Uluṟu

Uluṟu

Uluru

Uluru
Vue aérienne d'Uluru.
Vue aérienne d'Uluru.
Géographie
Altitude 863 m
Massif Aucun
Longueur  km
Largeur  km
Superficie  km2
Coordonnées 25° 20′ 42″ Sud
       131° 02′ 11″ Est
/ -25.3451, 131.0364
25° 20′ 42″ S 131° 02′ 11″ E / -25.3451, 131.0364
Administration
Pays Australie Australie
Territoire Territoire du Nord
'
Ascension
Première
Voie la plus facile Sentier aménagé
Géologie
Âge Néoprotérozoïque
Roches Arkose
Type Inselberg
  Géolocalisation sur la carte : Australie
Australia location map.svg
Uluru

Uluru, aussi connu sous le nom d'Ayers Rock, est une formation rocheuse en grès située dans le Territoire du Nord, au centre de l'Australie. C'est un lieu sacré pour les peuples aborigènes Pitjantjatjara et Yankunytjatjara, à la base duquel ils pratiquent parfois des rituels et réalisent des peintures rupestres d'une grande importance culturelle. Ceci combiné à ses singularités géologiques et hydrologiques, ainsi qu'aux remarquables couleurs qu'il peut prendre, en particulier au coucher du soleil, en a fait un des symboles de l'Australie, depuis sa découverte par les Occidentaux en 1873.

Il est classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au travers du parc national d'Uluru-Kata Tjuta dont il est, avec Kata Tjuta (aussi connu sous le nom de monts Olga), l'une des formations emblématiques. Ce parc protège des espèces fragiles, adaptées au climat aride de l'outback, et qui constituent une ressource importante pour les Anangu. Il est devenu une attraction touristique phare à partir des années 1940. Ce statut a provoqué diverses réactions des aborigènes, surtout lorsque certains des 400 000 touristes qui défilent chaque année s'aventurent à escalader le rocher.

Sommaire

Toponymie

Les autochtones Pitjantjatjara appellent le rocher Uluṟu (API: /uluɻu/). Ce mot n'a pas de signification particulière, si ce n'est qu'il est porté comme un nom de famille local chez les anciens[1]. Le r souligné ṟ dans Uluṟu représente une consonne spirante rétroflexe voisée utilisée par certains dialectes de l'anglais américain. Cependant on le retrouve pour traduire les mots « protection » et « long sommeil » ou « périple » utilisé aussi pour définir la « liberté », dans la plupart des langues Anangu.

Le 19 juillet 1873, William Gosse nomme le site Ayers Rock en hommage à Henry Ayers, Premier Ministre d'Australie-Méridionale au XIXe siècle[2]. Le nom aborigène est rapporté par l'expédition Wills en 1903. Depuis lors, les deux noms sont indistinctement utilisés, bien que Ayers Rock était surtout employé par les étrangers jusqu'à récemment.

En 1993, une politique de double dénomination est officiellement adoptée, consistant à accoler au nom anglais le nom traditionnel aborigène. Ainsi, le 15 décembre 1993, il est renommé « Ayers Rock/Uluṟu » et devient le premier nom double du Territoire du Nord. Le 6 novembre 2002, l'ordre est inversé en « Uluṟu/Ayers Rock » sur la demande de l'association du tourisme régional d'Alice Springs[3].

Coucher de soleil sur Uluru.

Géographie

Situation et description

Vue depuis le sommet.

Uluru se situe au sud-ouest du Territoire du Nord, au cœur de l'outback australien, au sein du parc national d'Uluru-Kata Tjuta, près de la petite ville, assimilable à un complexe touristique, de Yulara et à 335 km à vol d'oiseau au sud-ouest d'Alice Springs (440 km par la route)[4]. Il a une hauteur de 348 mètres par rapport au sol et une altitude de 863 mètres par rapport au niveau de la mer, bien qu'il s'enfonce profondément sous terre. Il a un périmètre de 9,4 km et une longueur de 2,5 km. La formation rocheuse de Kata Tjuta est située à 25 kilomètres d'Uluru.

Un aérodrome (aéroport Connellan[4], code AITA : AYQ, code OACI : YAYE[5]) dessert le site. Des routes d'accès et des parkings ont également été construits pour fournir des points de vue aux touristes.

