Ptera

Ptera

Pokémon

Logo de la franchise Pokémon.

Pokémon[note 1] (ポケモン?) est une franchise de médias créée par Satoshi Tajiri, créateur d’une série de jeux vidéo du même nom éditée par Nintendo. Selon les statistiques officielles de Nintendo du 19 décembre 2005, les jeux Pokémon se sont vendus à environ 143 millions d’exemplaires[1]. Le jeu vidéo Pokémon Rouge et Bleu s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires, ce qui en fait le record des ventes dans l’histoire du jeu vidéo[2],[3],[4].

La franchise est également exploitée sous forme d’animes, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner[5]. Dans la série animée homonyme, le personnage principal, Sacha Ketchum, voyage à travers divers pays fictifs dans le but d’attraper de nouvelles sortes[note 2] de monstres éponymes, un concept qu’on retrouve également dans les jeux vidéo de la franchise[6],[7]. Pokémon eut un impact culturel très important dans les pays où il a été introduit, dont le Japon, les États-Unis, et plusieurs pays européens[8].

Sommaire

Concept

Un avion ANA Boeing 747-400 décoré de différentes sortes de Pokémon dont Pikachu.

Dans l'univers de la franchise, les animaux du monde réel n'existent pas. Le monde est peuplé de Pokémon, des créatures qui vivent avec les humains, mais possèdent des aptitudes impossibles pour des animaux du monde réel, telles que cracher du feu, comme Salamèche, ou encore générer de grandes quantités d'électricité, comme Pikachu[9]. Chaque sorte de Pokémon possède un nom, qui peut à la fois être utilisé pour parler de Pokémon individuels ou de l'ensemble des Pokémon de la même sorte. Certains Pokémon dits « légendaires » sont les seuls représentants de leur sorte. En règle générale, les Pokémon ne peuvent prononcer que leur nom[note 3], mais il existe quelques cas rares où des Pokémon ont appris un langage humain[note 4],[10],[11]. Des humains utilisent ces aptitudes dans leurs activités professionnelles : ainsi les Caninos de l'Agent Jenny l'aident à poursuivre les criminels.

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Normal
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Feu
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Eau
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Plante
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Électrique
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Glace
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Combat
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Poison
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Sol
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Vol
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Psychique
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Insecte
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Roche
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Spectre
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Dragon
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Ténébres
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Acier

Chaque Pokémon possède un ou plusieurs types (Voir la liste ci-contre), qui conditionnent la plupart de leurs attaques et caractérisent ses forces et ses faiblesses vis-à-vis des autres types, organisées comme le pierre-feuille-ciseaux pour équilibrer les combats[12],[13]. Il en existe 17. De nombreux Pokémon se transforment en une nouvelle sorte (ceci est appelé une « évolution[note 5] ») après avoir atteint un certain niveau d'expérience ou d'autres critères plus complexes (objets, échange, etc) ; cela leur donne souvent de meilleures statistiques de combat et parfois un nouveau type. En tout, un Pokémon de base peut évoluer au plus deux fois. Quelques Pokémon peuvent évoluer en plusieurs Pokémon différents (l'archétype de ces Pokémon est Évoli)[14].

Certains dressent les Pokémon pour organiser des combats entre eux, transportant généralement les Pokémon dans des Poké Balls, des balles compactes où un Pokémon peut être contenu[9],[15],[16]. Ces Dresseurs Pokémon voyagent à travers le monde dans le but d'attraper le plus grand nombre de Pokémon, puis éventuellement devenir Maître Pokémon, un titre donné au dresseur ayant attrapé un Pokémon de chaque sorte de Pokémon[5],[17]. Certains dresseurs enregistrent les informations des Pokémon qu'ils ont capturés ou observés dans un Pokédex, un appareil électronique qui répertorie et affiche les informations sur les différents Pokémon[18]. À partir de l'âge de dix ans, il est possible de commencer son apprentissage de dresseur en recevant une licence de la Ligue Pokémon[19]. L'apprentissage consiste à partir capturer des Pokémon dans leurs habitats naturels, puis à les entraîner au combat.

