Starmania, le spectacle

Starmania, le spectacle

Starmania

Starmania
Livret Luc Plamondon
Lyrics Luc Plamondon
Musique Michel Berger
Mise en scène Tom O'Horgan
Collaboration artistique : Francis Morane
Chorégraphie Serge Gubel Mann
Décors Bill Stabile
Costumes Randy Barcelo
Lumières John Mac Lain
Producteur(s) Roland Hubert
Première 10 avril 1979
Palais des congrès de Paris
Langue d’origine français
Pays d’origine Canada Canada
France France

Starmania est un opéra rock franco-québécois de Luc Plamondon et Michel Berger, créé en 1978.

Joué à différents endroits en Occident, il a fait l’objet de multiples adaptations tant en anglais qu’en français. L’album studio original de 1978 s’est vendu à plus de 2 200 000 exemplaires rien qu’en France, se positionnant ainsi à la 7e place des meilleures ventes d’albums au niveau national[1]. Starmania fut le premier opéra rock francophone entièrement chanté.

Une version anglophone, Tycoon, sur un livret de Tim Rice a été créée en 1992 et une version lyrique, Starmania Opéra, le 16 mai 2008 au Grand Théâtre de Québec (voir chronologie).

Sommaire

Argument

Dans un futur proche, l’Occident n’est plus qu’un seul pays. Dans ce monde où planent les spectres du terrorisme et du totalitarisme, trois histoires d’amour sont vécues en parallèle. Chacun aura à décider de ce qu’il fera de sa vie.

Monopolis, nouvelle capitale de l’Occident, est terrorisée par les Étoiles Noires, une bande ayant pour chef Johnny Rockfort qui agit sous l’emprise de Sadia, un travesti agitateur de la haute société qui descend le soir dans les souterrains et donne ses ordres. Ils se rencontrent à l’Underground Café sous le regard amusé de Marie-Jeanne, la serveuse automate.

Au-dessus de ce café souterrain s’élève la Tour Dorée, un building de cent vingt et un étages au sommet duquel se situe le bureau de Zéro Janvier, milliardaire qui se lance dans la politique en devenant candidat à la présidence de l’Occident. Il base sa campagne sur le retour à l’ordre et sur l’édification du Nouveau Monde atomique. Zéro Janvier devient ainsi l’ennemi juré de Johnny Rockfort et des Étoiles Noires.

C’est dans ce contexte que se nouent et se dénouent les trois histoires d’amour :

  • L’amour impossible de Marie-Jeanne pour Ziggy, jeune disquaire androgyne et mythomane ; amour impossible car Ziggy est homosexuel.
  • L’idylle sensationnelle de Zéro Janvier avec Stella Spotlight, un sex-symbol qui vient de faire ses adieux au cinéma et qui souffre de se voir vieillir.
  • Enfin, l’amour-passion de Johnny Rockfort et de Cristal, véritable nœud de l’intrigue.

Cristal, présentatrice-vedette de l’émission télévisée Starmania, reçoit un coup de fil de Sadia, qui lui propose une entrevue exclusive et clandestine avec Johnny Rockfort, dont nul ne connaît le visage. Le rendez-vous a lieu à l’Underground Café. Cristal et Johnny ont aussitôt le coup de foudre. Elle s’enfuit avec lui. Sadia perd ainsi son emprise sur Johnny.

Cristal décide de devenir le porte-parole des Étoiles Noires en envoyant des messages pirates, cela grâce à une caméra à neutrons qui lui permet de s’emparer des ondes de la télévision.

Sadia, furieux de jalousie, débauche Ziggy grâce à ses connexions haut placées, lequel quitte Marie-Jeanne pour devenir DJ du Naziland, une gigantesque discothèque tournante qui surplombe Monopolis, du haut de la Tour Dorée de Zéro Janvier. Sadia l’entraîne dans sa vengeance. Selon les révélations faites par Ziggy à Marie-Jeanne, elle travaille maintenant pour Zéro Janvier, pourtant son ennemi juré. Une autre interprétation pourrait être que Sadia travaillait pour Zéro Janvier depuis le début, celui-ci serait alors, via Sadia, la vraie tête pensante des Étoiles Noires dont il se sert pour effrayer les électeurs et justifier la politique totalitaire qu'il veut mener. Sadia décide de dénoncer Johnny et Cristal à Zéro Janvier le soir où celui-ci célèbre ses fiançailles avec Stella Spotlight au Naziland, les Étoiles Noires ayant choisi cette soirée pour faire exploser une bombe dans la Tour Dorée.

