Saint-Loup-en-Champagne

Saint-Loup-en-Champagne
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49° 27′ 20″ N 4° 13′ 16″ E / 49.4556, 4.2211

Saint-Loup-en-Champagne
Administration
Pays France
Région Champagne-Ardenne
Département Ardennes
Arrondissement Rethel
Canton Château-Porcien
Code commune 08386
Code postal 08300
Maire
Mandat en cours
Robert Carré
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Plaines du Porcien
Démographie
Population 247 hab. (2008)
Densité 16 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 27′ 20″ Nord
       4° 13′ 16″ Est
/ 49.4556, 4.2211
Altitudes mini. m — maxi. m
Superficie 15,77 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Le village de Saint-Loup-en-Champagne est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne

Bâti dans un vallon et entouré de fossés, il se trouve à proximité de la voie romaine de Reims à Cologne. Il offre au visiteur le site de son ancien château totalement détruit et une église presque entièrement reconstruite, à une date récente, sauf le chevet.

Sommaire

Origine du nom

Le lieu apparaît sur la Table de Peutinger sous la forme Meduanto, toponyme gaulois, comparable à Meduanta > Mantes. Nom probablement basé sur le nom du miel et par extension l'hydromel du celtique commun *medu (cf. gallois med, breton mez)[1].

À l'époque médiévale, les chartes citent le nom latinisé Sanctus Lupus in Campaniâ.

On trouve successivement Saint Leu en Champagne au XIIIe siècle, Sainct Loup au XIVe siècle, Saint Leup en Champaigne et Saint Leup de lés Avenson au XVe siècle.

Viennent ensuite Saint Loup en Champagne, et enfin, jusqu'au décret n°2002-500 du 10 avril 2002, la préfecture ayant omis le « en » : Saint-Loup-Champagne. Le conseil municipal a rectifié cela par délibération du 25 février 2000 conformément à l’usage local, paru au journal officiel du 13 avril 2002 (sans les traits d’union par les correcteurs d’orthographe des ordinateurs).

Le gentilé des habitants est « Thoin (Thoins) ».

Saint patron

Saint leu (évêque de Sens, mort en 623).

Église paroissiale

L'église en 1910

La tour de l’église a été refaite au-dessus du portail, tandis que l’ancienne tour romane se trouvait à sa place normale, à la croisée du transept. Elle forme un porche au rez-de-chaussée, précédant la nef refaite avec elle.

Cette église construite pendant le XIème siècle, agrandie et embellie quatre cents ans plus tard, menaçait ruine. Elle a été rétablie également en deux fois, grâce aux efforts combinés de la commune et de l’État. Le transept et le sanctuaire ont été restaurés en 1879 – 1880. La nef et le clocher ont été reconstruits en 1887. L'architecture de la tour, comme celle des nefs, s’inspire des lignes gothiques flamboyantes de l’abside. Les combles sont couvertes d'ardoises.

Les cloches

Charlotte - Henriette - Suzanne

Les trois cloches actuelles ont été transportées en 1887 de l’ancienne tour carré du transept, installées dans un beffroi neuf à l’étage campanaire percé d’ouïes larges et bien espacées. À cette date, les cloches furent fondues sur place par les fondeurs Antoine et Loiseaux. Elles seront bénies en novembre 1921 par l’abbé Bouchy.

Nom Poids Note Parrain Marraine Remplace Remarque
Charlotte Elisabeth 1050 kg Mi Léon Pasté, maire de la commune Charlotte Elisabeth Druart, épouse de Léon Pasté Emma Jeanne Elise Noms des enfants du village morts à la guerre 1914-1918 gravés dans le bronze.
Henriette Jeanne Marie 900 kg env. Fa dièse Fromentin César Fromentin Henriette, sœur de Fromentin César Marie
Suzanne Andrée Antoinette Marguerite 700 kg env. Sol dièse Chevalier Auguste Angèle Boulay Austrégilde-Uranie-Marie

Histoire

Guerres de Religion

Monument de Saint Loup

Sur un petit monument à gauche de la route venant de Blanzy, sous une figure de Saint Loup, on lit :

« Ici a été enterrée par les Huguenots, au temps de la Ligue, la relique de Saint Loup, enlevée par eux de l’église, mais devenue, dit-on si pesante en ce lieu qu’ils ne purent l’emporter plus loin. »

Selon la légende[2], au XVIème siècle, sous Henri III, les Protestants ravagent la région. Ils saccagent l’église de Saint Loup et trouvent dans une châsse le pouce conservé du saint patron de la paroisse. Ils s’en emparent et veulent le jeter dans un marais voisin. Mais plus ils avancent, plus le pouce devient lourd, si lourd même, qu’à un moment, ils ne peuvent plus avancer.

