- Raphaël Sanzio
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Raphaël (peintre)
Pour les articles homonymes, voir Raphaël.Raphaël Autoportrait (1506) Galerie des Offices, Florence Nom de naissance Raffaello Sanzio Naissance 6 avril 1483
UrbinDécès 6 avril 1520
RomeActivité(s) Peintre Maître Timoteo della Vite, Pérugin Mouvement artistique Haute Renaissance Influença Giulio Romano,
Nicolas PoussinRaffaello Sanzio, plus connu sous le nom de Raphaël (Raffaello), (né le 6 avril 1483 à Urbin — mort le 6 avril 1520 à Rome[1]) est un peintre et architecte italien de la Renaissance. Il est aussi appelé Raffaello Santi, Raffaello da Urbino, Raffaello Sanzio da Urbino.
Sommaire
Biographie
Raffaello Sanzio ou Santi, dit Raphaël, peintre italien de la Haute Renaissance, est le fils du peintre Giovanni Santi, peintre et poète officiel de la cour de Frédéric III de Montefeltro, un des princes les plus célèbres et protecteur des arts de la Renaissance en Italie. Urbin est alors un foyer artistique réputé à l’aube du XVIe siècle.
La vie de Raphaël peut être séparée en trois périodes :
- La première, qui va de sa naissance à son départ pour Florence en 1504, est sa période de formation, à Urbin d’abord, où il naît en 1483, puis à Pérouse, où il travaille dans l’atelier du peintre le plus célèbre de l'époque, Pietro Vannucci, plus connu sous le nom de Pérugin.
- Son père, Giovanni Santi, qui est lui-même peintre et qui jouit à la cour du duc d’Urbin, Frédéric III de Montefeltro, d’une certaine considération, est son premier maître. Celui-ci meurt cependant en 1494, trois ans après son épouse. Raphaël, qui n'a que onze ans, se retrouve orphelin. Après avoir suivi l’enseignement de divers peintres, il quitte sa ville natale et part étudier à Pérouse en Ombrie auprès du Pérugin. Celui-ci en vient cependant à imiter son disciple, de même que celui-ci imite et apprend du maître. Les deux s’entendent très bien et Le Pérugin restera un grand ami de Raphaël.
- Dès 1500, à dix-sept ans, il commence à s’affirmer comme « magister ». Il n’est ainsi plus disciple d’un autre maître, mais maître lui-même. Cela lui confère le droit d'avoir un atelier, des aides et des élèves. Il peint le retable « le Couronnement du bienheureux Nicolas de Tolentino » pour l' église Sant'Agostino de Città di Castello, un tableau qu'il exécute avec l'aide d' Evangelista da Pian di Meleto, ancien assistant de son père.
- Son premier chef d'œuvre peut être daté de l'année 1504 — Le Mariage de la Vierge — un tableau qu'il réalise avant de quitter Pérouse, alors qu'il est encore dans l'atelier du Pérugin, en traitant le même sujet que son maître, pour comparer les mérites respectifs de l'un et de l'autre.
- Âgé de 21 ans, il quitte Pérouse pour Florence.
- Le 1er octobre 1504, Giovanna Felicita Feltria della Rovere, épouse du duc d'Urbin, adresse à Pier Soderini, gonfalonnier de la République de Florence, une lettre de recommandation pour que Raphaël reçoive à Florence les commandes que son talent mérite.
- La République florentine vient de rappeler Michel-Ange (1475-1564) et Léonard de Vinci (1452-1519). Raphaël va bénéficier de l’influence de ces deux grands maîtres, qui vont achever sa formation. Léonard de Vinci le reçoit dans son atelier. Il y découvre les chefs d'œuvre de la Renaissance florentine. Il réalise une série de Vierges et de Madones : la Vierge dans la prairie (1506), la Vierge au chardonneret (1507) la Belle Jardinière (1507) et aussi La Dame à la Licorne.
