- Éducation au mali
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Éducation au Mali
Le système éducatif malien, dont les objectifs ont été définis sous la présidence de Modibo Keïta, connaît une profonde évolution ces quinze dernières années avec l’augmentation de la scolarisation des enfants. Le taux brut de scolarisation[1] en 2001/2002 était de 64% (75 % pour les garçons, 54 % pour les filles)[2].
Malgré une politique faisant appel au secteur privé et une implication importante des ONG, le système éducatif malien reste confronté à de nombreuses difficultés : retard dans la scolarisation des filles, manque de moyens (infrastructures, manuels scolaires, personnel) dû notamment aux restrictions budgétaires imposées par les institutions internationales, classes surchargées, abandons fréquents.
À côté du système classique se développent d’autres formes de scolarisation comme les clos d’enfants pour les plus jeunes ou les médersas.
Sommaire
Histoire
La période coloniale (Soudan français)
Au moment de la colonisation française, les écoles construites par les Français vont servir à installer le pouvoir colonial. Joseph Gallieni fait construire l’« école des otages » à Kayes le 1er décembre 1886[3], puis d’autres à Bafoulabé et Kita. Les colonisateurs français voulaient recruter de force les fils de chef et de notable afin de les surveiller et les former pour devenir des auxiliaires. Le programme était basé sur l’acquisition de rudiments de français et de mathématiques. En 1887, sept des dix postes militaires au Soudan français avait une école. Mais le successeur de Joseph Galliéni, Louis Archinard, supprime, pour raison budgétaire, toutes les écoles entre 1890 et 1893, à l’exception de la mission catholique de Kita et de l’école des otages de Kayes[4].
Avec l’arrivée de Louis Edgard Trentinian (gouverneur entre 1895 et 1899, des écoles sont de nouveaux ouvertes afin de former les cadres subalternes de l’administration (interprète et commis) et les employés de commerces et tenter de réprimer toute velléité de résistance[4]. Ainsi, le 28 avril 1898, l'École des fils de chefs recevait Adama Traoré et Souleymane Traoré, les deux fils de Babemba Traoré, roi du Kénédougou qui venait de se suicider avant l’entrée des Français dans Sikasso[3]. Les « écoles des otages » deviennent les écoles des fils de chefs et d’interprètes.
En 1916, une école professionnelle, l’école primaire supérieure, qui portera le nom de Terrasson de Fougères en 1931, est ouverte à Bamako [5].En 1946/1947, elle devient le Collège classique Terrassons de Fougères puis le 20 mai 1950 le Lycée Terrassons de Fougères. A l’indépendance du Mali, il portera le nom de Askia Mohamed[3].
L’enseignement en Afrique occidentale française (AOF) dont fait partie le Soudan français, s’organise progressivement avec des arrêtés de 1903, 1912 et 1948. Cependant, cette école reste pour une élite. A l’indépendance, seulement 8 % des enfants étaient scolarisés[4].
L'indépendance du Mali et la première république
Le premier président du Mali indépendant, Modibo Keïta proclame l’éducation comme une priorité. La première république affiche comme volonté un enseignement de masse et de qualité, qui permettrait au Mali de disposer des cadres nécessaires pour le développement du pays. L’éducation doit préserver la culture et les valeurs maliennes, « décoloniser les esprits ». L’enseignement fondamental passe de 6 à 9 ans, l’examen de fin d’études primaires est supprimé. En 1962 la loi instituant le système éducatif est adoptée et un programme de construction d’écoles, de recrutement et de formation des enseignants et de fourniture d’équipements est décidé. À la fin des années 1960, un tiers des garçons et 20 % des filles sont scolarisés, soit trois fois plus qu’en 1960 à l’indépendance[6].