La grande guerre

Du 23 août 1914 au 11 novembre 1918, Les Ardennes furent le seul département français entièrement occupé par l’armée allemande.

Vers le 20 août 1914, l'armée allemande franchit la frontière franco-belge. Des combats se déroulent à Charleroi, Dinant et Rossignol[3]. Les récits des atrocités allemandes dans les Ardennes, colportées par les réfugiés belges, terrorisent la population[3].

Toutes les maisons doivent rester ouvertes, elles sont fouillées de fond en comble plusieurs fois par semaine[3].

En 1916, les 102 communes de la région se voient réclamer 2 100 000 marks[3], en 1917 un 1 500 000 marks[3]. À ces taxes il faut ajouter les réquisitions en tout genre : la récupération des métaux pour les industries de guerre (la mauvaise volonté des Ardennais rendit difficile la collecte des objets en cuivre)[3]. De nombreux biens sont concernés dont le bois de chauffage, les meubles, les noyers pour les crosses de fusil, le charbon, les chevaux, les vaches, les pommes de terre, le foin, la laine des matelas, les clenches de porte.

Les populations ardennaises sont étroitement contrôlées et assignées à résidence[3].

Quelques soldats ont exprimé publiquement leur repentir de ces actes. Les occupants se sont efforcés de contrôler les populations ardennaises par tous les moyens.

Le prêtre de Pauvres résume le sentiment général qu’inspire aux Ardennais le comportement de l’envahisseur :

« Peuple de sauvages, fourbe et avide, en dessous des Huns d’Attila… Ce qu’il faut, ce qu'il faudra, ce sera d’entretenir non seulement la haine, mais le dégoût de l’Allemand qui est le péché intégral[3]. »

Aide à la réinstallation

A la fin de la guerre, le village voisin d’Avançon est détruit à près de 50%. Les habitants rentrés d'exode sont totalement démunis. Le maire Charles Michelet adresse alors une demande d'aide à la ville du Mans qui vote effectivement de donner 4 poules, 1 coq et 4 lapins à chaque famille, ainsi que 932 mètres de toile à draps, du linge, des couvertures. Avançon se retrouve "filleule du Mans".

Un comité local du Mans organise aussi les 8 et 9 juin (Pentecôte) une grande kermesse franco-américaine au profit d'Avançon. Un centre de réembarquement des troupes américaines stationné au Mans concourt à ces festivités et organise une grande représentation réhaussée par la présence de Miss Margareth Wilson, fille du Président des États-Unis, laquelle adresse une lettre à la mairie d'Avançon avec un don de 250 francs pour l'école. De nombreux dons de personnalités, d'associations, de commerçants, d'anonymes s'y ajoutent. La Croix-Rouge américaine envoie un don important de meubles, vêtements, denrées alimentaires. Fête et souscription rapportent la somme de 26 630 francs, envoyée en matériel et alimentation.

La commune d'Avançon en donne une partie à Saint-Loup-en-Champagne aussi démuni[4]. Octave Pasté, ancien Maire de 1891 au 30 septembre 1919, se rappelle :

« La commune d'Avançon nous a remis une quantité de couverts, chandails, gants, biscuits, haricots et autres articles qui ont été bien reçus par les habitants de notre commune. Je vous remercie du don généreux qui nous a servi à souhait. Notre commune a été moins saccagée, mais les habitants en ont souffert autant. Nous avons été chassés du village et enfermés pendant 4 jours dans l’église d’Avançon. Durant ce temps, nous avons été mis à sac, tout nous a été enlevé, pillé, incendié ; des mines ont détruit certaines parties du village, voilà le résultat de la guerre ; tant pis pour ceux qui sont sur le passage. Encore une fois merci, nous n’oublierons jamais le bien que vous faites à nos familles. Octave Paste. »

1940-1945

Le 9 juin 1940, le chef d’escadron entre en liaison directe avec le commandant Masse, le groupement d’action d’ensemble à Saint Loup, et place un observatoire au signal de Saint Loup (en haut du mont de Blanzy). Mais les batteries subissent des pertes et mal abritées sont parfois dans l’obligation de se taire. Les 2ème et 3ème batteries du 123 RALCA (artillerie lourde 105L) prennent position dans le bois au sud de Saint Loup à contre pente, elles sont prises sous un bombardement aérien violent à plusieurs reprises puis subissent des tirs d’artillerie ennemis qui préparent l’attaque allemande dans cette région[5].

Le 15 mai, le 24ème régiment d'infanterie est dirigé sur l’Aisne en camion. Installé les 16 et 17 mai, le front a une étendue de 20 km de Château-Porcien à Vieux-lès-Asfeld pour défendre la rive sud de l’Aisne.

