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Finance
La finance désigne les méthodes et les institutions qui permettent d'obtenir les capitaux nécessaires dont on ne dispose pas et de placer ceux dont on a la disposition sans emploi immédiat ou que l'on compte utiliser plus tard. Les acteurs de la finance sont tous les agents économiques qui recherchent des capitaux ou qui souhaitent les placer.
Sommaire
Histoire de la finance
On date généralement le début de la finance moderne, en tant que domaine d'étude et de recherche à 1958. C'est à partir de cette époque que cette discipline est devenue une sous-discipline de l'économie, en lui empruntant ses raisonnements formalisés et ses mécanismes d'optimisation. Auparavant, la gestion financière consistait essentiellement en un recueil de pratiques.
La finance est devenue largement de nos jours un négoce d'instruments et de transfert des anticipations de revenus et de risques dont les prix peuvent être négociés sur des marchés ou auprès d'institutions. Les risques en particulier peuvent être ainsi transférés à ceux disposés à les prendre (contre des revenus espérés), et les intermédiaires financiers peuvent pratiquer une compensation des risques inverses (par exemple, le risque de change d'un importateur est inverse de celui d'un exportateur, le risque de taux d'un prêteur est inverse de celui d'un emprunteur,…), la diversification des risques, etc.
Fonctionnement
Typologie
Types de finance
Les outils de la finance concernent plusieurs volets, dont les principaux sont les suivants.
- Finance d'entreprise : gestion financière des entreprises, notamment de leurs investissements et de leurs financements. C'est le domaine d'activité du directeur financier.
- Finance de marché : fonctionnement des grands marchés sur lesquels il est possible d'investir, de se couvrir, ou d'utiliser des instruments financiers complexes, comme les options.
- Les marchés financiers sont devenus depuis les années 1980 le principal circuit de financement de l'économie, en complément des banques. Ce mouvement a commencé aux États-Unis, où le recours aux marchés a toujours été plus répandu qu'en Europe. Ils comprennent :
- les marchés d'actions, qui sont les plus connus du grand public, mais pas les plus actifs;
- les marchés de crédit en plein développement;
- les marchés de taux d'intérêt qui, par leurs cotations en continu, constituent de très loin le plus grand marché de la planète :
- marché monétaire pour le court terme,
- marché obligataire pour le moyen-long terme,
- le Marché des changes ou Forex,
- Il existe par ailleurs de nombreux marchés de matières premières et de produits de base : pétrole, blé, etc.
- Les marchés financiers sont devenus depuis les années 1980 le principal circuit de financement de l'économie, en complément des banques. Ce mouvement a commencé aux États-Unis, où le recours aux marchés a toujours été plus répandu qu'en Europe. Ils comprennent :
Les marchés financiers représente des environnements spécifiques pour la finance. Ils sont distingués en fonction de la nature du besoin à couvrir :
- marché monétaire
- marché des changes
- marché boursier
- marché obligataire
- marché de l'assurance
etc.
- Finances publiques : financement et budget de l'État, financement des collectivités publiques et des organismes sociaux,
- dont finances locales : budget des collectivités locales, prêt à usage local - PUL
- Finances personnelles (ou « finances privées ») : gestion du patrimoine et des revenus personnels, préparation de la retraite.
Disciplines
Ces grandes disciplines sont constituées de corps théoriques, d'outils d'optimisation, de théorèmes, destinés à faciliter les prises de décisions financières.
- Au niveau de la microéconomie
- Mathématiques financières : ensemble d'outils de calcul pour la modélisation et l'aide à la décision utilisés dans les différentes branches de la finance, notamment les calculs sur les taux d'intérêts et les instruments financiers.
- Choix d'investissement : critères et méthodes pour sélectionner des investissements en fonction de leur rentabilité prévisionnelle ou de leur création de valeur.
- Évaluation financière : estimation de la valeur des actifs, que ceux-ci soient financiers (actions, obligations, options, voir actif financier), ou des entreprises (voir évaluation d'entreprise) ou encore des biens immobiliers.
