Serge Rezvani

Serge Rezvani
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Serge Rezvani
Activités peintre, écrivain,
auteur-compositeur
Naissance 23 mars 1928 (1928-03-23) (83 ans)
Téhéran (Perse)
Langue d'écriture français
Distinctions Grand Prix des poètes de la SACEM 2000

Serge Rezvani (né le 23 mars 1928 à Téhéran) est un peintre, un écrivain (romans, pièces de théâtre), ainsi qu'un auteur-compositeur de chansons (il se qualifie volontairement de pluri-indisciplinaire[1]).

Il est l'auteur de la célèbre chanson Le Tourbillon de la vie, interprétée par Jeanne Moreau dans le film Jules et Jim, ainsi que de J'ai la mémoire qui flanche (chansons qu'il signa sous le pseudonyme de Cyrus Bassiak).

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Né à Téhéran (en Perse, actuellement Iran) en 1928, d'un père persan et d'une mère émigrée russe, Serge Rezvani arrive en France à l'âge de un an.
Sa mère, atteinte du cancer à une époque où l'on coupait les membres des malades, meurt jeune dans le ghetto de Varsovie. Sa disparition le laisse seul. Il dit : « Je n'avais rien, je sentais que je ne venais de nulle part. » Son père, magicien autant que charlatan diseur de bonne aventure, récupère alors son fils - quasiment de force[2] - , et Serge mène alors une enfance tourmentée qui le conduit dans diverses pensions d'émigrés russes tenues par des Russes blancs, avec pour seul havre intermittent le foyer de son père, homme à femmes délaissant sans scrupule son enfant[3], jusque pendant la Seconde Guerre mondiale. Ayant tôt pris l'habitude de s'évader en dessinant des sirènes nues, à quinze ans il s'enfuit d'une de ces pensions et tutoie alors la liberté et la précarité dans Paris occupé (à Montparnasse) pour devenir peintre. Il sera peintre pendant plus de vingt ans, jusqu'au jour où la peinture ayant perdu toute signification pour lui, il se met à écrire.

La rencontre de Lula

En 1950, il rencontre Danièle, la femme de sa vie, qu'il appelle « Lula ». Il avait 22 ans, et elle 19[4]. Le père de Danièle était le chef de cabinet du premier ministre de l'époque. Serge Rezvani raconte : « Il ne voulait pas qu'elle soit avec un étranger, un Juif iranien, un bâtard. Elle laissa tout tomber pour venir vivre avec moi. Pendant 50 ans, on ne s'est jamais quitté, pas une nuit, pas un jour, pas un repas. La seule exception fut quand je fus en chambre de réveil, après une opération à cœur ouvert. »

« Ce n'était pas une décision volontaire de notre part, nous avions simplement un tel plaisir à être ensemble. Si quelqu'un nous avait dit au début vous serez ensemble pendant 50 ans, on se serait tout de suite séparés! Quelle condamnation! Mais bien sûr, ce ne fut pas assez. »

Il dit : « Quand elle arriva dans ma vie, ce fut immédiat et pour toujours. » Lula sera toujours au centre de son travail artistique, et sera le sujet de plusieurs de ses romans. Avant de faire sa connaissance, il avait été marié très peu de temps avec Evelyne Lanzmann, la sœur de Claude et Jacques Lanzmann.

Une vie à La Béate

En 1960, Danièle et lui se marient et quittent Paris pour le midi de la France, à la Garde-Freinet. Le couple tombe alors sur une modeste maison du XIXe siècle sans eau ni électricité, enfouie dans la végétation du massif des Maures, juste en dehors de La Garde-Freinet. « C'était un peu plus grand qu'une cabane, un peu plus petit qu'une villa. » Ils l'adorent, la louent. Le propriétaire, gentil, la vend au jeune couple pour un petit prix payable quand ils peuvent. Et c'est ainsi que leur vie merveilleuse prend ses racines.

Là, Rezvani commence à écrire, peint quand ils ont besoin d'argent, compose des chansons pour distraire Lula (elle, peint et écrit également). Cette maison devient le centre de leur monde. Le couple est étonnant, tous deux vêtus en blanc. Le nom de leur maison vient naturellement, suggérant la félicité : La Béate.

« En 1960, le village de la Garde-Freinet, sans agents immobiliers ni vacanciers, était très pauvre. Je pense que nous avons eu la première voiture. Il y avait des chevaux à l'abreuvoir, et même des bœufs. Les villageois sont restés comme ils étaient, des gens réservés des montagnes, pas des démonstratifs comme sur la côte. Notre amitié est sérieuse et profonde. »

Après l'avoir longtemps désiré, Danièle et Serge trouvent également leur pied-à-terre idéal à Venise, où ils viennent se ressourcer durant la saison morte, six mois par an. Ils y renouent alors avec une vie sociale plus étendue, et Serge y écrit beaucoup. C'est ainsi qu'ils partagent leurs années-lumière entre La Béate et Venise.

Ils vivent durant quarante années à La Béate. Rezvani raconte ces décennies passées à La Béate dans son livre L'Histoire d'une maison, illustré de photos du couple heureux. « La mort ne pourra jamais nous détruire, ça ne pourra jamais effacer une telle perfection sereine », écrivit-il. La Béate sera détruite dans un incendie de forêt dans les années 2000.

La maladie de Lula

Dans les années 1990-2000, Rezvani accompagne au quotidien sa femme Lula, atteinte de la maladie d'Alzheimer[5]. En 1999, il se remet à la peinture, en faisant appel également à la photographie et aux collages, et présente l'exposition Femme donna[6] à Venise, et il se remet également à écrire des chansons auprès de Mona Heftre, après tant d'années passées loin de ses chansons. Ces activités l'aident à supporter l'impuissance devant laquelle il se trouve en tant qu'accompagnateur, face à cette terrible maladie qui voit l'être aimé inéluctablement s'éloigner un peu plus chaque jour.
En 2002 le diagnostic tant redouté (car la mère de Lula avait elle aussi succombé à cette maladie) tombe. Il vit cloîtré auprès d’elle, transformant la maison en hôpital et construisant une maison de gardien en annexe pour héberger les aides-soignants qui soutiennent Lula durant les derniers mois. Les dernières années, il passait la semaine à Paris afin de gagner suffisamment pour pouvoir rémunérer le personnel. Il publie un dernier livre en hommage à sa femme, dans lequel il décrit la maladie dont elle est atteinte (L'Éclipse).
Après le décès de Lula en décembre 2004, au bout de dix années très difficiles, il songe à donner fin à sa vie également.

« Ce que nous avons vécu ensemble était si fort que si elle était morte subitement je me serais suicidé. Mais pendant plus de dix ans, elle a eu l’extraordinaire élégance de me permettre de m'habituer à son absence. » Bien qu'il n'y soit bien sûr toujours pas habitué... « Je ne pourrais plus jamais vivre ici, dit-il en 2005, plus jamais. »

« Je ne refais pas ma vie, je la continue autrement... »

Mi-2005, il fait alors la rencontre de l'actrice Marie-José Nat, qui était alors également veuve de son mari, Michel Drach (les deux couples se connaissaient et se voyaient dans les années 1960). Serge et Marie-José se marient en octobre 2005, en ayant conscience - comme ils le disent eux-mêmes - qu'il ne leur reste plus que quelques années à vivre.
Ainsi que le dit Serge : « Je suis amputé. Je ne refais pas ma vie, je la continue autrement... »
Serge Rezvani vit aujourd'hui auprès de Marie-José Nat à Bonifacio.

Les différentes facettes d'un homme

Serge Rezvani aime à se décrire comme ayant « plusieurs arcs à sa flèche », signifiant par là qu'il utilise divers moyens d'expression pour traduire un même sentiment, sous des angles différents.

