- Service Maritime Roumain
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Service maritime roumain
Le Service maritime roumain (en roumain Serviciul maritim Român) fut une compagnie de navigation de l’État roumain fondée en 1880 et dont le siège était à Bucarest. Il possédait une trentaine de navires, dont douze paquebots (les plus connus étant Romania, Ardeal, Carol, Ferdinand, Imparatul Traian, Polonia et Transilvania) qui assuraient les liaisons maritimes entre Constanta, Istanbul, Smyrne, Le Pirée, Alexandrie, Haïfa, Beyrouth et retour. Ils desservaient également les ports bulgares et turcs de la Mer Noire.
Le Service maritime roumain fut rendu célèbre d'abord par Panaït Istrati, qui fut soutier à leur bord avant d'être passager, mais surtout par des sauvetages de masse rendus possibles par l'action d'un groupe d'humanistes oeuvrant au sein de sa direction (de l'association L'Étoile du Danube) :
- en 1922 le transport d'Arméniens et de Grecs pontiques de Trébizonde lorsqu'ils furent acculés à la mer par les armées victorieuses de Mustafa Kemal ;
- en 1939 le transport de Constanta à Alexandrie du gouvernement, du trésor de la banque nationale, des divisions restantes de l'armée polonaise ainsi que de nombreux réfugiés civils, pris en étau lors de l'invasion de la Pologne par le Troisième Reich et l’URSS : à Alexandrie, ces forces furent intégrées par les Britanniques dans les armées alliées (action qui fit dire à Hitler : La Roumanie est comme les États-Unis : elle est officiellement neutre, mais elle nous livre une guerre froide) ;
- entre 1940 et 1944 le transport de Constanta à Istanbul de juifs et d'antifascistes fuyant les persécutions, action endeuillée par les torpillages effectués par les sous-marins de l’URSS, dont le plus tristement célèbre fut celui du Struma par l'unité SC 213 en 1942 (767 morts, un seul survivant) ; les passagers de ce navire avaient attendu (vainement) plus de deux mois un hypothétique visa britannique pour la Palestine.
À l'issue de la guerre, le Service maritime roumain se vit confisquer par l'URSS les 16 navires qui lui restaient (moins de la moitié de la flotte de 1939). En 1945 il fut dissout et remplacé par la Sovromtransport, une entreprise soviéto-roumaine à laquelle l'URSS restitua deux navires, le Transilvania et l’Ardeal. La plupart de ses dirigeants s'exilèrent, tels Dan Malioglu qui se réfugia en Grèce, et quelques-uns furent arrêtés à cause de leur appartenance à l’Etoile du Danube jugée "organisation bourgeoise", pour finir leur jours en prison, tels Iancou Grigorescu.
Bibliographie
- Annales du Musée naval de Constanta, ISBN 973-98883-6-4
- Hubert Huertas, La passagère de la Struma, Presses de la Cité 2002
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