- République autonome socialiste soviétique moldave
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République socialiste soviétique autonome moldave
Pour les articles homonymes, voir Moldavie (homonymie).RSSA moldave
Republica Autonomă Socialistă Sovietică Moldovenească
1924-1940La Roumanie (en jaune) et la RSSA moldave (en orange) en 1920 Territoires 11 raions sur la rive gauche du Dniestr Villes Capitale : Chişinău (officielle), Balta (1924-1929), Tiraspol(1929-1940) Chronologie avant 1924 : partie de la République socialiste soviétique d’Ukraine forme : République socialiste soviétique autonome membre de : République socialiste soviétique d’Ukraine 1925 : famine
1932-1933 : grande famine (Holodomor)après 1940 : République socialiste soviétique de Moldavie Chefs de l’État Populations Ukrainiens (46 %)
Roumains (32 %)
RussesLa République socialiste soviétique autonome moldave (RSSAM, en roumain : Republica Autonomă Socialistă Sovietică Moldovenească) était une région autonome de la République socialiste soviétique d’Ukraine entre le 12 octobre 1924 et le 2 août 1940. Elle incluait la région de Transnistrie (qui appartient aujourd'hui à la République de Moldavie, plus précisément à la région autonome de Transnistrie) et des zones qui font aujourd'hui partie de l'Ukraine.
Sommaire
Son nom
Bien que leurs noms soient très semblables, il ne faut pas confondre la République socialiste soviétique autonome moldave (RSSA moldave ou RASSM) avec la République socialiste soviétique de Moldavie (RSS de Moldavie ou RSSM).
Le territoire de la République socialiste soviétique autonome moldave, inclus dans le territoire de la République socialiste soviétique d’Ukraine, comprenait des zones de la rive gauche du Dniestr, et en particulier la région de Transnistrie (« au-delà du Dniestr »). Il faisait 8 100 kilomètres carrés.
La République de Moldavie est le successeur direct de la République socialiste soviétique de Moldavie et possède donc le même territoire (qui comprend donc la région de Transnistrie, sécessionniste depuis 1992) qui reprend le territoire de la République socialiste soviétique autonome moldave, étendu à la Bessarabie, sur la rive droite du Dniestr jusqu'au Prout, soit une zone considérablement plus grande (33 843 kilomètres carrés), qui correspond à la zone dans laquelle l'Armée rouge s'est avancée en 1940 pendant l'invasion d'un territoire qui appartenait à la Roumanie).
Création
La création de l'autonomie moldave est initiée par Grigore Kotovski, mais celle-ci devient vite un sujet de désaccord. Tchitchérine, commissaire aux Affaires étrangères adopte la position que ce serait prématuré et que celle-ci conduirait à « l'expansion d'un chauvinisme roumain ». En face, Kotovski soutient qu'une nouvelle république pourrait propager les idées communistes dans la Bessarabie voisine (qui appartenait alors à la Roumanie), avec quelques chances d'y porter la révolution ainsi que dans tous les Balkans. En premier lieu, le 7 mars 1924, il est décidé avec prudence de créer l'oblast autonome moldave à l'intérieur de la République socialiste soviétique d’Ukraine, mais on décide finalement d'élever son statut à celui de république socialiste soviétique autonome. La capitale officielle est la « ville temporairement occupée de Chişinău », mais la capitale effective jusqu'en 1929 est à Balta, et à partir de 1929 jusqu'à 1940 à Tiraspol.
La population de la République socialiste soviétique autonome moldave est un mélange d'Ukrainiens (46 %) et de Roumains (32 %), soit un total estimé à environ 545 500 habitants au total. Le territoire est de 8 100 kilomètres carrés et comprend onze raions sur la rive gauche du Dniestr.
Pendant les premières années de la République socialiste soviétique autonome moldave, les Soviétiques prennent soin des Roumains qui y habitent, peut-être dans l'espoir d'encourager la dissidence en Bessarabie.
L'émergence de la théorie sur l'ethnicité moldave
Les Roumains de la République socialiste soviétique autonome moldave sont éduqués en roumain, écrit en caractères latins, mais au début des années 1930, les autorités soviétiques créent l'alphabet moldave, écrit en caractères cyrilliques, et basé sur l'alphabet russe adapté au roumain. Cela devient la seule manière officielle d'écrire en République socialiste soviétique autonome moldave.
La zone est rapidement industrialisée, et à cause du manque de ressources qualifiées et de cadres industriels et pédagogiques, se met en place une migration significative de personnels depuis les autres républiques soviétiques, particulièrement des Ukrainiens et des Russes. Par exemple, en 1928, sur 14 300 travailleurs dans l'industrie, seuls 600 sont moldaves.
La collectivisation dans la République socialiste soviétique autonome moldave est appliquée encore plus facilement qu'en Ukraine et elle est considérée comme terminée à l'été 1931. Elle est accompagnée de la déportation de près de deux mille familles vers le Kazakhstan[1].
En 1925 la République socialiste soviétique autonome moldave souffre de la famine. En 1932-1933 elle est également touchée par la « grande famine » (connue en Ukraine sous le nom de Holodomor), qui fait mourir de faim des dizaines de milliers d'Ukrainiens et de Moldaves.
Pendant la famine, des milliers d'habitants essaient de s'échapper en traversant le Dniestr, malgré la peur d'être abattus. Le 23 février 1932, près du village d'Olăneşti, se produit l'incident le plus important : quarante personnes sont abattues. Le fait est relaté par les survivants dans les journaux européens. Du côté soviétique, cet incident est décrit comme la fuite d'éléments « koulaks convertis par la propagande roumaine ».
Alors la « théorie sur la langue moldave » commence à se développer. Cette théorie prétend que les Moldaves forment une nation différente des Roumains, et qu'ils ont été sévèrement « opprimés par les Roumains impérialistes ». Après la Seconde Guerre mondiale, cette théorie fera partie de l'idéologie officielle du parti communiste en Moldavie soviétique.
En 1937, les intellectuels roumains de la République socialiste soviétique autonome moldave sont accusés par les Soviétiques d'espionnage et de sabotage, et pratiquement presque tous sont évincés de leurs postes et réprimés, et beaucoup d'entre eux exécutés.
Démantèlement
En 1940, l'Union soviétique envahit la Bessarabie, qui faisait alors partie de la Roumanie, et crée la République socialiste soviétique de Moldavie, qui comprend pratiquement toute la Bessarabie et les zones occidendales de la République socialiste soviétique autonome moldave. La partie orientale, qui inclut la ville de Balta est fusionnée à la République socialiste soviétique d’Ukraine, ce qui a pour conséquence d'abolir l'autonomie des Roumains qui y vivaient et en particulier leur droit d'exercer leur langue.
Note
- ↑ Cf. le roman On frappe à la porte de Iossif Guerassimov
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