La peinture

Son parcours de peintre

Il s'initie au dessin et à la peinture à la Grande-Chaumière à Montparnasse, et commence dans l’Atelier d’Emile Othon Friesz jusqu’en 1946.

« Je voulais vivre la peinture – car peindre c’était avant tout pour moi une façon de vivre – et non pas produire des tableaux. Je ne gardais rien de ce qui sortait de mes mains ; les dessins tombaient à terre sans que je me donne le peine de les ramasser ; pendant des mois je peignais sur la même toile que je grattais lorsque la couche en devenait trop épaisse. J’aimais l’acte de peindre, j’aimais la vie qu’imposait l’acte de peindre, j’aimais l’extraordinaire tension qui me mettais en quelque sorte hors de moi lorsque debout devant la toile je n’étais plus moi mais ce qui se faisait sur la toile.
L’acte de peindre est, avant tout, une prise de position sensuelle de l’univers ; une sorte d’identification se produit entre vous et ce que vous cherchez à capturer par l’action de peindre. Le peintre se travestit sensuellement en ce qu’il peint. Il devient femme pomme fleur lumière, je ne connais pas de communion plus complète – à part la fusion de l’amour. Peindre c’est aimer. J’aimais, oui j’étais rempli d’amour pour tout ce que je voyais, pour tout ce que je touchais, je vivais dans une buée d’amour… et en même temps je me tenais à l’écart, parlant peu, ne mangeant presque rien, vivant d’aumônes et de petits vols, posant de temps en temps nu à l’atelier de croquis au rez-de-chaussée de la Grande Chaumière. Je survivais grâce aux uns et aux autres... » (Serge Rezvani, Le testament amoureux, Stock collection Points, 1981, pp.97-98)

En 1947 il publie avec Paul Eluard un beau livre, Elle se fit élever un palais[7], qui le fait sortir de l'anonymat. Le texte de Paul Eluard est constitué du poème éponyme (tiré de la Rose publique), et Serge Rezvani l'a orné de gravures (faites sur le bois de caisses à savon qui servent de poubelles dans les rues de Nice où il lui arrive de séjourner), et a agrémenté chaque exemplaire de vignettes originales[8]. Il avait alors 28 ans, et n'avait pas le sou. Il raconte : « Ne pouvant plus peindre faute de toiles et de couleurs, la nuit j'allais voler des poubelles, à l'époque de simples caisses de bois. Me servant des planches brutes, je gravais des profils de femme. Ensuite en les encrant, je tirais sur une feuille de papier ces silhouettes de chair en réserve, dont la blancheur nue naissait des nœuds, veines, striures du bois vivant par le tremblé d'une richesse de dentelle de Chine. Paul Eluard vit par hasard les premiers tirages de ces gravures chez Monny de Boully. Il voulut me rencontrer. Ces profils de femmes verticales coïncidaient avec un rêve qu'il avait célébré par un poème. Pendant six mois je tirai chez Mourlot les planches de ce livre (...) j'allais souvent chez Eluard pour lui montrer les planches au fur et à mesure que je les tirais. Avant même que je ne sorte les gravures, il me faisait asseoir à table et m'apportait du pain et du fromage. Je mourais de faim, il le savait. »

Serge Rezvani débute sa carrière en partageant un atelier avec Pierre Dmitrienko et Jacques Lanzmann (frère de sa première épouse). Il travaille ensuite avec Raymond Mason, qui tiendra une place importante dans son évolution artistique (ils partagent alors un petit atelier avec Jacques Lanzmann).

A la fin des années 1960, il se fit construire un atelier pour peindre chez lui, à La Béate. Peu de temps après, s'apercevant qu'il peignait les cancers de sa mère, et en voyant certains de ses amis peintres tels Nicolas de Staël et Serge Poliakoff souffrir de la pression commerciale, ainsi que par peur de devenir un professionnel du métier, il décide d'abandonner la peinture, et se met à pêcher en apnée à Saint-Tropez.

Style

Les œuvres de Rezvani se divisent en périodes complètement différentes.

  • Dans l’après-guerre souffle une énergie nouvelle : pour beaucoup de jeunes de cette génération, la peinture figurative est alors dépassée. Souhaitant appliquer les leçons de Vassily Kandinsky, Serge Rezvani se fait alors connaître comme jeune peintre abstrait, avec notamment Pierre Dmitrienko et François Arnal. L'abstraction lyrique prend son envol. Les couleurs chaudes et l'expression des artistes prennent le pas sur les formes géométriques froides et impersonnelles. Rezvani pratiquera une abstraction totale sans aucune association avec des éléments quelconques de la réalité, abstraction comme celle de Serge Poliakoff (des lignes sinueuses qui s’entrecoupent avec grâce). Les œuvres de cette période lui on valu une estime toute d’esthétisme et de raffinement.
  • Vers 1965, il se dirige davantage vers la réalisation de grandes toiles d’une facture assez réaliste, tout en ne recherchant pas le trompe œil.
  • Dans les années 1990, il passe à une peinture figurative.

Expositions

Depuis 1946, Serge Rezvani expose dans différentes galeries, et participe à de nombreuses expositions collectives, notamment à Paris (Galerie Maeght en 1950, Arnaud, Durand, Musée Berggruen) et à Londres (Hanover Gallery). Il expose en 1955 à la galerie Kléber, mais aussi à Lausanne, Stockholm ou New York, etc.

Serge Rezvani a également travaillé pour la collection présidentielle du Palais de l'Élysée[9].

Plusieurs grandes expositions de séries de tableaux marquent sa carrière de peintre :

  • Tout d'abord Les horreurs de la guerre, présentées en 1970 lors de l'exposition Toiles sur le Vietnam à l'ARC, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Ce sont des toiles contre la guerre alors menée par les États-Unis au Vietnam (de même que sa pièce de théâtre Capitaine Schelle, Capitaine Eçço de 1969).
  • La série Les grandes Marines est présentée par le Centre Georges Pompidou au centre culturel du Marais lors de l'exposition Grandes Marines en 1975 (couplées avec une mise en espace de sa pièce Le Palais d'hiver par Daniel Mesguich).
  • Au printemps 1994, ses toiles Repentirs sont exposées à la Galerie Lucie Weill & Seligmann à Paris (en même temps que sa pièce La Glycine).
  • L'été 1999[10], il expose pour la Biennale de Venise à la Galleria Del Leone[6] une série de tableaux intitulée Femme, donna, écrite "avec du noir sur du blanc" (évoquant par là la phrase de Mallarmé « Écrire, c’est déjà mettre du noir sur du blanc »). Il commente cette série ainsi : « Je tente aujourd'hui, dans cette "période noire" de mon travail, à la faveur de cette "lumière noire", de redécouvrir LA femme, son corps intact, sa grâce par sa projection et sa représentation. » Le livre Femme donna (Actes Sud) permet de retrouver ces toiles[11].

En 2009 Serge Rezvani souhaite exposer une rétrospective de ses tableaux, mais une grande partie des œuvres qu’il voudrait exposer se trouve actuellement au Musée de la Havane à Cuba, lequel n’accepterait de les prêter que moyennant une caution très élevée[12].

