Hendrik Anders

Hendrik Anders
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Hendrik Anders
Un canal à Amsterdam de Jan van der Heyden (1637-1712) ; l'Amsterdam qu'à connu Anders.
Un canal à Amsterdam de Jan van der Heyden (1637-1712) ; l'Amsterdam qu'à connu Anders.

Naissance 1657
Oberweißbach
Saint-Empire romain germanique (962 — 1806) Saint-Empire romain germanique
Décès 14 mars 1714
Amsterdam
Provinces-Unies Provinces-Unies
Activité principale Compositeur
Organiste

Hendrik Anders né à Oberweißbach (Thuringe en Allemagne) en 1657, mort à Amsterdam, le 14 mars 1714) est un compositeur baroque et organiste de la République des Sept Pays-Bas-Unis, originaire d’Allemagne.

Sommaire

La vie et l’œuvre : Musicien au service de l’Église et du Théâtre

Anders fut organiste de l'église luthérienne d’Amsterdam de 1683 à 1694, l’année de son licenciement pour cause de mauvaise conduite. Ensuite, il devint carillonneur ou joueur de carillon et violoniste.

C’est à partir de cette époque que son nom apparaît, jusqu'à sa mort, dans les archives du Théâtre d’Amsterdam. Anders composait de la musique instrumentale d’ensemble, qui aurait trouvé son origine dans les ouvertures et intermèdes des pièces de théâtre et des zangspelen, dont les auteurs furent des poètes néerlandais. Avec Servaes de Koninck, il joua un rôle d’importance dans l’évolution du zangspel, un genre de théâtre lyrique. Dans ces courtes pièces, les parties parlées furent interrompues et alternées par des strophes chantées. À l’origine de ce genre fut probablement la création, en 1685, de l’adaptation en néerlandais par Thomas Arendsz de la tragédie lyrique Roland pour laquelle la musique fut composée par Giovanni Battista Lulli (paroles de Philippe Quinault). La pièce aurait été parlée pour la plus grande partie dans la version néerlandaise, mais des arias de Lulli, certaines furent chantées. Des compositeurs de la République, comme Anders, commencèrent bientôt eux-mêmes à mettre en musique des zangspelen. Ces pièces si proches du genre de l'opéra, eurent connu un succès immense et eussent introduit en même temps la langue néerlandaise dans la musique de théâtre, bien que ces efforts n’aient pas abouti à l'émergence d'une véritable tradition d'opéra néerlandais. La plupart des opéras représentés dans la République provenaient de la France, de l'Italie et, plus tard, également des territoires de langue allemande. Ils furent d’ailleurs représentés par des compagnies de théâtre étrangères. Ceci est peut-être dû au phénomène qu’à la fin du siècle, noblesse et patriciat néerlandais furent affectés davantage par l'évolution culturelle à l’étranger, ce qui devrait progressivement conduire à la dépréciation des efforts de leurs propres musiciens néerlandais.

Page de titre du livret de Cornelis Sweerts de l’opéra, ou zangspel, Apollo en Dafne de Hendrik Anders

Anders composa la musique d’au moins cinq zangspelen néerlandais (sur des paroles de A. du Moulin, Dirck Buysero et Cornelis Sweerts) ; y comprise celle de Vénus et Adonis[1] de 1696 (sur des paroles de Dirck Buysero).

En cette fructueuse année 1697, lui, Carl Rosier et ses filles Maria Petronella et Maria Anna, ainsi que Jacques Cocqu et sa fille Catherina, Nicholaas Ferdinand Le Grand, François Desrosiers et Michel Parent fondèrent un Collegium Musicum. Cette société musicale, autant une d’amateurs que de professionnels, eut comme but de donner des concerts : en été à Amsterdam et en hiver à La Haye.

Pour le fils du poète Hiëronymus Sweerts, le libraire Cornelis Sweerts (né le 20 février 1670), Anders avait également composé, en 1691, la musique de la tragédie Jacoba van Beieren, erfgravin van Holland[2]. Sweerts s’était manifesté alors pour la première fois, lui-même, comme poète. Mais animé par un amour particulier pour la musique, il publia, en 1697, un zangspel court, Apollon et Daphné[3], dont la musique fut composée par Hendrik Anders, et dans lequel Cupidon, afin de se venger du dieu Apollon pour le mépris que celui-ci affichait à son égard, lui fit éprouver un amour irrésistible pour une Daphné qui, au service de la déesse Diane s’adonnant aux plaisirs de la chasse, par l’intervention de Cupidon demeurera insensible à son amour tout en le rejetant ; lorsqu’Apollon veut passer à la violence, à sa propre demande elle se fera transformer en un laurier.

