Valsaintes

Valsaintes

Simiane-la-Rotonde

Simiane-la-Rotonde

Le village
Le village

Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Banon
Code Insee abr. 04208
Code postal 04150
Maire
Mandat en cours
Alain Cassan
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Banon

Pays de Haute-Provence

Démographie
Population 569 hab. (2006)
Densité 8 hab./km²
Géographie
Coordonnées 43° 58′ 52″ Nord
       5° 33′ 48″ Est
/ 43.9811111111, 5.56333333333
Altitudes mini. 456 m — maxi. 1 113 m
Superficie 67,86 km²

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Voir la carte administrative

Simiane-la-Rotonde (Simiana la Rotonda en provençal selon la norme classique et Simiano-la-Routoundo selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Simianais.

Simiane a reçu le label « village et cité de caractère ».

Sommaire

Géographie

Simiane-la-Rotonde est situé à 630 m d’altitude[1] sur les plateaux des Monts de Vaucluse, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, à la frontière du Vaucluse.

Villes les plus proches : Apt (84), Sault (84) et Forcalquier (04)

Accès

Relief

Le territoire de la commune est un plateau entaillé par les gorges de Vaumale. Il présente de nombreux avens.

Géologie

Hydrographie

Toponymie

Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois au XIe siècle (castri Simianæ), dérive du gentilice romain Simius, augmenté du suffixe -ana, ce qui signifie domaine de Simius. Le nom propre Simius provient probablement du nom commun simius, singe[2],[3].

La commune s’appelle Simiane-la-Rotonde depuis 1954[4].

Économie

Histoire

Sur l’actuelle commune de Simiane-la-Rotonde, de nombreux ferriers, traces de l’exploitation antique et médiévale du fer ont été retrouvés[5].

Préhistoire

Au Paléolithique, différents sites des anciennes communes sont fréquentés : les Ribbes, le Saut-du-Loup et Piparoux, le Mazet (Levallois et micoquien). Le Vieux-Carniol est aussi fréquenté au Néolithique, puis à l’Âge du Fer. On peut aussi citer l’abri du Saut du Moine pour le mésolithique, les sites du Collet-Saint-Marc, des Taillades (Valsaintes) et de Bidousse et la Cabane (Carniol) pour le chalcolithique[6].

Cette abondance de sites, notamment néolithiques, qui se confirme dans les communes voisines de Vachères et Oppedette, est expliquée par la nature du sol : grès et sables cénomaniens, grès verts du clansayesien-albien, qui sont aisément cultivables avec des outils rustiques ou une araire qui ne travaille le sol qu’en surface. Ces sols acides favorisent en outre la pousse de plantes facilement inflammables (cystes, bruyère), donc favorisant une culture sur brulis[7].

Antiquité

Des fours gaulois et romains ont été retrouvés sur le territoire du village (l’Aramelle, la Ferrière). Le site du village est situé sur le cheminement d'une contrevoie de l'ancienne voie Domitienne reliant Sisteron à Apt. Un oppidum se trouvait à 400 m du village de Carniol (Terres Longues).

Moyen Âge

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIe siècle[1]. Il s’agit alors d’un prieuré de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Également au XIe siècle, l’abbaye cistercienne Notre-Dame est fondée à Valsaintes[1], mais le village n’est cité qu’à partir du XIIIe siècle. Les seigneurs de Simiane lui font don de la seigneurie de Boulinette (village actuellement sur le territoire de Simiane). Au Moyen Âge, plusieurs des seigneurs de Simiane se font remarquer. D'abord lors de la première croisade auprès de Godefroy de Bouillon, ensuite par le contrôle d'autres lieux des environs (dont le village de Gordes, le pays d'Apt et le pays de Sault).

Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possède un prieuré, la chapelle castrale, et deux églises rurales (toutes disparues), et perçoit les revenus de ces quatre établissements[8].

Création de la Rotonde (donjon de l'ancien château médiéval de Simiane-Agoult). Le village de Carniol est cité en 1274, et dépendait de Valsaintes. Ruiné au moment de la guerre de Cent Ans, il est abandonné XIVe siècle, puis repeuplé par l’abbé de Valsaintes XVIe siècle)[1]. L’abbaye de Valsaintes est abandonnée également au XIVe siècle, puis réoccupée vers 1500. En 1657, elle déménage à Boulinette, et disparaît à la Révolution.

