- Santé-environnement
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Santé-Environnement
« Santé-Environnement » est une expression apparue à la fin du XXe siècle. Elle désigne pour les francophones le champ commun aux hypothèses, connaissances et théories prospectives portant sur les relations possibles entre :
- d'une part des variables environnementales (facteurs biogéographiques, pollutions et nuisances environnementales..) mais aussi facteurs concernant la qualité de l'alimentation, de l'environnement intérieur (air, bruit, champ électromagnétique, radioactivité...) et de (travail exposition à des toxiques, une fatigue anormale ou à des facteurs spécifiques de stress)
- et d'autre part : la santé d'autre part,
- ainsi que la surveillance de celles-ci.
Ce domaine est en pleine évolution, grâce notamment aux progrès de la modélisation, des outils informatiques et de l'internet (bases de données de plus en plus riches et interconnectées) et à l’information statistique mieux collectée et moins difficilement disponible (cf. problèmes induits par les droits sur les données et/ou la confidentialité des données privées)[1] qui ont montré l'importance d'une approche plus globale, heuristique et intégrant mieux les aspects sociopsychologiques, et écoépidémiologiques. Ces progrès permettent de confronter statistiquement la description de l'évolution de l'état sanitaire d’une population à différents indicateurs environnementaux et/ou sociodémographiques.
Des études récentes[2] montrent que les maladies émergentes sont en hausse depuis un siècle (quasi-quadruplement en 50 ans). Des virus très pathogènes et à potentiel élevé de pandémie VIH/SIDA, Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), virus de la fièvre du Nil occidental, virus Ebola, H5N1, etc. semblent récemment apparus. croisant les données écologiques et sanitaires à échelle planétaire, sur la base de statistiques accumulées depuis 1940.
Sommaire
Histoire du concept
Au cours du XXe siècle, et avec l'apparition d'une Médecine environnementale, les conditions environnementales ont prisent une importance croissante comme facteur explicatif du domaine de la santé, avec notamment le développement de l'écotoxicologie et de l'écoépidémiologie.
L'Agenda 21 établi au Sommet de la Terre de Rio (Juin 1992) pour un développement durable considérait dans un de ses chapitres intitulé « Protection et promotion de la santé humaine » que la santé publique était dépendante de la qualité de l'environnement biophysique et qu'il était donc nécessaire de lier Santé et Environnement humain.
Lors de la conférence de l’OMS de Frankfort en 1989, la « La santé environnementale » a été définie comme comportant « les aspects de la santé humaine et des maladies qui sont déterminés par l’environnement. Cela se réfère également à la théorie et à la pratique de contrôle et d’évaluation dans l’environnement des facteurs qui peuvent potentiellement affecter la santé »[3].Facteurs et enjeux
La santé environnementale est notamment déterminée par les facteurs suivants, liés à la fois à l'environnement naturel (écosystèmes) et à l'environnement construit (habitat, véhicules..) incluant les conditions et lieux de travail et de mobilité :
- Qualité de l'air et de l'eau (Cf. gestion de l'eau, accès à l'eau potable pour tous, prévention des maladies liées à l'eau, y compris via les piscines et eaux de baignade.
- Logement (incluant écoles, prisons, campings, hôtellerie, etc.., air intérieur et exposition à la fumée de tabac
- Hygiène corporelle et exposition de l'organisme (éventuellement in utero) à différentes sources de stress ou de microbes (coups, coup de soleil, tatouage, piercing et certains cosmétiques.
- Changement climatique et ses effets sanitaires
- Catastrophes naturelles, Occurrence et gravité, mais aussi degré de préparation et d'adaptation à ces catastrophes
- Qualité de l'Alimentation ; agriculture, transports/stockage, fabrication, distribution..
- Gestion du risque sanitaire et des produits dangereux (dont déchets toxiques et/ou dangereux, sites et sols contaminés, séquelles de guerre, pollution induite par les munitions dont munitions immergées... remédiation, gestion des effluents et excréments (notamment en cas d'épidémie)
- Saturnisme et prévention infantile du saturnisme.