La chanson

Des chansons pour les intimes

À la fin des années 1950, Serge Rezvani, alors peintre, se met à composer ses premières chansons, destinées à amuser sa femme, sur une guitare offerte par Francesca Solleville[13]. « J'avais envie de musique. Je jouais très mal de la guitare et j'étais incapable de chanter les chansons des autres. Poussé par cette incapacité, j'ai trouvé trois-quatre accords et les mots sont venus. Mon grand ami, Jean-Louis Richard, le mari de Jeanne Moreau, a adoré la première chanson, il l'a apprise, s'est amusé à la chanter. Puis une seconde. Au gré de l'inspiration et sans technique, je me suis aperçu que je tenais une sorte de journal chanté. »

Ces chansons étaient alors connues de leur seul cercle d'amis : Jean-Louis Richard et Jeanne Moreau, François Truffaut (qu'il rencontra grâce à Jeanne Moreau) et Madeleine Morgenstern, Francesca Solleville, Boris Vian. Mais également Maurice Alezra, Marianne Feld et Jean-Claude Vignes. Ces chansons sont alors le prétexte à de petites fêtes chez les uns ou les autres : « À l'époque, à la fin des années cinquante, mon meilleur ami s'appelait Jean-Louis Richard, mari de Jeanne Moreau. Nous formions deux couples extrêmement liés, Jeanne et Jean-Louis, ma femme Danièle et moi. Nous étions voisins à la Garde-Freinet dans le Var, où nous passions de chaleureuses soirées à dîner, chanter, organiser des spectacles... De même à Paris, où l'on se retrouvait une fois par semaine chez les Richard, avec Boris Vian, Francesca Solleville... J'y amenais mes dernières chansons, on mangeait des spaghetti, on jouait aux cartes, avec une double punition infligée au perdant : chanter Jo Le Rouge debout sur la table et faire la vaisselle! (rires) »[14]

« Ces chansons et la communication qu’à travers elles j’établissais avec les autres m’apportèrent de grandes joies. Le silence de la peinture étouffait depuis longtemps le peintre. Voilà que le peintre se mettait à chanter tout à coup pour dire ce que sa main ne pouvait peindre. Dans ces chansons je parlais de Danièle, de mon amour pour elle, du bruit meurtrier de la ville, de notre vie, de la mort, de mes peurs et de mes espoirs : elles devinrent un quelques sorte mon journal chanté. Je venais de prendre la parole. »[15]

Un succès inattendu

Un jour, François Truffaut - qui adorait les chansons de Serge[16] - lui demande s'il peut utiliser une de ses chansons pour le film Jules et Jim qu'il avait alors en préparation[17]. C'est ainsi que, en 1961, l'une de ses chansons intimistes quitte le cercle de ses amis pour rejoindre le cinéma. On y voit Serge Rezvani accompagnant à la guitare Jeanne Moreau pour la chanson Le Tourbillon (de la vie). « Et [François Truffaut] a souhaité que j’accompagne Jeanne sur trois notes. C’est ce que j’aime dans une chanson : qu’elle reste fragile, comme si elle était inachevée. » [18] Serge Rezvani avait en fait composé cette chanson sept ans plus tôt pour Jeanne Moreau[19], qui n'avait de cesse de se séparer de son compagnon du moment Jean-Louis Richard, et meilleur ami de Serge à l'époque. Serge y joue lui-même dans le film un second rôle, celui d'Albert (sous le pseudonyme de Boris Bassiak).

Il signa à l'origine ses chansons sous un pseudonyme afin de garder son anonymat, avec l'idée qu'un succès du film l'éclairerait trop. Il dit : « Pour différencier mon activité de compositeur de mon activité de peintre, je me suis camouflé derrière un pseudonyme, Cyrus ou Boris Bassiak (« bassiak » signife « va-nu-pieds » ou « vagabond » en russe, Boris est son prénom natal, et Cyrus est le prénom - également russe - que lui donnait sa mère lorsqu'il était enfant[20]).

Le succès, en quelques mois, du Tourbillon conduit Jeanne Moreau en 1963, sous la houlette de Jacques Canetti à enregistrer un premier 33 tours de chansons de Rezvani, intitulé 12 chansons de Bassiak (album s'ouvrant par la célèbre chanson J'ai la mémoire qui flanche). Ce disque obtient le Grand prix de l'académie Charles Cros 1964. La même année, elle enregistre la chanson Embrasse-moi, tirée de la bande originale du film Peau de banane de Marcel Ophüls (cette chanson sera également reprise par Francesca Sollevillle, qui chantera notamment des chansons de Rezvani sur scène). En 1963 également, Jacques Baratier réalise le film Dragées au poivre en y incluant des chansons de Rezvani.

Peu enclin à entrer dans le métier, Rezvani finit par se rendre à la SACEM pour y passer l'examen d'auteur-compositeur. Ne sachant pas écrire ses musiques, il est alors considéré comme mélodiste : il devra alors faire cosigner toutes ses chansons par des compositeurs considérés comme tels... Cela explique les cosignatures présentes sur tous les enregistrements pendant plus d'une vingtaine d'années, jusqu'à ce que ses œuvres lui soient attribuées au double titre d'auteur et de compositeur. Et qu'il les assume sous son véritable nom[21].

En 1965, Jean-Luc Godard, en repérage dans le Var pour Pierrot le fou au volant de sa grosse voiture américaine, entend Jeanne Moreau à la radio, et dit à son assistant qu'il « aimerait avoir une chanson du type qui a écrit ça. » Anna Karina se souvient : « Jean-Luc adorait 'Le tourbillon'. Il savait par Truffaut que Bassiak était un auteur-compositeur terriblement original. » Se trouvant alors juste à une vingtaine de kilomètres de La Béate, Godard et son assistant débarquent à 7h du matin chez les Rezvani. Serge lui fait alors écouter les 3 chansons qu'il a à ce moment-là sur son magnétophone, et Godard lui répond simplement « ce sont celles qu'il [me] faut. » Anna Karina en chante deux dans le film (Ma ligne de chance et Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours ô mon amour), et, dans un mouvement d'humeur envers Godard (qui était alors son mari), refuse la troisième, Angora rose.

En 1966, Jeanne Moreau reprendra notamment cette chanson sur son second album 12 nouvelles chansons de Bassiak, qui obtient le prix de l'Académie Charles-Cros. Trois titres restés inédits en 1966 lors de cet enregistrement (Fille de personne, La Fermeture glissière et Minuit Orly) furent édités en CD par la suite, tandis que d'autres n'ont toujours pas été publiés à ce jour[19]).

Les chansons de Rezvani contribuèrent à faire de Jules et Jim et Pierrot le fou des films cultes de la Nouvelle Vague. Et Serge Rezvani devint dorénavant, bien malgré lui (sous le pseudonyme de Boris Bassiak), le compositeur associé à ce turbulent courant du cinéma français.

Sa carrière de discret auteur à succès couvre ainsi juste quelques années, de 1962 à 1966 : car moins de cinq ans après le succès du Tourbillon, et alors qu'on lui demande d'écrire pour Juliette Gréco, Brigitte Bardot ou Serge Reggiani (dont Jacques Canetti veut faire un chanteur)[13], Serge Rezvani décide de raccrocher sa guitare.

Leur rôle de passage à l'écrit

Ces chansons amènent surtout le peintre vers l'écrit. En 1965, Rezvani part de sa chanson J'ai la mémoire qui flanche pour écrire sa première pièce de théâtre, Les immobiles, dans laquelle un vieil homme dont la mémoire fuit s'efforce de retrouver son passé en écrivant quelques couplets (en 2010, cette pièce n'a encore jamais été jouée[13]). Avec Les immobiles, il approfondit une nouvelle forme d'écriture. Il dit : « J'ai toujours eu la nostalgie de l'écriture. [...] Je suis arrivé à écrire par les chansons et j'ai éprouvé le sentiment d'une grande délivrance le jour où, grâce à elles, j'ai trouvé la voie. J'ai écrit mes premiers livres comme j'écrivais mes chansons. J'emploie des moyens différents mais tout ce que je fais est un ensemble. »[13]

En outre, ces quelques succès lui assureront dorénavant une relative liberté financière, qui l'aidera particulièrement à certaines périodes difficiles de sa vie[22].

En 1968, l'actrice Vanessa Redgrave enregistre dix belles versions de chansons de Rezvani, en version anglaise (adaptation anglaise de Julian More, et sur des arrangements et direction d'orchestre de Antoine Duhamel), pour le film inachevé Red and Blue de Tony Richardson.

En 1976, Jean Arnulf reprend également les chansons de Serge Rezvani dans un album intitulé Jean Arnulf Chante Rezvani.