Uluru est un des symboles de l'Australie. Il a une grande importance culturelle pour les Anangu. Une de ses caractéristiques est de changer de couleur en apparence en fonction de la lumière qui l'éclaire au long du jour et de l'année. Les couchers de soleil sont particulièrement remarquables lorsqu'ils le teintent brièvement en rouge. Bien que les pluies soient rares dans cette région semi-aride, il devient gris argenté durant les périodes humides en raison de la formation d'algues noires le long des goulottes naturelles d'écoulement de l'eau.

Climat et saisons

Diagramme climatique d'Uluru.

Le parc reçoit en moyenne 330,5 mm de précipitations par an et les températures moyennes vont de 37,5 °C pour les maximales en été à 3,4 °C pour les minimales en hiver. Les records enregistrés dans le parc sont de 45 °C en été et de -5 °C une nuit d'hiver. Le rayonnement ultraviolet est généralement très fort sur tout le parc[6].

Les aborigènes divisent l'année en cinq saisons[7] :

  1. Piriyakutu (août/septembre/octobre), période de reproduction des animaux et de floraison des plantes ;
  2. Mai Wiyaringkupai (octobre/novembre/décembre), saison chaude où la nourriture devient rare ;
  3. Itjanu (janvier/février/mars), des orages sporadiques peuvent éclater subitement ;
  4. Wanitjunkupai (avril/mai), les températures sont plus basses ;
  5. Wari (juin/juillet), saison froide avec gelées matinales.
Mois J F M A M J J A S O N D Année
Températures maximales moyennes (°C) 37,5 36,0 33,4 28,7 23,4 20,3 20,3 22,6 26,4 31,4 34,2 36,8 29,2
Températures minimales moyennes (°C) 20,9 20,5 17,3 12,2 7,9 4,9 3,4 5,5 9,1 13,5 17,0 19,7 12,7
Précipitations (mm) 47,7 45,8 52,2 25,0 22,1 21,1 9,2 13,2 18,7 23,5 34,5 18,8 331,8
Nombre de jours de pluie (moyenne) 3,7 3,8 3,4 2,4 2,6 2,6 1,6 2,5 2,6 3,1 4,3 2,7 35,3
Source : Bureau of Meteorology
Uluru sous la pluie

Faune et flore

Un wallaby des rochers (Petrogale lateralis).

Quarante-six espèces de mammifères indigènes vivaient dans la région d'Uluru il y a quelques dizaines d'années. Les derniers contrôles indiquent qu'il en reste vingt-et-une. Des essais de réintroduction sont en cours pour des espèces disparues localement comme le phalanger renard, le lièvre-wallaby de l'ouest, le bilby, le Bettongie de Lesueur et le wallaby des rochers[8]. Cette zone abrite aussi la taupe marsupiale. Les espèces de chauves-souris de la région sont au nombre de sept qui s'abritent le jour dans les grottes et les fissures d'Uluru et de Kata Tjuta. La plupart des chauves-souris se nourrissent de proies attrapées en vol dans un rayon de 100 mètres autour du rocher[8]. Une espèce de Dasycercus, le seul mammifère de la région considéré comme espèce en danger a un domaine très réduit, une étroite bande de terre qui va du voisinage d'Uluru à la limite nord du parc.

Le parc abrite une grande quantité de reptiles ; soixante-treize espèces y sont identifiées. Le python de Ramsay et le grand scinque du désert sont considérés comme vulnérables[8].

Quatre espèces de grenouilles se trouvent en abondance dans la région après les pluies de l'été[8].

L'avifaune est modérément riche mais typique des milieux arides. 178 espèces d'oiseaux ont été recensées, dont plusieurs rares : la perruche splendide (Neophema splendida), l'amytis strié (Amytornis striatus) ou encore le méliphage de White (Conopophila whitei). Elles sont dépendantes de la présence d'eau et beaucoup ont un comportement migratoire. Leur habitat se partage entre les escarpements rocheux, les arbres et les buissons, les mares et les chenaux, ainsi que les sols herbeux et sablonneux[9]. Le Léipoa ocellé, disparu localement, est en cours de réintroduction[8].

Les Anangu, aborigènes du parc, continuent de chasser à la limite ou à l'extérieur du parc. La chasse est limitée au kangourou roux, à l'outarde d'Australie, à l'émeu, au varan de Gould et au varan Perenti.