- Aménagement du territoire, développement durable, HQE
- nuisances induite par la pollution lumineuse (dont intrusion lumineuse)
- Pollution sonore
- Études d'impacts prenant ou non en compte les impacts sur la santé (théoriquement obligatoire depuis la loi sur l'air (Loi Barnier) en France)
- Santé au travail
- Santé radiologique (exposition réduire aux rayons UV, X ou à la radioactivité et/ou à des radionucléides).
- Exposition à des vecteurs de microbes ou parasites (moustiques, tiques, rongeurs, etc.)
- Situation de guerre, guerre civile, réfugié politique, ou réfugié climatique..
En Europe
Le Sixième programme d'action de l'Union européenne pour l'environnement[4] comprend un volet "Environnement et santé" visant à « atteindre une qualité de l'environnement qui ne met pas en péril ni influence négativement la santé des personnes ». Il propose de :
- - identifier les risques pour la santé (dont les enfants et personnes âgées) pour "légiférer en conséquence";
- - introduire des priorités environnementales et sanitaires dans d'autres politiques, et dans la législation relative à l'eau, l'air, les déchets et le sol;
- - développer la recherche dans le domaine santé-environnement;
- - évaluer mieux les risques des produits chimiques (Cf. Directive Reach);
- - interdire ou limiter les pesticides les plus dangereux et par de meilleures pratiques d'utilisation
- - mettre en œuvre de la législation relative à l'eau (Directive cadre sur l'eau...);
- - produire des normes sur la qualité de l'air et une stratégie sur la pollution atmosphérique;
- - Produire et appliquer une directive sur le bruit .
En France
Depuis la fin des années 1970, face au manque en France de moyens et chercheurs en épidémiologie, toxicologie et écotoxicologie, mais aussi au manque de registres de cancers et des malformations) ou même de registres des jumeaux, de nombreuses ONG ont en France alerté sur le fait que la pollution impactait la santé. Plus tardivement et faute d'avoir été formés lors de leurs études sur ces questions, pour mieux comprendre les problèmes qu'ils observaient, et pour mieux pouvoir répondre aux demandes de leurs patients (malades, mamans, femmes enceintes), des médecins (généralistes, mais aussi épidémiologistes, oncologues, allergologues, pédiatres et autres spécialistes) ont constitué des associations spécialisées sur le thème de la médecine environnementale [5]. Certaines de ces ONG ont elles-mêmes procédé à des analyses, démontrant la présence de toxiques dans le sang ou les cellules humaines (étude sur les PCB en Provence en 2008).
Ces médecins volontaires (avec leurs patients et des associations de patients parfois) travaillent sur des thèmes aussi variés que les nanoparticules, microparticules, PCB, dioxines, amiante, retombées radioactives des essais ou accidents nucléaires, traitements hormonaux de la ménopause, pesticides (le Dr Sultan avait par exemple noté que beaucoup des enfants qui avaient des problèmes d'anomalies congénitales), métaux lourds et HAP dont les taux cumulatifs et les impacts synergiques ne sont toujours pas pris en compte en France.Nombre de spécialistes et de patients reprochent le manque de moyens affectés à la prévention et à la lutte contre les pollutions, alors que les cancers augmentent, et que les couts de traitement d'un cancer vont de 3000 à 6000 euros par mois en Europe (jusqu'à 15 000 euros/mois pour les nouveaux médicaments). La première grande étude sur le cancer du sein et l'environnement a ainsi été initiée par une association de patients et non par une autorité sanitaire.
Quelques programmes de recherche existaient, dont sur les cancers (programmes surtout pilotés par l'INSERM). Des collectivités investissent aussi dans la recherche sur le cancer et les liens entre santé et environnement, notamment via des appels à projets (en Région Nord-Pas-de-Calais par exemple[6]).