Les chansons de Serge Rezvani ne seront alors plus interprétées pendant plus de 20 ans.

En 1994 paraît le CD Notre folle jeunesse (Deyrolle éditeur), sur lequel il chante 17 de ses chansons en s'accompagnant à la guitare. C'est la première fois que l'on peut entendre Serge Rezvani interpréter ses chansons. Mais ce coffret à petit tirage, passé quasi inaperçu, finit dans les bacs des soldeurs.

La redécouverte

À la fin des années 1990, Mona Heftre, comédienne qui s'illustra dans la troupe du Magic Circus de Jérôme Savary, découvre les deux chansons de Cyrus Bassiak dans Pierrot le fou, puis leur véritable auteur, et plonge alors avec passion dans ses romans. Elle entreprend de reprendre le riche répertoire de Serge Rezvani : « Je veux, dit-elle, porter partout ces chansons d'amour graves, tendres, légères et drôles parfois. Je me sens enfin capable de les interpréter vraiment. Il faut avoir vécu pour chanter Rezvani, et j'ai vécu... des joies, des malheurs, des espoirs. » En 1999, elle crée le tour de chant Tantôt rouge tantôt bleu (avec des airs inédits dénichés dans ses pièces de théâtre[23]) au Sentier des Halles à Paris.
Puis Mona fait la connaissance de Serge Rezvani. Il lui chante alors des airs oubliés qui lui reviennent en mémoire après des années d'amnésie volontaire[23]. Elle enregistre un premier album de ses chansons intitulé Tantôt rouge, tantôt bleu (Actes Sud, livre-disque contenant les paroles de 72 chansons de Rezvani), avec la complicité du pianiste Gérard Daguerre (accompagnateur notamment de Barbara). Ce disque obtient le Grand Prix de l’académie Charles-Cros et de l'Adami. Puis Mona interprète les chansons de Rezvani au TNP (salle Gémier), à l'opéra Comique, au Théâtre du Renard (Les années Lula, 2003).

Mona enregistra alors un deuxième album en studio qui aurait alors dû voir le jour, mais suite à des problèmes d'héritage avec son producteur[24], ce sera finalement un album en public, Embrasse-moi, qui sortira en 2004.

Mona Heftre demanda à Serge Rezvani de nouvelles chansons. Celui-ci, touché par son interprétation, lui suggéra de puiser dans ses pièces de théâtre, où il les a « mises à l'abri », en particulier dans la pièce intitulée Le Cerveau[13]. Puis il finit par se prendre au jeu, et consacra une année à ces seules nouvelles chansons pour Mona Heftre[25]. En ayant l'idée toutefois qu'il ne retrouverait « ni la grâce, ni l'inconscience d'autrefois... J'avais oublié les accords, dit-il, je ne touchais plus ma guitare depuis près d'une vingtaine d'années. Et j'ai réalisé que ça fonctionnait. Plusieurs d'entre elles vont peut-être plus loin que certaines des années 60. Entre-temps, je me suis imprégné de d'écriture et de vie... Alors que Lula était irrémédiablement malade, ces chansons m'ont peut-être sauvé la vie. »

À l'initiative de Bertrand Py (travaillant pour le compte des Éditions Actes Sud), Serge Rezvani entreprend alors d'enregistrer l'intégrale de ses chansons. À l'occasion de la parution du premier des 6 CD, Serge Rezvani s'aventure sur scène pour accompagner l'événement à Arles et aux Bouffes du Nord à Paris. Puis à Venise et à La Garde-Freinet durant l'été 2005[9][26], après le décès de Lula, comme une sorte d'adieu à des lieux chéris. Puis en automne 2005 au Théâtre Ouvert de Lucien Attoun à Paris, par affection pour le couple-maître des lieux. Ces cinq concerts lui donnent le goût de poursuivre lorsqu'il rencontre la professionnelle (Gladys Gabison) à même de concilier la scène et les périodes consacrées à l'écriture. « Je ne me vois pas partir en tournée, dit-il, mais l'idée d'aller ponctuellement dans des lieux différents me plaît bien. Alors que je me suis présenté sur scène, assis, un peu comme si j'étais chez moi, un peu en amateur, feuilletant mon cahier de chansons - je ne les connais pas par coeur et ne peux peut-être pas les apprendre -, je réfléchis avec mon guitariste (Amaury Canovas-Filliard) sur la façon de changer un peu les choses. En travaillant davantage la guitare pour chanter debout. »

Fin 2005, parait le livre-CD Quand tombe la nuit, une comptine pour enfants racontée, dessinée et chantée par Serge Rezvani, avec notamment la participation de Mona Heftre.

En 2007, Helena Noguerra reprend certaines de ses chansons dans l'album Fraise-vanille, dont certains titres sont diffusés à la radio.

Serge Rezvani a écrit plus de 200 chansons[27].

Le théâtre

En 1965, Serge Rezvani écrit ses premières pièces de théâtre, L'Immobile et Le Rémora, créée au Petit Odéon par Michel Berto. Dès lors, il alterne romans et récits autobiographiques, et peint (Les Horreurs de la guerre électronique en 1970, ou Les Grandes Marines en 1975).

Son théâtre est de plus en plus remarqué. La pièce Capitaine Schelle, Capitaine Eçço est montée en 1969 au Théâtre national populaire de Chaillot par la Compagnie Vincent Jourdheuil, dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent et Jean Jourdheuil[28], avec notamment Maurice Bénichou (Capitaine Schelle), Gérard Desarthe (Capitaine Eçço), Arlette Chosson (Kouki), Hélène Vincent et Jean Dautremay.

Serge Rezvani est un temps associé à un certain activisme politique, avec notamment d'autres expatriés iraniens, en opposition au régime du Shah d'Iran. Cela le conduit à écrire la pièce de théâtre Le Camp du drap d'or en 1970, sous la forme d'une satire politique critiquant les célébrations de Persépolis du Shah d'Iran, et stigmatisant la complaisance des pays occidentaux à l'égard de ce sanglant régime (l'une des chansons de Rezvani traite du même sujet[13]). Cet engagement lui vaudra de figurer sur la liste noire de la police politique d'Iran, présente dans chaque ambassade[13]. Cette pièce fut mise en espace au Festival d'Avignon de 1971 à l'occasion de la naissance de Théâtre Ouvert à la Chapelle des Pénitents blancs, à nouveau par Jean-Pierre Vincent et la Compagnie Vincent Jourdheuil (avec notamment Hélène Vincent et Jean Benguigui)[28].

Puis en 1977 est montée La Mante polaire au Théâtre de la Ville par Jorge Lavelli, avec Maria Casares dans le rôle titre. Au printemps 1994, La Glycine est présentée par la Comédie Française dans une mise en scène de Jean Lacornerie au Théâtre du Vieux Colombier (avec Roland Bertin), en même temps qu’une exposition de ses dernières peintures - Repentirs - est présentée à la galerie Weill-Seligmann[29]. En 1988-89, deux courtes pièces, Jusqu'à la prochaine nuit (avec Anna Tatu) suivi de Na (avec Éléonore Hirt[30]), sont créées à l'Avant-Scène de Marseille par Pierre Chabert. Na est également mise en scène en octobre 1996 par Hevé Taminiaux sur la Scène nationale d'Albi.

A la demande de Jacques Lassalle, il signe la traduction d’une nouvelle version de Platonov d'Anton Tchekhov, que Jacques Lassalle met en scène à la Comédie Française en novembre 2003.

En 2010, Jean-Michel Guy met en scène Tom Neal et la compagnie théâtrale lilloise La Scabreuse dans la pièce Body (1970).

A partir de septembre 2011, Serge Rezvani va présenter une nouvelle pièce intitulée On s'est connus, on s'est reconnus, qu'il jouera aux côtés de sa femme Marie-José Nat au théâtre Dejazet. La pièce, qui traite d'un couple se retrouvant après 25 ans d'absence, parle sur un ton poétique d'amour et de la nostalgie de la vie[31].