Les Matchs Pokémon consistent en combats entre les Pokémon de deux dresseurs, et se terminent quand tous les Pokémon de l'un d'entre eux sont KO. La mort des Pokémon est donc évitée, et les Pokémon peuvent être soignés au Centre Pokémon, un bâtiment où les infirmières guérissent les Pokémon blessés[5],[16]. Pour participer à des compétitions, les dresseurs peuvent se déplacer aux différentes Arènes Pokémon où un badge leur est offert s'ils sortent victorieux d'un match contre le champion d'arène[19]. Après avoir gagné tous les badges de la région, un dresseur peut partir au siège de la Ligue Pokémon pour affronter quatre dresseurs d'élite, souvent appelés le « Conseil des 4 ». Ce n'est qu'après avoir battu ces quatre dresseurs que le dresseur peut affronter le Champion de la Ligue[20].

Historique

Le premier jeu vidéo Pokémon sort sur Game Boy en 1996, sous le nom de Pocket Monsters (en japonais: ポケットモンスター, Poketto Monsutā)[21]. Le jeu, qui ne sort alors qu'au Japon, est développé par Satoshi Tajiri, qui s'était inspiré des collections d'insectes qu'il faisait pendant son enfance[17],[22],[23]. Peu après sa sortie, le jeu devient très populaire au Japon, se vendant à plus de 10 millions d'exemplaires[24],[25]. Une série animée et un jeu de cartes à collectionner sont alors créés[22]. C'est pendant cette période de succès local que la contraction Pokémon (venant de Poketto Monsutā) devient courante[5],[22]. Deux ans plus tard, les jeux Pokémon Rouge et Bleu sortent aux États-Unis, aux côtés de la série animée, diffusée sur le programme télévisé Kids' WB du CW Television Network, et une version du jeu de cartes à collectionner en anglais[22]. Les versions Rouge et Bleu se vendent très bien, battant tous les records de vente avec de plus de 20 millions d'exemplaires[2]. La série, quant à elle, aide la chaîne de télévision à grimper dans les classements, au point que Warner Bros. Pictures sort un long métrage animé au cinéma l'année suivante, en 1999[24]. Avec 163 millions de dollars de recettes, Mewtwo Contre-Attaque est l'anime ayant eu le plus de succès au box-office[26].

En 2000 paraît un second long métrage, Le Pouvoir est en Toi, qui rapporte 133 millions de dollars[26]. Cette même année annonce aussi la sortie de deux nouveaux jeux : Pokémon Or et Argent. Ces deux nouvelles versions, sorties sur Game Boy Color, incorporent des nouveautés, comme une centaine de nouvelles espèces de Pokémon, une nouvelle carte, et un nouveau scénario[27]. Ces nouvelles versions sont le commencement de ce que beaucoup appellent la « deuxième génération » de Pokémon[28]. En 2001, la série animée Pokémon reste la série télévisée préférée des enfants dans de nombreuses catégories, dont les enfants de 2 à 11 ans, et Kids' WB est le programme télévisé n°1 des enfants[22],[29]. Malgré le succès de l'anime et de la nouvelle génération de jeux, la franchise perd de la popularité, les films La Voix de la Forêt et Le Héros Pokémon ne rapportant qu'un million de dollars et 700 000 dollars, respectivement[26]. La franchise freine donc sa production pendant les deux années suivantes, prenant le temps de développer de nouveaux jeux pour se réinventer. C'est donc en 2003 que sortent les versions Rubis et Saphir sur Game Boy Advance, avec de nouveaux concepts, comme celui des PokéBlocs, mais aussi une addition considérable de nouvelles espèces de Pokémon, la liste des espèces atteignant 386[30]. Ces deux jeux se vendent bien, occupant la seconde et troisième place des jeux vidéo les plus vendus en 2003[31]. Cette renaissance de la popularité de Pokémon ne se fait pas uniquement au niveau des jeux vidéo, mais également via le jeu de cartes à collectionner[30]. En effet, une organisation du nom de Pokémon Organized Play se forme en 2003 et organise des tournois nationaux qui ravivent la popularité du jeu de cartes[32]. La série animée se réinvente elle aussi, avec un nouveau cycle de saisons appelé Pokémon: Advanced, qui lui rend sa popularité perdue[30]. Cette période marque le retour de Pokémon en matière de popularité mais aussi en matière de production[33].