Le régime autoritaire de Moussa Traoré
Le coup d’État militaire de 1968 et le régime autoritaire de Moussa Traoré donne un coup d’arrêt au processus. La fonction enseignante est dévalorisée, le corps enseignant et son syndicat, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) sont réprimés. D’autre part, les économies budgétaires imposées par les organisations internationales (FMI, Banque mondiale) entraînent une baisse du budget de l’éducation nationale qui aura comme conséquences une diminution des effectifs enseignants, démotivés par des retards de paiements. Ainsi, les effectifs d’enseignants de l’enseignement fondamental baissent de plus de 10 % entre 1985 et 1990[7]. En 1980, la ruralisation des écoles instaure leur autofinancement. La crise de l’école, les multiples conflits entre le régime de Moussa Traoré et les enseignants et les élèves entraînent la désaffection des familles pour l’école. Entre 1968 et 1989, le taux de scolarisation passe de 29 % en à 22 %[8].
L'école devient le terrain de la lutte pour la démocratie. Des révoltes étudiantes éclatent en 1970 et 1972, puis de façon plus structurée en 1976/1977 et 1980. Elles sont violemment réprimées par le pouvoir. Le 17 mars 1980, le leader de l'Union nationale des élèves et étudiants du Mali, Abdoul Karim Camara dit Cabral est assassiné[9].
La troisième république
Avec l’instauration de la troisième république et l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République, l’éducation redevient une priorité, contrariée cependant par le manque de moyens. L’État fait appel au privé pour l’aider à accueillir une population scolaire plus nombreuse. En juillet 1994, l’enseignement privé est reconnu par l’État qui contrôle la conformité des programmes et organise les examens. Les écoles communautaires[10] créées, gérées et financées par des communautés villageoises ou des associations bénéficiant de la reconnaissance et du soutien de l’État. Pour l'année scolaire 1997-1998, les 1 369 écoles communautaires accueillaient 83 360 élèves[11].
Politique de l’éducation
Le Prodec
En 1996, faisant face aux critiques du système éducatif et de ses faiblesses, les autorités maliennes décident de mettre en place un programme pluriannuel. En 1999 est validé avec la Banque mondiale le Programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC) qui fixe comme objectif d’atteindre un taux brut de scolarisation de 95% au premier cycle de l’enseignement fondamental à l’horizon 2010. Onze axes prioritaires sont définis[12] :
- Une éducation de base de qualité pour tous
- Un enseignement professionnel adapté aux besoins de l’économie
- Un enseignement secondaire général et technique rénové et performant
- Un enseignement supérieur de qualité adapté aux besoins prioritaires et aux coûts maîtrisés
- Une utilisation des langues maternelles parallèlement à celle du français ;
- Une politique du livre et du matériel didactique et opérationnel ;
- Une politique soutenue de formation des enseignants ;
- Un partenariat véritable autour de l’école ;
- Une restructuration et un ajustement institutionnel nécessaires à la refondation du système éducatif ;
- Une politique de communication centrée sur le dialogue et la concertation entre tous les partenaires ;
- Une politique de financement soutenue, rééquilibrée, rationnelle et s’inscrivant dans la décentralisation.
La part de l’éducation dans le budget de l’État est passée de 26,60% en 2001 à 30,06% en 2004. Sur la période 2001-2004, 2 812 salles de classes ont été construites, 4 Instituts de formation des maîtres (IFM à Sikasso, Koro, Tominian et Nara) et 9 Centres d’animation pédagogique (CAP)[13].
Le Prodec a obtenu des résultats au niveau quantitatif. Le nombre d’élèves a presque triplé entre 1991/1992 et 2000/2001.
Évolution des effectifs de l’enseignement: élèves scolarisés[14] Niveau 1991/1992 2000/2001 Enseignement préscolaire et spécialisé 10 000 24140 Enseignement fondamental 510 000 1 385 000 Enseignement secondaire, technique et spécialisé 23 630 86 158 Total 543 630 1 495 298 L’accès à l’éducation de base est passé de 47,8% en 1996-1997 à 72% en 2004-2005[15].
La hausse de la scolarisation implique pour une part importante les écoles privées ou communautaires.
Répartition des effectifs de l'enseignement fondamental au Mali [13]. 2001/2002 2003/2004 Écoles publiques 61,3 % 58,8 % Écoles communautaires 18,3 % 19,1% Médersas 10,5 % 12,7% Écoles privées 9,9 % 9,4 % Le PISE
Le Programme d’investissement sectoriel de l’éducation (PISE) est la traduction opérationnelle du Prodec. Il est prévu de se dérouler en trois phases.