Sur les vingt-sept espèces de mammifères trouvées dans le parc, six ont été importées par les Européens : la souris, le chameau, le renard, le chat, le chien et le lapin. Ces espèces se rencontrent dans tout le parc mais leur densité est plus forte à proximité des points d'eau[10].

Arbres au pied d'Uluru.

La flore du parc national d'Uluru-Kata Tjuta est constituée de la plus grande partie des plantes trouvées au centre de l'Australie. Nombre d'entre elles sont rares voire endémiques du parc ou de son voisinage. Elles peuvent être classées en quatre catégories[11]. Parmi les arbres (punu) figurent Acacia aneura (communément appelé mulga), Allocasuarina decaisneana, Codonocarpus cotinifolius, Corymbia terminalis, Eucalyptus camaldulensis et Eucalyptus gamophylla[12] ; parmi les buissons (puti), Grevillea eriostachya, Acacia kempeana et Eremophila latrobei[13] ; parmi les fleurs (ejulpun-tjulpunpa), Ptilotis obovatus, Ptilotis exaltatus, Thryptomene maisonneuvei et Crotalaria cunninghamii[14] ; enfin, parmi les herbes (ukiri), Triodia basedowii, Triodia pungens, Eragrostis eriopoda, Paractaenum refractum et Panicum decompositum[15].

La croissance et la reproduction de la flore du parc sont dépendantes des pluies, très irrégulières. Quelques plantes sont capables de résister au feu et quelques-unes d'entre elles en sont dépendantes pour se reproduire. Les plantes jouent un rôle important dans les légendes aborigènes (Tjukurpa) et beaucoup d'entre elles sont associées à des ancêtres[16].

Fruits du Bush récoltés dans le parc du désert d'Alice Springs : malgré leur rareté, les baies (genre Solanum pour la plupart) constituent la base de l'alimentation aborigène.

Les arbres comme le mulga et Corymbia terminalis, l'« arbre à sang », sont utilisés pour faire des outils comme des lances, des boomerangs et des cuvettes. La sève rouge de Corymbia terminalis est localement utilisée comme désinfectant et comme collutoire pour traiter les rhumes et infections respiratoires[12]. D'autres plantes sont utilisées pour leur nectar, comme équivalent du tabac, comme matériau de construction ou pour leurs propriétés adhésives, comme combustible ou carburant, ou encore en tant qu'ornement[16].

Il y a plusieurs espèces de plantes menacées dans le parc. La plupart d'entre elles, comme celles du genre Ophioglossum, ne poussent que dans les zones humides à la base des rochers, celles qui sont piétinées par les visiteurs[17].

Depuis l'arrivée des Européens, 34 plantes exotiques ont été introduites dans le parc, ce qui représente 6,4 % de la totalité de la flore du parc. Certaines, comme Cenchrus ciliaris, ont été introduites pour réhabiliter des zones abimées par l'érosion. C'est l'espèce la plus envahissante du parc qui a tendance à coloniser toutes les zones un peu humides. D'autres espèces ont été importées accidentellement par les véhicules ou les visiteurs[18].

Hydrologie

Érosion au niveau des chenaux naturels d'écoulement de l'eau.

Les Anangu considèrent que toutes les sources aquifères du parc sont l'œuvre de Tjukurpa. La connaissance de leur localisation et de leur pérennité a de tout temps été une composante essentielle de la capacité des Aborigènes à survivre en se déplaçant à travers ces terres[19].

La source de Mutitjulu, à la base d'Uluru, est considérée comme la seule source permanente du parc. Elle est alimentée par un des deux systèmes hydrologiques souterrains du parc. Après les pluies, qui surviennent de manière irrégulière, l'eau peut rester présente plus ou moins longtemps dans les mares, au niveau de la partie supérieure du rocher, et les chenaux d'écoulement qui forment des ravines. Le milieu naturel a une capacité de régénération très rapide après chaque pluie importante. Ensuite, l'eau s'infiltre dans le sous-sol et remplit les nappes souterraines[19].

Géologie

Vue aérienne.

On décrit souvent Uluru comme un monolithe, mais il est en fait la partie émergée d'une formation rocheuse du sous-sol dégagée par l'érosion. Il est plus approprié, du point de vue géologique, d'y voir un inselberg, une « montagne-île »[20]. Il s'agit du deuxième plus grand au monde, après le mont Augustus, également en Australie.