- La période florentine de Raphaël, qui durera quatre ans, est la deuxième de sa vie. Bien qu’étant devenu un peintre indépendant, il continue d’étudier les méthodes d’autres grands maîtres, tels Léonard de Vinci, Michel-Ange ou encore Fra Bartolomeo.
- 'Appelé à Rome par le pape Jules II, il quitte Florence en 1508. C’est ainsi que débute la troisième partie de sa vie, la période romaine.
- Au Vatican, il est chargé de la décoration des salles du palais de Jules II, que celui-ci projette d’habiter pour ne pas subir la néfaste influence de la puissante famille Borgia.
- C’est également à cette époque que Raphaël rencontre celle qui sera le grand amour de sa vie. La Fornarina, surnommée ainsi parce qu’elle est la fille d’un boulanger, restera son amante durant toute sa vie. Femme d’une grande beauté, elle est très courtisée, ce qui inquiète Raphaël qui, d’un naturel jaloux, n’hésite pas à interrompre son travail pour la rejoindre.
- En 1513 le pape meurt. Sous son successeur Léon X — un Médicis — Raphaël voit croître ses responsabilités et son influence. En 1514, le pape lui confie le chantier de la basilique Saint-Pierre après la mort de Bramante et les fouilles d’antiquités à Rome. Cette dernière période de sa vie est caractérisée par une intense activité, qui, avec la malaria et les multiples crises de fièvre, aura raison de sa santé déjà fragile. C’est ainsi qu’il meurt à Rome en 1520 à l’âge de 37 ans seulement, après avoir exécuté son chef-d’œuvre absolu, La Transfiguration (1517-1520), résumé de toute son œuvre.
- En son honneur, sont organisées de fastueuses funérailles. Raphaël repose au Panthéon de Rome.
Succès
Raphaël, a longtemps été considéré comme le plus grand peintre qui a jamais existé, et on le tient toujours pour l'artiste en qui la peinture aura trouvé son expression achevée. Ce mythe de Raphaël apparaît du vivant de l'artiste, et sa mort précoce, mettant fin brutalement à une activité marquée par la précocité, lui donne une singulière ampleur.
En 1550, lorsqu'il publie ses célèbres Le Vite de' più eccellenti pittori, scultori e architettori, trente ans à peine après la mort prématurée de Raphaël, Giorgio Vasari, dans la biographie qu'il consacre au maître d'Urbin, attribue à la volonté divine la naissance de l'artiste :
« On vit clairement dans la personne, non moins excellente que gracieuse, de Raphaël à quel point le Ciel peut parfois se montrer généreux et bienveillant, en mettant – ou pour mieux dire – en déposant et accumulant en un seul individu les richesses infinies ou les trésors de ses innombrables grâces, qui sont de rares dons qu'Il ne distribue cependant que de temps à autre, et encore à des personnes différentes. »Son art fait de mesure, de grâce et d'harmonie a profondément influencé la peinture occidentale jusqu'au XIXe siècle.
Casanova disait qu' « aucun peintre n'a surpassé Raphaël dans la beauté des figures. » Delacroix affirmait que le simple nom de Raphaël « rappelle à l'esprit tout ce qu'il y a de plus élevé dans la peinture ». De même, Ingres vouait un véritable culte à Raphaël, tant dans son style dominé par un graphisme proche du maître de la Renaissance que d'hommages récurrents à son œuvre.
Après trois siècles, la gloire de Raphaël s'estompe avec l'entrée en scène de tendances critiques et artistiques nouvelles, représentées notamment par les impressionnistes et les fauves.
Technique
Le style de Raphael se caractérise par une utilisation presque égale du dessin et de la couleur car, contrairement à un grand nombre de peintres, il ne laisse pas l'un dominer l'autre : il est aussi précis dans le trait que dans la répartition des teintes. Cela se doit à sa manière de travailler : imiter les artistes de son époque et ses prédécesseurs en choisissant ce qui pourrait lui être utile. Par exemple, il reprend la douceur des modèles de son maître le Pérugin et innove en y ajoutant un modelé des corps plus proche de celui de Michel-Ange. Raphaël utilise parfois le sfumato, inventé par Léonard de Vinci (technique qui estompe les contours) et presque exclusivement dans les toiles de sa période florentine (entre 1504 et 1508).