L'écriture

Ses deux premiers écrits, Les Années-lumière (1967), puis Les Années Lula (1968) - deux autobiographies chroniques intimes - lui valent la reconnaissance du milieu littéraire et du public et le consacrent en tant qu'écrivain. Suivent Coma, Les Américanoïaques et La Voie de l'Amérique, trois romans parus en 1970.

Dans Mille aujourd'hui, il « tournoie contre la Babel électronique », puis il continue ses portraits de couples atypiques dans Feu (1973), évoque le couple nomade dans Foukouli (1974), , et poursuit son œuvre autobiographique dans Le Portrait ovale (1976), Le Testament amoureux (1981), le journal Les Variations sur les jours et les nuits (1985), J'avais un ami (1987), Les Repentirs du peintre (1993), Le Roman d'une maison (2001), et enfin L'Éclipse (2003), Paru en mai 2003, son texte, «L’éclipse», qui clôt le cycle autobiographique de son œuvre par le récit de la maladie d’Alzheimer dont souffre sa femme. Paraissent également Les Canards du doute (1979), La Table d'asphalte (1980), La Loi humaine (1983) et Le Huitième Fléau (1989).

Il publie de nombreux romans, dans lesquels il semble poursuivre une véritable poétique du désastre, La Traversée des monts Noirs (1992), La Cité Potemkine (1999) ou encore le remarquable L'Origine du monde (2000, éditions Acte Sud).

En 2004 il publie un recueil de nouvelles drolatiques intitulé Les Voluptés De La Déveine, qui prend pour héros l’un des personnages de son roman L’origine du monde, l’inénarrable commissaire Quevedo flanqué de son chien doué de parole, M. Bull.

Il écrit aussi de la poésie, avec Double Stance des amants (1995), Élégies à Lula (1999), et des essais comme La Folie Tintoretto (1994), ou La Femme dérobée (2005).

Au final, Serge Rezvani aura consacré l'essentiel de son temps au roman et au théâtre, en renouant de temps en temps avec la peinture et la chanson.

Son œuvre

Œuvre écrite

Romans, récits et œuvres autobiographiques

  • Les Années-lumière, Paris, Flammarion, 1967 (réimpr. 1972 (Éd. le Livre de poche), 1986 (Éd. Seuil, Collection « Points »)), 445 p.
    Rezvani raconte dans ce livre l'errance de sa jeunesse, ses allées et venues entre sa mère, les orphelinats, son pathétique père diseur de bonne aventure, et la solitude de chambres sordides.
     
  • Les Années Lula, Paris, Flammarion, 1968 (réimpr. 1973 (Éd. le Livre de poche), 1987 (Éd. Seuil, Collection « Points »)), 420 p.
    Ce second roman forme un diptyque indissociable du premier, où l'errance initiale est entièrement mise en relief par l'assurance que la femme procure.
     
  • Les Américanoïaques, Paris, C. Bourgois, 1970 (réimpr. 1972 (collection « 10-18 »), 2000 (Éd. de la Mauvaise graine)), 137 p. (ISBN 2-9514990-4-3) [[[1] présentation en ligne]] 
  • Coma, Paris, C. Bourgois, 1970 (réimpr. 1975 (collection « 10-18 »)), 157 p. 
  • La Voie de l'Amérique, Paris, C. Bourgois, 1970 (réimpr. 1973 (coll. « 10-18 »)), 483 p. 
  • Mille aujourd'hui, Paris, Stock, 1972 (réimpr. 1976 (éd. le Livre de poche)), 453 p. 
  • Feu, Paris, Stock, 1973 (réimpr. 1978 (éd. le Livre de poche)), 344 p. (ISBN 2-234-00639-2) 
  • Fokouli, Paris, Stock, 1974, 425 p. (ISBN 2-234-00166-8) 
  • Chansons silencieuses, Paris, Union générale d'éditions, coll. « 10-18 », 1975, 188 p. (ISBN 2-264-01172-6).
    recueil des textes de ses chansons
     
  • Le Portrait ovale, Paris, Gallimard, 1976, 174 p. (ISBN 2-07-029392-0) 
  • Le Canard du doute, Paris, Stock, 1979 (réimpr. 1980 (Éd. Rombaldi), 1988 (coll. « 10-18 »)), 279 p. (ISBN 2-234-01000-4) 
  • Le voyage d'hiver, Hachette, coll. « Saisons », 1979, In-12 agrafé (tirage unique à 1000 exemplaires n° hors commerce sur vergé)
    Recueil de 4 nouvelles écrites par Serge Rezvani, Jacques Chessex, Jean Freustié et Georges Perec consacrées aux saisons (rééd. Éditions du Seuil, collection Librairie du XXe siècle, 1993 puis 2009).
     
  • Divagation sentimentale dans les Maures, Paris, Hachette, 1979 (réimpr. 2001 (dessins de Serge Rezvani, éd. Actes sud)), 113 p. (ISBN 2-85108-228-0).
    photographies de Hans Silvester
     
  • La Table d'asphalte, récits, Paris, Ramsay, coll. « Domaine romanesque », 1980, 238 p. (ISBN 2-85956-136-6) 
  • Le Testament amoureux, Paris, Stock, 1981 (réimpr. 1984 (éd. Seuil, coll. « Points »)), 547 p. (ISBN 2-234-01499-9) 
  • La Loi humaine, Paris, Seuil, 1983, 292 p. (ISBN 2-02-006544-4) 
  • Variations sur les jours et les nuits, journal, Paris, Seuil, 1985, 399 p. (ISBN 2-02-008601-8).
    Je ne savais pendant cette année d'écriture, si ce journal serait un jour publie mais je l'ai écrit pour qu'il soit lu. L'expérience me mettait en état de curiosité. C'est cette curiosité que j’aimerais avoir réussi à transmettre. Que reste-t-il de la vie qui passe au jour le jour - pas de la mémoire qui, elle, constamment, remet en perspective, comme si, à mesure qu'on s'éloigne du moment vécu, les différents plans du paysage glissaient les uns par rapport aux autres -, mais du moment d'écriture, du choix quasiment inconscient qui se fait à travers l'écriture? Que va-t-il s'écrire aujourd'hui?
    Venise, peinte par petites touches, aimée dans sa décrépitude; le vallon du Midi que le feu a ravagé mais qui reprend ses allures de paradis précaire, menacé par le béton; les amis célèbres ou inconnus; les lectures; enfin et surtout l'amour avec Danièle sont les thèmes principaux de ce livre. Mais l'essentiel c'est, bien sûr, la sensibilité de Rezvani, sa capacité d'émerveillement et de souffrance. De notation en notation, il nous donne à sentir le grain du quotidien, l'écoulement voluptueux de la vie, les passages à l'angoisse, les retours au bonheur: ce journal serait la suite du Testament amoureux.
     
  • La nuit transfigurée, Paris, Seuil, 1986 (réimpr. 1993 (éd. Gallimard, coll. « Folio »)), 293 p. (ISBN 2-02-009154-2) 
  • J'avais un ami, Paris, C. Bourgois, 1987 (réimpr. 1991 (collection « 10-18 »)), 152 p. (ISBN 2-267-00511-5) 
  • Le 8e fléau, Paris, Julliard, 1989, 169 p. (ISBN 2-260-00636-1) 
  • Phénix, Paris, Gallimard, 1990 (réimpr. 1994 (éd. Actes Sud, coll. « Babel »)), 165 p. (ISBN 2-07-072084-5).
    Au terme d'une longue méditation, Cham décide d'abandonner la peinture pour l'écriture. Alex, sa femme est la complice de cette métamorphose. Entre leur retraite méridionale et la ville d'Italie où ils aiment s'enfuir, en dépit des sollicitations des marchands et des collectionneurs, ils parcourent dans une grande solitude amoureuse le chemin d'une renaissance. Et ensemble découvrent que l'œuvre que Cham a tenté de détruire par le feu agit à la fois comme miroir et mémoire et, nouveau Phénix, sera la matière même du renouveau.
     