En 1383, l’abbaye de Valsaintes concède une bastide pour la création d’une verrerie à Aiguebelle (ancienne commune de Valsaintes), qui donne par la suite lieu à un ensemble de verriers de Sault à la montagne de Lure. Deux bois étaient concédés avec la bastide, pour alimenter les fours. À partir du XVIe siècle, la verrerie évolue vers la verrerie d’art, avant de décliner et de produire du verre de mauvaise qualité au XIXe siècle[9].

À la Renaissance le village prospère, notamment grâce aux nombreuses verreries (la première est créée au XIVe siècle[1]) dont la production est distribuée sur la Provence entière jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Révolution française

Durant la Révolution, les communes de Simiane et de Carniol comptent chacune une société patriotique, toutes deux créées après la fin de 1792[10].

XXe siècle

Pendant la Seconde guerre mondiale, un bombardier Wellington s'est écrasé au hameau de Chavon. Cela eut lieu le 10 mai 1944 à deux heures du matin, alors que l'avion revenait d'une mission de bombardement sur Valence (Drôme), où il avait été gravement touché par un tir d'artillerie anti-aérienne. En hommage aux cinq aviateurs de la RAF qui ont péri brûlés vifs, une stèle a été érigée et une sculpture a été réalisée par Éric Deschamps avec les restes de l'avion calciné. À cet endroit, appelé la combe de l'avion, on peut lire les noms des aviateurs qui furent inhumés dans la journée, et ceux des sept résistants de la section atterrissage parachutage de Simiane qui étaient chargés cette nuit-là de la réception au sol d'un parachutage, et dont les feux de balisage ont pu être confondus par l'équipage avec ceux d'un terrain d'atterrissage. En septembre 1944, leurs dépouilles ont été transférées par la Royal Air Force au cimetière de Mazargues, à Marseille.[11]. Depuis 2002, les noms des aviateurs britanniques figurent également sur une plaque près du monument aux morts du village.

En 1974, la commune fusionne avec celles de Carniol et de Valsaintes[4].

Le plateau d'Albion assez proche, de par son ancienne affectation militaire (silos à missiles nucléaires) est en partie responsable du faible développement de ce secteur. La proximité du Luberon et l'abandon du site de Saint-Christol (plateau d'Albion) par les militaires ont permis un petit essor touristique.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
décembre 1792 décembre 1793 Palhier de Sylvabelle
septembre 1795 Palhier de Sylvabelle député aux Cinq-Cents
puis conseiller général
mars 2001 réélu en 2008[14] Alain Cassan DVG

Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1157 1079 1004 1290 1345 1371 1394 1456 1300
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1334 1337 1292 1231 1234 1138 1080 1062 1002
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
920 832 766 595 562 513 517 447 391
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
322 319 369 434 433 532 569[15] - -
Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale en 2006
Sources : INSEE[16], EHESS[17]
Courbe d'évolution démographique de Simiane-la-Rotonde depuis 1793

Lieux et monuments

La rotonde : extérieur
La rotonde : intérieur
La rotonde : Détail de l'intérieur

Château des Agoult

Le château qui domine le village, date de la fin du XIIe pour ses éléments les plus anciens. Il existait déjà en 1031[18].

Il est connue pour la rotonde dodécagonale irrégulière de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle, qui donne son nom au village. Extérieurement, elle est de forme pyramidale, plus régulière du côté sud-ouest, qui fait face au village, que du côté nord-est[19]. Intérieurement, c’est une vaste salle, à l’appareillage très soigné[20].

Les murs sont ornés d’arcatures aveugles, dans lesquelles logent dix niches, avec voussures à double tore[20]. Les piliers qui soutiennent la voûte sont encadrés de colonnettes dont les chapiteaux sont sculptés de motifs végétaux et de visages humains[20]. La salle n’est ouverte que par quatre soupiraux[20]. La rotonde, primitivement couverte d’un dôme aplati, porte désormais une plate-forme fortifiée, ce qui permet à Raymond Collier de dater la crypte du début du XIIe siècle, les travaux de la chapelle durant tout le siècle et une partie du XIIIe, la terrasse et les fortifications étant postérieures[21].

L’hypothèse la plus répandue est celle de la chapelle castrale, construite sur une crypte abritant le tombeau de Raimbaud d’Agoult, qui participa à la première croisade et mourut en 1113[20]. Guy Barruol l’interprète comme un donjon[22]

Cette chapelle est classée monument historique depuis 1862, les autres éléments sont inscrits ou classés progressivement jusqu’en 2000[23]. La façade principale est restaurée en 1875[20], d’importants travaux portant sur l’étanchéité et l’appareillage ont été réalisés en 1979-1980[24].

