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Téléphone (groupe)
Pour les articles homonymes, voir Téléphone (homonymie) .Téléphone Pays d’origine France Genre(s) Rock Années actives 1976-1986 Label(s) Pathé
VirginSite Web telephonelegroupe.com Membres Jean-Louis Aubert
Louis Bertignac
Richard Kolinka
Corine MarienneauEntourage François Ravard
Mike Thorme
Jean-Marie Périer
Richard Branson
Jean-Baptiste MondinoTéléphone était un groupe de rock français fondé le 12 novembre 1976 et qui s'est séparé le 21 avril 1986. Il a connu un énorme succès dès ses débuts avec plusieurs tubes et des tournées très populaires. Il a aussi été l'un des rares groupes français à s'exporter dans d'autres pays.
Sommaire
Membres du groupe
- Jean-Louis Aubert, né le 12 avril 1955 à Nantua : Guitare / chant
- Louis Bertignac, né le 23 février 1954 à Oran, Algérie : Guitare / chant
- Richard Kolinka, né le 7 juillet 1953 à Paris : Batterie
- Corine Marienneau, née le 7 mars 1950 à Paris : Basse / chant
Biographie
Le choix du nom
Avant de choisir "téléphone" le groupe aurait pu s'appeler "extraball" ou "flipper" ou "!" (ce qui est imprononçable ou trop long, difficile à diffuser)
Les débuts
L'histoire de Téléphone commence le 12 novembre 1976 au Centre américain de Paris, Boulevard Raspail. Ce soir-là doit avoir lieu un concert des jeunes Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka, deux musiciens qui ont déjà fait partie de quelques groupes, dont j'adore et Sémolina (avec lequel ils sont parvenus à sortir un unique single face A "Plastic rocker", face B "Et j'y vais déja" ). Ils ont préparé le concert avec une ardeur toute juvénile : pose d'affiches, concert gratuit et improvisé à la sortie du lycée... Seul problème : ils n'ont personne pour les accompagner. Ils font donc le tour des amis, et parviennent in extremis à trouver deux musiciens compétents et libres : Louis Bertignac et Corine Marienneau, tous deux anciens du groupe Shakin' Street.
Les futurs Téléphone sont donc déjà au complet, même s'ils s'appellent encore « ! ». Devant un public de 500 personnes, ils jouent quelques compositions d'Aubert (dont Hygiaphone et Métro, c'est trop !) et des reprises de rock anglais (The Who, The Rolling Stones...), et remportent un succès hors du commun pour un petit groupe inconnu. Artistiquement, l'expérience se révèle marquante : les quatre musiciens déclareront plus tard avoir ressenti lors de ce premier concert une alchimie aussi mystérieuse qu'excitante, qui les pousse à rester ensemble. Avec l'aide d'un copain d'Aubert, François Ravard, qui fait office de manager, ils partent donc à la recherche d'engagements, jouant dans les MJC, les soirées dansantes, et bientôt les salles de spectacle sous le nom de « Téléphone », faire la promotion d'un groupe dénommé « ! » s'étant révélé une tâche pour le moins ardue.
En cette fin des années 1970, le rock français n'existe quasiment pas, à l'exception de Jacques Higelin (dont Louis Bertignac a été le guitariste) qui tape dur dans le rock depuis 1974. Dans les années 60, ce qui s'en est le plus rapproché est le mouvement « yéyé » (Johnny Hallyday, Dick Rivers ...), flirtant avec la variété et encore éloigné du rock pur et dur de Jimi Hendrix ou de Led Zeppelin. Les jeunes Téléphone, avec leur son sans concession inspiré des groupes anglais, font donc sensation partout où ils passent. Ils ne tardent pas à jouer au Gibus, prestigieux club parisien, puis deviennent des habitués des fins de soirée aux studios de Radio France avec Jean-Louis Foulquier.
Les mois suivants, l'ascension du groupe est foudroyante :
Le 26 mars 1977, à l'initiative de la RATP, le groupe donne un concert gratuit au métro République. En résulte un énorme embouteillage et le blocage de la ligne.
Le 2 mai, ils assurent la première partie d'Eddie & the Hot Rods au pavillon de Paris, leur volant la vedette.