Une caractéristique d'Uluru est son homogénéité et son absence de diaclase et de clivage en surface, résultant en l'absence d'éboulis sur ses pentes et au sol. Ces particularités ont permis sa pérennité, alors que les roches environnantes étaient érodées[21]. Pour décrire l'histoire géologique de la zone, les géologues appellent la strate qui constitue Uluru Mutitjulu Arkose, une des nombreuses formations sédimentaires composant le bassin du lac Amédée[20].

Pétrologie

Aspect de la roche d'Uluru.

Uluru est principalement composé d'arkose grossière, un type de grès caractérisé par son abondance en feldspath, et de quelques conglomérats[20],[19]. La composition moyenne consiste en 50 % de feldspaths, 25 à 35 % de quartz et jusqu'à 25 % de fragments rocheux. La plupart des feldspaths sont des orthoses avec quelques plagioclases comme grains angulaires et inclusions altérées[20]. Les grains font généralement de 2 à 4 mm de diamètre. Les grès les plus fins sont bien triés, avec une répartition diminuant en fonction de la taille des grains. Les fragments de roche incluent des basaltes, remplacés à divers degrés par de la chlorite et de l'épidote[20]. Les minéraux présents suggèrent une migration depuis une source granitique prédominante, similaire au Musgrave Block au sud[21]. Mise à nu, la roche a une couleur grise, mais la dégradation des minéraux ferreux par oxydation confère aux couches externes de la roche une teinte rouille, rouge-brun[20]. La sédimentation a induit des stratifications croisées et des formations rocheuses ondulées s'expliquant par des dépôts dans des cours d'eau peu profonds et avec un fort courant, typiques des cônes de déjection[20],[21].

Orogenèse

Schéma simplifié possible de la strate Mutitjulu Arkose qui compose Kata Tjuta - Uluru.

Mutitjulu Arkose aurait approximativement le même âge que le conglomérat de Kata Tjuta et aurait une origine similaire malgré un type de roche différent. En revanche, elle est plus récente et sans rapport avec la formation rocheuse tabulaire nommée mont Conner, à 88 kilomètres à l'est[20]. La strate qui compose Uluru est pratiquement verticale, avec un pendage de 85° vers le sud-ouest et une épaisseur apparente d'au moins 2 400 mètres. Elle s'enfonce profondément sous la plaine environnante mais son étendue est inconnue. La roche qui la compose était à l'origine du sable déposé au niveau d'un vaste cône de déjection qui débouchait en contrebas des chaînes de Mann et Petermann, les « ancêtres » des monts Musgrave, en direction du nord et de l'est. Il était proche d'un autre cône de déjection constitué de sable, de galets et de pierres qui constitue désormais Kata Tjuta[20],[21]. Ceci explique la similarité minéralogique entre Mutitjulu Arkose et les montagnes granitiques érodées au sud. Elles constituaient autrefois un massif plus large, soulevé au cours d'un épisode tectonique appelé orogenèse de Petermann qui s'est déroulé de la fin du Néoprotérozoïque au début du Cambrien (550-530 Ma), époque durant laquelle se serait déposée Mutitjulu Arkose. La composition granulométrique du grès montre une érosion rapide des granites. Les couches de sable étaient relativement horizontales lorsqu'elles se sont déposées, mais ont été basculées quasiment à la verticale durant une phase tectonique tardive, probablement l'orogenèse d'Alice Springs pendant le Paléozoïque (400-300 Ma)[20]. Au fil du temps, du vent et de l'érosion, les montagnes sont devenues des dunes de plus en plus basses, leur sable dégringolant et élevant le niveau du sol. À cela se sont ajoutées de fortes inondations : les eaux ont poli, enseveli sous le sable, puis en se retirant ont modelé ces paysages. Seul Uluru émerge aujourd'hui.

Histoire

Des découvertes archéologiques à l'est et à l'ouest d'Uluru indiquent la présence de campements humains dans la région il y a plus de 10 000 ans[22]. Les Européens arrivent dans le désert occidental australien dans les années 1870. Kata Tjuta et Uluru sont cartographiés pour la première fois à l'occasion des expéditions menées dans le cadre de la construction de la ligne télégraphique transaustralienne. En 1872, Ernest Giles observe, depuis un point proche de Kings Canyon, le site de Kata Tjuta qu'il nomme mont Olga[23]. Il ne peut se rendre sur place, barré par le lac Amédée. L'année suivante, William Gosse visite Uluru et lui donne le nom d'Ayers Rock[2].

