- Gagaouzie
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Gagauz-Yeri
Găgăuzia
ГагаузияDrapeau Armoiries Administration Statut politique Région autonome de la Moldavie Capitale Comrat
Gouvernement
- Gouverneur
- Premier Ministre
Mihail Formuzal (2006-)
Mihail KendigelenGéographie Superficie 1 832 km2 Démographie Population (2005) ~ 155 700 hab. Densité 85 hab./km2 Langue(s) Gagaouze, roumain, russe La Gagaouzie, en gagaouze : Gök-Oğuz Yeri (« pays des taureaux du ciel bleu »), en roumain : Găgăuzia, en russe : Гагаузия (Gagaouziïa) ou Гагауз-Йери (Gagaouz-Ieri), est un district autonome (Unitate teritorială autonomă, abrégée en roumain UTA), regroupant une quinzaine de communes de la République de Moldavie, située près de la frontière sud avec l'Ukraine , qui s'étend sur 1 830 km² et est habitée par 155 646 habitants dont 133 477 Gagaouzes, 12 702 Moldaves et 7 811 Bulgares (recensement de 2004), orthodoxes à 93 %. L'UTA comprend trois districts (dolay) : Comrat, Ceadîr-Lunga et Vulcănești.
Sommaire
Population
Ce peuple turcophone, en turc Gök-Oğuz, est largement russifié et culturellement distinct des Turcs : il est chrétien orthodoxe et sa langue est très proche du dialecte turc anatolien, mais imprégnée de mots bulgares et roumains. La population, souvent mêlée à la minorité bulgare, est de 156 000 habitants (82,5 % de Gagaouzes). La ville de Comrat est la capitale de l'entité, avec près de 40 % de la population de la région (75 000 habitants).
Histoire
Turcophones chrétiens de Bulgarie, les Gök-oğuz ou Gagaouzes, ainsi que les Bulgares, ont été établis ici en 1812, parmi les Moldaves, lorsque l'Empire russe a annexé la Bessarabie et procédé à un échange de populations avec l'Empire ottoman : Gagaouzes et Bulgares orthodoxes ont remplacé les Tatars musulmans du Boudjak, qui se sont réfugiés en Dobrogée (à l'époque encore ottomane).
Petit à petit la langue turque gök-oğuze a reculé face au russe et au bulgare, sans disparaître pour autant. C'est pourquoi le nombre de Gagaouzes, dans les recensements russes et roumains des XIXe et XXe siècle, fluctue souvent, les Gagaouzes étant parfois comptés comme Bulgares ou comme Russes.
En 1990, alors que les roumanophones Moldaves revendiquent la réunification avec la Roumanie et la fin du communisme soviétique, des émissaires des cercles conservateurs soviétiques convainquent Stepan Topal, le leader de la communauté, de proclamer unilatéralement une République de Gagaouzie dont la revendication essentielle est de rester membre de l'URSS au cas où la Moldavie s'en détacherait (la République ne s'étend qu'en Moldavie, alors qu'il y a également des villages a majorité gagaouze en Ukraine, juste de l'autre côté de la frontière). Effectivement, lorsqu'en août 1991 la République de Moldavie proclame son indépendance, Stepan Topal et l'assemblée des soviets ruraux gagaouzes proclament également la leur. Mais entre-temps les dirigeants ex-soviétiques ont renoncé à l'idée de maintenir l'URSS, et alors que la République de Moldavie est internationalement reconnue, même par la Fédération de Russie, la République de Gagaouzie n'est reconnue par personne, et se retrouve isolée. Or, contrairement à la Transnistrie (qui avait suivi la même politique), la Gagaouzie ne disposait d'aucun atout industriel ou stratégique : ni centrale hydroélectrique, ni usines d'armement, ni contrôle des voies de communication vers Odessa… Son seul atout économique était l'exportation de tabac. Aussi, Stepan Topal, contrairement à son homologue transnistrien Igor Smirnov, dut-il renoncer à l'indépendance et accepter un statut d'autonomie au sein de la Moldavie[1].
Les négociations ont abouti et le Parlement moldave a officiellement reconnu l'autonomie de la Gagaouzie en décembre 1994. Le 25 juillet 2003, la loi n° 344-XV a modifié la Constitution moldave, plus précisément l'article 111, en élargissant l'autonomie de l'UTAG, dont le développement économique en fait une région des plus actives en Moldavie, avec des cultures diversifiées et des échanges commerciaux internationaux intenses, dans l'augmentation desquels les capitaux turcs, via la Communauté économique de la Mer Noire, jouent un rôle important.
Chronologie
Dates clés dans l'histoire de la Gagaouzie 1812 Venus de Dobroudja les Gagaouzes et des Bulgares s'installent dans le sud de la Bessarabie après son annexion par la Russie: ils y remplacent des Tatars qui vont s'installer en Dobrogée. 1856 La région passe sous administration de la principauté de Moldavie (qui s'unit en 1859 à la Valachie historique pour former la Roumanie). 1878 La Russie regagne les zones perdues en 1856. 1917 Les députés Gagaouzes au Sfatul Țării de Bessarabie votent l'indépendance de la première République démocratique moldave, et quelques mois après, son rattachement à la Roumanie. Seconde Guerre mondiale Le territoire de la Gagaouzie est annexé par l'URSS en juin 1940 et divisé entre les républiques socialiste soviétiques moldave et ukrainienne. 1988 Animée par Stepan Topal, la campagne gagaouze pour l'auto-détermination commence. 1989 Le roumain devient langue officielle de la République de Moldavie, ce qui est perçu comme discriminatoire par certains Gagaouzes comme Stepan Topal (d'autres, plus âgés, s'y rallient). 1991 La République de Gagaouzie indépendante est proclamée par Stepan Topal dans plusieurs communes moldaves. 1994 La Moldavie renonce à revendiquer sa roumanophonie, la langue est officiellement appelée Moldave et le Gagauz Yeri devient une région autonome dans la République de Moldavie. 1995 Les élections de l'assemblée nationale de la région de Gagaouzie se tiennent. Le conflit de cinq années entre la République de Moldavie et la Gagaouzie se termine officiellement. Politique
Voir aussi
Notes
- Jean-Baptiste Naudet : « URSS, le rêve turc des Gagaouzes », le Monde, 28 mars 1991.
Liens internes
- République moldave du Dniestr (Transnistrie)
- Moldavie
Liens externes
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