Cette troisième génération de jeux continue avec la sortie d'une dizaine de nouveaux jeux Pokémon sur Game Boy Advance comme sur GameCube[30]. En 2004, les versions Rouge Feu et Vert Feuille sortent[34]. Ces deux nouvelles versions ne marquent pas en elle le début d'une nouvelle génération, étant des remakes des deux premières versions à être commercialisées partout dans le monde, Pokémon Rouge et Bleu[35]. La quatrième génération devra attendre 2006, l'année de sortie des versions Diamant et Perle sur Nintendo DS, bien que la sortie européenne se fait presque un an plus tard, en juillet 2007[36]. Cette fois-ci, le nombre de sortes de Pokémon passe à 497, et les jeux bénéficient de la technologie de la Nintendo DS, qui dispose de deux écrans[33]. Pendant ce temps, la série animée rentre dans un nouveau cycle, Pokémon Diamant et Perle, qui jouit d'une popularité correcte aux États-Unis, étant diffusée sur Cartoon Network[33]. Pokémon Platine, qui est le troisième épisode de la génération Perle-Diamant sur Nintendo DS, est sorti le 13 septembre 2008 au Japon, le 22 mars 2009 aux Etats-Unis et le 22 mai 2009 en Europe. [37],[38], [39],[40].

Depuis la sortie des versions Diamant et Perle, le nombre de Pokémon différents est de 493. Mais certains Pokémon admettent de nombreuses variantes[41].

Marketing

Une automobile Toyota en forme de Pikachu.

Bien que Satoshi Tajiri soit considéré comme le créateur des premiers jeux, Tsunekazu Ishihara, des studios Creatures, est souvent vu comme l'homme derrière la stratégie marketing des médias Pokémon[11]. Pocket Monsters, sorti au Japon en 1996, avait d'abord reçu peu d'attention, mais a grandi en popularité grâce au bouche à oreille. Le jeu était vendu en deux versions, Rouge et Vert. Certaines sortes de Pokémon n'étant disponibles que dans une des versions, le joueur se voit obligé d'échanger avec un joueur ayant l'autre version, ce qui ne pouvait être fait qu'avec le câble link vendu séparément[11],[23]. Pour promouvoir les jeux, Nintendo s'arrangea avec Shōgakukan pour que des comics Pokémon apparaissent dans le magazine Koro-Koro, lu à l'époque par environ un enfant japonais sur quatre[11],[42]. Certains comics furent traduits en anglais et vendus en Amérique du Nord. Shōgakukan créa également la série animée qui, grâce à sa popularité au Japon, augmentèrent les ventes des jeux[11]. Des longs métrages, des CD, des cassettes et autres produits dérivés furent vendus en parallèle à la série, et la franchise Pokémon se réserve tous les droits de sa marque de commerce[11]. Le jeu de cartes à collectionner, fait usage des concepts de collection et de duel trouvés dans les jeux vidéo, mais incite le client à s'acheter de nouveaux paquets en incluant une carte puissante dans chaque paquet de dix cartes[11].