Des expéditions postérieures sont organisées dans le but d'évaluer les possibilités d'activités pastorales dans la région. À la fin du XIXe siècle, des éleveurs tentent de s'établir en bordure de la South western/Petermann Reserve ; les interactions entre les Aṉangu et les Blancs se multiplient et deviennent plus violentes. À cause des pâtures et de la sécheresse, les réserves en nourriture du bush s'épuisent. La compétition pour s'approprier les ressources génère des conflits entre les deux populations et entraîne l'intensification des patrouilles de police. Plus tard, au cours de la dépression des années 1930, des Aṉangu seront impliqués dans la chasse aux dingos avec les doggers qui les initieront à la nourriture et aux modes de vie occidentaux.

Entre 1918 et 1921, de vastes zones contiguës d'Australie-Méridionale, d'Australie-Occidentale et du Territoire du Nord sont classées en réserves aborigènes, constituant ainsi des sanctuaires pour les populations nomades qui n'avaient virtuellement aucun contact avec les colons. Ainsi, en 1920, une partie de l'actuel parc national d'Uluru-Kata Tjuta est officiellement déclarée réserve aborigène par le gouvernement australien par décret aborigène[24].

Coucher de soleil sur Uluru.

Les premiers touristes arrivent à Uluru en 1936. Les premières installations permanentes sont construites dans les années 1940 en accord avec la politique de développement aborigène et dans le but de promouvoir le tourisme. Les premières pistes routières sont tracées en 1948 et un service de tour en bus est mis en place au début des années 1950. En 1958, la zone correspondant à l'actuel parc national est retirée de la réserve Petermann, placée sous la direction du Northern Territory Reserves Board et nommée parc national d'Ayers Rock - Mount Olga. Le premier ranger du parc est Bill Harney, une personnalité reconnue dans le centre de l'Australie[8]. En 1959, le premier bail pour l'établissement d'un motel est accordé et Eddie Connellan construit une piste d'atterrissage au nord d'Uluru[25].

Le 5 mars 1968, un hélicoptère trois places Bell 47 G2, piloté par Philip Latz s'écrase sur la montagne, à un kilomètre et demi à l'est du kairn. L'épave est dégagée le 28 mars par un hélicoptère Sikorsky S-58[26],[27].

Le 26 octobre 1985, le gouvernement australien rétrocède la propriété d'Uluru aux aborigènes Pitjantjatjara, avec une condition stipulant que les Aṉangu accordent un bail d'exploitation de 99 ans à la National Parks and Wildlife agency et qu'il gèrent la montagne de façon coordonnée. La communauté des Mutitjulu, estimée à 300 personnes, est installée près du versant occidental d'Uluru. Dix-sept kilomètres le séparent, par la route, de la ville touristique de Yulara, peuplée de 3 000 habitants et située juste en dehors du parc national.

Activités

Tourisme

Équipements

La Lasseter Highway traverse le parc national d'Uluru-Kata Tjuta.

Le développement des infrastructures touristiques au pied d'Uluru qui a commencé dans les années 1940 a rapidement causé des dommages environnementaux. Pour cette raison, il a été décidé au début des années 1970 de déplacer toutes les installations en dehors du parc. En 1975, un terrain de 104 km2 au-delà de sa limite septentrionale, à 15 kilomètres du rocher, a été attribué pour héberger et permettre le développement des structures d'accueil et la construction d'un aérodrome. Ce lieu, définitivement ouvert en 1984, s'appelle Yulara. Le terrain de camping à l'intérieur du parc a été fermé à son tour en 1983, suivi par les motels à la fin de l'année 1984. En 1992, la majorité des propriétés de Yulara, tenue par le gouvernement du Territoire du Nord, est vendue et la station est renommée Ayers Rock Resort[28].

