Servaes de Koninck

Servaes de Koninck
Servaes de Koninck
De Vryadje van Cloris en Roosje, mis en musique par Servaes de Koninck, publié à Amsterdam, par les héritiers de J. Lescailje, 1688
De Vryadje van Cloris en Roosje, mis en musique par Servaes de Koninck, publié à Amsterdam, par les héritiers de J. Lescailje, 1688

Naissance vers 1654
Termonde ou Gand
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas espagnols
Décès vers 1701
Amsterdam
Provinces-Unies Provinces-Unies
Activité principale compositeur
Style baroque
Lieux d'activité GandBruxellesAmsterdam
Collaborations Cornelis Sweerts
Éditeurs Estienne Roger

Servaes de Koninck, aussi Servaes de Konink, Servaas de Koninck ou Servaas de Konink, né à Termonde ou à Gand (Pays-Bas espagnols), vers 1654, et mort à Amsterdam (Provinces-Unies), vers 1701, est un compositeur de motets, de chansons en néerlandais, de musique de chambre, de scène, d’airs français et des cantates italiennes de style baroque. Il fut surtout actif dans la République des Sept Pays-Bas-Unis.

Sommaire

Biographie

Enfance et formation aux Pays-Bas espagnols

De 1663 à 1665, De Koninck fut enfant de chœur à l’Église Saint-Jacques de Gand. En 1675, il s’inscrivit comme étudiant à l’ancienne Université de Louvain et il habita à Bruxelles aux alentours de 1680.

Carrière dans la République

Déjà précédé, quelques années auparavant, par un autre compositeur originaire des Pays-Bas méridionaux, Carel Hacquart, De Koninck s'établit vers 1685 à Amsterdam, où il fréquenta l’entourage du théâtre d'Amsterdam, gagnant le pain quotidien comme musicien indépendant. De plus, il devint professeur de musique à l'école de filles française de Lucie Quartier.

Entre 1696 et 1699, l’éditeur de musique amstellodamois Estienne Roger publia de lui, en tout, sept opus : deux recueils de sonates pour une et deux flûtes avec et sans basse continue, la tragédie Athalie de Jean Racine (pour laquelle De Koninck arrangea les chœurs en 1697), deux fascicules de trios, les Hollandsche Minne- en Drinkliederen (également de 1697) et une collection de motets (1699).

La durée écoulée entre chaque parution suggère que plusieurs compositions avaient été achevées bien avant la date de publication et n’étaient qu’en attente d’un éditeur. Hormis cette série, il existe encore plusieurs compositions en manuscrit ou imprimé.

De Koninck mourut à Amsterdam en 1701.

L’entourage de Cornelis Sweerts

À Amsterdam, Servaes fut l’un des quatre compositeurs originaires de l'étranger qui contribuèrent, vers 1700, à un essor temporaire de la musique néerlandaise. Sans cesse, on rencontre leurs noms, soit liés les uns aux autres, soit au libraire Cornelis Sweerts et/ou le poète Abraham Alewijn ; outre De Koninck, il s’agit de David Petersen (1651-1737 (originaire de Lübeck), Nicholaas Ferdinand Le Grand (c. 1655-1710, France ou les Pays-Bas méridionaux?) et Hendrik Anders (1657-1714 de Oberweißbach, Thuringe).

Plusieurs chansons de Hendrik Anders et de Servaes De Koninck parurent dans les Verscheide Nieuwe Zangen de 1697, édités par Cornelis Sweerts. Déjà en 1695, Ferdinand Le Grand mit en musique la seconde partie des chants mixtes (Tweede deel der Mengelzangen) du même Sweerts, et, en 1705, Alewijn et Sweerts furent unis en tant qu’auteurs des poèmes rassemblés dans un recueil de chansons d’amour, burlesques et sérieuses, mises en musique par les compositeurs Petersen, Anders et De Koninck (Boertige en ernstige minnezangen).

Dans son Introduction à l’art de la chanson et de jouer les instruments (Inleiding tot de zang- en speelkunst), Sweerts énumère presque tous les compositeurs ayant contribué, dans ces années du XVIIe siècle tardif, à l’essor temporaire de la musique sur des paroles néerlandaises :

Portrait de Cornelis Sweerts à l'âge de 32 ans (1701) avec une légende par son fils Philip Sweerts
Traduction libre du texte original Poème de Cornelis Sweerts, reprenant des noms de compositeurs néerlandais de la fin du XVIIe siècle
ANDERS a soigneusement tenté de traduire en néerlandais,
les styles italien et français,
et il semble que, dans ces deux langues,
il n’eût pas pu obtenir autant de gloire qu’en néerlandais :
PETERSEN et SCHENCK, eux aussi, nous montrent de la façon la plus claire,
que chacun devrait honorer davantage sa propre langue :
Ainsi, il y a des pièces honnêtes de ROSIER et de DE KONINCK,
qui, chantées de façon à aboutir à l’art, réjouissent tout le monde.
Heel stip heeft ANDERS daar in ‘t Neerduits op gelet,
Dat die naar de Italjaanse en Franschen trant gezet
Kan werden: en het blijkt, dat hij in beide taalen
Niet zo veel glorie als in ‘t Neerduits zou behalen:
Ook doen ons PETERZEN en SCHENK op ‘t klaarste zien,
Dat elk zijn eigen spraak meer eere hoort te bien:
Zoo zijn ‘er van ROZIER en KONING braave stukken,
Die opgezongen naar de kunst, elkeen verrukken.