Les hommes armés de Zéro Janvier poursuivent les Étoiles noires. Cristal est touchée et meurt dans les bras de Johnny. L’ombre de Johnny Rockfort planera sur la victoire de Zéro Janvier, élu président de l’Occident.

Johnny se lance alors dans des méditations et interrogations philosophiques sur le sens et la raison de la vie, il témoigne de son mal-être face à l’existence et la société.

Stella Spotlight, dégoûtée du pouvoir, retourne à son rêve d’immortalité. Marie-Jeanne, déçue et sans amour, quitte le monde des souterrains pour partir à la recherche du soleil.

Terrorisme contre totalitarisme, deux forces vives qui s’opposent, deux dangers qui menacent le monde.

Personnages

Numéros musicaux

Version originale[2]

Acte I

  • Ouverture (instrumental)
  • Il se passe quelque chose à Monopolis (La speakerine, l'évangéliste)
  • Quand on arrive en ville (Johnny Rockfort, Sadia)
  • Communiqué de l'évangéliste (La speakerine, l'évangéliste, Marie-Jeanne)
  • Travesti (Sadia)
  • Banlieue Nord (Marie-Jeanne, Johnny Rockfort)
  • Sadia et Johnny (Sadia, Johnny Rockfort)
  • La serveuse et les clients (Marie-Jeanne, troupe)
  • Complainte de la serveuse automate (Marie-Jeanne)
  • Conférence de presse de Zéro Janvier (Zéro Janvier, troupe)
  • Le Blues du businessman (Zéro Janvier,troupe)
  • Communiqué de l'évangéliste (L'évangéliste)
  • Starmania-Starmania (La speakerine, Cristal, troupe)
  • Un garçon pas comme les autres (Marie-Jeanne)
  • Voulez-vous jouer avec moi? (Cristal)
  • La Chanson de Ziggy (Ziggy)
  • Le coup de téléphone (Sadia, Johnny Rockfort, Cristal, Marie-Jeanne)
  • Interview de Johnny Rockfort (Cristal, Johnny Rockfort)
  • Un enfant de la pollution (Ziggy)
  • Coup de foudre (Cristal, Johnny Rockfort)
  • Communiqué de l'évangéliste (L'évangéliste)
  • Discours électoral de Zéro Janvier (Zéro Janvier)
  • Le bulletin spécial de Télé Capitale (La Speakerine, Marie-Jeanne)
  • Petite musique terrienne (Cristal, Johnny Rockfort)
  • Besoin d'amour (Cristal, Johnny Rockfort)

Acte II

  • La procession du grand gourou / paranoïa (Le grand gourou, troupe)
  • Communiqué de l'évangéliste (L'évangéliste, le grand gourou, troupe)
  • Marie-Jeanne et les clients du café (Marie-Jeanne, Ziggy, troupe)
  • Les Adieux d’un sex-symbol (Stella Spotlight)
  • Le télégramme de Zéro à Stella (Stella Spotlight, Zéro Janvier)
  • Communiqué de l'évangéliste (L'évangéliste, Marie-Jeanne)
  • Trio de la jalousie (je suis avec Johnny Rockfort) (Sadia, Cristal, Johnny Rockfort, troupe)
  • S.O.S. d'un terrien en détresse (Johnny Rockfort)
  • Jingle de Stella (si vous voulez un homme nouveau) (Stella Spotlight, Zéro Janvier, troupe)
  • Le débat télévisé (L'évangéliste, Zéro Janvier, le grand gourou, Cristal, Marie-Jeanne, troupe)
  • Scène de ménage entre Stella et Zéro (Stella Spotlight, Zéro Janvier)
  • Sex shops, cinéma pornos (Stella Spotlight)
  • Les parents de Cristal (on était des vieux si heureux) (L'évangéliste, les parents de Cristal)
  • Quand on n’a plus rien à perdre (Johnny Rockfort, Cristal)
  • L'adieu de Marie-Jeanne à Ziggy (Marie-Jeanne)
  • Les uns contre les autres (Marie-Jeanne, Ziggy)
  • La demande de Zéro à Stella (Zéro Janvier, Stella Spotlight)
  • Ego Trip (Stella Spotlight, Zéro Janvier)
  • Communiqué de l'évangéliste (L'évangéliste)
  • Petite musique terrienne (Marie-Jeanne, Cristal, Johnny Rockfort)
  • Monopolis (Cristal)
  • Communiqué de l'évangéliste (L'évangéliste)
  • Disc-jockey’s song (Ziggy)
  • Ce soir on danse à Naziland (Sadia, Zéro Janvier)
  • Tango de l'amour et de la mort (Stella Spotlight, Sadia)
  • Ce soir on danse à Naziland (suite) (Sadia)
  • Le monde est stone (Marie-Jeanne)
  • Victoire électorale (Stella Spotlight, Zéro Janvier)
  • Le Rêve de Stella Spotlight (Stella Spotlight)
  • Final (Troupe)