Un centre culturel permet la découverte des traditions, des légendes, des langues et de l'histoire des aborigènes. Il est construit en matériaux locaux (principalement des briques de boue[29]) et son architecture particulière, récompensée en 1996, a été inspirée par les deux serpents traditionnels Kuniya et Liru[30]. Des rangers font découvrir le parc[31]. Plusieurs circuits d'un à dix kilomètres (30 minutes à 3-4 heures de marche) permettent de découvrir Uluru, ses particularités géologiques, ses points d'eau, ses richesses faunistiques et ses peintures[32].

Ascension

Chemin sur Uluru.

Le rocher étant sacré pour les aborigènes, les Anangu eux-mêmes ne l'escaladent pas. En outre, son ascension est vivement déconseillée à ceux qui sont soucieux de respecter leurs croyances, d'autant que le chemin qui mène au sommet traverse une piste sacrée traditionnelle du « Temps du rêve ». La sévérité des lois ancestrales aborigènes peut conduire ces derniers à des comportements violents vis-à-vis de leur propre personne (automutilations, scarifications, etc.) en cas de profanations, voire d'accident. Afin d'éviter ces conséquences, il est conseillé aux visiteurs de profiter du rocher en en faisant le tour[33].

Plaque au sommet.

Le 11 décembre 1983, le Premier ministre Bob Hawke avait d'ailleurs promis, dans son plan en dix points concernant la rétrocession d'Uluru aux Anangu, l'interdiction de l'ascension. Cette condition n'a pas été respectée[34].

L'ascension d'Ayers Rock reste donc une attraction populaire. Elle suit un parcours de 1,6 kilomètres. La montée est longue (plus d'une heure de grimpe) et n'est pas facile car la pente varie de 30 à 60 degrés à certains endroits, les conditions climatiques peuvent être difficiles et la roche glissante. La main courante, une chaîne ajoutée en 1964 et rallongée en 1976, indispensable par endroits, permet une ascension plus aisée. Mais les accidents, parfois mortels (35 décès connus au total[6]), sont nombreux. Au sommet du rocher, extrêmement venteux, se trouve une plaque qui permet d'identifier les montagnes environnantes jusqu’à 157 kilomètres de distance.

Photographie

Uluru au crépuscule.

Le monolithe d'Uluru est un site sacré des aborigènes, ils lui vouent un grand respect et, bien que leurs rites demeurent secrets, on sait que deux sites d'Uluru sont d'une haute importance religieuse : l'un pour les femmes âgées, l'autre pour les hommes les plus initiés, qui y convergent par centaines lors de rares cérémonies. Ces deux sites en particulier sont interdits à la photographie, afin que les Anangu n'aient pas connaissance des rituels du sexe opposé[35].

Protection environnementale

Article détaillé : Parc national d'Uluru-Kata Tjuta.

Le 24 mai 1977, le parc national est le premier placé sous la tutelle du National Parks and Wildlife Conservation Act 1975 signé par les États du Commonwealth of Nations. Sa superficie couvre 132 550 ha et inclut le sous-sol sur 1 000 mètres de profondeur. Le 21 octobre 1985, 16 ha sont ajoutés. C'est en 1993 que son nom actuel est adopté : parc national d'Uluṟu-Kata Tjuṯa. En juillet 2000, il passe sous la tutelle de l'Environment Protection and Biodiversity Conservation Act[28].

Depuis que le parc a été classé parmi les sites naturels du Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1987[36], le nombre de visiteurs a augmenté jusqu'à dépasser 400 000 par an depuis l'an 2000. Bien que l'augmentation de la fréquentation touristique bénéficie avant tout à l'économie régionale et nationale, elle présente aussi un défi à relever pour la conservation de l'héritage culturel du site. Dans cette optique, il a été classé parallèlement site culturel par l'UNESCO en 1994.

Culture populaire

Mythes de la création du monde

Peintures aborigènes à Uluru : ces représentations sont d'une grande importance pour la compréhension de l'histoire et de la culture aborigènes. Leur fragilité demande un entretien régulier.

Comme de nombreuses cultures, celle des aborigènes d'Australie, en attribuant à certains lieux des pouvoirs ou une symbolique particulière, a conçu une géographie sacrée. Selon leur tradition, les êtres du « Temps du rêve » ont façonné les formes du monde. Uluru est l’une d’entre elles. Le rocher est un des points du chemin parcouru par les ancêtres au temps du rêve, période de la formation du monde. Ce chemin était parcouru annuellement par diverses tribus afin de perpétuer la mémoire et de stimuler les esprits[22],[37].