Le 7 juin, profitant de la défection de Blondie, ils jouent à l'Olympia en première partie du groupe americain Television. Le concert remporte un très grand succès, et des critiques enthousiastes dans les journaux. Dès le lendemain, le groupe enregistre son premier 45 tours en public au Bus Palladium. Le 45 tours, autoproduit à 2 000 exemplaires et vendu cinq francs à la sortie des concerts par le groupe, puis réédité par le label Tapioca, comprend Hygiaphone et Métro (c'est trop). Le disque, pourtant sorti sans aucune autre promotion que les concerts du groupe, remporte un succès très encourageant.
Un mois plus tard, suite à un article paru dans le magazine « Rock & Folk », Téléphone est approché par la maison de disque Pathé-Marconi. Le 25 août 1977, moins d'un an après sa formation, le groupe est déjà signé.
Les titres étaient signés Téléphone/Aubertignac (nom valise formé des deux noms : Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac).
Telephone, le 1e album
Dans la foulée de cette signature, Téléphone sort, le 25 novembre 1977, un album éponyme, toujours sans autre promotion que leurs concerts. Enregistré en 17 jours à l'Eden Studio de Londres et produit par Mike Thorme, le disque se vend à plus de 30 000 exemplaires en quelques mois. En février 1978, il est n°1 des ventes en France. L'année suivante, soutenu par la maison de disque qui décide de lui assurer une promotion digne de ce nom, ce premier disque sera disque d’or.
Le groupe, quant à lui, part pour sa première tournée française. Les prestations sont souvent explosives, et parfois pas uniquement sur scène : le 16 décembre, un concert gratuit au Pavillon de Paris dégénère, et deux rames de métros sont détruites par 6 000 fans surexcités. Téléphone devient le phénomène musical français du moment, le groupe qui incarne à lui seul le rock and roll en France. Il tourne même en Angleterre, remportant un certain succès.
Crache Ton Venin
Un nouvel album intitulé Crache ton venin sort le 2 avril 1979. Enregistré en seulement 15 jours aux studios Redbus de Londres et produit par Matin Rushent, c'est l'album de la consécration : il est disque de platine, avec plus de 400 000 exemplaires vendus. Le single emblématique de l'album, La Bombe humaine est immédiatement n°1, et reste classé dans le hit-parade de l'époque pendant 53 semaines d'affilée.
Ce second album est davantage un travail collectif : Jean-Louis Aubert est toujours le chanteur du groupe, mais les autres musiciens commencent à composer et à chanter également. Le succès n'a rien entamé du son de Téléphone, toujours résolument pop rock and roll, ni de l'attitude des musiciens ou des paroles des chansons, pourtant critiquées par certains, qui les jugent trop simplistes. Le groupe rétorque que le rock est une musique adolescente qui n'a pas à être trop intellectualisée...
Le groupe appuie également sa popularité sur les concerts, très nombreux et plus énergiques que ceux de n'importe quel autre groupe français du moment : au cours du seul printemps 1979, ils réalisent plus de 60 dates. L'une d'entre elle est filmée par Jean-Marie Périer pour le documentaire Téléphone Public, qui sort en salles le 13 juin 1980.
En septembre 1979, Téléphone joue devant 100 000 spectateurs à la Fête de l'Humanité. Le goût de la provocation du groupe ne plaît pas à tout le monde : arrivant dans une limousine aux vitres teintées, les quatre musiciens sont pris à partie à cause des masques de Chirac, Giscard, Mitterrand et Marchais qu'ils arborent.
Au Cœur de la Nuit
Enregistré pendant l'été 1980 au studio Pathé à Paris et à l'Electric Ladyland de New York, Au cœur de la nuit, le troisième album de Téléphone, sort le 20 octobre 1980. En décembre, il est déjà double disque d'or !
Après un court passage en Italie, le groupe entame début 1981 une grosse tournée française : 3000 personnes par soir en moyenne et une quantité impressionnante de matériel.
En mai 1981, François Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République. Téléphone, qui n'a jamais fait mystère de ses tendances politiques, participe au gigantesque concert organisé le 10 juin, place de la République pour célébrer la victoire en partageant l'affiche avec Jacques Higelin. La chanson Faits Divers, interprétée en direct, tient lieu de générique au journal télévisé de la nuit sur Antenne 2.
En juillet, Téléphone tourne en Allemagne et en Angleterre aux côtés d'Iggy Pop.