La pastorale De Min en Wyn-strydt[4] date également de 1697. De cette pièce, les paroles furent publiées par J. Van Rijndorp, directeur de la compagnie théâtrale de La Haye, toutefois sans indiquer le nom de l’auteur. Ultérieurement Van Rijndorp révéla le nom de l’auteur dans la préface d’une farce, une comédie musicale qu’il publia en 1719 en annonçant que la pièce fut mise en vers par Buysero, et qu'elle lui avait été transmise[5]. La pièce traite le même sujet que le livret de Quinault pour l’opéra de Lulli ; Les fêtes de l'Amour et de Bacchus. En 1719, Van Rijndorp rééditera la pièce sous le nom harders-spel (pastorale). Deux ans auparavant, il avait publié une Min- en Wynstrydt entièrement différente, et, apparemment, traduite d’après Quinault, qu’il prit à tort pour une œuvre de Buysero.

Plus tard, Cornelis Sweerts produisit une autre pièce dont la composition musicale incomba à Hendrik Anders[6] : Den verliefden Rijkert (ou dans la seconde édition de 1722: Gryn bedrogen ; le richard amoureux trompé). La pièce était beaucoup plus longue, comptait trois actes, et ne ressemblait en rien à une pastorale mais plutôt à une comédie médiocre, de sorte que, selon le poète lui-même, la pièce eût pu être représentée en forme de comédie avec quelques chansons et une aubade de musiciens.

Fidèle à la tradition établie par Quinault et Lulli, ici aussi, on chante la louange du vin en opposition à l’amour. Dans cette pièce, Flip (Philippe), le valet de Rykert (Richard), chante presque toujours avec une bouteille à la main.

Notoriété

À l'amour de la musique du poète et libraire Cornelis Sweerts, on doit le poème moralisant et de louange qu’il publia en 1698 sous le titre Introduction à l’art de la chanson et l’art de jouer les instruments (Inleiding tot de zang- en speelkunst)[note 1], par lequel on apprend qu’à son époque les chansons françaises furent des plus populaires, mais surtout la musique de danse française. Parce que, dit-il, dans la musique de danse, qui promet des miracles tout en ne donnant que peu de chose, les Français avaient atteint le sommet. Il fait preuve de plus d’admiration pour les Italiens, qui composaient d’une meilleure façon, qu’elle soit légère ou non, que celle d’un Lulli, bien que celui-ci soit d’origine Italienne, de qui les manières distinguées étaient également élégantes et mériteraient d’en faire l’éloge ; mais il persiste et signe que, pour ce qui concerne l’art et l’invention, l’Italien garde l’appréciation et la faveur des connaisseurs. Des Français et des Italiens, il apprécie qu’ils préfèrent chanter dans leur propre langue.

Sources et/ou références

  • The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Londres, 2001
  • Pieter Dirksen, Zingen in een kleine taal rond 1700 (chanter dans une petite langue autour de 1700) in Een muziekgeschiedenis der Nederlanden (une histoire de la musique des Pays-Bas), réd. Louis Peter Grijp, Amsterdam University Press - Salomé – Èd. Pelckmans - Institut Meertens - Koninklijke Vereniging voor Nederlandse Muziekgeschiedenis, Amsterdam (Association royale pour l’histoire de la Musique néerlandaise, 2001, ISBN 90 5356 488 8 (pour la Belgique Éd. Pelckmans ISBN 90 289 30000 0)
  • Frits Noske, Nederlandse liedkunst in de zeventiende eeuw. Remigius Schrijver en Servaas de Koninck (l’art de la chanson néerlandaise au XVIIe siècle ; Remigius Schrijver et Servaes de Koninck) in Tijdschrift van de Vereniging voor Nederlandse Muziekgeschiedenis (périodique de l’Association pour l’histoire de la musique néerlandaise), D. 34e, Ep. 1er (1984), p.  49-67
  • J. J. te Winkel, Geschiedenis der Nederlandsche letterkunde van de Republiek der Vereenigde Nederlanden (2) (Histoire de la littérature néerlandaise de la République des Pays-Bas-Unis, 2), in : De ontwikkelingsgang der Nederlandsche letterkunde. De erven (Évolution de la littérature néerlandaise. Les héritiers], F. Bohn, Haarlem, 1924, seconde édition.
  • J.A. Worp, Geschiedenis van het drama en van het tooneel in Nederland (Histoire du drame et du théâtre aux Pays-Bas), tome 2, 1907
  • Anthony Zielhorst, Nederlandse liedkunst in Amsterdam rond 1700 (L’art de la chanson néerlandaise autour de 1700), tome 3, Utrecht, 1991

Notes et références

Références

  1. pour les citations, voir l’article sur Servaes de Koninck

Notes

  1. Venus en Adonis
  2. Jacqueline de Bavière, comtesse héréditaire de la Hollande.
  3. Apollo en Dafne
  4. La lutte entre l’amour et le vin. Harders-spel
  5. door den Heer D. Buyzero was berymd en hem in eigendom overgegeven
  6. muzykspel ten gevalle van H. Anders om het op Muzyk te stellen

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hendrik Anders de Wikipédia en français (auteurs)

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