Selon les Anangu autochtones d'Uluru :

« Le monde était autrefois informe. Aucun des lieux que nous connaissons n'existait jusqu'à ce que des créateurs, sous la forme d'humains, de plantes ou d'animaux, voyagent au travers de la terre. Alors, dans un processus de création et de destruction, ils formèrent les paysages que nous connaissons aujourd'hui. La terre des Anangu est toujours habitée par les esprits de douzaines de ces créateurs ancestraux qui sont appelés Tjukuritja ou Waparitja[38]. »

Il existe différentes interprétations données par les étrangers aux histoires ancestrales aborigènes concernant l'origine d'Uluru, de ses failles et de ses fissures. Il aurait été bâti au Temps du rêve (Tjukurpa). Son isolement dans la plaine et la violence des orages que sa masse attire en font un lieu de référence mythique. Une de ces interprétations avance que :

« Uluru (Ayers Rock) fut érigé au cours de la période de création par deux garçons qui jouaient dans la boue après la pluie. Lorsqu'ils eurent fini de jouer, ils voyagèrent en direction du sud vers Wiputa. Se battant l'un contre l'autre, ils se dirigèrent vers le mont tabulaire Conner, au sommet duquel leur corps sont préservés sous forme de rochers[39]. »

Une autre interprétation parle de serpents qui menèrent de nombreuses guerres autour d'Uluru, entaillant la roche, tandis qu'une autre encore raconte que deux tribus d'esprits ancestraux, invités à une fête mais distraits par la beauté de la Femme Tiliqua manquèrent à leurs engagements ; en réponse, les hôtes en colère invoquèrent le Mal dans une statue de boue qui vint à la vie sous la forme d'un dingo. Une grande bataille s'ensuivit, qui se conclut par la mort des chefs des deux tribus. La terre elle-même se souleva en affliction face à ce carnage, créant ainsi Uluru[40]. Il est le lieu central des croyances des Anangu, pour qui le serpent arc-en-ciel Yurlungur dort dans l'un des bassins du sommet. Tout autour de ce rocher, de nombreux sites sont sacrés et porteurs de mémoire et de légendes.

Le département pour l'environnement formule les conseils et mises en garde de la sorte[38] :

« De nombreux Tjukurpa comme Kalaya (l'émeu d'Australie), Liru (le serpent venimeux), Lungkata (le tiliqua), Luunpa (le martin-pêcheur) et Tjintir-tjintirpa (la rhipidure hochequeue) voyagent à travers le parc national d'Uluru-Kata Tjuta. Les autres Tjukurpa n'affectent qu'une zone spécifique.
Kuniya, le python de Ramsay, vivait dans les rochers d'Uluru où elle combattit Liru, le poisson venimeux. »

Il est parfois rapporté que ceux qui prennent des roches d'Uluru seront maudits et subiront des malheurs. Il existe de nombreux cas où des personnes ont renvoyé par colis postal à diverses agences les roches qu'ils avaient prélevées dans l'espoir de se débarrasser des malheurs qui les touchaient[41],[42].

Utilisation du nom et références populaires

En 1987, Midnight Oil, le groupe rock du futur ministre de l'Environnement australien Peter Garrett, connu pour son militantisme pour la cause aborigène, a fait le clip de leur chanson The Dead Heart au pied d'Uluru. Ce décor fut également utilisé dans le film Un cri dans la nuit de Fred Schepisi sorti en 1988.

L'astéroïde (9485) Uluru a été nommé d'après le monument.

Dans la littérature, un épisode de la bande-dessinée Sandy et Hoppy s'intitule Ayers Rock et le monstre de pierre sur la couverture du 9th Wonders! de la série Heroes se nomme Uluru. Dans le jeu vidéo, Uluru est le nom d'une vallée de Lost Eden[43].

En Australie, d'après l'Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999, toute utilisation commerciale de l'image d'Uluru nécessite un permis[44].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Caroline Arnold, Uluru: Australia's Aboriginal Heart, Clarion Books, 20 octobre 2003, 64 p. (ISBN 978-0618181810)
  • (en) Anne Kerle, Uluru Kata Tjuta & Watarrka: Ayers Rock/the Olgas & Kings Canyon, University of Washington Press, octobre 1995, 208 p. (ISBN 978-0868400556)
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Notes et références

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