Version anglaise[3]

  • Overture (instrumental)
  • A Little Damage Done (Quand on arrive en ville)
  • You Get What You Deserve (Travesti)
  • Working Girl (La Complainte de la serveuse automate)
  • I Would Love To Change The World The Businessman’s Blues (Le Blues du businessman)
  • Ziggy (Un garçon pas comme les autres)
  • Pollution Child (Un enfant de la pollution)
  • Nobody Chooses (Banlieue Nord)
  • Farewell To A Sex Symbol (Les Adieux d’un sex-symbol)
  • Ego Trip
  • You Have To Learn To Live Alone (Les Uns contre les autres)
  • Tonight We Dance Extravagance! (Ce soir on danse au Naziland)
  • Only the Very Best (SOS d’un terrien en détresse)
  • The World Is Stone (Le monde est stone)[4]

« Voulez-vous jouer avec moi au jeu de la Starmania ? »

C'est le préambule inclus dans le programme 1979 du Palais des congrès de Paris.

  • Luc Plamondon : « Celle qui vous invite, c’est Cristal, le sourire de Télé-Capitale. Mais elle sera prise au piège de son propre jeu quand sa Starmania la fera tomber amoureuse d’un chef terroriste, Johnny Rockfort, vedette de l’actualité. Cette histoire d’amour et de mort est un prétexte pour vous présenter toute une galerie de personnages qui symbolisent un peu l’univers dans lequel nous vivons, où l’argent, le sexe et la violence sont au pouvoir.
    Je ne prétends pas vouloir changer le monde, il m’amuse beaucoup tel qu’il est, tel qu’il se donne en spectacle. J’aime le Cirque…
    Par l’intermédiaire des Mass Media, et surtout de la télévision, la Starmania est devenue la maladie du siècle. Chacun se bat pour faire briller son étoile. L’univers est un gigantesque Star System où notre petitesse n’a d’égale que notre ambition. À quoi ça sert de vouloir être si beau, de vouloir monter si haut, c’est là toute la question.
    La passion de Johnny Rockfort n’est pas une nouvelle Bible cosmique. Ce n’est qu’une bande dessinée à peine futuriste où vous vous reconnaîtrez peut-être.
    C’est un opéra baroque où le comique et le tragique se confondent, où le rock, le pop et le classique font un joyeux ménage à trois. »
  • Michel Berger : « La rencontre entre la plus grande équipe de Broadway, un prestigieux auteur québécois, des interprètes de tous les horizons, et une musique française, pour une création mondiale à Paris, c’est la grande expérience que nous tentons avec Starmania.
    Pour échapper à l’univers anonyme de demain, tout le monde rêve d’être une star, et face aux violences du dictateur ou de l’apprenti terroriste pour affirmer leur « Ego », il n’y a que notre besoin d’amour, mais il est immense et c’est lui, bien sûr, qui est aussi le moteur de tous les auteurs et participants à ce spectacle. »

Chronologie

1978

Le premier album Starmania, avec comme sous-titre Starmania ou la passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés, est mis en vente.
Les interprètes sont :

Il existe un enregistrement vidéo d’une émission télé où Luc Plamondon et Michel Berger présentent ce qui va devenir Starmania.