La première phase (2000 –2004 prorogée à 2005)[16] a porté sur l’amélioration de l'accès, de la scolarisation, de la qualité des apprentissages et des enseignements et le renforcement des capacités du système éducatif. Il s’est traduit par la construction de 3 337 salles de classe, la construction et l'équipement de 5 lycées publics, de 50 centres d'animation pédagogique (CAP), de 3 académies d'enseignement, de 7 instituts de formation des maîtres et de 3 instituts de formation professionnelle. Le taux brut de scolarisation au premier cycle de l'enseignement fondamental qui est passé de 61 à 74 % entre 2001 et 2005. Cependant, plusieurs insignifiances ont été relevées : faible amélioration de la qualité de l’éducation et persistance des disparités régionales et de sexe[17]. Si le taux d’accès en 1ère année du fondamental était de 67,6% en 2004-2005, le taux d’achèvement au primaire se situait autour de 43,1% et le taux de redoublement est encore à 18,6% en 2005[16].
La deuxième phase du Programme d’investissement sectoriel de l’éducation (PISE II) s’étend sur la période 2001-2010. Son financement nécessite 562 milliards de francs CFA, dont 200 milliards pour l’investissement. Ce programme prévoit la construction et l’équipement de 1 370 salles de classe pour l’enseignement fondamentale, de 3 lycées et d’un institut de formation des maîtres. Il prévoit également la formation des enseignants ; l’acquisition de fournitures, et la mise en place de coins de lecture dotés de livres dans environ 50 % des salles de classes[18].
La scolarisation des filles toujours en retard
Depuis le début, la scolarisation des filles est moins importante que celle des garçons. En 2002, le taux brut de scolarisation des filles était de 56,7% contre 77,9% pour les garçons[19]. Ces inégalités existent à tous les niveaux du système éducatif. Présentes dès l’enseignement fondamental, elles augmentent avec la poursuite des études dans le secondaire.
Pourtant, la scolarisation des filles progresse. Ainsi, le taux net de scolarisation des filles est passé de 15,4% à 32,6% entre 1989 et 1997. Mais sur la même période, le taux net de scolarisation des garçons a augmenté de 25,8% à 47,1%. Les écarts restent donc très importants malgré les volontés affichées des autorités.
Évolution du taux net de scolarisation[20]. Filles Garçons Ensemble 1989/1990 15,4% 25,8% 20,7% 1990/1991 16,2% 27,3% 21,8% 1991/1992 17,3% 28,6% 23,0% 1992/1993 19,2% 30,2% 24,7% 1993/1994 21,9% 34,7% 28,3% 1994/1995 28,4% 39,6% 33,9% 1995/1996 26,2% 39,7% 32,9% 1996/1997 29,7% 46,6% 38,2% 1997/1998 32,6% 47,1% 39,9% De multiples facteurs se combinent pour expliquer ce retard dans la scolarisation des filles :
- facteur culturel : beaucoup de Maliens considèrent encore que la place de la fille est de rester auprès de sa mère pour l’aider dans les tâches domestiques. Les mariages précoces sont également un frein à la scolarisation et surtout à la poursuite d'étude longue par les filles[21]
- facteur économique : les frais de scolarité (inscriptions, achats de fournitures, vêtements) représentent un sacrifice financier important dans un pays où plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté. Souvent, les familles font le choix de n'envoyer qu'un ou deux de leurs enfants, le choix se porte alors plus souvent sur les garçons.
Des inégalités géographiques
En 2001, 1,2 million d’enfants n’étaient pas scolarisés[22]. L’accès à l’enseignement fondamental et secondaire est largement conditionné par le lieu d’habitation. Les enfants citadins ont plus de chance d’accéder à l’école que les enfants ruraux[23].
Il n’est pas rare que les enfants en milieu rural fassent plusieurs dizaines de kilomètres pour aller à l’école fondamentale. Le développement des écoles communautaires pourrait permettre de combler progressivement le retard de scolarisation en milieu rural.