  • L'anti-portrait ovale, Paris, Deyrolle, 1991, 64 p. (ISBN 2-908487-10-1) 
  • La traversée des Monts Noirs, en supplément au Rêve de d'Alembert, Paris, Stock, 1992 (réimpr. 1995 éd. le Livre de poche, puis 2011 éd. Belles-Lettres collection L'exception), 394 p. (ISBN 2-234-02482-X) 
  • Les repentirs du peintre, Paris, Stock, 1993, 257 p. (ISBN 2-234-02610-5) 
  • Processus, Jannink, 1994, 125 x 210 mm, 48 p. (ISBN 2-902462-30-1).
    Texte inédit avec œuvre signée. broché, jaquette. 290 exemplaires.
     
  • L'énigme, Arles, Actes Sud, 1995 (réimpr. 2003 (coll. « Babel »)), 233 p. (ISBN 2-7427-0588-0).
    Que s'est-il passé à bord de l'Ouranos, le cabin-cruiser de la famille Knigh, retrouvé dérivant en mer, vide, la coque striée de griffures sanglantes ? Lequel des Knigh, tous écrivains, donc tous rivaux - autant dire tous suspects - a délibérément noyé les autres, avant de s'infliger sans doute le même sort ?
    Pour déchiffrer les indices - carnets, brouillons, poèmes - découverts sur le navire, l'Enquêteur du Domaine maritime et son ami le Poète Criminologiste ont fait appel à un spécialiste : le scrupuleux Théseur.
    Aussitôt s'engage une enquête diligente mais trompeuse, pleine de rebondissements, de fausses pistes, de coups de théâtre... S'enivrant peu à peu de cette énigme qu'ils redoutent de résoudre tant elle les tient en haleine, les trois enquêteurs explorent les ténébreux secrets de la famille Knigh, les dangereux chemins de la création, l'insondable mystère de mourir... donc d'exister.
     
  • Fous d'échecs, Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français », 1997, 270 p. (ISBN 2-7427-1030-2) 
  • La cité Potemkine ou Les géométries de Dieu, Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français », 1998, 449 p. (ISBN 2-7427-1846-X) 
  • Un fait divers esthétique, Arles, Actes Sud, 1999, 250 p. (ISBN 2-7427-2162-2) 
  • L'origine du monde, pour une ultime histoire de l'art à propos du « cas Bergamme », Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2000 (réimpr. 2002 (coll. « Babel »)), 402 p. (ISBN 2-7427-2878-3) 
  • Le vol du feu, Arles, Actes Sud, coll. « Babel », 2000, 525 p. (ISBN 2-7427-2550-4).
    Ce feu qui vole de colline en colline, ravage les Maures et déferle vers le rivage, n'est pas seulement le sujet principal de ce roman : il est en quelque sorte son mouvement même. Dans ses tourbillons, c'est lui qui débusque, embrase, révèle chacun des multiples personnages. Dans sa fureur, c'est lui qui porte jusqu'à l'incandescence les secrets et les haines d'une population hétéroclite - forestiers et chasseurs, vieilles souches pastorales ou nouveaux nomades de la « beat generation ». C'est lui enfin qui donne à la phrase de Rezvani sa véhémence, son lyrisme parfois hallucinatoire. Ce livre au titre prométhéen - qui dans sa première édition s'intitulait Feu - n'étonne pas moins par sa qualité visionnaire. Décrivant par avance le grand incendie qui dévasta les Maures quelque temps après sa parution, Le Vol du feu est aussi une ample et tragique méditation sur les passions, sur l'animalité de l'homme et sur son inextinguible désir du divin.
     
  • Le roman d'une maison, Arles, Actes Sud, coll. « Archives privées », 2001, 157 p. (ISBN 2-7427-3314-0).
    texte et dessins de l'auteur
     
  • L'amour en face, ciné-roman, Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2002 (réimpr. 2005 (Éd. J'ai lu)), 251 p. (ISBN 2-7427-3928-9) 
  • L'éclipse, Arles, Actes Sud, 2003 (réimpr. 2007 (coll. « Babel »)), 174 p. (ISBN 2-7427-4352-9).
    C'est le 11 août 1999, le jour où l'éclipse solaire a assombri quelques instants la Terre, que Serge Rezvani a appris le nom du mal dont souffrait Lula, sa compagne de toute une vie. Alzheimer avait pénétré « La Béate » leur maison du bonheur nichée au fond des bois. Par une sorte de dérivation par la création, le peintre-romancier décidait alors de coucher par écrit cette longue incarcération, ce lent anéantissement de l'être qu'Alzheimer impose aux malades et à ceux qui les accompagnent. Un témoignage bouleversant et un ultime chant d'amour à Lula.
     
  • Venise qui bouge, Arles, Actes Sud, 2004, 122 p. (ISBN 2-7427-5333-8).
    Texte et collages de l'auteur[32].
     
  • Les voluptés de la déveine, nouvelles drolatiques, Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2004, 144 p. (ISBN 2-7427-4759-1).  
  • Le magicien ou L'ultime voyage initiatique, Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2006, 249 p. (ISBN 2-7427-6263-9).
    Le père de Serge Rezvani était magicien, et le roman est marqué de ses souvenirs d’enfance et de ses interrogations sur cette figure paternelle à la fois lointaine et mystérieuse.
     
  • Au bonheur des sphères, Arles, Actes Sud, 2006, 60 p. (ISBN 2-7427-6551-4).
    Lors d'une fête foraine, deux adolescentes, Stella la blonde et Vanina la noire, font l'expérience de l'implacable domination masculine.
     
  • Le dresseur, Paris, Le Cherche Midi, 2009, 300 p. (ISBN 978-2-7491-1230-5) 

Théâtre

  • Théâtre (Body - L'Immobile - Le Cerveau), Paris, C. bourgois, 1970, 269 p.
    Body est une « pièce pour un personnage (Zizi), et une poupée gonflable ». Une femme d’affaires (Zizi), moderne et « libérée », riche et dominatrice, mais désespérément seule, cherche jouissance et consolation dans les bras d’une poupée gonflable aux mille possibles visages (Body), dans l’alcool et, finalement, dans le vertige de la spéculation boursière. - La pièce porte fortement l’empreinte du temps où elle fut écrite, par les références aux personnalités et aux événements de l’époque (le pape Jean XXIII, la guerre du Vietnam, le programme Apollo…), par ses deux grands thèmes apparents (la revendication féministe et la dénonciation, plutôt situationniste, de la haute finance) et par son irrévérence. Body est une pièce vive, rapide, qui fleure le loufoque, en tournant allégrement en dérision une situation pathétique.
     
  • Le Rémora, pièce en 2 actes, Paris, Stock, coll. « Théâtre ouvert », 1970, 114 p. 
  • Capitaine Schelle, capitaine Eçço, Paris, Stock, coll. « Théâtre ouvert », 1971 (réimpr. 1972), 215 p.
    La pièce met en scène une croisière de riches armateurs grecs sur un yacht, qui ressemble à un pétrolier. L'un des armateurs vient de quitter sa première femme pour épouser la veuve d'un président assassiné... L'autre voit mourir sa femme d'un excès de barbituriques et épouse la première femme du précédent. Mais la description des riches armateurs du temps s'arrête là pour imaginer une pièce davantage poétique que réaliste, et un monde futur qui ne devra plus rien à celui que domine l'obsession de l'argent...
     