1979

Le spectacle est présenté à partir du 12 avril et pendant un mois[5] au Palais des congrès de Paris avec 40 chanteurs, danseurs, musiciens et choristes évoluant dans une mise en scène « à l’américaine » : audiovisuel Akai (3 écrans géants, 60 télévieurs), affichage électronique, un laser et une scène inclinée s’ouvrant lors des actions à l’Underground Café et à la discothèque géante Naziland.[6]

Distribution
Production
  • Producteur : Roland Hubert
  • Mise en scène : Tom O'Horgan
  • Collaboration artistique : Francis Morane
  • Direction musicale : Michel Bernholc
  • Chorégraphie : Serge Gubel Mann
  • Décors : Bill Stabile
  • Costumes : Randy Barcelo
  • Lumières : John Mac Lain
  • Son : Abe Jacob

Il n’existe aucun enregistrement vidéo complet de ce spectacle…

1980

Le spectacle est joué à la Comédie Nationale (Station C) de Montréal (Québec) dans une mise en scène d’Olivier Reichenbach avec, comme interprètes :

1986-1987

Le spectacle est présenté au Festival de Lanaudière à Joliette à l'été 1986, puis au Théâtre Maisonneuve de Montréal en 1987 dans une mise en scène minimaliste de Claude Girard avec, comme interprètes:

  • Marc Gabriel : Roger-Roger
  • Norman Groulx : Johnny Rockfort
  • Marie Carmen : Marie-Jeanne
  • Maude Grenier : Sadia
  • Richard Groulx : Zéro Janvier
  • Anne Bisson : Cristal
  • Jean Leloup : Ziggy
  • Marie-Denise Pelletier : Stella Spotlight

1988-1989

Michel Berger et Luc Plamondon mettent en scène une nouvelle version de Starmania au théâtre de Paris avec, comme interprètes :

  • Norman Groulx : Johnny Rockfort
  • Richard Groulx : Zéro Janvier
  • Renaud Hantson : Ziggy
  • Luc Laffite : Roger-Roger
  • Sabrina Lory : Stella Spotlight
  • Maurane : Marie-Jeanne (remplacée en 1989 par Réjane Perry)
  • Martine St-Clair : Cristal (remplacée en 1989 par Nathalie Lhermitte)
  • Wenta : Sadia

1990

Le spectacle est présenté à travers toute la France ainsi qu’à Moscou et à Saint-Pétersbourg en langue française.

1991

Starmania est présenté en allemand à l’Opéra d’Essen.

1992

L’album Tycoon, version anglaise de Starmania, est mis en vente (en 1997, le disque est rebaptisé Starmania, version anglaise).

Les paroles sont de Tim Rice. Pour ce disque, les principaux interprètes sont :

1993

Le 1er octobre 1993, une nouvelle version de Starmania est créée au théâtre Mogador, mise en scène par Lewis Furey, avec des costumes de Philippe Guillotel (cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques d’Albertville).

Cette nouvelle production est élue meilleur spectacle musical de l’année aux Victoires de la musique. Un album studio est édité. À la scène, ses interprètes sont :

  • Marie-Jeanne : Luce Dufault (de 1993 à 1995), Isabelle Boulay (de 1995 à 1997), Joane Labelle (de 1998 à 1999) et Loulou Hugues (de 1999 à 2001).
  • Zéro Janvier : Michel Pascal (de 1993 à 1997 puis en 2000/2001), Richard Groulx (de 1997 à 1999) et Martin Fontaine (en 1999/2000).
  • Johnny Rockfort : Bruno Pelletier (de 1993 à 1995), Norman Groulx (de 1995 à 1999) et Frank Sherbourne (de 1999 à 2001).
  • Sadia : Jasmine Roy (de 1993 à 1996), Marie Carmen (en 1996), Véronique Béliveau (tournée printemps 1997), et Corrinne Perran dite Kwin (de 1997 à 2001)
  • Cristal : Judith Berard (de 1993 à 1996) et Edith Fortin (de 1996 à 2001).
  • Ziggy : Frank Sherbourne (de 1993 à 1999) et Andy Coq (de 1999 à 2001).
  • Stella Spotlight : Patsy Gallant (de 1993 à 2001).

Ces mêmes interprètes joueront en alternance les versions française et anglaise sur la scène du théâtre Mogador. Interprétée tous les vendredis soirs à la rentrée 1993, la version anglaise ne restera cependant que quelques semaines à l’affiche. C’est Muriel Robin qui prête sa voix à Roger-Roger.