Il subsiste encore du château le corps de logis, qui communique avec la rotonde, une tour, le mur d’enceinte. Dans le corps de logis, se trouve une vaste salle voûtée en plein cintre, du XIIIe siècle. Les façades, et notamment les fenêtres, ont été refaites à la Renaissance[25].

Art religieux

L’église Saint-Pierre, ancien prieuré de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, et qui daterait du XVIe (monuments historiques) ou du XVIIe siècle (Raymond Collier)[26]. La perfection de l’appareillage permet d’exclure que ce soit une main-d’œuvre locale qui y ait travaillé. La nef, longue de trois travées, et bordée de deux bas-cotés, ce qui est exceptionnel pour la région, débouche dans un chœur pentagonal. La voûte, sous croisée d’ogives, retombe sur des piles cruciformesElle a été restaurée par le père Corriol, dans les années 1920, et c’est une des plus belles églises de Haute-Provence[27]. Elle est classée monument historique[28].

  • Clocher isolé (église disparue)
  • Église Sainte-Victoire (gothique flamboyant (la seule de Provence), 1542, monument historique)
  • à Carniol, église Saint-Vincent (romane du XVIe)
  • Restes de l’abbaye de Boulinette et de l’abbaye Saint-Marc à l’Abbadié
  • Au Cheyran, la chapelle Saint-Joseph date de 1779[29]. Elle possède une Adoration des Mages du XVIIe siècle de style archaïque[30]
  • Chapelle Notre-Dame de Pitié
  • Château de la Flachère

Architecture militaire

  • Tour de Valsaintes
  • Château de la Boulinette (XVIIe siècle)
  • Restes des remparts, portes fortifiées (3, dont deux tardives[31])

Architecture civile

Une maison du centre du village possède un chapiteau orné du XIIe siècle, classé monument historique au titre objet[32],[33]

  • Halles couvertes du XVIe siècle
  • Maison Coubine (du XVIIe, portail classé monument historique[34])
  • Hôtel Pontevès
  • Hôtel de Ponson du Terrail, dont la clef de voûte de l’arc en plein cintre est orné d’une feuille d’acanthe et d’un fronton[35]
  • Relais du Chapeau-rouge
  • Pigeonniers

Personnalités liées à la commune

Pour approfondir

Bibliographie

Articles de Wikipédia

Liens externes

Sources

Notes

  1. a , b , c , d  et e Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  2. Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares, Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1re édition 1950), p 409
  3. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume I : Formations préceltiques, celtiques, romanes, § 9957, p 609
  4. a  et b EHESS, notice communale de Simiane-la-Rotonde sur la base de données Cassini, consultée le 31 juillet 2009
  5. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 455-458
  6. Patrice Druelle, « Oppedette des origines au moyen âge », in Chroniques de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 304, 1987, p 56-57
  7. Patrice Druelle, op. cit., p 57-58
  8. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 230
  9. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 515
  10. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
  11. Source : inscriptions sur place.
  12. Source : L'Écho simianais, bulletin municipal n° 2, juin 2009, p. 8-9. Un important dossier sur cet épisode de l'histoire du village est consultable à la bibliothèque municipale de Simiane-la-Rotonde.
  13. Francis Cammaerts est un officier britannique qui fut responsable dans le sud-est d'un réseau action rattaché au SOE.
  14. Site de la préfecture des AHP
  15. INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 12 janvier 2009
  16. Simiane-la-Rotonde sur le site de l'Insee
  17. EHESS, notice communale de Simiane-la-Rotonde sur la base de données Cassini, consultée le 31 juillet 2009
  18. Notice de la base Mérimée
  19. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 129
  20. a , b , c , d , e  et f Raymond Collier, op. cit., p 130
  21. Raymond Collier, op. cit., p 131
  22. Raymond Collier, op. cit., p 130-131
  23. Liste de 1862, arrêtés de 1998 et 2000, notice de la Base Mérimée, consultée le 1er mars 2009
  24. Raymond Collier, op. cit., p 129
  25. Raymond Collier, op. cit., p 249-250
  26. Raymond Collier, op. cit., p 185
  27. Raymond Collier, op. cit., p 187
  28. Arrêté du 4 juillet 1922, notice de la Base Mérimée, consultée le 1er mars 2009
  29. Raymond Collier, op. cit., p 232
  30. Raymond Collier, op. cit., p 477
  31. Raymond Collier, op. cit., p 308
  32. Arrêté du 11 mai 1979, notice de la Base Palissy, consultée le 1er mars 2009
  33. Raymond Collier, op. cit., p 461
  34. Arrêté du 3 juin 1932, notice de la Base Mérimée, consultée le 1er mars 2009
  35. Raymond Collier, op. cit., p 362
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