- Politique financière : choix des financements des sociétés, dans le but d'optimiser leur Coût Moyen Pondéré du Capital (CMPC). La répartition entre le financement par Capitaux propres et par dettes, la politique de dividende sont des questions centrales de la politique financière.
- Théorie moderne du portefeuille : optimisation de la répartition des actifs par diversification. Initialement développée pour les marchés financiers, cette discipline sert aussi au champ de la finance d'entreprise. Plus généralement, on parle de gestion du risque.
- Finance comportementale : identification des facteurs psychologiques individuels et collectifs intervenant dans les décisions financières et leurs effets sur la formation des prix et sur les rendements financiers.
- Au niveau de la macroéconomie
- Politique monétaire et Finance publique internationale : répondant à des objectifs macroéconomiques, la politique monétaire est menée par les banques centrales, avec des interactions avec les organismes officiels internationaux (FMI, Banque mondiale, Banque des règlements internationaux, BEI, BERD, etc)
Acteurs
Les intermédiaires financiers sont les organismes dont la vocation est de faciliter le rapprochement entre offre et demande de produits financiers.
Ils sont également distingués par la nature des produits qu'ils sont à même de négocier :
- conseillers financiers et gestionnaires de fortune ;
- les compagnies d'assurances avec leur portefeuille d'assurés ;
- les banques qui recyclent les dépôts et l'épargne, les sociétés de crédit ;
- les marchés organisés (bourses) où s'échangent divers actifs financiers négociables ;
- les fonds de placement, caisses de retraites et institutions diverses ;
- société de bourse ;
Tous les agents économiques ont vocation pratiquement en permanence à recourir aux moyens offerts par la finance.
- Les particuliers pour leurs placements et leurs emprunts
- Les entreprises pour obtenir des capitaux et gérer leur trésorerie
- L'État et les collectivités publiques pour assurer l'équilibre entre leurs dépenses et leurs recettes.
- Les institutions financières elles mêmes qui doivent ajuster leurs ressources et leurs emplois. Elles interviennent pour leur besoin propre sur les marchés financiers.
Une classe particulière d'organismes financiers est constituée par les instances de régulations nationales et internationales ainsi que par les agences de notation. Les marchés financiers sont en effet marqués par des épisodes de croissance exubérante et de dépression sévère qui posent le problème toujours renouvelé de leur régulation.
Les utilisateurs finaux de la finance peuvent être :
- les ménages avec leur épargne, et aussi leurs emprunts
- les institutions qui ont besoin d'argent (les entreprises, les États) ou d’assurances contre leurs risques.
Enjeux
Concept
La finance est un concept qui permet étymologiquement parlant (le mot vient de finare en latin) de caractériser ce qui concerne l'argent d'une indemnité. L'idée d'indemnité implique l'idée ici, de prendre des décisions relativement à des placements ou capitaux obtenus afin d'en obtenir la valeur financière la plus grande. La notion de richesse détenue renvoie d'abord aux éléments non monétaires tels que la santé, le bonheur, qui sont des éléments à valoriser. Mais cela inclut a priori également les investissements financiers tels que la quote-part de la valeur d'une firme par exemple. La pertinence du concept réside donc autour de l'idée de trouver des outils d'optimisation des flux financiers en prenant en compte la complexité et la variété des situations (biais de la finance comportementale, prise en comptes des intérêts divergents des parties prenantes, rationalité limitée...).
Finance et mondialisation
Compte tenu de l'extension de la convertibilité des monnaies et de la mondialisation des échanges, la finance est désormais internationale. L'apparition de produits financiers internationaux complexes et d'opérateurs non régulés agissant à partir des paradis fiscaux a largement été associée au développement de la crise des marchés financiers qui paralyse actuellement l'économie mondiale, posant la question de la mise en œuvre de régulations mondiales renforcées.
