Région autonome de Transnistrie

Région autonome de Transnistrie

République moldave de Transnistrie

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République moldave de Transnistrie
Republica Moldovenească Nistreană (mo)
Приднестро́вская Молда́вская Респу́блика
 (ru)

Приднeстровська Молдавська Республіка
 (uk)
Drapeau de la Transnistrie Armoiries de la Transnistrie
Drapeau Armoiries
Moldavie en bleu, Transnistrie en jaune
Administration
Statut politique Indépendance non reconnue vis-à-vis de la République de Moldavie
Capitale Tiraspol
Gouvernement
- Président
 • Vice-président
République
Igor Smirnov
Sergueï Leontiev
Géographie
Superficie 4 163 km²
Démographie
Population  (2004) 555 500 hab.
Densité 162 hab./km²
Langue(s) moldave, russe, ukrainien
Économie
Monnaie Rouble de Transnistrie
Autres
Fuseau horaire UTC +2
Indicatif téléphonique 373 533
Carte topographique de la Transnistrie.

La République moldave de Transnistrie (appelée « Pridnestrovie » par les russophones, « Transnistrie » par les roumanophones, et parfois Transdniestrie à l'étranger, ce qui signifie « au-delà du Dniestr »-Nistru en roumain), est une république non reconnue qui a fait sécession de la république de Moldavie en 1991 à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique.

Son territoire de 4 163 km2 s'étire le long de la frontière est de la république de Moldavie, entre le fleuve Dniestr et la frontière avec l’Ukraine. La capitale de la Transnistrie est Tiraspol.

Les différentes appellations de ce territoire dans les langues locales sont : Република Молдовеняскэ Нистрянэ (Republica Moldovenească Nistreană) en moldave, Приднестро́вская Молда́вская Респу́блика (prononcé : Pridnestróvskaia Moldávskaia Respública) en russe et Приднeстровська Молдавська Республіка (prononcé : Pridnestrovs'ka Moldavs'ka Respublika) en ukrainien.

La "République moldave de Transnistrie" fait partie de l'ancienne région ukrainienne de Podolie: à l'exception de la ville de Tighina (appelée aussi Bendery), son territoire n'a appartenu ni à l'ancienne Principauté de Moldavie ni à l'ancienne Bessarabie. Par contre elle fut occupée pendant la Seconde Guerre mondiale par la Roumanie, où le régime Antonescu et les Einsatzgruppen allemands laissèrent mourir de froid et de typhus, ou fusillèrent 120 000 juifs, roms et résistants roumains ou ukrainiens.

La « République moldave de Transnistrie » n’est reconnue par aucun pays de la communauté internationale, pas même par la Russie qui, pourtant, y stationne des éléments de sa 14e armée pour empêcher la Moldavie de reprendre le contrôle de cette région, qui inclut la majeure partie de l'industrie moldave et la centrale hydroélectrique de Dubăsari. La tentative de la Moldavie d'en prendre le contrôle en 1992 s'est soldée par une cuisante défaite face à la XIVe armée russe alors commandée par le général Alexandre Lebed (aujourd’hui décédé), qui était en poste en Transnistrie depuis l'époque de l'Union soviétique.

Sommaire

Situation politique

La Transnistrie est un État de facto indépendant non reconnu situé sur le territoire de la République de Moldavie. Elle est, de fait, une enclave russe entre la République de Moldavie et l’Ukraine. La présence militaire russe assure un statu quo qui bloque les communications entre la Transnistrie et la République de Moldavie, mais les ouvre côté ukrainien.

La Transnistrie possède sa propre constitution, son drapeau, son hymne, son président, son parlement, son gouvernement, son armée, sa monnaie (le rouble transnistrien ou Souvoriki) et utilise l'alphabet cyrillique, y compris pour la langue daco-roumaine appelée « moldave » en Moldavie et « roumain » en Roumanie, qui s'écrit en caractères latins dans ces deux pays.

Le 31 mars 2006[1], la Transnistrie a annoncé vouloir tenir un référendum sur son indépendance. Le 6e congrès extraordinaire des représentants par la voix du président du Parlement, Evguenï Chevtchouk, a demandé une supervision de ce référendum par des observateurs internationaux. Chevtchouk a aussi demandé que la Russie et l’Ukraine reconnaissent officiellement la Transnistrie.

Histoire

Article détaillé : Transnistrie historique#Le conflit.
Le Parlement de la Transnistrie à Tiraspol.

L’histoire de la République moldave de Transnistrie (RMT) commence en 1991. Avant 1991, son histoire est celle de la Transnistrie historique.

En juin 1990, lorsque le Parlement de la République de Moldavie adopte l’utilisation du roumain (langue de la majorité autochtone) comme seule langue officielle de la république, les Russo-Ukrainiens, déjà inquiets depuis 1989 par la réintroduction de l’alphabet latin sur tout le territoire et la volonté moldave de sortir du giron soviétique, expriment leur mécontentement: ils craignent de devoir apprendre la langue locale et de perdre leur situation privilégiée pour raison linguistique, comme dans les pays Baltes. De plus, une éventuelle réunification entre la Roumanie et la République de Moldavie paraît inacceptable pour les russophones (25,4 % de la population en République de Moldavie, mais qui ne seraient plus que 8 % dans une Roumanie-Moldavie unie). Aussi, les russophones de Transnistrie, localement majoritaires, réclament le maintien de leur région au sein de l'URSS ou de la Russie, comme l'enclave de Kaliningrad.