Principales œuvres de Raphaël
- Saint Jérôme punissant les Sabines hérétiques (1503), 25,7 x 41,9 cm, North Carolina Museum of Art, Raleigh.
- Le Mariage de la Vierge (1504), 174 x 121 cm Pinacoteca di Brera, Milan. Ce tableau s'inspire très largement du tableau du même nom de son maître d'alors, Le Pérugin.
- Vierge à l'Enfant couronnée par les saints (vers 1504), 172,4 x 172,4 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
- Les Trois Grâces (1504-1505), 17 x 17 cm, Musée Condé, Chantilly
- Saint Georges combattant le Dragon (1504-1505), 28,5 x 21,5 cm, National Gallery of Art, Washington D.C.
- La Madone dite de la Maison d'Orléans (1506), 29 x 21 cm, Musée Condé, Chantilly.
- La Sainte Famille (1505-1506), Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
- La Dame à la licorne (vers 1506-1506), 65 x 51 cm, Galleria Borghese, Rome. En 1935, une restauration a retiré le déguisement de Sainte Catherine. Il se pourrait que la licorne ait été, à l'origine, un chien de compagnie.
- La Madone du belvédère (ou Vierge à la prairie, Madonna del prato en italien) (1506), huile sur toile de 113 cm x 88 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne
- Madone aux œillets (v. 1506-1507), 29 x 23 cm. Merveille de délicatesse et convoitée par le Getty Museum, elle a été achetée en 2004 par la National Gallery de Londres, grâce à une souscription nationale [2].
- Sainte Catherine d'Alexandrie (vers 1507-1508), 71 x 56 cm, National Gallery, Londres.
- La Vierge, le Christ et saint Jean-Baptiste dit la Belle Jardinière (1507-1508), 122 x 80 cm, Musée du Louvre, Paris.
- La Madone de Lorette (vers 1509), 120 x 90 cm, Musée Condé, Chantilly.
- Alba Madonna (vers 1510), diamètre : 94,5 cm, National Gallery of Art, Washington D.C.
- L'École d'Athènes (1510-1511), fresque d'environ 10,55 m de largeur, Palazzo Vaticano, Rome.
- La Madone de Saint Sixte (vers 1513), 265 x 196 cm, Staatliche Museen, Dresde. Dans la partie inférieure de ce retable, figurent les célèbres angelots rêveurs (putti).
- La Vierge à la chaise (Madonna della seggiola) (1513-1516), tondo de 71 cm, Galerie Palatine, Palazzo Pitti, Florence
- L'Incendie du Bourg (1514), fresque d'environ 10,60 m de largeur, Musées du Vatican, Rome.
- Baldassare Castiglione (vers 1514-1515), musée du Louvre, Paris.
- Cartons des tapisseries de la chapelle Sixtine, sur la demande de Léon X (1515), Victoria and Albert Museum, Londres.
- La Madone du Grand-duc (vers 1505), Galerie Palatine, Palazzo Pitti, Florence
- Le Jugement de Pâris, gravé par Marcantonio Raimondi.
- Bindo Altoviti (vers 1515), 60 x 44 cm, National Gallery of Art, Washington D.C.
- Donna Velata (vers 1514-1515), 85 x 64 cm, Galleria Palatina, Florence. Portrait d'une femme voilée dont le regard et l'attitude font penser à la Joconde[3].
- La Transfiguration (1518-1520), 405 x 278 cm, Musées du Vatican, Rome. Dernière œuvre de Raphaël, elle fut achevée pratiquement quelques jours avant sa mort.
