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Otto Skorzeny
Otto Skorzeny Naissance 12 juin 1908
Vienne, AutricheDécès 6 juillet 1975 (à 67 ans)
Madrid, EspagneOrigine Allemand Allégeance Allemagne Arme Commando
Waffen-SSGrade SS-Obersturmbannführer Service 1938 - 1945 Conflits Seconde Guerre mondiale Faits d’armes Opération Barbarossa,
Opération Eiche,
Opération GreifDistinctions Croix de fer Image : Otto Skorzeny en prison, en l'attente de son témoignage à Nuremberg. Otto Skorzeny (12 juin 1908, Vienne - 6 juillet 1975, Madrid) est un officier de commando allemand surtout connu pour ses missions audacieuses réalisées lors de la Seconde Guerre mondiale pour le compte d'Adolf Hitler.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Skorzeny naît à Vienne dans une famille autrichienne de la classe moyenne, avec un long passé militaire. Il est de langue maternelle allemande mais parle très bien français et anglais. Étant membre d'un corps franc d'étudiants anti-communistes, il deviendra ingénieur. Un sport d'étudiants, simulacre de duel à l'épée, la Mensur, très courant à l'époque, le marque d'une cicatrice au visage.
Il rejoint le parti nazi autrichien en 1931, puis les SA. Personnage charismatique, Skorzeny joue un rôle mineur lors de l'Anschluss du 12 mars 1938, en protégeant le président autrichien Wilhelm Miklas d'autres nazis prêts à le tuer.
Seconde Guerre mondiale
En 1938, Il rejoint une formation motorisée de la SS, puis intègre l'unité d'élite, la 1re division SS Leibstandarte Adolf Hitler rattachée à la division SS Das Reich.
En avril 1941, il est promu Hauptsturmführer lors de l'opération Barbarossa où il parvient à faire de nombreux prisonniers.
Le 20 avril 1943, il est de nouveau promu et devient responsable de la nouvelle unité commando d'élite Friedenthal.
Durant l'été 1943, il reçoit comme consigne, d'Adolf Hitler en personne, de retrouver Benito Mussolini, alors emprisonné en Italie, et de le libérer. Dans le cadre de l'opération Eiche, il mène alors une enquête de terrain qui lui permet de repérer l'endroit secret où est emprisonné le Duce et organise secrètement sa libération. Le 12 septembre 1943 à 14h00 (7 heures après l'heure prévue), il délivre Mussolini de sa prison au sommet du Gran Sasso en Italie alors que ce dernier est emprisonné et surveillé par plusieurs soldats italiens qui ont reçu l'ordre de l'exécuter en cas de tentative d'évasion. Ceux-ci ne font pourtant rien pour l'en empêcher. La réussite de cette opération aéroportée est due à l'effet de surprise, mais aussi aux capacités techniques du Fieseler Fi 156 « Storch », un avion capable de décoller en moins de 70 m et de se poser en moins de 20 m, avec lequel Mussolini s'échappa avec lui, laissant sur place une vingtaine de soldats allemands du Kommando Skorzeny aux ordres de son adjoint Karl Radl.
Il participa aussi à l'opération Rösselsprung en avril et mai 1944 visant à capturer Tito pour perturber le mouvement partisan communiste en Yougoslavie [1]. Tito réussit toutefois à s'échapper et l'opération se solde par un échec dont Skorzeny essayera de se distancer par la suite.
À la demande expresse du Führer, il multiplie les missions à l'intérieur des lignes ennemies. La plus spectaculaire d'entre elles, l'opération Greif, a été de créer un groupe de faux soldats américains dans le but de semer la confusion dans les lignes arrières des Alliés pendant la bataille des Ardennes en décembre 1944, opérant ainsi une des premières attaques false flag de la guerre[2]. Skorzeny sema tellement le trouble dans les lignes arrières américaines qu'on craignit qu'il tente d'assassiner le Commandant en chef des forces alliées en Europe, le général américain Eisenhower. L'opération n'est toutefois pas une réussite selon Skorzeny : une majorité des 600 hommes, aux compétences en anglais insuffisantes et appuyés par une logistique déficiente, est rapidement capturée ou tuée.