1993-2001

  • Entre 1993 et 2001, la version scénique de Lewis Furey a été montée plusieurs fois dans des lieux différents (théâtre Mogador, Palais des congrès de Paris, Palais des Sports de Paris, Casino de Paris).
  • Le 26 octobre 1995, cette production fête sa 500e représentation et son millionième spectateur.
  • En 1996 puis 1997, cette version reçoit une Victoire de la musique pour le spectacle ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs. La troupe triomphe également au théâtre Mogador et au Canada.
  • En 1997, cette version fut vue et applaudie par plus de 3,5 millions de spectateurs.
  • Deux saisons ont été exclusivement parisiennes (saison 1993/1994 au théâtre Mogador et saison 1998/1999 au Casino de Paris), et en 2000/2001, le spectacle a été joué uniquement en tournée. Les autres saisons, le spectacle a d’abord été joué à Paris (généralement d’octobre à janvier) avant de faire l’objet d’une tournée (de février à juin).
  • En 1998, cette version du spectacle fait l’objet d’un nouveau CD Live pour le 20e anniversaire de Starmania.

2004-2005

En novembre 2004, le 25e anniversaire de Starmania est souligné par une adaptation symphonique présentée en version concert à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts à Montréal. L'Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Jacques Lacombe, fait entendre l'orchestration somptueuse de Simon Leclerc. En janvier 2005, cette version est présentée à Paris avec un orchestre et un chœur français, ainsi qu’un chef d’orchestre et des solistes québécois.

2007

Du 21 au 28 juillet, les Fous Chantants d'Alès (1 000 choristes ainsi que sept solistes) rendent hommage à Starmania. Grand concert final le 28 juillet.

Distribution
  • Johnny Rockfort : Guillaume Gosley
  • Cristal : Marina D’amico
  • Sadia : Sophie Leininger
  • Roger-Roger/Ziggy : Dominique Sacchet
  • Zéro Janvier : Jacky Locks
  • Marie-Jeanne : Aurélia Locks
  • Stella Spotlight : Cynthia Dreistadt

2008

2008 - Starmania Opéra

Le 16 mai 2008, en première mondiale au Grand Théâtre de Québec, création de la version opéra, en deux actes, par l’Opéra de Québec dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de Québec.

Distribution
  • Marie-Jeanne : Marie-Josée Lord (soprano)
  • Johnny Rockfort : Étienne Dupuis (baryton)
  • Zéro Janvier : Marc Hervieux (ténor)
  • Stella Spotlight : Lyne Fortin (soprano)
  • Cristal : Raphaëlle Paquette (soprano)
  • Ziggy : Pascal Charbonneau (ténor)
  • Sadia : Krista de Silva (mezzo-soprano)
  • Roger-Roger : James Hyndman (rôle parlé virtuel)
Production
  • Coproduction : Opéra de Québec et Opéra de Montréal
  • Mise en scène : Michel Lemieux, Victor Pilon
  • Direction artistique : Grégoire Legendre
  • Direction musicale et orchestration : Simon Leclerc
  • Orchestre symphonique de Québec
  • Chœur de l’Opéra de Québec (préparation des chœurs : Réal Toupin)
  • Danseurs de Starmania Opéra
  • Chorégraphie : Stéphane Boko
  • Décors : Anne-Séguin Poirier, Michel Lemieux, Victor Pilon
  • Costumes : Anne-Séguin Poirier
  • Éclairages : Alain Lortie
  • Conception visuelle : Gabriel Coutu Dumont, Michel Lemieux, Victor Pilon
  • Conception sonore : Richard Lachance

2009

Le 24 avril 2009, France 2 diffuse une émission consacrée aux 30 ans de Starmania, présentée par France Gall, parcourant tous les plus grands tubes de l’opéra rock, interprétés par des chanteurs de la nouvelle génération (Christophe Willem, Amel Bent, Julien Doré, Amandine Bourgeois, Nolwenn Leroy, Jenifer, Grégoire, Pauline, la troupe de la comédie musicale Mozart) mais aussi des chanteuses confirmées (Lara Fabian, Catherine Ringer) ainsi que des chanteurs qui ont participé aux spectacles de 1979 (Diane Dufresne) et 1988 (Maurane, Renaud Hantson) ou à la version anglaise en studio (Peter Kingsbery).

Analyse de l'œuvre

Certains observateurs ont fait remarquer, dès la première version en 1978, que la présence d’un réseau souterrain et de buildings pourrait être une allusion à la ville de Montréal (en raison aussi de la forte participation québécoise dans la genèse de l’œuvre, ainsi que dans sa distribution).

