et elle est difficilement définissable (Alvarado et al., 2002). Elle présente la particularité dêtre idiosyncrasique, c'est-à-dire particulière et propre à chaque individu (Picard, 2003). De ce fait, plusieurs définitions et rôles ont été donnés à lémotion (Francois et al., 2001; O'Regan, 2003).

Déjà en 1879, Charles Darwin, fondateur de la théorie de lévolution, la définit comme cette faculté dadaptation et de survie de lorganisme vivant. Il la voit comme innée, universelle et communicative. Dun point de vue comportemental, lémotion est perçue comme un « motivateur », une entité qui influence le choix dun individu en réponse à un stimulus externe ou interne. Dun point de vue socioculturel, les sentiments sont cette réponse donnée à une interaction avec nous-mêmes et/ou avec les autres. Une émotion existe à la fois dans la dimension personnelle et sociale de lindividu. Elle serait cette capacité dadaptation et de changement, ce lien qui forme nos relations et nous met en interaction avec lautre. De récentes études en neurobiologie ont démontré que les émotions sont un mélange de plusieurs facteurs biochimiques, socioculturels et neurologiques (O'Regan, 2003). Elles se traduisent par des réactions spécifiques : motrices (tonus musculaire, tremblements...), comportementales (incapacité de bouger, agitation, fuite, agression...), et physiologiques (pâleur, rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensation de Malaise...). Elles seraient à la base de nos réactions physiologiques et comportementales.

Au regard de ces définitions, le concept démotion apparaît comme polysémique. Il est, en effet, difficile de donner une définition claire et univoque de lémotion. Cependant, les spécialistes saccordent à dire que la pluralité des définitions de lémotion naltère en rien son rôle central dans toute analyse comportementale. Elle est en rapport étroit et permanent avec nos décisions et nos actions.

Les émotions agissent sur nos comportements quotidiens, sur nos choix et nos perceptions. Elles rendent la communication plus efficace et lui confèrent avec un haut niveau dimpact. En outre, les émotions jouent un rôle clé dans tous processus dapprentissage en agissant sur la capacité de mémorisation de lapprenant, sur sa rétention de linformation et sur son attention (Alvarado, 2002). Lors de lacquisition des connaissances, les émotions agissent à différents niveaux sur lesprit humain. De récentes études ont démontré que les émotions et la cognition sont intimement liés (Adam et al., 2005 ; Chaffar et al., 2006 ; Ahn et al., 2005). Cest pourquoi, il est difficile daborder laspect cognition sans faire référence aux émotions.

La théorie de William James & Carl Lange Choquart (1887) énonce une différenciation des émotions selon les modifications corporelles : à chaque émotion correspond telles modifications. La théorie de Cannon-Bard réfute cette théorie[3]. Selon cette théorie, c'est l'activation physiologique qui va déterminer l'émotion. L'émotion ici apparait donc avant qu'il y ait une évaluation cognitive. La théorie de Walter Cannon et Philip Bard (1929) explique que l'émotion est d'abord un phénomène cognitif. Nous ressentons l'émotion cérébralement avant d'en avoir les effets physiologiques et somatiques[4]. La théorie de Stanley Schachter et Jerome Singer (1975), elle, interprète une émotion en fonction des conditions environnementales. Les individus interprètent l'activation viscérale en fonction des stimuli de la situation environnementale et de leur état cognitif.

Théories dites "émotions de base"

Les émotions secondaires, la nostalgie par exemple, sont des mélanges des émotions de base. On parle également parfois d'émotions mixtes pour nommer les émotions secondaires. Par exemple, la honte est une émotion mixte, à la base un mélange de peur et de colère (bloqué ou retournée contre soi)[5].

Théories de l'évaluation cognitive

Selon les théories de l'évaluation cognitive, aussi appelées théories de l'appraisal, l'émotion est le fruit des évaluations cognitives que lindividu fait au sujet de lévénement, quil soit externe ou interne, ou de la situation, qui initie lémotion.

Ces théories se distinguent des théories des émotions de base en ce quelles supposent des mécanismes de genèse communs à toutes les émotions. Cette approche suppose que, pour comprendre les émotions, il est tout dabord nécessaire de comprendre les évaluations que lindividu fait au sujet des événements de son environnement. Une évaluation cognitive est définie comme un processus cognitif, rapide, automatique, inconscient, dont la fonction est dévaluer les stimuli perçus sur la base de critères particuliers (Magda Arnold, 1960).