La République moldave de Transnistrie est proclamée le 2 septembre 1990. Dès novembre, des violences éclatent entre les forces armées de la République de Moldavie et les milices russophones de Transnistrie, ces dernières étaient alors appuyées par la XIVe armée russe qui était stationnée en permanence sur le territoire. Les journalistes présents, tels Olga Căpăţînă, notent qu'il y a dans chaque armée un nombre sensiblement égal de russophones et de roumanophones, et qu'il s'agit bien d'un conflit politique et non pas ethnique.[2] La nouvelle république de Transnistrie choisit Tiraspol comme capitale et demande son rattachement à la Russie.

A l’occasion d’un « référendum » organisé en décembre 1991, la population de Transnistrie se prononce pour l’indépendance du territoire.

Une force trilatérale de la mission PFK de maintien de la paix de la CEI (russe, moldave et transnistrienne) est déployée le 29 juillet 1992 à la frontière moldavo-transnistrienne. Les Russes en possèdent plus de la moitié des effectifs (674 soldats russes et 10 observateurs militaires russes contre 500 soldats moldaves ou transnistriens)[3].

À l’automne 1992, la guerre aboutit à un accord entre le président de la République de Moldavie Mircea Snegur et le président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine : la Russie resterait neutre (elle cesserait d’appuyer la Transnistrie) et la Transnistrie bénéficierait d’un statut politique particulier de région autonome dans le cadre de la République de Moldavie. En échange, la République de Moldavie s’engage à ne plus revendiquer son identité roumaine, à ne pas demander son rattachement à la Roumanie ou, dans ce cas, à accorder le droit à l’autodétermination à la Transnistrie.

Les efforts qui ont été conduits par le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine vont dans le sens de la création d’une région intégrée à la République de Moldavie, mais restant bilingue russe-moldave, ne revendiquant pas sa roumanophonie et liée à la Fédération de Russie par des accords bilatéraux[4].

Dans ce contexte, un nouveau référendum d’autodétermination, soutenu par la Russie et accepté par les différentes forces en présence a été organisé le 17 septembre 2006 en Transnistrie. Il a mobilisé 78,6 % des électeurs, qui ont approuvé à 97,1 % le rattachement à la Russie dans le cadre de la CEI[5]. Selon les observateurs de la C.E.I. venus assister au déroulement du référendum, celui-ci s’est déroulé de manière libre et démocratique. Néanmoins, l’Union européenne et l’OSCE ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas les résultats du référendum.

Solutions proposées pour sortir du statu quo

En 2003, Dmitri Kozak, l'envoyé du président russe Vladimir Poutine, suggère une « fédéralisation » de la République de Moldavie garantie par la Russie et l’Ukraine. Les partis qui revendiquent la roumanophonie, minoritaires, estiment que toutes ces propositions visent en réalité à russifier la Moldavie entière et que si elles sont adoptées, ce serait en fait une annexion de la Moldavie par la Transnistrie[6]. Cela a déterminé les Ukrainiens à proposer leur propre plan : le plan du président de l’Ukraine propose d’accorder à la Transnistrie le statut de « République autonome » dans le cadre de la République de Moldavie (l’Ukraine a fait la même chose sur son propre territoire en Crimée pour empêcher la Russie d’en prendre le contrôle, à la faveur de la population russophone majoritaire locale) et accepte comme garants les États-Unis et l’Union européenne.

Quant à la République de Moldavie, son parlement à majorité communiste a adopté au mois de juillet 2005 une loi qui accorde à la Transnistrie une large autonomie et exclut tout garant extérieur.

Une première rencontre directe entre les deux présidents de Moldavie (Vladimir Voronine) et de Transnistrie (Igor Smirnov) a eu lieu à Bendery (ville de Transnistrie) le 11 avril 2008 pour convenir de relancer le processus de négociation "5+2". [7]

Trafic d’armes

Le 8 mai 2005, The London Times a publié un article sur les ventes d’armes par des réseaux mafieux en Transnistrie, y compris des missiles à tête « radioactive ». Si cette information était fondée, il ne s’agirait évidemment pas de têtes nucléaires, mais de têtes contenant une très petite quantité de matériau fissile, probablement utilisée dans les capteurs.

Les ventes d'armes représenteraient une source majeure de revenus pour l’économie « grise » en Transnistrie. Selon Zaur Borov et Stephen Bowers (in Illegal Weapons Traffic in Eastern Europe), on trouverait de l’armement léger mais aussi des missiles Stinger, armes anti-aériennes fabriquées aux USA.