Il y avait au départ plusieurs doutes quant au succès que les jeux, la série, et les jeux de cartes pourraient avoir aux États-Unis, notamment à cause d'éventuelles différences culturelles[43]. Étant donné que Pokémon n'était pas seulement une série de jeux vidéo mais un phénomène culturel, son implantation en Amérique du Nord fut planifiée minutieusement[11],[44]. Bien que les décisions majeures eurent lieu en 1997, les plans concrets d'adaptation culturelle et linguistique furent mis au points début 1998. Vu que Pikachu était un personnage clé de l'image de la franchise, le nom original fut utilisé dans tous les marchés, tandis que la majorité des autres noms furent traduits[11]. C'est pendant cette arrivée aux États-Unis que la franchise commença à utiliser officiellement le terme Pokémon, ayant utilisé Pocket Monsters auparavant. L'utilisation d'un accent aigu sur le E indiquait que la voyelle était prononcée, mais les anglophones eurent du mal à savoir quelle était sa prononciation exacte[11]. La série, quant à elle, a été traduite et éditée pour l'alléger de connotations japonaises[11]. La stratégie utilisée aux États-Unis, contrairement à celle utilisée au Japon, était de sortir la série et les jeux vidéo ensemble, de faire en sorte que ces deux se complémentaient, et de promouvoir le concept plutôt que des produits individuels. La série fut lancée aux États-Unis le 9 septembre 1998 suivie par les jeux vidéo le 28 septembre[11]. C'est alors que le phénomène s'étala en Amérique avec le slogan « Gotta catch 'em all, » signifiant « Attrapez les tous[23],[45],[46]. »

Impact culturel

De droite à gauche, passionnés en cosplay de Pikachu, Sacha et Ondine.

Pokémon eut un impact culturel très important dans de nombreux pays où il fut importé. Au Japon, Pokémon devint populaire, vendant plus d'un million d'exemplaires de Pocket Monsters en 1996, sans que Nintendo ait eu besoin de financer sa publicité[4]. Au Tokyo Game Show de 1997, les joueurs pouvaient obtenir le Pokémon Mew en le téléchargeant sur leur jeux. La file d'attente était de 4 kilomètres, et certains campèrent devant le salon[4]. En arrivant aux États-Unis, les versions Rouge et Bleu se vendirent à plus de 200 000 unités en quinze jours, puis continuèrent à se vendre à une moyenne de 800 000 unités par mois[4]. Ces deux versions devinrent les jeux les mieux vendus par Nintendo, puis les jeux les mieux vendus dans l'histoire du jeu vidéo, et Pokémon Pinball fut le jeu Game Boy s'étant vendu le plus rapidement, avec plus de 262 000 unités vendues en 20 jours[2],[3],[11],[47]. La série et les jouets distribués par Hasbro furent eux aussi des succès commerciaux, tant que la série fut l'émission pour enfants la plus demandée par les chaînes de télévision et que Hasbro dépassa son concurrent principal, Mattel, en 2000[48]. Les jeux furent tellement populaires que Hasbro était incapable d'assembler suffisamment de jouets pour satisfaire la demande[11]. Wizards of the Coast eut le même problème avec le jeu de cartes à collectionner, et a vendu plus de 50 millions de cartes entre janvier et mars 1999[11]. Une patrouille de trois Coccinelles personnalisées pour ressembler à Pikachu fut utilisée pour la promotion de la sortie du jeu de cartes les 9 et 10 janvier[25]. En juillet 1999, Pokémon avait généré plus de 5 milliards de dollars[43],[47].

Le phénomène toucha aussi des pays européens, comme la France, où les versions Rouge et Bleu furent les jeux les plus vendus de 1999, et le million d'exemplaires vendus fut atteint en juin 2000, moins d'un an après son lancement en France[4]. La série animée fut l'émission pour enfants la plus regardée dans plusieurs pays, dont les États-Unis, l'Australie, le Japon, et le Canada[4]. Après son arrivée en Europe et aux États-Unis, Pokémon s'affirma en tant que phénomène culturel majeur, apparaissant dans la version américaine et française de Qui veut gagner des millions ? ou encore dans South Park[43]. Divers produits dérivés furent vendus, dont des chewing-gum, des bonbons, des vêtements, des porte-clés, et des stylos. Nippon Airways exemplifia aussi l'importance du phénomène en peignant des Pokémon sur neuf Boeing 747[4].