Le problème de la qualité
Le Mali a fait d’importants progrès quantitativement ces quinze dernières années. Par contre, la qualité de l’enseignement n’a pas progressé. L’afflux de nouveaux élèves ne s’est pas accompagné suffisamment de constructions d’écoles et surtout de recrutement de maîtres. Les classes se retrouvent alors surchargées, avec parfois plus de 100 élèves par classe. Le système de la double vacation s’est ainsi développé (la moitié des enfants fréquentent l’école le matin, l’autre moitié l’après-midi) de même que les classes à double niveau. Pour combler le manque de maîtres titulaires, l’État a fait appel à des auxiliaires, moins bien formés et moins payés.
Le pays connaît également un déficit de manuels scolaires. Il n’est pas rare qu’un livre serve pour trois ou quatre élèves.
Les élèves se trouvent placés dans de mauvaises conditions d’apprentissage. Le taux d’abandon est très important. En 2000, il est de 24,8% dans le premier cycle de l’enseignement fondamental était (20,6% pour les garçons, 30,6% pour les filles)[22].
La qualité de l’enseignement représente un défi pour le Mali.
La pédagogie convergente
Dans les écoles fondamentales à Pédagogie Convergente, la langue maternelle est la langue d’enseignement les 3 premières années. Le français, introduit en 2e année sous forme d'expression orale et de « bain de langage », est enseigné à partir de la 3e année.
La pédagogie convergente utilise des méthodes actives d’apprentissage et favorise le travail en groupe.
Elle a été introduite en 1979 dans quatre écoles expérimentales d’enseignement en bambara dans les régions de Koulikoro et de Ségou et s’est généralisée ensuite. En 1991, 108 écoles utilisant quatre langues nationales fonctionnait au Mali[24].Son introduction est une réponse à l’échec important dans le premier cycle de l’enseignement fondamental : taux de redoublement de 29%, taux d’abandon supérieur à 15%[11].
Crise ivoirienne
Depuis 2002, la guerre civile de Côte d'Ivoire a entraîné des difficultés de fonctionnement dans la zone frontalière, dans la région de Sikasso. L’afflux d’élèves rapatriés de Côte d’Ivoire a été important entraînant une surcharge excessive des classes, qui ont pu accueillir plus de 200 élèves à Sikasso. D’autre part, de nombreux élèves qui avaient interrompus leurs études en Côte d’Ivoire n’ont pu les reprendre au Mali en raison de l’inexistence de certaines filières[25].
L’organisation du système éducatif
Système scolaire primaire et secondaire au Mali et dans d'autres pays africains ou francophones Âge (ans) 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 Mali Jardin d'enfants Enseignement fondamental
Premier cycleEnseignement fondamental
Second cycleLycée RDC École primaire École secondaire France Maternelle École élémentaire Collège Lycée Québec Pré-mat. Mat. École primaire Secondaire 1 à 5 Enseignement préscolaire
L’enseignement préscolaire dans les jardins d’enfants est peu développé au Mali. En 1997/1998, le taux de scolarisation y était de 1,74 % (1,69% pour les filles et de 1,80% pour les garçons)[11].
Enseignement fondamental
L’éducation fondamentale comprend deux cycles : un de six ans (de la 1re à la 6e année) et un de trois ans (7e à 9e année). Au Mali, on dénombre 3 600 écoles primaires publiques abritant 15 000 classes. Il y a 15 300 enseignants pour près d’un million d’élèves, soit en moyenne un maître pour 66 élèves[26]. À la fin du premier cycle, les élèves passent un examen d’entrée en 7e, le certificat de fin d'études du premier cycle de l'enseignement fondamental.
Candidat au certificat de fin d'études du premier cycle[27] Année Nombre de candidat 2004 190 550 2005 195 269 2006 207 780 À la fin du second cycle, les élèves passent le diplôme d’études fondamentales (DEF).Il comporte des épreuves de français, physique-chimie, d’anglais et de mathématiques. L’histoire, la géographie, les sciences naturelles et l’éducation civique et morale sont évaluées en contrôle continu. En juin 2005, 103 110 candidats étaient inscrits au DEF[28]. En juin 2006, ils étaient 119 822[29], et en 2007, 130 858 candidats étaient inscrits, 114 005 ont composé et 81 091 ont été admis[30]. En 2008, il y avait 121 820 candidats et 85 373 admis soit un taux de réussite de 73,14%[31]. Après le DEF, les élèves peuvent s’orienter vers l’enseignement secondaire général ou vers l’enseignement technique et professionnel.