Un français, Xavier Deleu a donné tous les détails dans le livre Transnistrie, la poudrière de l'Europe, mais cet ouvrage produit plus de témoignages que de démonstrations chiffrées, ce qui rappelle les anciennes controverses sur les réalités de l'URSS, et a fait dire à Jean-Baptiste Naudet du Nouvel Observateur que "la Transnistrie est un territoire de l'Europe géographique où l'URSS, son système, son administration, son décorum et ses méthodes sont encore en place : un véritable conservatoire historique". Le livre plus récent de Frédéric Delorca Transnistrie : voyage au pays des derniers soviets, qui s'y est rendu en 2007, nuance pour sa part les thèses de Deleu et insiste sur les efforts de Tiraspol pour s'aligner sur les normes juridiques européennes.

Économie

La Transnistrie a bénéficié depuis l'effondrement de l'Union soviétique de la majeure partie des investissements faits en Moldavie[8]. Ainsi en 1990, 40 % du PNB total de la Moldavie était assuré par la Transnistrie sur le territoire duquel se trouvaient les industries de la petite république. Cette situation se poursuit aujourd'hui mais la Transnistrie, enclavée, doit faire transiter ses marchandises par la Moldavie.

Parmi les principales entreprises du pays : Tirotex, seconde entreprise textile d'Europe est un héritage soviétique. Cette entreprise emploie 6100 salariés et est le principal employeur de main d'oeuvre féminine du pays. Elle s'est considérablement modernisée avec des machines outils allemandes et chinoises et traite l'ensemble de la chaine textile, de la fibre jusqu'au vêtement fini. Cette modernisation et le faible coût de main d'oeuvre lui permet d'être compétitive en Europe, où elle écoule une grande partie de ses produits, face aux produits chinois ou du Maghreb. Faute de reconnaissance officielle du pays, ses produits sont étiquetées Made in Moldova.

L'autre grande entreprise de Transnistrie est le groupe Sheriff, créé par Viktor Gouchane (Ukrainien et Transnistrien) et Ilya Kazmaly (Russe et Transnistrien d'origine gagaouze), tous deux anciens officiers des services de renseignement soviétiques. Le groupe possède une chaine de supermarchés, des usines agro-alimentaires, le principal réseau de station-service, des concessions automobiles, une agence de publicité, une chaine de télévision, un opérateur de téléphonie mobile, etc. Il est également propriétaire de l'équipe de football de Tiraspol et a construit en 2000 un complexe sportif de plus de 200 millions de dollars.

Le groupe Sheriff est un des principaux appuis économiques du président Smirnov dont le fils, Oleg Smirnov est l'un des dirigeants du groupe et bénéficie d'avantages tels des réductions de taxes d'import-export.

Géographie

Les régions administratives

Régions administratives

La Transnistrie est subdivisée en cinq régions administratives, ou raion (les noms russes ou moldaves cyrilliques sont indiqués entre parenthèses, et leur translittération latine dans sa variante officielle moldave) :

  • Camenca (Кáменка, Kamenka),
  • Dubăsari (Дубоссáры, Doubossary),
  • Grigoriopol (Григориóполь),
  • Rîbniţa (Рыбница, Rybnitsa),
  • Slobozia (Слободзeя, Slobodzeïa),

et une (voire deux) municipalités non rattachées :

  • Tiraspol (Тирáсполь), la capitale,
  • Tighina (ou Бендeры, Bendery), plus récemment détachée de son ancienne région.

Notes et références

  1. « Dniester region to hold referendum on independence », ITAR-TASS, 31 mars 2006.
  2. Olga Căpăţînă: Книга воинам|Cartea războiului, Association des mères des soldats abattus, Chisinău 2000, ISBN 9975-9572-0-3
  3. http://www.operationspaix.net/-JPKF,228-
  4. [1] Transnistrie: Moscou prône la reprise du dialogue Chisinău-Tiraspol (diplomatie russe). RIA Novosti. 26/02/2008
  5. Résultats du référendum du 17 septembre 2006
  6. Déclaration de Iurie Rosca au VIIIème congrès du PPCD
  7. N. Gros-Verheyde, "Entre la Moldavie et la Transnistrie, un timide rapprochement"
  8. François Grünenwald et Anne Rieu, « La Transnistrie », revue Diplomatie, n° 30, janvier-février 2008.


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Xavier Deleu, Transnistrie, la poudrière de l'Europe, Hugo, Paris, 2005 (ISBN 2-7556-0055-1).
  • Frédéric Delorca, Transnistrie, voyage officiel au pays des derniers soviets, Editions du Cygne, Paris 2009(ISBN 978-2-84924-130-1)
Drapeau de la République de Moldavie Subdivisions de la République de Moldavie Flag of Moldova
Cantons
Anenii Noi | Basarabeasca | Briceni | Cahul | Camenca | Cantemir | Călăraşi | Căuşeni | Cimişlia | Criuleni | Donduşeni | Drochia | Dubăsari | Edineţ | Faleşti | Floreşti | Glodeni | Grigoriopol | Hînceşti | Ialoveni | Leova | Nisporeni | Ocniţa | Orhei | Rezina | Rîbniţa | Rîşcani | Sîngerei | Slobozia | Soroca | Străşeni | Şoldăneşti | Ştefan Vodă | Taraclia | Teleneşti | Ungheni
Municipalités
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