- Portrait de Laurent de Médicis, duc d'Urbino de trois-quarts en pied, tenant une boîte en or, (1492-1519), huile sur toile, 97 x 79 cm. Cette toile a appartenu à la collection du second Lord Northwick (1770-1859) et exposée à Thirlestaine House à Cheltenham. Il s'agit d'une des cinq portraits sur toile, plutôt que sur panneau, peints par Raphaël. De 1908 à 1971, ce tableau fut attribué à Sebastiano del Piombo (Venise 1485 - Rome 1547).
Expositions
- Une centaine d'œuvres exposées à la National Gallery de Londres, (2004).
- « Raphaël et son temps » à Lille (été 2003)
- « Raphaël, grâce et beauté », au Palais du Luxembourg, Paris, (2002).
- « Raphaël » au J. Paul Getty Museum, Los Angeles (octobre 2000 / janvier 2001).
- « Raphaël et son cercle », au Musée Condé, Chantilly, (1997).
Bibliographie
- Helene Bouquet, Raphaël, l'homme de génie, Edition Benevent, 2008.
- Raphaël et Baldassare Castiglione, La Lettre à Léon X, édition établie par F.P. Di Teodoro, avant-propos de F. Choay, traduit de l’italien par Françoise Choay et Michel Paoli, Paris et Besançon, Les Éditions de l’Imprimeur, 2005.
- Daniel Arasse, Christophe Castandet et Stéphane Guégan, Les Visions de Raphaël, Éditions Liana Levi, Paris, 2004.
- Dominique Cordelier et Bernadette Py, Raphaël, son atelier, ses copistes, en collaboration avec le Musée du Louvre et le département des arts graphiques du Musée d'Orsay, Éditions Réunion des musées nationaux, Paris, 1992.
- Henri Focillon, Raphaël, Éditions Presses Pocket, préface de Pierre Rosenberg, Paris, 1990.
- Paul Joannides, Raphaël et son temps, aux Éditions Réunion des musées nationaux, 2002.
- Konrad Oberhubuer, Raphaël, Éditions du Regard, Paris, 1999.
- Nello Ponente, Raphaël, Flammarion, Paris, 1990.
- Christof Thoenes, Raphaël, Édition Taschen, Paris, 2005.
- Giorgio Vasari, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, volume 5, Raphaël, Léonard et Giorgione, Édition Berger-Levrault, Paris, 1983.
- Johann David Passavant, Raphaël d'Urbin et son père Giovanni Santi (1839)[4].
Quelques autres œuvres de Raphaël
Le Jeune homme à la pomme, (1505)
Vierge à l'Enfant (v. 1507)
Le Christ (1507
Portrait d'Agnolo Doni, (1506), Galerie Palatine (Palais Pitti), Florence
Portrait de Maddalena Doni, (1506), (Palais Pitti), Florence
Portrait d'une dame (1507)
La Déposition de croix (1507)
Saint Georges combattant le dragon (1505)
Triomphe de Galatée
Fresque de la Villa Farnèse (1511)Triomphe de Galatée (détail)
Fresque de la Villa Farnèse (1511)Notes et références
- ↑ Les dates de naissance et de mort de Raphaël sont indiquées dans le calendrier grégorien. Équivalence des dates dans le calendrier julien, en usage jusqu'en 1582 en Italie : 28 mars 1483 et 27 mars 1520
- ↑ La Madone aux œillets a été vendue à la National Gallery par le duc de Northumberland pour la somme de 22 millions de Livres sterling
- ↑ Selon Vasari, le modèle serait la femme que Raphaël aima jusqu'à sa mort.
- ↑ Exemplaire numérisé en ligne par Google books
Voir aussi
Liens internes
- Fresques de Raphaël au Vatican : les (en)salles de Raphaël
- Les œuvres de Raphaël aux Offices de Florence
- Giovanni Battista Branconio dell'Aquila
• Giorgio Vasari le cite et décrit sa biographie dans Le Vite :
Page ?? - édition 1568Liens externes
- (fr) Raphaël ou la quête de la grâce par Lorenzo Pericolo, Maître de conférence à l'université Rennes II-Haute Bretagne.
- (en) Raphaël dans Artcyclopedia
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