Enseignement secondaire
L’enseignement secondaire se partage entre l’enseignement secondaire général dans les lycées de la 10e à la 12e année, sanctionné par le baccalauréat et l’enseignement secondaire technique, sanctionné par un baccalauréat technique. En 2005, 33 236 candidats se sont présentés pour le baccalauréat. 15 321 d’entre eux ont réussi soit 44,18 %[32]. En juin 2007, 34 949 candidats ont passé les épreuves du baccalauréat, 16 201 l'ont réussi soit un taux de réussite de 46,36%[33]. En 2008, 38 461 candidats ont passé le bac, 19 233 l'ont réussi, soit 50,01% de réussite[34].
Résultat du Bac 2008 par regroupement académique Regroupement académies Nombre de candidats Nombre d’admis Taux de réussite Bamako Rive droite 11958 4344 36,33% Bamako Rive gauche 11143 5105 45,81 % Gao-Kidal 1069 683 63, 89% Mopti-Douentza-Tombouctou 2 417 1709 70,17% Sikasso-Koutiala 4556 3114 68,35% Koulikoro-Kati 3167 1752 55,32% Kayes-Kita 1752 1089 62,16% Ségou-San 2399 1437 59,90% L’enseignement supérieur
En 1962, en vue de former rapidement des cadres pour le pays récemment indépendants, des grandes écoles sont créées dans différents domaines[35]. Au fil des décennies, ces grandes écoles accueillent de plus en plus d'étudiants et arrivent à saturation.
Après l'établissement de la démocratie suite à la chute du régime de Moussa Traoré en 1992, à laquelle les étudiants ont largement participé, une réforme de l'enseignement supérieur est mise en place. Les responsables politiques s'appuient sur le réseau des grandes écoles existantes et tient compte des expériences des pays voisins.
La loi du 8 septembre 1993 a créé l'université du Mali et lui définit comme mission principale[36] :
- la formation supérieure générale et professionnelle,
- la recherche et la promotion de la recherche scientifique et technologique,
- la diffusion des connaissances et de la culture.
L'université du Mali devient effective en novembre 1996. En 2002, une ordonnance transforme l'université du Mali qui devient Université de Bamako, un établissement public à caractère scientifique, technologique et culturel chargé des missions relatives à la formation supérieure dans ses divers aspects et participe à la recherche scientifique, technique et technologique[37].
Elle comprend[38] :
- 4 facultés:
- Faculté des sciences et techniques (FAST);
- Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH);
- Faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE);
- Faculté de médecine, de pharmacie et d'odontostomatologie (FMPOS);
- 3 instituts:
- Institut universitaire de gestion (IUG);
- Institut supérieur de formation et de recherche appliquée (ISFRA);
- Institut polytechnique rural (IPR);
- 2 écoles supérieures:
- École nationale d'ingénieurs (ENI);
- École normale supérieure (ENSUP);
Année Étudiants
[réf. nécessaire]1996/1997 10 774 2000/2001 21 861 2003/2004 29 591 2004/2005 33 103 Les facultés FAST, FLASH et FSJE ont des cursus construits sur plusieurs niveaux : DEUG (bac + 2), licence (bac + 3), Master (bac + 5) et doctorat (bac + 8).L’université malienne devrait prochainement adopter le système Licence, Master, Doctorat (LMD). L’enseignement supérieur débute par la licence en trois ans (6 semestres), puis le master (deux ans, 4 trimestres) et enfin le doctorat (en trois ans). Cette réforme permet au mali à se conformer à une directive de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) adoptée à Dakar en 2007 en vue d'assurer l'harmonisation des formations universitaires aux niveaux international et sous-régional[39].
La Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines regroupe six départements d'enseignements et de recherche (DER) : arts, géographie, histoire et archéologie, langues, lettres et sciences sociales. La Faculté des sciences juridiques et économiques regroupe deux DER (science économique et droit) ainsi que trois structures : la Cellule de perfectionnement en administration et en gestion (CEPAG) pour la formation en cours d'emploi ; Le Centre d'études et de recherche économique et sociale (CERES) et le Programme africain pour la participation démocratique des travailleurs (PADEP). La Faculté des sciences et techniques regroupe deux DER : chimie, biologie, géologie et math, physique, chimie. La Faculté de médecine, de pharmacie et d'odontostomatologie forme les médecins en 7 années et les pharmaciens en 6 années.Le nombre d'étudiants à l'université de Bamako ne cesse de croître alors que les moyens et les infrastructures sont insuffisants[40]. En mai 2008, le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Amadou Touré, déploré le nombre pléthorique des étudiants à l'Université de Bamako (65 000 étudiants pour 600 professeurs) et plaidé pour la création d’une deuxième université à Ségou[41].
L’éducation non scolaire
Les clos d’enfants
Les clos d’enfants sont des structures alternatives pour les enfants âgés de 3 à 6 ans. Des animatrices bénévoles ou rémunérées gardent les enfants et leurs proposent des jeux, des chants et des histoires issus du patrimoine culturel local. Après une première expérience en 1997 à Bamako, les clos d’enfants se sont développés à travers le pays. En 2006, on compte 60 clos d’enfants accueillant 1500 jeunes enfants. Soutenus par l’Unesco, l’Unicef et la FiCeméa (Fédération internationale des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active), les clos d’enfants ont été intégrés en 2001 au programme de développement de la petite enfance du ministère de l’Éducation nationale. Les clos d’enfants sont moins onéreux que les jardins d’enfants[42].
Les centres d’éducation au développement
Les Centres d’éducation au développement (CED) ont été créés au Mali au début des années 1990, dans un premier temps dans la région de Koulikoro avant d’être étendus aux autres régions. Ils accueillent les enfants âgés de 9 à 15 ans non scolarisés afin de leur faire suivre un cycle d’étude de quatre années avec une formation générale (calcul et apprentissage de la lecture et de l’écriture en langue locale dans un premier temps, français à partir de la deuxième année) et formation professionnelle en liaison avec les besoins locaux.
Les CED reposent sur un partenariat entre :
- la communauté villageoise qui assure le recrutement d’un éducateur, la main d’œuvre pour la construction de l’école et élit un comité de gestion ;
- L’État qui assure l’équipement notamment en manuels;
- Une organisation non gouvernementale qui assure le financement et la formation et le suivi
[43].
Le Mali comptait 202 centres d'éducation pour le développement (CED) en 1994 ; 618 en 2002 et 981 en 2005 accueillant 28 715 apprenants[44].
L’enseignement religieux islamiques : les médersas et les écoles coraniques
Les écoles coraniques sont des établissements privés dispensant en arabe une éducation religieuse exclusivement consacré à l’islam. Les enfants y apprennent par cœur les versets du Coran et consacrent une partie plus ou moins importante de leur temps à la mendicité. Amadou Guindo, maître coranique, estime que la mendicité avait été instituée par Macina Sékou à Mopti afin de permettre aux familles défavorisées d’inscrire leurs enfants dans son école. Chaque élève avait donc chaque jour un petit temps, 10 à 15 minutes, pour aller quêter sa nourriture. Le système a été détourné et souvent, les élèves passent la grande partie de la journée à mendier pour leur maître au lieu d’étudier[45].
Les médersas sont des écoles privées offrant un enseignement religieux à côté de l’apprentissage de la langue française, de la lecture, de l’écriture et du calcul.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Mamadou Kani Konaté, Mouhamadou Guèye, Théodore Nseka Vita, Scolarisation des enfants au Mali selon le profil des ménages et étude de leur maintien à l’école - Contribution au rapport mondial de suivi 2003 sur l’éducation pour tous, Unesco, Bamako, juin 2003 [lire en ligne]
- Dr Mamadou Mana Konaté, Pathé Tamboura, Étude prospective/Bilan de l’éducation en Afrique. Le cas du Mali, Bamako, Association pour le développement de l’éducation en Afrique, ministère de l’Éducation de base, 1999 [lire en ligne]
- Samba Traoré, La pédagogie convergente, son expérimentation au Mali et son impact sur le système éducatif, UNESCO : Bureau international d’éducation, 2001 [lire en ligne]
- Marianne Ophein (université d'Oslo, Norvège), Les filles et l'école au Mali, Nordic Journal of African Studies 9(3): 152-171 (2000) [lire en ligne]
Notes et références
- ↑ Taux de scolarisation :
- Le taux brut de scolarisation (TBS) = Population scolarisée (fréquentant l’école fondamentale quel que soit l’âge) /Population scolarisable (en âge d’aller à l’école, entre 7 et 12 ans).