Dure Limite
En mars 1982, Téléphone part à Toronto pour enregistrer son quatrième album, Dure limite, produit par Bob Ezrin, qui s'est précédemment occupé d'artistes comme Alice Cooper, Lou Reed, Pink Floyd ou Peter Gabriel. Le 33 tours sort dans les bacs le 3 juin 1982. Après trois disques chez Pathé-Marconi, le groupe a signé fin 1981 chez Virgin, en échange d'une avance de 5 millions de francs. Le patron de Virgin, Richard Branson, a l’intention de faire d'eux un groupe de dimension internationale. En effet, malgré quelques tournées à l'étranger, Téléphone reste dans une large mesure un phénomène purement franco-français.
Fortement soutenu par leur label, qui fait entre autres réaliser par le cinéaste Julien Temple une vidéo pour Ça (c'est vraiment toi), avec des sosies de personnalités telles que Margaret Thatcher ou Sid Vicious, le disque est le plus grand succès de l'histoire du groupe ; en février 1983, il s'est déjà vendu à 500 000 exemplaires.
Pourtant à cette époque, la concurrence commence à exister en France : de nouveaux groupes de rock français, tels que Trust ou Indochine, marchent sur les plates-bandes de Téléphone. Le référendum 1981 du magazine musical Best place même Trust en première position devant Téléphone. C'est aussi la mode new wave des boîtes à rythme et des synthétiseurs, à laquelle le groupe résiste en conservant un son très rock, même si certains jugent le dernier album trop produit.
Le 14 juin 1982, les membres de Téléphone réalisent un rêve en faisant la première partie des Rolling Stones devant 80 000 spectateurs à l'hippodrome d'Auteuil. Mais le trac et des problèmes techniques gâchent quelque peu la fête. La tournée française, entamée début octobre, ne se passe pas non plus idéalement : le 15 octobre, Bertignac se casse la clavicule en tombant sur scène. Le groupe termine le concert à trois, mais le reste de la tournée doit être reporté.
Sous l'impulsion de Branson, le groupe fait une série de pas vers le public étranger. La version "export" de l'album- six titres dont cinq en langue anglaise- de Dure Limite est réalisée pour le marché anglo-saxon. les textes anglais devaient être signés par Lou Reed, mais Aubert, guère satisfait du résultat, s'y colle finalement lui-même, et en 1983, le groupe part pour une tournée internationale : Allemagne, Italie, Grèce, Tahiti, Nouméa et surtout les États-Unis. Hélas, le succès de la tournée est très relatif : seuls deux spectateurs assistent au concert de Chicago.
Un Autre Monde
En 1984, Téléphone est un groupe fatigué. La pression commerciale, les tournées incessantes et les échecs récents, notamment aux États-Unis, commencent à entamer l'ambiance au sein du groupe. Cette fatigue se retrouve dans le son d’Un Autre Monde, leur nouvel album, enregistré au cœur de la campagne anglaise, dans le studio de Glyn Johns qui a travaillé avec plusieurs des idoles du groupe : Rolling Stones, Who, Led Zeppelin, Eric Clapton.... Le disque est de loin leur plus mélancolique. Il marque aussi l'arrivée d'un son plus moderne et moins rock, avec des synthétiseurs. Ce qui ne l'empêche nullement d'être un succès, et de se vendre rapidement à plus de 600 000 exemplaires, notamment grâce à la chanson qui donne son titre au 33 tours et qui devient un tube fin 84 début 85 en atteignant le n°5 au Top 50; le single y reste classé 25 semaines d'affilée, et le clip de la chanson réalisé par Jean-Baptiste Mondino, alors en pleine ascension, n'est sans doute pas complètement étranger à ce succès.
En mai, Téléphone entame ce qui sera sa dernière tournée mondiale : les concerts s'enchaînent au Japon, en Belgique, en Hollande, en Angleterre, au Danemark, et bien sûr en France, où le groupe remplit le Zénith de Paris cinq soirs d'affilée. Mais les musiciens, qui se fréquentent de moins en moins en dehors de la scène, ont du mal à prendre plaisir à cette tournée.
La fin du groupe
Début 1986, le groupe entre en studio pour produire un nouvel album. Mais la tension s'est accentuée entre les musiciens, et seul le single Le jour s'est levé sort pour faire patienter les fans. Ce sera leur dernier succès; n°4 au Top 50, classé 19 semaines fin 85, début 86.