Le système financier est international : il est présent dans chaque pays, avec des flux circulant de l'un à l'autre avec toutefois certaines restrictions locales.
Il rassemble un ensemble d'acteurs, reliés entre eux par un réseau de communication, formant une série de marchés financiers spécialisés visant chacun à équilibrer l'offre et la demande dans un actif financier particulier. Cet équilibre est obtenu par la confrontation des ordres entre les divers acteurs détenteurs de moyens monétaires ou financiers et notamment :
Au niveau des institutions financières, le système comprend les Banques supra-nationales (par exemple la Banque Centrale Européenne, la Banque des Règlements Internationaux), les Banques Centrales nationales, les banques commerciales, les sociétés financières, les caisses de retraites, la sécurité sociale et les caisses de prévoyance, les compagnies d'assurances, le Trésor public, les marchés financiers.
La superposition des différents marchés financiers (actions, taux d'intérêts, devises et matières premières) et son extension à tous les pays, forment le système financier international.
Le système financier cherche à faciliter une bonne allocation des capitaux, favorable à l'essor économique. Ce rôle primordial explique la place importante de la finance dans les pays développés, avec une part de 5% à 10% du PIB (Produit intérieur brut).
Finance et morale publique
Article détaillé : Investissement socialement responsable.Article détaillé : Finance islamique.Article détaillé : Doctrine sociale de l'Église.Quelle place dans l'économie ?
Le débat sur la place de la finance dans l'économie ressort à chaque crise financière. En France, le débat agite ainsi le monde intellectuel, après la première vague de libéralisation des marché. Le Monde Affaires du 28 février 1987 titre ainsi, L'industrie malade de la finance. L'idée sera repris dans les polémiques qui concernent le krach boursier d'octobre 1987. Parmi ses critiques figurent l'économiste libéral Bertrand Jacquillat[1] et le banquier Gérard Worms[2].
Après l'explosion de la crise des subprimes de 2007-2008, de nombreux observateurs ont de nouveau mis en cause, à travers le monde, le poids du secteur financier au sein de l'économie. Certaines études suggères que des déséquilibres trop importantes en faveur de la sphère financière sont annonciateurs de crises graves :
- Concernant les rémunérations, l'économiste Thomas Philippon (Université de New York et École d'économie de Paris) a calculé vers 2008 que les salaires de la finance sont 40% au dessus de "ce à quoi on pourrait s'attendre", l'écart le plus important depuis 1929[3].
- Concernant l'emploi des diplômés, selon l'économiste Esther Duflo (MIT, Ecole d'économie de Paris), 15% des dîplomés de Harvard de l'année 1990 travaillent dans la finance contre 5% en 1975[4]. Elle estime que "Ce que la crise révèle de manière brutale (et coûteuse) est que toute cette intelligence n'est pas employée de manière particulièrement productive."[5].
- Concernant le poids dans l'économie, l'économiste Thomas Philippon a calculé que le secteur financier représente 8% du PIB en 2006, probablement au moins 2% au dessus de la taille qu'il devrait avoir pour exercer sa tâche normale de financement de l'économie[6].
Notes et références
- ↑ Bertrand Jacquillat, L'industrie malade de la finance, une déclinaison du mythe, Lettre d'Information de l'AFFI n° 29, Avril 1987
- ↑ Gérard Worms, 200 milliards de dollars par jour, revue Communications, 1989, numéro 50 pages 213-225
- ↑ Etude citée par l'économiste Esther Duflo (MIT, Ecole d'économie de Paris), in Libération, 7 octobre 2008, page 37.
- ↑ in Libération, 7 octobre 2008, page 37.
- ↑ in Libération, 7 octobre 2008, page 37
- ↑ Etude citée par Esther Duflo in Libération, 7 octobre 2008, page 37
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- OECD work with G8 for the 2009 L'Aquila Summit
- OECD - Why a Global Standard for a stronger, cleaner, fairer economy?
- OECD blog: The Global Standard
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Catégorie : Finance
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