Comme expliqué par Plamondon lui-même à la télé française France 2 pendant le spectacle à l’occasion des 25 ans de l’opéra rock, il existe des similitudes prophétiques frappantes entre Starmania et certains événements des nos jours, entre la tour de Zéro Janvier et les tours jumelles du 11 septembre 2001. Dans le DVD du spectacle de Marigny, la représentation même physique de Zéro Janvier fait penser à certains leaders politiques d’aujourd’hui qui possèdent et savent bien jouer avec les médias. Avec ses réflexions au sujet de l’impact des manipulations médiatiques sur les opinions publiques, de l’utilisation par des politiques de la peur pour se maintenir au pouvoir, la comédie musicale Starmania reste toujours d’actualité[7].

Starmania et non Star Academie

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’émission Starmania (dans l’histoire), présentée par Cristal, n’est pas l’équivalent de la Star Academie actuelle, ou encore de la Nouvelle Star. Le concept imaginé par Michel Berger et Luc Plamondon ressemble plutôt à une émission qui révélerait des destins « hors du commun » ou « exemplaires ». Comme le dit Cristal : « Qu’est-ce qu’il a que tu n’as pas toi ? » ou encore « Écrivez-moi, racontez-moi votre vie et vos envies, et dites-moi qui vous voudriez-être et, qui sait, vous serez peut-être, la star d’un soir. » Cette émission relève donc plus du récit que de la chanson.

Dans l’opéra rock, 2 émissions Starmania sont présentées par Cristal.

  • Dans la première, c’est Zéro Janvier qui est l’invité. Il évoque sa formidable ascension d’homme puissant, riche et célèbre mais aussi son regret de n’avoir pas fait ce qu’il voulait.
  • Une deuxième émission nous présente l’interview exclusive de Johnny Rockfort, qui raconte son passé, sa personnalité, les raisons de son mal-être, de sa haine destructrice envers la société…

On est donc loin des concours de chant (même si bien-sûr les personnages chantent mais nous sommes dans un opéra rock, or nous parlions-là du contexte de l’histoire).

Sadia, travesti

De la même façon, certains aiment à penser que contrairement à ce que l’on a tendance à écrire, le personnage de Sadia n’est pas une fille de la bourgeoisie qui se travestit en signe de rébellion, mais c’est bel et bien un homme qui se travestit en femme. Ce qui rend encore plus complexe sa relation avec Johnny Rockfort. Il est ici important de préciser qu’il est difficile de « connaître à coup sûr » la véritable identité de Sadia. La chanteuse Wenta, interprète de Sadia en 1988, explique que pour elle, Sadia était bien un travesti, mais que Michel Berger, moins à l’aise sur la thématique de l’identité sexuelle, se la représentait comme une jeune étudiante se faisant passer pour un travesti par provocation. En revanche, Lewis Furey avait tout d’abord souhaité un homme pour ce rôle en 1993, avant de se rabattre sur Jasmine Roy, bien plus violente et agressive lors des auditions que tous les hommes pressentis. Le fait qu’un tel rôle n’ait été d’ailleurs exclusivement interprété que par des femmes n’est pas innocent. Il s’agit bien de créer un climat de malaise, tout en excitant une certaine curiosité voyeuriste chez le spectateur, « est-ce un homme ou une femme ? », de la même manière que les hommes qui croisent Sadia murmurent « Est-ce une star en déconfiture / Est-ce une étoile du futur ? ». La nature même de Sadia reste imprécise, tout comme son appartenance à un clan « politique », ce qu’on découvre à la fin, la chanson Travesti pouvant également être interprétée comme un indice de cette duplicité.
Si, lors de la création de l’opéra rock, on n’a pas mis l’accent sur la « vraie nature » de Sadia, une hypothèse possible : ce serait d’avoir cherché, à cet effet, à se réconcilier les réserves d’un audimat plus conservateur. Il suffit d’écouter les paroles[8] de sa chanson de présentation, Travesti :

Si vous pouviez me voir toute nue
Me voir sous toutes mes coutures
Messieurs vous n’seriez pas déçus
De découvrir ma vraie nature. […]
N’m’app’lez pas Madame
Sans savoir qui je suis
Je n’suis pas une femme
Je suis… un travesti.