Œuvre

Musique de scène

De Koninck, autant qu’Anders et Petersen, pratiquait un genre musical se rapprochant de l'opéra qu'on appela le zangspel, un « jeu chanté » dans lequel la musique instrumentale, ainsi que toutes sortes de machineries et la chanson de théâtre, jouèrent un rôle important. Les paroles de ces zangspelen provinrent d’auteurs tels que Sweerts, Abraham Alewijn et Dirck Buysero.

En 1688, la pastorale De Vryadje van Cloris en Roosje (l'amour de Cloris et Rosette), duquel le livret est attribué à Dirck Buysero, avait obtenu un succès retentissant. Cette courte farce devint une pièce de répertoire. Sa représentation en guise de supplément au célèbre pièce de théâtre Gijsbrecht van Aemstel de Vondel, devint une tradition maintenue encore loin dans le XXe siècle, mais sans la musique de De Koninck, de qui la partition périt dans l’incendie de 1772 qui détruisit le théâtre. Par après Bartholomeus Ruloffs composa de la nouvelle musique de scène pour cette pièce.

Il est à noter que, si rien n’avait été publié de cette musique de scène, en revanche, des sélections de chansons provenant d'autres productions de théâtre le furent. Il n'est pas à exclure que quelques pièces musicales provenant de ces zangspelen eussent été reprises dans la série De Hollantsche Schouburgh, dont furent publiés sept fascicules entre 1697 et 1716 par la maison d’édition amstellodamoise d’Estienne Roger, et de laquelle De Koninck fut le principal éditeur.

Chansons d’amour et à boire

L’ouvrage le plus remarquable de De Koninck, sorti des presses de la maison d’édition amstellodamoise d’Estienne Roger, est, certes, le recueil de chansons d’amour et à boire (Hollandse Minne- en Drinkliederen) d’un poète inconnu, destiné aux amateurs de la bourgeoisie. Afin de les attirer, l’éditeur avait indiqué de façon explicite que les chansons avaient été composées dans le style français et italien (Fransche Manier en Italiaansche Manier). Ces indications concernant le style des compositions s’inscrivirent bien dans la politique d’édition d’Estienne Roger qui voulut accorder à son fonds un cachet international. Le style français auquel fut fait allusion est d’ailleurs celui du compositeur d’origine italienne Giovanni Battista Lulli, connu pour son style raffiné et retenu ; un idiome que De Koninck maîtrisa dans les moindres détails. Le style italien serait plus animé, plus expressif et plus exubérant, mais n’est pourtant pas très présent dans cette collection. Toutefois, ce mélange de styles illustre le goût aussi international qu’éclectique qui régnait à Amsterdam à la fin du XVIIe siècle.

De Koninck expérimente ici avec des genres plus compliqués et des distributions plus ambitieuses qui, de façon peu surprenante, rappellent le théâtre : sept chansons de la collection ont été fusionnées afin de former une Zaamen-Spraak tusschen Coridon et Climene (la conversation entre Coridon et Climène) qui se termine par un duo à l’italienne (op zyn Italiaansch).

Autres publications

Une autre publication de De Koninck, parue chez l’éditeur Estienne Roger, qui mérite une attention particulière, est l’Opus 7, le Sacrarum armoniarum (1699), où l'impact de l’évolution récente de la musique italienne est davantage visible dans le motet marial Mortales sperate, en particulier dans les arias da capo - courtes - pour voix de ténor et alto et l'augmentation de l’apport des instruments, constamment en dialogue avec les chanteurs. Les motets latins ne sont pas sans rappeler les origines catholiques du compositeur.

Les sonates de De Koninck révèlent l’influence de Corelli, alors que ses compositions pour violon ont subi celle de Petersen et Schenck.

Dans la musique incidentelle pour Athalie, l’influence de Lulli et de Charpentier n’est jamais bien loin. Comme Couperin et Clérambault, De Koninck se profilait comme défenseur des goûts réunis.

Discographie

Une monographie discographique unique, encore en 2011, est :

  • Servaas de Koninck. Ah! I wish I were a little dog! Love and Drinking Songs of the Netherlands, par Dopo Emilio, Emergo Classics CE 3961-2, 1993.

Autres productions :

Lien externe

Fichier audio:

Sources et références

  • The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Londres, 2001
  • Pieter Dirksen, Zingen in een kleine taal rond 1700 in Een muziekgeschiedenis der Nederlanden, sous la rédaction de Louis Peter Grijp, Amsterdam University Press - Salomé – éd. Pelckmans - Meertensinstituut - Koninklijke Vereniging voor Nederlandse Muziekgeschiedenis, Amsterdam, 2001, ISBN 90 5356 488 8 (pour la Belgique : éd. Pelckmans ISBN 90 289 30000 0)
  • Frits Noske, Nederlandse liedkunst in de zeventiende eeuw. Remigius Schrijver en Servaas de Koninck in Tijdschrift van de Vereniging voor Nederlandse Muziekgeschiedenis, D. 34ste, Afl. 1ste (1984), pp. 49-67
  • Anthony Zielhorst, Nederlandse liedkunst in Amsterdam rond 1700, tome 3, Utrecht, 1991
  • Rudolf Rasch, Servaes de Koninck in Het HonderdComponistenBoek. Nederlandse muziek van Albicastro tot Zweers, Pay-Uun Hiu et Jolande van der Klis (red.), Haarlem, 1997

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Servaes de Koninck de Wikipédia en français (auteurs)

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