Otto Skorzeny était lié au camp de concentration d'Oranienburg Sachsenhausen selon les témoignages des déportés français qui figurent dans l'ouvrage Sachso [réf. incomplète].
Vers la fin de la guerre, il participera à la création de Die Spinne (l'araignée), chargée de veiller à la bonne fuite des anciens SS vers l'Italie.
À la fin de la guerre, il est Obersturmbannführer et, pour ses exploits, décoré des feuilles de chênes allemandes.
À la reddition allemande en 1945, il est emprisonné pour ses activités nazies mais fut acquitté des charges retenues contre lui dans des circonstances suspectes [1].
Après-guerre
Après la guerre, Skorzeny s'enfuit vers l'Espagne franquiste. Il devient responsable du trésor de guerre nazi constitué sans qu'Hitler le sache par Martin Bormann dès 1944 [1]. Sa propre organisation, la Bruderschaft (la « Fraternité »), se transforme en ODESSA (« Organisation des anciens membres de la SS » [3], une organisation chargée de gérer les fonds récupérés par les anciens SS et permettre ainsi d'assurer matériellement leur vie future.
En 1953, Skorzeny est envoyé par l'ancien général Reinhard Gehlen en Egypte comme conseiller militaire du général Mohammed Naguib. Avec le général Wilhelm Farmbacher et plusieurs anciens nazis tels Oskar Munzel, ancien général de Panzer, Leopold Gleim, ancien responsable de la garde personnelle d'Hitler, Joachim Daemling, ancien responsable de la Gestapo à Dusserldoff et le docteur Hans Eisele du camp de Buchenwald, il structure les forces militaires et policières du pays, entraînant les premiers commandos palestiniens et contribuant largement à l'installation d'un complexe d'armement dirigé contre Israël[4].
En 1970 il crée avec Gerhard Hartmut von Schubert une organisation de lutte anti-communiste basée en Espagne franquiste, qui organise des attentats et recrute des mercenaires : le Paladin group. Il s'adonnait aussi au trafic d'armes, par l'intermédiaire de sa société Atlantico, sise dans l'Espagne franquiste[5].
Il meurt le 6 juillet 1975 d'un cancer à Madrid.
Notes
- ↑ a , b et c Jacques de Saint Victor, « Skorzeny et l'internationale nazie », in Figaro littéraire, 7 mai 2009, p.6 (Recension de l'ouvrage de Glenn B. Infield)
- ↑ Utiliser les uniformes des soldats ennemis est une action proscrite par les différents traités de guerre, mais il fut gracié car un officier anglais Forest Yeo-Thomas confirma, le dernier jour du procès de Skorzeny, que les Britanniques avaient eux aussi, auparavant, utilisé cette méthode pour infiltrer des prisons, en France, afin de délivrer certains des leurs.
- ↑ Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen
- ↑ Infield Glenn B, Skorzeny, chefs des commandos de Hitler, Pygmalion, 2009
- ↑ Société Atlantico : 28 Calle Jorge Juan à Madrid
Bibliographie
- The Beast Reawakens: Fascism's Resurgence from Hitler's Spymasters to Today's Neo-Nazi Groups and Right-Wing Extremists de Martin A. Lee - Editeur : Little Brown & Co (T)-Juil 1997 (ISBN 0316519596)
- Skorzeny, chef des commandos de Hitler de Glenn Berton Infield - Editeur : Pygmalion (12 Nov 1998) (ISBN 2857041675)
- Skorzeny, l'homme le plus dangereux d'Europe de J. Mabire - Editeur : Grancher (17 Jan 1990) (ISBN 2733902563)
- Skorzeny's Special Missions: The Memoirs of the Most Dangerous Man in Europe de Charles Messenger - Editeur : Greenhill Books; Édition : New Ed (Mai 2006) (ISBN 1853676845)
- Dossier A ... comme Armes de E. Gerdan ed. Alain Moreau, 1975
- La guerre inconnue autobiographie de Otto Skorzeny, ed. Albin Michel, 1975
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