Ce qui nous éclaire ensuite sur sa coalition avec Ziggy, ouvertement homosexuel. Si le texte n’est pas explicite (les protagonistes désignent Sadia comme entité féminine, toujours « elle », puisque c’est son apparence), on est en droit de penser que sa relation avec Ziggy n’est pas platonique. Cette relation n’est cependant évoquée qu’à partir de 1988. Auparavant, on ne savait rien de ce qui motivait ses adieux à Marie-Jeanne ni comment il devenait le disc jockey résident du Naziland. Le spectateur comprend mieux l’opportunisme de ce dernier, obtenant, par la même occasion, une rapide ascension sociale, une promotion professionnelle convoitée et sans doute plus, ce qui reste, en revanche, surprenant et totalement incompréhensible pour Marie-Jeanne :

Ziggy (à Marie-Jeanne)
Tu sais, j’ai revu Sadia quelques fois
Elle m’a fait engager
Comme disc-jockey
Au Naziland
La discothèque de Zéro Janvier.
Marie-Jeanne
Qu’est-ce que Sadia vient faire dans cette histoire ?
Ziggy
Elle a des amis au pouvoir.

On peut dire que c’est l’autre histoire d’amour qu’on ne cite pas, car peut-être plus dérangeante, mais ni plus ni moins insolite que les autres, que ce soit celle de l’animatrice TV s’alliant avec son ravisseur ou celle de la star déclinante s’acoquinant avec l’homme puissant au pouvoir…

Une opposition à ces thèmes controversés eut tout de même lieu en 1979, la presse jugeant la thématique sexuelle par trop développée durant le spectacle : Stella Spotlight est censée être apparue nue dans tous ses films (sauf le dernier) et elle participe à l’hystérique séance de « group-thérapie » (sic) Sex shops, cinémas pornos, emblématique de la liberté sexuelle des années 1970[9]. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la critique accueillit initialement avec réserve Starmania. S’ensuivit une série de critiques d’ailleurs peu fondées : laideur des costumes, nullité des chorégraphies…

Les musiciens

Enregistrements

L’année est celle où l’enregistrement a été réalisé.

Discographie

  • 1978 : Starmania, version originale en studio (CD simple)
  • 1979 : Starmania, le spectacle, version originale intégrale en live (CD double)
  • 1980 : Starmania made in Québec, version québécoise jamais rééditée en CD
  • 1986 : Starmania, autre version québécoise jamais rééditée en CD
  • 1988 : Starmania, deuxième version en live (CD simple), mise en scène cette fois-ci par Luc Plamondon et Michel Berger, à l’occasion des 10 ans de Starmania
  • 1989 : Starmania - Version intégrale remixée, deuxième version intégrale en live (CD double)
  • 1991 : Dion chante Plamondon / Des mots qui sonnent, album de Céline Dion (CD simple), qui comprend Le monde est stone, Le blues du businessman, Un garçon pas comme les autres (Ziggy) et Les uns contre les autres
  • 1992 : Tycoon / Starmania (version anglaise), version anglaise en studio (CD simple), sur un livret de Tim Rice
  • 1993 : Les Enfoirés chantent Starmania, en live (CD simple), en hommage à Michel Berger, décédé l’année précédente
  • 1994 : Starmania - Mogador 94, troisième version en studio (CD simple)
  • 1998 : anniversaire, troisième version intégrale en live (CD double)

DVD

  • 1989 : Starmania, deuxième version intégrale en live

Bibliographie

Notes et références

  1. Source : infodisc.fr.
  2. Ordre chronologique des textes du spectacle original mis en scène par Tom O'Horgan et présenté au Palais des congrès de Paris au printemps 1979.
  3. Titres figurant sur l’album paru en 1992.
  4. Titres figurant sur l’album paru en 1992.
  5. Aucune prolongation possible : les ballets du Bolchoï prennent immédiatement le relai après la dernière représentation de Starmania du mois de mai.
  6. Source : France-Soir du 12 avril 1979.
  7. « Starmania » avait tout prévu, LeMonde.fr, publié le 23 avril 2009
  8. Extraits du texte intégral de l’opéra rock publié par Le Cherche-Midi Éditeur.
  9. Tableau scénique et chanson seront définitivement supprimés de tous spectacles et enregistrements ultérieurs.
  10. a , b  et c Studio 1978, live 1979.
  11. a  et b Tycoon 1992.
  12. Live 1988/1989, Tycoon 1992.
  13. Live 1988/1989.
  14. Studio 1978, live 79, live 1988/1989, Tycoon 1992.
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