- Mythomanie
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La mythomanie, également désignée par le terme de pseudologia fantastica, est un terme désignant chez les psychiatres une propension au mensonge compulsif[1],[2]. Le terme a été inventé en 1905 par l'aliéniste Ernest Dupré pour entre autres décrire un des traits de l'hystérie. Il désignait ainsi une tendance constitutionnelle présentée par certains sujets à altérer la vérité, à mentir, à créer des fables imaginaires (fabulations), enfin à imiter des états organiques anormaux qu'il voyait comme des simulations, d'où le lien à l'hystérie.
On peut distinguer la mythomanie chez l'enfant, que Dupré avait décrit de manière détaillée et qui était censée évoluer plus ou moins naturellement vers une meilleure appréhension de la réalité, et la mythomanie de l'adulte qui peut s'associer à l'hystérie, à d'autres névroses, aux perversions ou même aux psychoses.
En psychiatrie, et à part pour Dupré, la mythomanie est rarement considérée comme un symptôme isolé ce qui fait que le concept est la plupart du temps traité en association avec les autres troubles auxquels elle est associée.
Sommaire
Quelques cas de mythomanie célèbres
- George Psalmanazar, dit L'Homme de Formose (1679 - 1763)
- Mary Baker, dite Princesse Caraboo (1791 - 1864)
- Sir Edmund Backhouse, baronettus, dit L'Ami des plus Grands (1873 - 1944)
- Jean-Claude Romand, un homme pris dans l'engrenage du mensonge, qui a abattu sa famille en 1993. Son histoire est racontée par Emmanuel Carrère dans L'Adversaire (2000), puis par un film de Nicole Garcia avec Daniel Auteuil dans le rôle principal
- Marginalement : le 9 juillet 2004, une jeune femme défraie la chronique en France en déclarant s'être fait agresser avec son bébé dans le RER D francilien. L'affaire fit la une des journaux et plusieurs personnalités politiques s'exprimèrent sur le sujet. La police découvrit dès la semaine suivante qu'il s'agissait d'une invention accompagnée d'auto-mutilations.
La mythomanie est par ailleurs un thème fréquemment utilisé dans la littérature. On peut notamment citer:
- Don Quichotte, archétype de l'idéaliste créé par Cervantès;
- Tartarin de Tarascon, héros d'Alphonse Daudet;
- Nelly, marquise de Fontranges dans le roman de Jean Giraudoux La Menteuse;
- Faux-jour, d'Henri Troyat, vie et décadence d'un entrepreneur mythomane.
Références
- Dike CC, Baranoski M et Griffith EE, « Pathological lying revisited », dans The Journal of the American Academy of Psychiatry and the Law, vol. 33, no 3, 2005, p. 342–9 [texte intégral, lien PMID]
- Dike CC, « Pathological Lying: Symptom or Disease? », dans Psychiatric Times, vol. 25, no 7, 1er juin 2008 [texte intégral]
Voir aussi
Liens externes
- Pseudologia fantastica sur Pubmed
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