Le modèle des composantes proposé par Klaus Scherer (1984, 1988, 2001) fournit une définition précise de la nature des émotions. En effet, il définit une émotion comme une séquence de changements détat intervenant dans cinq systèmes organiques de manière interdépendante et synchronisée en réponse à lévaluation dun stimulus externe, ou interne, par rapport à un intérêt central pour lindividu. Il propose de définir l'émotion comme une séquence de changements détat intervenant dans cinq systèmes organiques : cognitif (activité du système nerveux central), psychophysiologique (réponses périphériques), motivationnel (tendance à répondre à l'événement), moteur (mouvement, expression faciale, vocalisation), sentiment subjectif.

La plupart des théories de lémotion soutiennent lidée que la nature spécifique de lexpérience émotionnelle dépend du résultat dune évaluation dun évènement en termes de significativité pour la survie et le bien être de lindividu. Dans la théorie de Scherer, le set de critères permettant dévaluer lévènement est appelé « stimulus evaluation checks (SECs) ». Suite au résultat de cette évaluation, il sera possible de prédire le type et lintensité de lémotion élicité par lévénement. Les SECs sont organisés autour de quatre objectifs principaux qui se subdivisent encore en objectifs secondaires. Les SECs majeurs correspondent aux types dinformations les plus importantes dont a besoin lorganisme pour avoir une réaction appropriée. Il sagit de :

  1. Est-ce que cet évènement est pertinent pour moi ? Est-ce quil affecte directement ma personne ou mon groupe social ? (pertinence)
  2. Quelles sont les implications ou les conséquences de cet évènement et à quel point vont-elles affecter mon bien-être ou mes buts à court et long terme ? (implications)
  3. À quel point suis-je capable de faire face à ces conséquences ? (potentiel de coping)
  4. Quelle significativité a cet évènement par rapport à mes convictions personnelles ainsi que face aux normes et valeurs sociales ? (significativité normative)

Lévaluation de ces checks se fait toujours de manière subjective et quelle dépend donc des perceptions et des inférences que peut faire un individu dune situation. De plus, comme déjà suggéré par Lazarus et Folkman (1984), lévaluation na pas lieu quune seule fois, elle se répète dans un processus nommé réévaluation (« reappraisal ») qui permet de se réadapter progressivement à lévénement.

Contrairement aux théories des émotions discrètes, le modèle des composants ne se limite pas à un nombre restreint démotions (colère, joie, peur, tristesse, dégoût...). Au contraire, le processus émotionnel est considéré comme un pattern de fluctuations constantes de changements dans différents sous systèmes de lorganisme permettant de faire ressortir un très large spectre détats émotionnels. Cependant, la théorie ne rejette pas le fait quil existe des patterns dadaptation plus fréquents chez les organismes qui reflètent des résultats récurrent dévaluation de lenvironnement. Par exemple, des réactions comme le combat ou la fuite sont universelles et il nest pas étonnant de constater que les émotions qui leur sont associées, la colère et la peur, se retrouvent chez toutes les espèces. Selon le modèle, il paraît très vraisemblable que dune même combinaison de résultats aux checks dévaluation lon puisse aboutir à des patterns réguliers de changements détats spécifiques. Cest pour cette raison que Scherer parle démotions modales pour décrire ces résultats prédominants aux SECs qui sont dus à des conditions de vie générales, des contraintes de lorganisation sociale et des similarités dans léquipement génétique et que lon retrouve donc dans presque tous les langages sous le terme dune expression verbale courte, comme un simple mot. Cependant, lavantage que possède les SECs est de pouvoir fournir un grand nombre de différents états émotionnels dintensité différentes ce qui semble mieux correspondre aux ressentis des individus.

Théorie du système interruptif

Herbert Simon, prix nobel d'économie et spécialiste de la psychologie cognitive développe une théorie en 1967 du système interruptif de la décision linéaire. Il définit trois groupes de besoins en temps réel d'un individu :

  1. Besoins surgissant face à des évènements incertains (stimuli de bruits ou visuels soudains) qui pourraient signaler un danger
  2. Besoins physiologiques qui sont des stimuli internes par exemple la faim, la soif, l'épuisement
  3. Associations cognitives qui sont des stimuli forts provenant d'associations mnésiques, par exemple, le souvenir d'une peur.