Controverses et critiques

Depuis son succès en 1996, la franchise Pokémon fut plusieurs fois critiquée. Certaines écoles aux États-Unis choisirent de bannir les jeux et cartes Pokémon car elles considéraient qu'ils provoquaient une attitude obsessionnelle et violente chez certains enfants[49].

Nintendo s'est auto-censuré pour éviter des controverses : la position des bras de Registeel est différente en Allemagne, car elle ressemblait à un salut nazi[50]

Violence chez les enfants

Bien que les médias de la franchise envoient un message de tolérance et de non-violence, certains considèrent que Pokémon est responsable de nombreux comportements violents chez les enfants[47],[49]. Il a eu des cas d'enfants âgés de neuf à quinze ans qui faisaient usage de la violence physique ou du vol à l'étalage pour se procurer des cartes Pokémon, et certaines cartes rares atteignirent des prix aussi hauts que 100 dollars[47],[51]. Les critiques du jeu de cartes avancent l'hypothèse que ce jeu est une forme de jeu de hasard pour enfants, et devrait donc être interdit par la loi[47]. Certains pointent du doigt la nature combative des matchs Pokémon et son influence sur le comportement des enfants, bien que les Pokémon ne meurent pas pendant les combats et qu'aucun sang n'est montré[47]. Les jeux vidéo, la série animée, et les produits dérivés n'ont pas été liés à des violences particulières, bien qu'un homme en Caroline du Nord ait agressé un employé de Burger King car il n'avait pas reçu de jouet Pokémon avec son repas[47],[51].

Épilepsie photosensible

Le 16 décembre 1997, un épisode de la série animée fut diffusé au Japon et provoqua des malaises et convulsions chez plus de 700 personnes, principalement des écoliers[52],[53],[54],[16]. Plus de 200 personnes restèrent hospitalisées pendant plus de 24 heures pour cause de symptômes épileptiques[52]. Les symptômes présents étaient ceux d'une crise d'épilepsie ainsi que ceux d'une hystérie collective[54]. Après investigation, il s'est révélé que ce qui avait déclenché ces symptômes était une scène de l'épisode où un éclair clignotant en rouge et en bleu apparaissait pendant cinq secondes lors d'un combat entre Pikachu et Porygon[52],[53]. L'épisode fut banni au Japon et dans le reste du monde, et marque la dernière apparition de Porygon dans la série animée[53]. Le titre de l'épisode en question, Dennō Senshi Porigon (でんのうせんしポリゴン), qui pourrait être traduit par « Guerrier Digital Porygon » ou « Guerrier Informatique Porygon, » n'a jamais été traduit, étant donné qu'il n'a jamais été prévu de diffuser l'épisode en-dehors du Japon[53].

Critiques religieuses

Certains groupes protestants voient dans Pokémon une inspiration satanique[55]. Certains parallèles sont faits entre Pokémon et le satanisme, le paganisme, ou encore l'occultisme[16],[56]. Des exemples sont l'utilisation de pierres « magiques » pour faire évoluer certains Pokémon, l'utilisation de symboles sataniques, comme la corna sur certaines illustrations, la récurrence de concepts issus de traditions asiatiques que certains groupes chrétiens considèrent comme des rites païens[49],[55]. Certains voient les Pokémon comme des démons invoqués par leur dresseur pour leur rendre des services[55].

Des autorités religieuses islamiques en Arabie saoudite bannirent les jeux et les cartes Pokémon sous prétexte qu'ils faisaient la promotion du sionisme via divers symboles, dont l'étoile de David, « possédaient les esprits » des enfants saoudiens, et encourageaient le jeu de hasard, une pratique interdite dans l'islam[57]. De nombreux guides musulmans en Oman, au Qatar, à Dubai, en Jordanie, et en Égypte ont déclaré que Pokémon était « religieusement inacceptable, » et des rumeurs dans de nombreux pays arabes affirmaient que « Pokémon » signifiait « Je suis un juif » en japonais[16],[58]. Beaucoup ont évoqué une conspiration juive[16],[58].

