- Vénètes
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Pour les articles homonymes, voir Vénètes (homonymie).
Le terme Vénètes est utilisé par les auteurs grecs et latins de l'Antiquité pour désigner différents peuples.
Sommaire
Présentation
Les différents Vénètes de l'Antiquité
- Les Vénètes du Morbihan
Ce peuple gaulois est connu à travers les mentions de Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules. Au 1er siècle avant Jésus-Christ, il réside dans l'actuel département du Morbihan et a donné son nom à la ville de Vannes (Gwened en breton).
- Les Vénètes de Vénétie
Un autre groupe vivait en Vénétie au début du Moyen Âge et a donné son nom à Venise. Il était aussi appelé Hénètes (ενετοί, /enetoi/) par les Grecs (dans l'Iliade certains sont localisés en Paphlagonie). Il parlait une langue indo-européenne (probablement italique[1]), le vénète.
Ils sont fréquemment considérés comme ayant la même origine que les Vénètes de Gaule. Cette théorie se fonde sur les ressemblances linguistiques présentes entre autres dans l'onomastique, mais ces traits communs peuvent aussi être expliqués par la parenté entre les langues italiques et les langues celtiques, ce qui ne permet pas de trancher de façon catégorique.
- Les Vénètes d'Europe centrale
Enfin, le nom « Vénète » ou « Vénède » était également donné par les Germains à un peuple d'Europe centrale qui sera finalement slavisé, les Wendes.
Les Vénètes ont été présents un peu partout en Europe sous différentes variantes de leur nom avant d'être assimilés par d'autres peuples conquérants, et leur ethnonyme précède celui de Celte dans l'historiographie de l'Antiquité[2], cette dernière dénomination ayant pris naissance avec la civilisation de Hallstatt. Tacite, au IIe siècle, note que les Vénètes habitent sur les marges orientales de la Germanie, à l'est de la Vistule. Jordanes explique que les Slaves se sont appelés Vénètes.
Origine du nom
Le nom des celtes Veneti serait basé sur la racine celtique *veni- signifiant 'lignée', 'race', 'clan', 'famille' (cf. irlandais fine, 'tribu' ; vieux breton guen, 'race, 'famille', breton gouenn, 'race', tous issus de *ueniā), dérivé en -et-[3].
Le terme celtique remonte à l'indo-européen *ven(i)- désignant 'le clan, 'la famille' et 'ceux qui y sont apparentés'. Le thème indo-européen est également l'origine du germanique *weniz (cf. vieux haut allemand wini, vieux norrois vinr, norvégien venn, 'ami', etc.). Il en reste également une trace italique dans le latin vindex de *veni-diks[4].
Il est possible également d'y reconnaître un dérivé *venet-, 'apparentés', 'amicaux', 'marchands'[5].
L'ethnonyme armoricain aurait la même origine linguistique que les différentes attestations du même type :
- dans la zone celtique : le lac de Constance était le Venetus Lacus, il y avait la tribu des Venedoti au Pays de Galles (Venedotia > Gwynnedd) ou encore les toponymes tels Vieu (Ain, de Venetoni-magus ou Vénès (Tarn, Venetium 1358), etc.
- et en dehors, là où sont généralement attestées des langues indo-européennes en Europe, y compris peut-être en Hittite, où une source est mentionnée comme « -Wa-na-at-ti-ja-ta », et d'où également le terme Weshesh, Ouashasha ou Weshnesh pour désigner l'un des peuples de la mer. Il s'agit des Vénètes d'Italie, du nom des Wendes et du nom de Venät donné par les Finnois (de langue non-indo-européenne) aux Russes et de différents toponymes.
Cette récurrence est tellement frappante qu'on a proposé le nom de Venetes comme désignation des indo-européens d'Europe[6].
Hypothèses concernant les origines des Vénètes
André Martinet fait l'hypothèse suivante : les Vénètes, peuple de langue indo-européenne étaient localisés vers la fin du IIIe millénaire av. J.‑C. et le début du IIe millénaire av. J.‑C. aux environs de la Pologne actuelle[7]. À cette époque, les dialectes[8] qui allaient donner naissances aux langues celtiques, italiques, germaniques et slaves devaient encore être largement intercompréhensibles. Une partie d'entre eux à dû suivre vers l'Ouest les Celtes, pour finalement être complètement celtisée, alors que d'autres étaient entraînés vers le Sud dans le sillage des Italiques, dont ils subiront également l'influence linguistique. Enfin, certains restent sur place, où ils sont probablement progressivement germanisés[9], avant de subir les pressions des Slaves, avec lesquels ils finiront par se fondre (au Ve siècle). Les Germains continuent alors de désigner leurs voisins du Sud-Est, qui sont maintenant des Slaves, par le nom de « Wendes ».
Toutefois, selon une source classique, les commentaires de Servius sur l'Enéide de Virgile, les Vindeliciens ont par la suite été Liburniens, qui eux-mêmes étaient très probablement liés aux Vénètes. (Une référence dans Virgile semble se référer à des Vénètes comme étant liburniens, à savoir que le «royaume le plus secret des Liburniens» doit avoir été l'objectif auquel Anténor, est dit-on parvenu.) Ainsi, il semble que les anciens Liburniens ont englobé une large bande de l'est des Alpes, de la Vindélicie, à la côte dalmate en passant par la Norique. L'historien romain Tite-Live (59 av.J.C. - 17 ap.J.C.), lui-même originaire de la ville vénète de Patavium, affirme que le chef troyen Anténor, avec un grand nombre de Paphlagoniens qui avaient été expulsés de leur patrie par une révolution, ont migré vers l'extrémité nord de la côte adriatique, où ils ont par la suite fusionné avec les populations autochtones connu sous le nom d'Euganei (Euganéens), probablement de même origine que les Ligures Ingauni.
Compléments
Bibliographie
- André Martinet, Des steppes aux océans, Paris, Payot, 1986.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions errance, 2003 2003.
Articles connexes
- Vénètes (Gaule)
- Vénètes (Italie)
- Vénète
- Vélètes
- La légende de l'origine troyenne des Vénètes et des Vénitiens
- Peuples gaulois
- Celtes
- Helvètes
- Antes
Liens externes
Notes et références
- Bernard Sergent, Les Indo-Européens : Histoire, langues, mythes, Bibliothèques scientifiques Payot, Paris, 1995.
- Strabon, Géographie livre V, 4
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions errance 1994. p. 34 et Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 312.
- Delamarre 2003) (
- Delamarre 2003, p. 311) (
- X. Delamarre, Op. cité.
- Ptolémée au IIe siècle dans Géographie III 5. 21. mentionne un peuple Ouenedai dans une baie du sud ouest de la Baltique qu'il appelle la Baie Vénétique.
- Sarmates (Latin:Sarmatae Venedi) par Pline l'Ancien vers l'année zéro dans L'Histoire naturelle Liber IV : 96-97 et par Tacite du Ier siècle qui compare les Vénètes aux Germains, mais la Table de Peutinger du IVe siècle fait la différence entre les Veneti et les Sarmatae Venati voir Gołąb 1992 : 287-291, 295-296 Référence au Vénètes
- Ostrogoth Jordanès en 551 fait référence à des venethis comme étant des Slaves dans De origine actibusque Getarum (30-35) L'
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