- Excrement
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Excrément
Les excréments sont toutes les matières naturellement évacuées par un organisme animal, sous forme solide ou liquide :
- matières fécales,
- urine,
- sueur, etc.
Sommaire
Un processus biologique essentiel
Processus biologique interne :
Le processus physiologique de l'excrétion a pour fonction d'évacuer :- les restes (substances non-digestibles telles que les fibres alimentaires) et déchets métaboliques de la digestion hors des intestins et du milieu intérieur.)
- des substances toxique qui sans cela s'accumulerait dangereusement dans l'organisme (urée par exemple, éliminée par l'urine grâce aux reins)
- une partie de la flore intestinale (microbiote en croissance constante) et de ses métabolites est également évacuée de la sorte.
Ce processus participe au maintien des conditions internes et de la vie de l'organisme.
Processus écologique :
Le rejet dans l'environnement extérieur et la dégradation de ces matières est un élément essentiel des cycles écologiques. L'oxygène qui est le principal « déchet » métabolisme métabolique excrêté par les végétaux est utilisé par la faune pour sa respiration, et le CO2 et la matière organique excrétés par la faune sont utilisés par les végétaux pour se nourrir, les champignons contribuant au recyclage de la matière organique non directement utilisée. L'humus est naturellement formé par les excréments des vers de terre, notamment à partir des déchets organiques qu'ils consomment.Aspects éthologiques et sociaux
La nécessité d'évacuer les excréments, de l'environnement immédiat, la signature chimique qu'ils constituent pour l'espèce ou l'individu ont entraîné l'apparition de comportements plus ou moins complexes chez les vertébrés supérieurs et en particulier les mammifères
Des stratégies sociales complexes se sont aussi développées chez certaines espèces vivant en colonies nombreuses et resserrées. par exemple, leurs excréments sont soigneusement enfouis par la plupart des félins, alors qu'ils sont parfois exposés comme marque territoriale chez certaines espèces, ou toujours excrétés aux mêmes endroits chez d'autres espèces, qui dans le cas des herbivores ne pâtureront pas cette zone durant le temps de leur totale décomposition.
Certaines espèces herbivores (ex : le lapin) peuvent manger leurs excréments, où une partie des matières nutritives n'ont pas pu être digérées. Quand l'hippopotame défèque sous l'eau, les poissons se précipitent pour se nourrir de ses excréments
Hygiène
L'urine d'une personne en bonne santé est théoriquement stérile, mais va rapidement s'oxyder et émettre une odeur désagréable.
Les selles sont potentiellement porteuses de parasites (vers) et/ou de virus et germes de maladies dangereuses et/ou contagieuses dits fécaux (éventuellement thermorésistant). Le choléra et nombre de gastroentérites sont ainsi diffusés par les excréments.Gestion des excréments
Chez l'homme la gestion des matières fécales se pose dès l'apparition de la vie groupée et plus encore urbaine dense.
Selon les lieux et les époques, les excréments humains ont été enterrés ou dispersés dans l'eau, utilisés (compostés ou non) comme engrais pour les cultures. Depuis quelques décennies, les réseaux d'égouts et de stations d'épuration se sont multipliés, mais outre qu'ils induisent une énorme consommation d'eau potable (40 % de la consommation des foyers dans les pays riches), c'est un système coûteux, énergivore, à forte empreinte écologique, difficile à entretenir quand les réseaux vieillissent (fuites, introduction de racines d'arbres dans les égouts). Les rats peuvent contracter dans les égouts des parasites et maladies infectieuses, qu'ils peuvent véhiculer. Le fumier de cheval connait depuis longtemps un intérêt (on y cultivait le fameux champignon de Paris. Un regain d'intérêt existe pour les systèmes d'assainissement autonomes (fosse septique ou mini-station d'épuration, qui restent encouragés dans les zones éloignées des réseaux d'égout)Le « retour à la terre » des excréments humains et animaux (d'élevage cf. fientes de poulets de batterie, lisiers émis par milliers de tonnes par les porcheries, fumiers bovins et équiens, etc.) par épandage de la matière organique ainsi récupérée (sous forme de boue d'épuration pelletable, liquide ou compostée est parfois problématique en raison de risques liés aux métaux lourds et biocides qui ont pu la contaminer tout au long de son cycle. La question de l'éventuelle présence encore active de perturbateurs endocriniens dans ces matières fait également l'objet d'études, de même que certains risques sanitaires (prion, virus de type grippe aviaire ou autre). De nombreuses expériences d'épandage en forêt ont également été faites dans le monde, généralement limitées en raison des risques sanitaires via les cueillettes de champignons, de baies ou via le gibier.
Bio-toxicité anormale des excréments d'animaux d'élevage : La généralisation des traitements antibiotiques (dont anti-parasitaire et traitements antibiotiques préventifs) dans les élevages a rendu certains excréments (bouses de vaches et crottins de chevaux en particulier) si toxiques qu'ils tuent les bousiers et d'autres insectes ou invertébrés coprophages qui contribuaient antérieurement normalement à les rapidement réintégrer dans le sol.
Des pâtures sont ainsi localement mortes étouffées sous une couche d'excréments qui n'ont pas été enfouis et décomposés dans le sol, et ont constitué une croute empêchant la croissance des herbacées. Le même problème s'est posé là où des troupeux de bovins ont été introduit dans des régions où ils n'avaient jamais existé (en Australie et Amérique du sud par exemple ; sans faune locale de bousier, leurs excréments n'ont pas été dégradés et ont colmaté et stérilisé les sols) Des solutions (incluant des introduction ou réintroductions de bousiers) sont testées ou à l'étude pour un élevage compatible avec les bousiers[1], notamment au Québec avec le Bureau des nouvelles méthodes de lutte antiparasitaire (lutte intégrée, agriculture bio..).Des réglementations ont été édictées dans la plupart des pays pour plus ou moins cadrer ces problèmes.
Le cas du littoral : Les études et publications sur la qualité des eaux de baignades ont encouragé les communes littorales d'Europe à améliorer leurs collecte et épuration d'eaux usées. Les streptocoques et colliformes fécaux étaient souvent jusque dans les années 1990 les premiers facteurs de mauvaise qualité. Les communes touristiques doivent faire face à des afflux saisonniers qui nécessitent des stations d'épuration surdimensionnées.
Même si l'ingération d'excréments peut être un fantasme chez certaines personnes, cela ne reste pas sans danger et peut rendre très malade. Pour ceux qui tenteraient d'en manger, il est conseiller de le faire cuir pour détruire le plus possible de bactéries néfastes pour la santé.
Voir aussi
Articles connexes
- Digestion, Intestin, Défécation
- Épreinte
- Lisier, purin
- Sac fécal
- Compostage, méthanisation
- Matière organique, humus, bousier, coprophage
Liens externes
- (fr) Quatre mille ans d’agriculture durable, bio actualités (10/04) par Alfred Berner, spécialiste des composts, une étude du système agricole de la Chine ancienne, qui a pratiqué pendant 4000 ans un recyclage intense des excréments humains.
- (fr) page évoquant l'importance écologique des bousiers
Bibliographie
Notes et références
- ↑ (fr) Fiche technique sur les auxiliaires de l'agriculture consacrée au bousier
Catégorie : Physiologie
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