Il a dit « Quand les hommes utilisent de l'information, ils consomment de l'attention. La fonction d'émotion est de contrôler l'attention ».

Références

  1. Myers, David G. (2004) "Theories of Emotion." Psychology: Seventh Edition, New York, NY: Worth Publishers, p. 500.
  2. (en) Emotional Competency discussion of emotion. Consulté le 22 février 2011
  3. . Théorie des émotions (1884 -1885).
  4. La théorie de Walter Cannon et Philip Bard (1929)
  5. Paul Ekman (1992)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Le langage social des émotions. Études sur les rapports au corps et à la santé, (Fabrice Fernandez, Samuel Lézé, Hélène Marche), Anthropos-Economica, Coll. Sociologiques, Paris, 2008.
  • The Psychology of emotions: The allure of human face, Freitas-Magalhaes. Oporto: University Fernando Pessoa Press.
  • Les Émotions, Robert Dantzer, PUF, Coll. Que sais-je?, Paris, 2002

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Émotion de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Emotion — Emotion …   Deutsch Wörterbuch

  • ÉMOTION — On peut définir l’émotion comme un trouble de l’adaptation des conduites. En délimitant une catégorie précise de faits psychologiques, cette définition exclut des acceptions trop vagues du mot «émotion», comme dans l’expression une «émotion… …   Encyclopédie Universelle

  • Emotion — Émotion Psychologie Approches et courants Psychodynamique • Humanisme • …   Wikipédia en Français

  • émotion — ÉMOTION. subs. fém. Altération, trouble, mouvement excité dans les humeurs, dans les esprits, dans l âme. J ai peur d avoir la fièvre, j ai senti quelque émotion. Il n a plus la fièvre, mais je lui trouve encore quelque émotion, de l émotion. Il… …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • Emotion — E*mo tion, n. [L. emovere, emotum, to remove, shake, stir up; e out + movere to move: cf. F. [ e]motion. See {Move}, and cf. {Emmove}.] A moving of the mind or soul; excitement of the feelings, whether pleasing or painful; disturbance or… …   The Collaborative International Dictionary of English

  • Emotion — Sf Gefühl erw. fremd. Erkennbar fremd (17. Jh.) Entlehnung. Entlehnt aus frz. émotion, einer Ableitung von frz. émouvoir bewegen, erregen (unter formaler Anlehnung an frz. motion Bewegung ), dieses aus l. ēmovēre herausbewegen, emporwühlen , zu l …   Etymologisches Wörterbuch der deutschen sprache

  • emotion — UK US /ɪˈməʊʃən/ noun [C or U] MARKETING ► the feelings that someone has about a product or service that can influence their decision whether to buy it or not: »Detroit automakers used color to elicit emotion to sell cars. »Advertising… …   Financial and business terms

  • Emotion — нем. [эмоцио/н], англ. [имо/ушн] émotion фр. [эмосьо/н] emozione ит. [эмоцио/нэ/] эмоция, волнение, возбуждение …   Словарь иностранных музыкальных терминов

  • émotion — Emotion нем. [эмоцио/н], англ. [имо/ушн] émotion фр. [эмосьо/н] emozione ит. [эмоцио/нэ/] эмоция, волнение, возбуждение …   Словарь иностранных музыкальных терминов

  • emotion — 1570s, a (social) moving, stirring, agitation, from M.Fr. émotion (16c.), from O.Fr. emouvoir stir up (12c.), from L. emovere move out, remove, agitate, from ex out (see EX (Cf. ex )) + movere to move (see MOVE (Cf. move)). Sense …   Etymology dictionary

  • Emotion — »Gefühl, Gemütsbewegung, seelische Erregung«: Das Fremdwort ist aus gleichbed. frz. émotion entlehnt. Das frz. Wort gehört zu émouvoir »bewegen, erregen«, das auf lat. emovere »herausbewegen, emporwühlen« (zu movere »bewegen«, vgl. ↑ Lokomotive)… …   Das Herkunftswörterbuch

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1777511 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”