Le PC du colonel Sausse est situé à Saint Loup dans la dernière maison à l’angle de la route départementale qui monte en pente douce vers Blanzy et de la rue basse. Au signal sont installés un poste de commandement et un poste d’observation. Le 2éme bataillon occupe la ligne d’arrêt au signal Saint Loup, cote 146 et bois Jean Claude.

Le 15 mai, les habitants de Saint Loup reçoivent l’ordre d’évacuation et vont aller grossir les colonnes de réfugiés.

Du 17 au 20 mai, le 24e régiment d'infanterie s’oppose à plusieurs tentatives de franchissement de la rivière par les Allemands, les rejetant à chaque fois avec des pertes sensibles par de vigoureuses contre-attaques. Le régiment remporte un succès en maintenant ses positions malgré l’étendue de son front.

Entre le 21 et le 23 mai le régiment profita du répit pour ré-articuler son dispositif Le 9 juin à 3h30 un violent bombardement par mines, avions et artillerie se déclenche sur l’ensemble de la position. De violents combats ont lieu les 9 et 10 juin. Les troupes allemandes sont supérieures en nombre et en armes blindées.

10 juin : enfoncement de la ligne d’arrêt. Malgré la résistance des différents bataillons le régiment est complètement encerclé et son colonel est fait prisonnier. Le drapeau est sauvé, le dernier coup de feu est tiré à 23 heures. Des rescapés participent à la défense de la Suippe. Le 24 RI après ces violents combats n’existe plus, mais il a tenu sa mission « tenir sans esprit de recul »[5].

Le colonel allemand dira au colonel Sausse :

« Je vous félicite de la magnifique résistance de votre régiment, ce fut très dur pour nous[5]. »

Au départ de Paris le 24ème comptait 83 officiers, 250 sous officiers, et 2800 hommes, il ne reste que 8 officiers 47 sous officiers et 350 hommes[5]. Sur le terroir de Saint Loup 86 soldats sont décédés dont le commandant De Vansay du 19ème GDCA. Le 24ème RI dépend de la 10ème DI avec les 5ème RI, 46ème RI et 32ème RA. Tous ces régiments sont en garnison à Paris.

Monuments

Ancien château

Une maison de culture importante est située au sommet du coteau dominant le village au sud, à l’endroit où la carte de Cassini place le Château de Saint Loup. Ce domaine appartient à la famille Griffon De Finfe, de Montlaurent.

Stèle commémorative de l'observatoire du groupement d'action d'ensemble du 24ème RI

Observatoire du 24 RI

Suite au remembrement de Blanzy-la-Salonnaise, les limites du terroir ont été modifiées : la stèle est maintenant sur le territoire de Blanzy. Mais cet emplacement possède désormais un numéro cadastral enregistré comme propriété de la commune de Saint Loup.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1840 1852 M. Etienne Batteux    
1852 1887 M. Modaine    
1891 1919 M. Octave Pasté    
1919 1931 M. Léon Pasté    
1932 1940 M. Auguste Chevalier    
1941 1944 M. Georges Nocton    
1944 1969 M. Edmond Pasté   Conseiller Général
1970 1971 M. René Fromentin    
1972 1977 M. Louis Bausseron    
1977 1995 M. François Devie    
1995 2001 M. Etienne Bausseron    
2001 2008 M. Régis Fromentin    
2008   M. Robert Carré[6]    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[7])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
215 232 201 220 217 223
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Personnalités liées à la commune

Galerie

Notes et références

  1. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 221 - 222.
  2. H. Jadart, Saint Loup En Champagne, écrit à la fin du 19ème siècle, Archives départementales des Ardennes.
  3. a, b, c, d, e, f, g et h Les Ardennais pendant la grande guerre, Gilles Deroche.
  4. Terres Ardennaises n°66, mars 1999.
  5. a, b, c et d La Bataille de Rethel : 16 mai - 10 juin 1940 de Robert Marcy - 1990 - (ISBN 2905339144)
  6. [PDF]Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin 2008.
  7. Saint-Loup-en-Champagne sur le site de l'Insee

Bibliographie

  • Mourir à Saint Loup, (Jean-Paul Tricoire)
  • Géographie traditionnelle et population des Ardennes (O Guelliot)
  • Statistiques du département des Ardennes (E Dubois)
  • Les Ardennais pendant la grande guerre (G Deroche)
  • La bataille de Rethel juin 1940 (R Marcy)
  • Le journal L'Ardennais
  • Terres Ardennaises
  • Archives départementales des Ardennes et de L'Aisne
  • Archives de la famille Paste

Liens externes


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