Pyrrhus (patriarche)

Pyrrhus (patriarche)

Pyrrhus Ier


Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Pyrrhus.

Pyrrhus Ier, en grec ancien Πύρρος / Pýrrhos (v. 318Argos, 272 av. J.-C.), roi des Molosses à partir de 297, hêgemôn d'Épire de 306 à 302 puis de 297 à 272.

Sommaire

Biographie

Épire dans l'Antiquité

Il prétendait descendre d'Achille et était un parent éloigné d'Alexandre. Le père de Pyrrhus, Éacide, ayant été chassé de son royaume par ses sujets mutinés et ayant péri de mort violente, l'enfant fut recueilli par Glaucias, roi d'Illyrie, et à douze ans, fut rétabli par ce prince (vers 307 av. J.-C.-306 av. J.-C.). Il fut de nouveau dépossédé par son cousin Néoptolème, qui avait dépouillé son père. Il s'attacha à la fortune d'Antigone et de Démétrios Poliorcète, combattit auprès d'eux à Ipsos (301) et s'annonça comme un grand capitaine. Après cette bataille, il fut amené comme otage en Égypte, où il épousa Antigonè, fille de Bérénice Ire. Cette alliance lui permit de rentrer en Épire et Néoptolème dut partager le pouvoir avec lui. Peu après, celui-ci mourait empoisonné.

C'est alors que Pyrrhus, à qui ses États pouvaient fournir à peine 10 000 soldats, résolut d'asservir le monde. Grâce au désordre qui continuait de régner dans la succession d'Alexandre, il conquit la moitié de la Macédoine, puis le reste de cette contrée et finalement perdit à nouveau le tout (285), chassé par Lysimaque avec qui il avait partagé son royaume. Pyrrhus, bien qu'il fût un des plus formidables généraux de l'histoire, n'était qu'un piètre homme politique, qui ne savait pas exploiter ses avantages et qui dispersait bien trop souvent ses efforts. Venant en aide à Tarente, il intervint en Grande-Grèce contre Rome. Il pensait conquérir facilement l'Italie et ensuite, la Sicile et l'Afrique. C'est ce rêve d'ambition, auquel rétorqua le sage Cinéas, qu'a raconté Plutarque. La victoire d'Héraclée (280) qu'il remporta sur les Romains, épouvantés à la vue des éléphants, parut un instant lui donner raison. Une seconde victoire fut remportée à la bataille d'Ausculum (279) mais lui coûta si cher qu'il se fit appeler en Sicile par les cités grecques pour éviter un nouvel affrontement avec les Romains. Il aurait d'ailleurs déclaré, à l'issue de cette bataille : « Si nous devons remporter une autre victoire sur les Romains, nous sommes perdus[1] ». Les victoires de Pyrrhus, si chèrement acquises sont à l'origine de l'expression « victoire à la Pyrrhus » qui désigne une bataille gagnée au prix de lourdes pertes.

Pyrrhus chassa ensuite les Carthaginois de Sicile, mais mécontenta les habitants de l'île qui le forcèrent à rembarquer. Les Carthaginois détruisirent une partie de sa flotte et les Romains, conduits par Curius Dentatus, l'écrasèrent à Bénévent (275). Il guerroya encore avec des succès divers en Grèce et en Macédoine, et fut tué, au cours d'une expédition contre Sparte, en pénétrant de vive force dans la cité d'Argos, par une tuile lancée de la main d'une vieille femme.

Article détaillé : guerre de Pyrrhus en Italie.

Descendance

Il a une fille, Olympias II sœur-épouse de son demi-frère Alexandre II d'Épire, et trois fils de mères différentes :

- d'Antigoné fille de Bérénice Ire et de Philippe :

  • Ptolémée

- de Lanassa fille d'Agathocle tyran de Syracuse :

- de Bicernna fille de Bardillis roi d'Illyrie :

  • Hélénus

Selon Plutarque (ibid., 1), interrogé sur sa succession, il aurait répondu qu'il laisserait son royaume « à celui d'entre [ses enfants] dont l'épée sera[it] la plus tranchante. »

Citations

« Dès Cinéas disait à Pyrrhus, qui se proposait de jouir du repos avec ses amis après avoir conquis une grande partie du monde, qu'il ferait mieux d'avancer lui-même son bonheur en jouissant dès lors de ce repos, sans l'aller chercher par tant de fatigues, il lui donnait un conseil qui recevait de grandes difficultés, et qui n'était guère plus raisonnable que le dessein de ce jeune ambitieux. L'un et l'autre supposaient que l'homme se put contenter de soi-même et de ses biens présents, sans remplir le vide de son cœur d'espérances imaginaires, ce qui est vrai. Pyrrhus ne pouvait être heureux ni devant ni après avoir conquis le monde. »
(Pascal, Pensées, Brunschvicg, 139)

Source

Notes

  1. Plutarque, Apophtegmes de rois et de généraux, « Pyrrhus », 3. Extrait de la traduction de F. Fuhrmann pour la Collection des Universités de France, 1988.

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • Nouveau Larousse illustré, 1898-1907, une publication dans le domaine public
  • (en) N. G. L. Hammond et F. Walbank, A History of Macedonia, vol. 3 : 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988 (ISBN 0198148151) .
  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., Seuil, coll. « Points Histoire », Paris, 2003 (ISBN 202060387X) .
  • Pierre Lévêque, Pyrrhos, Rome, 1956.
  • Paul Cloché La dislocation d'un empire. Les premiers successeurs d'Alexandre le Grand. Payot Paris (1959)
  • Portail de la Grèce antique Portail de la Grèce antique
  • Portail de l’histoire militaire Portail de l’histoire militaire

Ce document provient de « Pyrrhus Ier ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pyrrhus (patriarche) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Pyrrhus de Constantinople — Pyrrhus ou Pyrrhos de Constantinople († 1er juin 654 à Constantinople) a été le patriarche de Constantinople du 20 décembre 638 au 29 septembre 641, succédant à Serge Ier, et à nouveau entre le 9 janvier et le… …   Wikipédia en Français

  • Pyrrhus — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom.  Pour l’article homophone, voir Pyrus. Pyrrhus ou Pyrrhos (en grec ancien Πύρρος / Pýrros, « le …   Wikipédia en Français

  • Paul II de Constantinople — est le patriarche de Constantinople d octobre 641 à décembre 653. Il occupa la fonction du vivant de son prédécesseur Pyrrhus de Constantinople, qui fut d ailleurs rappelé sur le trône patriarcal à sa mort. L explication de cette situation est… …   Wikipédia en Français

  • Théodore Ier (pape) — Pour les articles homonymes, voir Théodore Ier. Théodore Ier, né à Jérusalem, fils d un évêque palestinien de même nom que lui, 73e pape élu le 24 novembre 642, en charge ju …   Wikipédia en Français

  • Antiquité romaine — Rome antique Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

  • Histoire de la Rome antique — Rome antique Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

  • Histoire romaine — Rome antique Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

  • Période romaine — Rome antique Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

  • Romains — Rome antique Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

  • Rome (antiquité) — Rome antique Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”