- Le taux net de scolarisation (TNS) = Population scolarisée et ayant entre 7 et 12 ans par rapport à la population scolarisable.
- ↑ CPS/MEN, 2002, cité par Véronique Hertrich et Seydou Keïta, Questions de population au Mali, INED Paris et CNRST, CERPOD, DNSI (Bamako) et Université du Mali (Bamako).
- ↑ a , b et c C. Diawara, Spécial 22 septembre 2005: Lycée Askia Mohamed : un concentré de notre histoire, L’Essor, 20 septembre 2005
- ↑ a , b et c Elmouloud Yattara, Boubacar Séga Diallo, Une histoire du Mali Le Mali colonial, sur le site Histoire-Afrique [1]
- ↑ Bakoroba Coulibaly,Histoire de l’école malienne : les mutations d’un système, Soir de Bamako, 11 août 2008
- ↑ Véronique Hertrich et Seydou Keïta, Questions de population au Mali.
- ↑ Marie-France Lange et Olivier Gisselbrecht (1999), cités par Véronique Hertrich et Seydou Keïta, Questions de population au Mali
- ↑ SALL Alioune, Quelle école au Mali ?, Textes fondamentaux 1962-1994, Bamako, SODIFI, 1994 cité par Véronique Hertrich et Seydou Keïta, Question de population au Mali
- ↑ Mamoutou Diallo,Système éducatif sous la deuxième république:la répression du corps enseignant, Nouvel Horizon, 14 août 2008
- ↑ Le décret n°94-448/PRM portant règlementation des écoles communautaires en République du Mali les définit comme des établissement privés d’éducation de base à but non lucratif ayant pour objectif de faire acquérir et de développer des connaissances instrumentales et professionnelles.
- ↑ a , b , c et d Dr Mamadou Mana Konate et Pathé Tamboura, Étude prospective / Bilan de l’éducation en Afrique : Le cas du Mali, Bamako, Association pour le développement de l’éducation en Afrique, Ministère de l’Éducation de base, 1999 [lire en ligne]
- ↑ Ministère de l’Éducation nationale du Mali cité par Afribone
- ↑ a et b Rapport de la Banque mondiale sur le Programme d’investissement du secteur de l’éducation (PISE), cité par Moussa Touré, « Système éducatif malien : des progrès réalisés selon la Banque mondiale », Le Soir de Bamako, 8 août 2005.
- ↑ Source : Annuaire statistique du Mali, 2000, DNSI, cité par le site des Nations unies au Mali.
- ↑ « La Banque mondiale accorde une enveloppe d’environ 17,5 milliards de Fcfa au Mali, pour l’éducation », Afribone, 4 septembre 2006
- ↑ a et b République du Mali, Ministère de l’Éducation nationale, Secrétariat Général, Mali : Proposition de plan d'action pour la mise en oeuvre accélérée du pise 2 pour la scolarisation primaire universelle, Bamako, octobre 2006 [2]
- ↑ Assemblée nationale : Feu vert au pise II et au projet de gestion durable du bétail ruminant endémique, L’Essor du 26 janvier 2007
- ↑ Assemblée nationale : à l'unanimité, l'Essor 13 novembre 2007
- ↑ Almahady M. Cissé, « Scolarisation des filles : des obstacles, encore des obstacles », Le Républicain, 25 avril 2006
- ↑ Francine Ahouanmènou-Agueh, Étude rétrospective sur l’éducation des filles au Mali et Utilisation du modèle de simulation pour la gestion de l’éducation, Office of Women in Development, août 2002 [lire en ligne]
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