Le ministère français de la Santé a tiré un premier bilan à 2 ans, en juillet 2006, du Plan national santé-environnement (PNSE). Annoncé par le Président de la République en janvier 2003 et élaboré sous l'autorité des ministres en charge de la Santé, de l'Écologie, du Travail et de la Recherche, ce PNSE avait été adopté (dans le cadre de la loi de santé publique du 9 août 2004), le 21 juin 2004 pour cinq ans, présenté comme s'inscrivant dans les orientations de la Charte de l'environnement et dans la stratégie européenne de l'Organisation mondiale de la santé, réaffirmée lors des conférences de Londres en 1999 et de Budapest en 2004.
Les ateliers du Grenelle de l'environnement ont en 2007 appelé au développement du domaine Santé-Environnement.
Un second PNSE a été finalisée le 26 juin 2009, avec l'ambition de décliner les engagements du Grenelle de l'environnement[7]Des initiatives collaboratives apparaissent également sur le thème « épidémiologie et santé-Environnement », par exemple dans le sud de la France, une étude sur l'exposition humaine aux PCB a volontairement été initiée par une association de médecins (sur 60 patients), produisant des résultats en quelques mois, alors que l'étude nationale (4 x 60 patients) décidée en oct 2007 n'a commencé qu'en 2008, avec des résultats attendus pour 2011.
En Suisse
Un Plan d'action environnement et santé (PAES), mis en place suite au sommet de la Terre de Rio, a duré dix ans et se termine fin 2007 sans qu'une suite ne semble prévue. Ce plan coordonné par la Section Santé et environnement de l'OFSP avait 3 priorités :
- "Nature et bien-être",
- "Mobilité et bien-être"
- "Habitat et bien-être".
En septembre 2004, la Suisse romande a relayé ce travail avec un "Plan d'action environnement et santé" PAES local pour encourager des projets romands.
Voir aussi
Articles connexes
- Toxicologie,
- écotoxicologie,
- médecine environnementale
- Santé,
- Santé publique,
- santé reproductive,
- Agence française de sécurité sanitaire
- Environnement,
- Pollution
- Perturbateurs endocriniens
- écologie
- Attestation de Conformité Sanitaire (ACS)
- Comité de la prévention et de la précaution
- Plan National Santé Environnement (France)
- HQE (Haute qualité environnementale)
- Société française de santé et environnement (SFSE)
- Samu de l'environnement
- Association Santé Environnement France
Notes et références
- ↑ Conseil national de l’information statistique (2007). L’accès à l’information statistique à l’heure d’internet. Chroniques du Cnis, n°6. 4 p.
- ↑ Global trends in emerging infectious diseases, Kate E. Jones et al. Nature 451, 990-993 (21 February 2008),doi:10.1038 / nature 06536
- ↑ Première Conférence européenne sur l'environnement et la santé, Francfort-sur-le-Main (République fédérale d'Allemagne), 7–8 décembre 1989[réf. incomplète]
- ↑ sixième programme d'action pour l'environnement (priorités et objectifs environnementaux de l'UE pour 2010 et au-delà,, mesures à prendre pour la stratégie en matière de développement durable
- ↑ Ex : Association « Santé environnement Provence », créé par Pierre Sauvé, Patrice Halimi, André Cicolella auteur de « Le défi des épidémies modernes : comment sauver la Sécu en changeant le système de santé » (La Découverte) et membre fondateur d'un nouveau Réseau Santé-Environnement
- ↑ Appel à propositions Recherche en santé-Environnement, Année 2009, ouvert jusqu'au 5 juin 2009
- ↑ Deuxième Plan National Santé-Environnement (PNSE 2) 2009 - 2013 (PDF, 86 pages)
Liens externes
- Site Plan National Santé-Environnement (PNSE) (téléchargements possibles)
- Premier bilan du Plan National Santé-Environnement
- Page du Ministère français chargé de l'Écologie (sur Santé-Environnement)
- Site de la Société française de santé et environnement
- Suisse Plan d'action environnement et santé
Dans le Wikipédia anglais
- (en) : EcoHealth
Bibliographie
- (fr) Systèmes d’information en santé environnement, Enquête AFSSET/IFEN sur le croisement de données dans le champ santé environnement, juin 2008. Synthèse des résultats (= Action 35 du Plan national santé environnement).
Catégorie : Santé en France
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