Depuis quelques mois déjà, les membres du groupe s'éloignent de Téléphone, collaborant de plus en plus à des projets extérieurs : Corine Marienneau et Louis Bertignac participent à la bande originale du film Subway, et Corine fait une apparition aux côtés de Gérard Lanvin dans le film Moi vouloir toi de Patrick Dewolf.
Le 24 mars 1986, le manager de Téléphone annonce que les musiciens vont prendre une année sabbatique pour mener à bien leurs projets personnels. Virgin précise : « En aucun cas ce congé de 12 mois ne signifie la séparation du groupe ».
Pourtant, moins d'un mois plus tard, le 21 avril, Corine, Jean-Louis, Louis et Richard annoncent leur séparation. Un disque live posthume, enregistré au Zénith, sort quelques mois plus tard, et les membres du groupe se concentrent, chacun de leur côté, sur leurs carrières solo. Au total, Téléphone aura sorti 59 chansons officielles. (Cependant d'autres ont déjà été chanté en concert sans pourtant sortir sur un album)
Reformation ?
Bien qu'il arrive au groupe de se reconstituer pour une session entre amis, des tensions, que Louis Bertignac qualifie de « quasiment inexplicables », subsistent entre Jean-Louis Aubert et Corine Marienneau. Cependant, le groupe s'est déjà reformé lors d'un concert de Louis Bertignac au Bataclan en 1994 et, récemment, Louis et Jean-Louis se sont retrouvés de plus en plus régulièrement, comme à l'Olympia en 2005 où Jean-Louis est monté jouer quelques morceaux avec Louis, ou encore au Téléthon de cette même année. Le 2 décembre 2006, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka se retrouvent sur le plateau de Taratata sur France 2 pour une version de Ça (c'est vraiment toi)[1]. Dans une interview le 8 avril 2008[2], Jean-Louis Aubert affirme avoir « donné son accord » pour une reformation, « mais je veux que ça se fasse dans le plaisir », souligne-t-il. Il ajoute « Ce n'est pas refaire qui m'intéresse, mais faire des nouvelles chansons »
Notes
Discographie
Albums studio
- 1977 : Téléphone (Anna)
- 1979 : Crache ton venin
- 1980 : Au cœur de la nuit
- 1982 : Dure limite
- 1984 : Un autre monde
Albums live
- 1981 : Paris '81 (sorti en 2000)
- 1984 : Téléphone Le Live (sorti en 1986)
Coffrets
L'Intégrale Albums (1993)
Article détaillé : Téléphone - L'intégrale.Ce coffret en 7 CD reprend :
- les 5 albums studio sortis entre 1977 et 1984 (Téléphone (Anna), Crache ton venin, Au cœur de la nuit, Dure limite, Un autre monde)
- l'album Téléphone Le Live de 1986
- un album inédit, Live inédits, comportant 5 titres :
- Congas (2'00) (Téléphone)
- Crache ton venin (4'30) (Aubert)
- 2000 Nuits (2'40) (Bertignac/Téléphone)
- Tu vas me manquer (6'59) (Aubertignac)
- Le Vaudou (5'30) (Aubert)
Coffret Spécial 20ème Anniversaire (1996)
Ce coffret, lui aussi en 7 CD, reprend les albums studio et live de L'Intégrale.
Le dernier CD, intitulé Inédits Anniversaire se veut un collector. Il comporte 8 versions rares et 2 titres inédits :
- Prends ce que tu veux - live le 18/02/81
- Fleur de ma ville - live le 17/02/81
- Un peu de ton amour - live le 16/02/81
- Tout ça c'est du cinéma
- In Paris
- Au bout du rouleau - version acoustique
- Au bout du rouleau - version électrique
- Je brûle - chanté par Corine
- Le jour s'est levé
- Quelqu'un va venir
Il est accompagné d'un livret de 64 pages et d'un poster du groupe.
Bibliographie
- Téléphone le livre : Alain Wais, édition: Love me tender, (1983)
- Téléphone : Christophe Nick, édition: Albin Michel, (1984)
- Téléphone : Anne et Julien, édition: Hors Collection, (1995)
- Chansons de Téléphone en bandes dessinées : édition: petit à petit, (2002)
- Téléphone de A à Z : Sébastien Bataille, édition: les guides MusicBook, (2004)
- Téléphone Ligne perso : Carlos Sancho, édition: Télémaque, (2006)
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