  • Le camp du drap d'or, Paris, Stock, coll. « Théâtre ouvert », 1972, 171 p. 
  • La Colonie, Paris, Stock, coll. « Théâtre ouvert », 1974, 121 p. (ISBN 2-234-00072-6) 
  • Le Palais d'hiver, Paris, C. Bourgois, 1975, 95 p. 
  • La Mante polaire, Paris, C. Bourgois, 1977, 116 p. (ISBN 2-267-00079-2) 
  • La guerre des salamandres (non publié)
  • Les Faucons à la saison des amours, Arles, Actes Sud-Papiers, 1990, 62 p. (ISBN 2-86943-263-1).
    Cinq êtres se retrouvent sur une terrasse. Cet isolement les conduit à prendre acte de la dégradation de leur relation, des dérives d'amours incestueuses, des violences d'anciens amants.
     
  • Jusqu'à la prochaine nuit suivi de Na, Paris, Actes Sud-Papiers, 1990, 47 p. (ISBN 2-86943-234-8).
    Chaque soir, pour Elle et Lui, recommence le rituel de la même nuit, de la même vie, ratée. Ils étaient trois amis, épris de musique : Elle, Lui et l'Autre, celui qu'ils viennent d'écouter au concert, celui qui a réussi, les laissant à leur dérive folle. Le jour où cet Autre, qu'on ne nomme jamais, a passé son concours de musique avec succès, Lui échoue (peut-être parce que l'Autre avait dérobé et annoté sa partition pour qu'il échoue). Elle, dans la salle de théâtre désertée, est là pour le consoler. En elle, vit un enfant de l'Autre. L'Autre ne voudra plus d'elle et l'enfant naîtra anormal (en dysfonction, hors du temps, hors vie). Aujourd'hui, il est mort. Raté. Tous deux, Elle et Lui, comme dans l'éternité de l'enfer, incapables de rester au jour des vivants, jouent, semblables à deux acteurs qui n'auraient plus besoin de spectateurs, la même histoire jusqu'à la mort. Sans doute. Na Le déchirement d'un autre couple : celui d'une mère et de son fils, aux limites de la folie.
     
  • La glycine, Paris, Actes Sud-Papiers, coll. « Théâtre », 1991, 74 p. (ISBN 2-86943-307-7) 
  • Décor, néant suivi de Les enfants de la nuit, Arles, Actes Sud-Papiers, 1993, 71 p. (ISBN 2-86943-370-0).
    Les enfants de la nuit traite des aveugles
     
  • Isola Piccola, Arles, Actes Sud-Papiers, 1994, 115 p. (ISBN 2-86943-384-0).
    Mais savez-vous que c'est par une infinie répulsion que se tient en place l'univers ? En mathématique comme en chimie ou en physique l'élément d'affinité répulsive sert en quelque sorte de liant. Les affinités répulsives fondent la chimie, la biochimie, la physique nucléaire... et aussi le sexe ! L'univers ne tient ensemble que par le jeu des affinités répulsives. Nous-mêmes ne sommes que des charges électriques dont les phases ne cessent de s'inverser. Cette électricité déphasée, ces pertes et ces retours de tension font de l'univers une curiosité. Sans la folie des flux électriques répulsifs, l'univers ne serait pas cette curiosité qui maintient nos propres flux électriques en éveil. Nous crèverions d'ennui si nous n'étions non seulement plongés dans le chaos mais nous-mêmes chaos. Aucun de nous n'éprouve envers l'Autre ce qu'on nomme naïvement du sentiment... ou si vous préférez une affinité stable.
     
  • Théâtre complet. 1, Arles, Actes Sud, 1994, 346 p. (ISBN 2-7427-0202-4).
    Réunit : Les immobiles, Le rémora, Le cerveau, Capitaine Schelle, capitaine Eçço et Le palais d'hiver
     
  • Théâtre complet. 2, Arles, Actes Sud, 1998, 316 p. (ISBN 2-7427-2012-X).
    Réunit : Le camp du drap d'or, La colonie, La mante polaire, La guerre des salamandres et Les faucons à la saison des amours
     

Essais

  • La folie Tintoretto, Paris, Stock, coll. « Échanges », 1994, 236 p. (ISBN 2-234-04360-3) 
  • Théâtre, dernier refuge de l'imprévisible poétique, Arles, Actes Sud-Papiers, coll. « Apprendre », 2000, 181 p. (ISBN 2-7427-2741-8).
    Recueil de textes extraits pour la plupart de « Du théâtre, la revue », 1993-1999
     
  • La femme dérobée, de l'inutilité du vêtement, Arles, Actes Sud, 2005, 180 p. (ISBN 2-7427-5680-9) 

Il publia de nombreux livres et articles sur l'histoire de l'art, ainsi que sur le théâtre.

Poésie

  • Doubles stances des amants, poèmes, Arles, Actes Sud, 1995, ca 200 p. (ISBN 2-7427-0553-8).
    dix eaux-fortes de l'auteur
     
  • Élégies à Lula, Montolieu, Deyrolle, 1996, 84 p. (ISBN 2-908487-59-4) 

Traductions

  • Traduction en français de Platonov, la première pièce de théâtre d'Anton Tchekhov, qui porte en germes toute l'œuvre à venir de Tchekhov. Platonov, le fléau de l’absence de père, texte français et préface de Serge Rezvani, Actes Sud, collection « Babel », 2003.
  • Traduction de l'auteur iranien Khayyam's Rubayyat.

Discographie

Par lui-même

A l'initiative de Bertrand Py, Serge Rezvani a enregistré une Intégrale de ses chansons en 6 CD chez Actes Sud (2004-2008), accompagné par Amaury Canovas-Filliard à la guitare, et illustrés de peintures de ses peintures. Voici le texte de présentation du distributeur Naïve à la sortie du premier volume :

« Cette intégrale des chansons de Rezvani paraîtra sous la forme de six CD (chaque CD sera accompagné d’un livret reproduisant les paroles) dont les sorties s’étaleront entre 2004 et 2006. L’intention de ce projet est de les donner à entendre telles que Rezvani les a conçues et les chantait pour ses proches, avec modestie, verve, gaieté, passion. Son interprétation est légère, sans effets artistiques, elle focalise l’écoute sur la pertinence des textes, leur drôlerie ou leur sagacité, leurs trouvailles et leur étonnante fluidité. On comprend pourquoi ses chansons, tout à la fois narratives, drolatiques et métaphysiques ont fait l’admiration de Gilles Deleuze, et lui ont valu le grand prix de la poésie de la SACEM sous l’impulsion (entre autres) d’Etienne Roda-Gil. Le parti pris a été de conserver la spontanéité qui colore leur composition (une voix, une guitare) – Amaury Canovas-Filliard accompagne si bien Rezvani qu’on croirait ce dernier seul devant son micro – et d’assurer à l’enregistrement de parfaites conditions techniques. »

Depuis l'enregistrement de cette Intégrale, Serge Rezvani a écrit quelques autres chansons, notamment la très émouvante Je suis d'un autre monde[33].

Interprétations par d'autres chanteurs

  • Anna Karina, Une histoire d'amour, Rosebud-Universal, 2000, où figure Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours en duo avec Philippe Katerine
  • Mona Heftre, Tantôt rouge, tantôt bleu , Le Chant du Monde, 2000 (Grand Prix de l’académie Charles-Cros et de l'Adami)
  • Mona Heftre, Embrasse-moi, enregistrement en concert avec accompagnement piano, contrebasse et accordéon, Le Chant du Monde, 2004
  • La chanson L'homme d'amour interprétée par Jeanne Moreau figure dans le téléfilm Lisa (Pierre Grimblat, 2001)
  • Rezvani a également écrit les chansons du film Rien, voilà l'ordre (Jacques Baratier, 2003)
  • La lyonnaise Z'elle chante Rezvani avec gouaille en 2011[36].
Reprises du Tourbillon de la vie
Ont également enregistré des chansons de Serge Rezvani 
  • Yves Simon cite Serge Rezvani dans sa chanson Mille aujourd'hui (album Raconte-toi, 1975) : « Dans cette ville qui s'appelle aujourd'hui, je trimbale un livre de Rezvani. »

Citations

  • Il n'y a pas de menteurs, mais des gens avides d'illusion. (Le Testament amoureux, 1981).
  • Toute magie se multiplie quasiment à l'infini par la retransmission orale. Les monuments des dieux se sont bâtis avec la langue. (Le Testament amoureux, 1981).
  • Les années heureuses sont des années sauvées. De même sont irréversibles les années malheureuses de l’enfance. On les transporte avec soi jusqu’à la fin. Elles vous ont marqué du signe plus ou du signe moins. (Variations sur les jours et les nuits, 1985).
  • Que d'hommes avant nous n'ont-ils rêvé d'arracher l'histoire à sa lourde fatalité du sacrifice.
  • Mes chansons sont comme mon journal intime : elles avancent avec ma vie, elles en suivent le cours.
  • Mes chansons ne m'appartiennent presque plus. (2007).

