- Desastre de Annual
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Bataille d'Anoual
Bataille d’Anoual Informations générales Date 1921 Lieu Anoual Issue Victoire des Rifains Belligérants Résistants rifains
(Aït Ouriaghel)Armée coloniale espagnole Commandants Abdelkrim Al Khattabi Général Manuel Fernández Silvestre Forces en présence ~18 000 combattants 13.358 Espagnols
5 100 Marocains distribués sur plusieurs positions [réf. nécessaire]Pertes ~1 000 morts 10.973 espagnols
2.390 marocainsGuerres coloniales espagnoles au rif La bataille d'Anoual, fréquemment appelée désastre d'Anoual en Espagne, opposa un contingent militaire espagnol à l'armée rifaine d'Abdelkrim Al Khattabi, dans la région du Rif en juillet 1921. Les affrontements ont eu lieu à 120 km de Melilla dans le Nord du Maroc et marquent le début de la guerre du Rif.
La victoire d’une armée de résistants rifains sur l’armée espagnole devint un important symbole de la lutte anticoloniale, marque un tournant de la résistance au double protectorat espagnol et français instauré au Maroc.
Le désastre d'Anoual est une défaite cuisante de l'armée espagnole. Elle marque la naissance d’un mythe : celui d’Abdelkrim, héros de guerre, fin stratège et chef charismatique de la résistance.
La crise politique que provoqua cette défaite fut une des plus importantes que dût subir la monarchie libérale d'Alphonse XIII. Elle fut la cause directe du coup d'État et de la dictature de Miguel Primo de Rivera.
Origine
Depuis dix ans, l’Espagne éprouve beaucoup de difficultés à administrer la région nord du Maroc placée sous son autorité depuis 1912. Ses troupes se heurtent continuellement à des poches de résistance, particulièrement dans la région montagneuse du Rif.
Au début de 1921, une tribu rifaine, les Aït Ouriaghel, de la région d’al-Hoceïma, déclenche véritablement les hostilités. À sa tête, Mohamed ben Abdelkrim al-Khattabi, alias Abdelkrim, 39 ans à cette date, fils de cadi (« juge ») du clan des Ait Youssef Ouaâli. Journaliste à ses heures, il a étudié la technologie militaire en Espagne avant d’entrer dans l’administration espagnole.
Le général Manuel Fernández Silvestre, qui commande les forces espagnoles dans la région, est convaincu d’avoir affaire à une petite bande de brigands et continue d’avancer vers le cœur du Rif. Abdelkrim lui fait alors porter un message d’avertissement, que le fier général choisit d’ignorer. Il charge néanmoins l’un de ses chefs de bataillon, Jésus Villar, de poster 250 hommes à Abarran, à 5 km à l’ouest d’Anoual.
Le 1er juin 1921, les hommes de Villar ont à peine pris position qu’ils se trouvent encerclés par un millier de combattants rifains et sont massacrés. Une poignée d’entre eux seulement parvient à s’échapper, abandonnant leur artillerie aux combattants d’Abdelkrim.
Grâce à la prise de ces canons, ces derniers poursuivent, près de deux mois durant, leur offensive. Dans l’après-midi du 21 juillet 1921, à Anoual, 18 000 combattants rifains fondent sur les 18 000 soldats espagnols, les contraignant à battre en retraite. Au bout de trois semaines de combats acharnés, le contingent espagnol est taillé en pièces (le général Fenandez Silvestre fut tué à Anoual — certains ont parlé de suicide à cause de la rapidité de la défaite[réf. nécessaire]).
Conséquences
Les guerriers de Abdelkrim récupèrent à l'issue de la bataille, le matériel abandonné par les troupes espagnoles en retraite soit : 20 000 fusils, 400 mitrailleuses, 200 canons de calibres différents (des 75, des 65 et des 77), un stock important d'obus et des millions de cartouches, des camions, des approvisionnements en vivre, des médicaments, du matériel médical ainsi que 2 avions. En nombre d'hommes, l'Espagne perdait plus de 14 000 soldats, en plus des 1 100 prisonniers faits par le contingent rifain. Ce nombre élevé s'explique par le fait que les rifains n'ont jamais respecté les accords conclus, et massacré toutes les garnisons qui s'étaient rendues à l'exception d'une seule.
Cette défaite cinglante des forces coloniales est lourde de conséquences, de part et d’autre de la Méditerranée. Car c’est cette « humiliation », qui, en 1923 à Barcelone, incite le général Miguel Primo de Rivera à lancer un pronunciamiento et à instaurer une dictature militaire. L’Espagne est tentée de se retirer du Maroc, mais la France, craignant la contagion dans sa zone du protectorat et dans ses autres colonies, refuse de laisser les insurgés impunis. Le maréchal Lyautey, le résident général français, prend le commandement des opérations. La guerre du Rif dure encore cinq années et se solde par la victoire de la France et de l'Espagne.
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