- Toponymie des voies de Montrouge
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Toponymie des voies de la commune de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine
La toponymie de chaque ville est intéressante car, elle reflète l'hommage d'un conseil municipal, à un moment de son histoire, envers des acteurs locaux, nationaux ou des évènements. Elle laisse aussi en doute des héritages de noms de rues dont l'histoire a des difficultés à se rappeler.
À partir d'une ville, on part et on arrive. Et, quelquefois, ce sont les noms de communes limitrophes ou des axes de directions (rue d'Arcueil, voie d'Arpajon, rue de Bagneux qui est devenue avenue Henri Ginoux, rue de Gentilly) qui sont indiquées.
Montrouge a la particularité de rendre hommage à un grand nombre d'élus locaux passés :
- Les maires (Edmond Champeaux, rue Louis-Lejeune, François Ory, Barthélémy Périer, Louis Rolland, Hipollyte Mulin, Arthur Auger, place Émile-Cresp, avenue Henri Ginoux)
- Les conseillers municipaux (Jules Gueudin mort en 1883).
Et, d'une façon récente, la ville se rappelle l'époque de l'Ancien Régime, comme le dernier seigneur en 1787, Claude Régnier de Guerchy lieutenant et diplomate et sa femme Gabrielle-Lydie d'Harcourt (place Gabrielle de Guerchy) qui récolta les cahiers de doléances de Montrouge pour les États Généraux de 1789, ou du seigneur au XVIIIe siècle, Louis Phelypeaux, duc de la Vallière (allées de la Vallière).
La guerre de 1870 contre l'armée prussienne, eut des répercussions sur la commune du fait de la présence du fort de Montrouge à proximité dans la commune d'Arcueil (avenue du Fort). L'armée prussienne dirigea le feu sur le fort de Montrouge pendant 25 jours. Les pertes furent sensibles ; un quart de l'effectif des sous officiers et soldats fut atteint et l'état-major perdit le lieutenant de vaisseau Saisset, tué par un obus dans la soirée du 16 janvier 1870 (rue Saisset). Le lieutenant de vaisseau, Carvès, fut blessé (rue Carvès).
Le régime politique de la IIIe république suivit. Les édiles de la ville lui accordèrent une faveur particulière notamment en ce qui concerne la fin du XIXe siècle. En effet, cette période est caractérisée par :
- L'idéal républicain (rue Barbès)
- L'école gratuite, laïque et obligatoire (rue Paul Bert, place Jules Ferry)
- La liberté de la presse (avenue Léon Gambetta)
- La politique coloniale (rue du Colonel Gillon)
- La violence anarchiste (rue Sadi Carnot)
Les guerres ont gravé les esprits. C'est pourquoi on retrouve à Montrouge des voies en commémoration de la paix dans son sens absolu (avenue de la Paix) ou en fonction du récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1926 (avenue Aristide Briand) :
- de la première guerre mondiale (rue du 11 novembre, rue Henri-Barbusse, avenue de la Marne, avenue de Verdun)
- de la guerre de 1939 à 1945
- Les résistants (avenue Pierre-Brossolette, rue et square Georges Bouzerait, square Jean Moulin, rue Gabriel Péri, square Rol-Tanguy)
- Les combattants héros (place du Général Leclerc, boulevard Général de Gaulle), square Charles-de Gaulle et/ou morts au combat (rue et square Maurice Arnoux)
- Les dates commémoratives (place du 8 mai)
- La barbarie infligée à l'être humain (rue Victor Basch)
Le rappel aux conflits se retrouve encore au square des combattants d'Afrique du Nord.
Passer au travers des rues de Montrouge, n'est pas sans éveiller l'évocation de nombreux artistes notamment sur le plan
- littéraire (rue Henri Barbusse, rue Boileau, villa Bossuet, rue Chateaubriand, rue Corneille, rue Fénelon, rue Théophile Gautier dont la maison, à l'angle de la rue Victor Hugo et de l'avenue Verdier est actuellement un presbytère, lycée Maurice Genevoix, rue Victor Hugo, rue La Bruyère, rue et square La Fontaine, rue Molière, rue Edgar Quinet, rue Racine, rue de Sévigné, boulevard Romain Rolland, rue Rabelais)
- philosophique (rue Descartes, rue Victor Basch, rue Pascal, avenue Émile Boutroux)
- musical (rue Chopin, rue Raoul Pugno, rue Auber...)[1]
- graphique :
- Les affiches (rue Jules Chéret)
- La peinture (rue Amaury-Duval)
- La photographie (square Robert Doisneau)
En raison de l'industrialisation de la commune à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la base sociale était populaire. Aussi, il existe de nombreuses rues d'hommes politiques de gauche (avenue Aristide Briand, avenue Marx Dormoy, rue Jules Guesde, avenue et place Jean Jaurès, rue Camille Pelletan, rue Gabriel Péri, école et square Pierre Renaudel, rue Marcel Sembat, rue Roger Salengro)
La commune de Montrouge félicite le travail de grands personnages dans des domaines très variés comme :
- La médecine et la chirurgie (avenue du docteur Lannelongue, rue Pasteur)
- La chimie (rue Marcellin Berthelot)
- La physique (rue Pierre Curie)
- L'astronomie : Les frères Paul Henry (1848-1905) et Prosper Henry (1849-1912) qui vécurent à Montrouge (rue des Frères Henry)
- La communication comme l'impression (rue Gutenberg, passage Draeger) ou la télévision (rue Barthélemy)
- Les donateurs de terrains à la commune pour des causes sociales :
- Maison de retraite par Madeleine Verdier (avenue Verdier)
- Projet d'un hôpital (rue Jules Gueudin)
- Terrains pour ouvrir une voie (rue Charles Floquet (1822-1884), médecin, homonyme, sans parenté avec le président de la Chambre des députés Charles Floquet (1828-1896)
- Les propriétaires fonciers (rue Louis Radiguey, rue Germain Dardan)
- L'ouverture européenne (square Robert Schuman)
- Les industriels (passage Draeger, rue et square George Messier)
- Les comédiens et fantaisistes (espace Coluche)
Montrouge garde en mémoire son passé de culture maraîchère (villa des fleurs, villa des jardins, villa des Vergers)
Certaines voies de Montrouge gardent encore leur part de mystère : rue Myrtill Beer, rue Blanche, rue Pierre-Boillaud, rue Sylvine-Candas, rue Chaintron (du nom de Jean Chaintron, ancien sénateur communiste de la Seine ?), rue Couprie, rue Marie Debos, place des États-Unis, rue Gossin, rue Gueudin, rue Guillot, Villa Henriette, villa Isabelle, villa Joséphine, rue Constant Juif, villa Leblanc, villa Léger, villa Agénor-Logeais, villa Montplaisir, rue du Poitou, villa des Ruelles, rue Saint-Albin, rue Thalheimer...
Référence
- Noms des rues de Montrouge sur le site de la commune
Notes
- Georges Delerue. Il se peut néanmoins que Chopin et Auber se réfèrent à des familles montrougiennes, tout comme la rue Delerue rappelle une bienfaitrice de l’hospice Verdier et non le compositeur
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