Voir aussi

Une thèse consacrée au théâtre chez Serge Rezvani a été publiée[43].

Documentaires consacrés à Serge Rezvani

  • En 2003, la réalisatrice Gloria Campana a réalisé un documentaire intitulé L'énigme Rezvani (65 minutes, produit par MC4 Production avec la participation de la SACEM)[44].
  • En 2006, le couple Serge Rezvani et Marie-José Nat ont été invités au cours de l'une des émissions Vie privée, vie publique présentée par Mireille Dumas.
  • En 2008, Gilles Nadeau a réalisé un documentaire intitulé Serge Rezvani, peintre, auteur-compositeur, écrivain (dans la série Hommes de passion, 52 minutes)[45].
  • En 2009, le journaliste et critique Jean-Jacques Bernard a réalisé un documentaire sur Marie-José Nat et Serge Rezvani intitulé Ni trop tôt, ni trop tard (54 minutes, disponible en DVD)[46].
  • En outre, en 2005 Serge Rezvani a participé au film court-moyen métrage Photo de famille réalisé par Thierry Harcourt en tant qu'acteur, aux côtés de Alexandra Stewart, Jean-Marie Galley et François Feroleto, ainsi que pour la musique (production déléguée Movie DA Productions, 17 minutes)[47].

Liens internes

Liens externes

Références

  1. « Tel est le néologisme par lequel j'ai toujours essayé de formuler ma rébellion contre le dressage auquel on nous soumet depuis l'enfance : dressage qui consiste à canaliser nos pulsions vitales, et principalement nos pulsions créatrices, dans ces étroites matrices que sont ce que l'on nomme les disciplines. »
  2. Émission For intérieur, France Culture, 1ère diffusion janvier 2009
  3. cf. son premier roman autobiographique Les années lumière (1967).
  4. Danièle est née en 1930.
  5. Serge Rezvani : Accompagner sa femme dans les derniers moments de la maladie d’Alzheimer.
  6. a et b Page consacrée à Serge Rezvani sur le site de la Galleria Del Leone.
  7. Magnifique in-folio (330x510) en feuillets sous couverture rempliée. Livre rarissime (tiré à 16 exemplaires) en avril 1947, pour le compte de Maeght.
  8. Cf. Eluard, Picasso et la peinture (1936-1952) de Jean-Charles Gateau, Librairie Droz (1983).
  9. a et b The New York Times du 23 juin 2005
  10. du 9 juin au 7 juillet 1999.
  11. Catalogue : (it)(fr) Rezvani : femme, donna (préface de Riccardo Held), Actes Sud Beaux Arts, Arles, 1999 (ISBN 2-7427-2339-0). Dix-sept silhouettes féminines dans un cadre naturel, dans des gradations de noir et blanc, précédées d'une introduction sur le peintre-écrivain et son œuvre.
  12. Article du Figaro du 05/02/2009
  13. a, b, c, d, e, f, g, h et i Magazine Chorus n°55, printemps 2006 - Article de Marc Legras consacré à Serge Rezvani
  14. Livret du CD Dragées au poivre (2007).
  15. a et b Texte d'introduction de Serge Rezvani - livret du CD Notre folle jeunesse (1994).
  16. « Pour être absolument sincère, j'avoue, en matière de chansons, préférer toujours l'interprétation de l'auteur lui-même. Ma préférence va à Charles Trenet, Boby Lapointe et Bassiak. » François Truffaut (cité dans le livret du CD Notre folle jeunesse, 1994)
  17. http://[www.youtube.com/watch?v=whOvhSvtrAE Interview de Serge Rezvani.]
  18. D'ailleurs, à la fin du second refrain (“On s’est connus”), Jeanne Moreau s’est un peu emmêlé les pinceaux dans les paroles (on la voit faire des signes avec les mains, et Serge et elle sourient). Mais François Truffaut a conservé cette prise plutôt qu'une autre pour le film car elle était la plus spontanée, la plus naturelle... La version studio enregistrée plus tard par Jeanne Moreau diffère donc légèrement de la version du film.
  19. a et b Interview de Jeanne Moreau par Antoine de Baecque et Ludovic Deperrin dans Libération.
  20. Cf. son roman Les années lumière, par exemple.
  21. Cf notamment la préface de Chansons silencieuses (1975).
  22. Les moments littéraires n°15 2006 - Dossier Serge Rezvani par Bertrand Py
  23. a et b Texte d'introduction de Mona Heftre à son album Embrassse-moi (2004).
  24. Entretien avec Mona Heftre
  25. Texte d'introduction de Serge Rezvani à l'album Embrasse-moi de Mona Heftre (2004).
  26. Évocation de ce concert-hommage sur un blog
  27. Biographie officielle, sur le site de Marie-José Nat
  28. a et b http://www.passion-theatre.org/cgi-bin/pti_lol/spectacle/affiche/fiche.pl?id_planning=6367
  29. Portrait de Serge Rezvani en 1994 sur FR3.
  30. http://www.aartis.fr/artiste.cfm/75098-eleonore-hirt.html
  31. Nice Matin du 20 avril 2011 : Marie-José Nat : « Je suis fière de mes choix et je n'ai aucun regret »
  32. Description de Venise qui bouge sur le guide du routard.
  33. Vidéo de Je suis d'un autre monde
  34. http://www.dailymotion.com/video/x80ba3_jeanne-moreau-ou-vas-tu-mathilde_music
  35. http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2006/06/02/360-serge-rezvani
  36. Z'Elle chante Rezvani
  37. http://www.youtube.com/watch?v=vDg4kW8HHoY
  38. http://www.youtube.com/watch?v=x8eGdU4Kfp4
  39. http://www.youtube.com/watch?v=_NNGdgfAPPQ
  40. http://www.youtube.com/watch?v=NpM4jyuGKOc
  41. http://www.youtube.com/watch?v=iS6a0LnVBuQ
  42. http://www.ladepeche.fr/article/2011/01/26/998791-Limogne-en-Quercy-Un-premier-CD-pour-Brindille.html
  43. Le théâtre dans l'oeuvre de Serge Rezvani: un genre ouvert, par Dalida Chraimi, et disponible sur le site de l'Atelier National de Reproduction des Thèses (833 pages, ISBN 9782729537265).
  44. Lien sur le site film-documentaire.fr
  45. Ce documentaire a été diffusé sur la chaine de télévision Orange Ciné-Cinémas en 2010.
  46. Catalogue de la BNF. Ce documentaire a également été diffusé sur la chaine de télévision France 3 Corse en 2011.
  47. Joshua, la trentaine, vient d'apprendre que son dossier a été classé "sous x" : en d'autres termes, l'identité de ses parents reste à ce jour inconnue. Il décide alors de se désigner des parents lui-même et part à la conquête de mère et de père inconnus dans des circonstances assez inhabituelles...

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Serge Rezvani de Wikipédia en français (auteurs)

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