Pokémon a été critiqué par certains membres de la communauté juive pour son utilisation du manji dans certaines cartes Pokémon[16],[59]. En effet, ce symbole porte une grande ressemblance au svastika, le symbole le plus connu du nazisme[60]. Ce symbole avait été incorporé uniquement dans les cartes japonaises, le symbole ne possèdant pas la même connotation en Asie, et c'est par le biais de la vente illégale que ces cartes se sont retrouvées aux États-Unis[59]. Nintendo a répondu que c'était un problème culturel, étant donné que le svastika est utilisé en Asie comme symbole de bonne fortune par la religion bouddhiste[16],[59],[61]. Ce n'est d'ailleurs pas le swastika donnant la croix gammée nazie qui est représenté, mais la variante symétrique.

Le Vatican a en revanche approuvé les Pokémon, via sa chaîne satellitaire Sat2000. La chaîne annonce que le jeu stimule l'imagination des enfants « sans effets secondaires indésirables sur leur morale » tout en étant basé sur « des liens amicaux intenses »[62].

L'évolution des Pokémon

Le fait que les Pokémon « évoluent » a également été monté en épingle par quelques groupes religieux qui défendent une lecture littérale des textes religieux décrivant la création du monde (créationnisme), et donc refusent la théorie de l'évolution[55]. La manière dont les Pokémon se battent a aussi été corrélée avec le principe de survie du plus adapté[63].

Ce qui est appelé « évolution » dans Pokémon est en fait une métamorphose ; de plus l'évolution au sens de la biologie est bien plus lente que toutes les utilisations de cette idée en science-fiction[64]. Les critiques contre l'évolution des Pokémon sont même devenues un sujet de plaisanterie chez les adversaires des créationnistes[65].

Médias

Jeux vidéo

Article détaillé : Pokémon (jeux vidéo).

La série de jeux vidéo Pokémon, commencée en 1996 au Japon avec Pocket Monsters, contient à ce jour près d'une trentaine de jeux sortis sur Game Boy, Game Boy Color, Nintendo 64, Game Boy Advance, GameCube, ou encore Nintendo DS.

L'idée d'un jeu en ligne massivement multijoueur a été évoqué en 2009, néanmoins, Junichi Masuda rappelle que « L'échange est un concept central de Pokémon. Donc, quand vous faites un échange, vous rencontrez un amis et décidez de quel Pokémon se donner réciproquement. Il faut mêttre l'accent sur le communicaion réélle entre les joueurs. Vous ne vous voyez pas quand vous êtes tous deux en ligne », ce qui est incompatible avec le MMO[66].

Voici une liste des jeux sortis, aux côtés de leur console de jeu et de leur année de sortie japonaise.

Note : Un titre en gras indique le passage à une génération suivante. Voir aussi la section Historique.

Séries et films

La série animée Pokémon a été créée au Japon suite à la popularité du premier jeu vidéo, et fut diffusée pour la première fois sur TV Tokyo le 1er avril 1997[22],[24],[68]. La série fut introduite à l'étranger à partir de 1998, et fut en grande partie responsable du programme télévisé Kids' WB, sur The CW Television Network[24]. La série continue le concept des jeux vidéo, suivant les aventures de Sacha Ketchum et son ambition de devenir un jour Maître Pokémon[69]. La série est maintenant diffusée sur Cartoon Network, et en est actuellement à sa onzième saison[70]. Ces onze saisons peuvent être séparées en quatre cycles : Voyage à Kanto (saisons 1 et 2), Voyage à Johto (saisons 3 à 5), Advanced Generation (saisons 6 à 9), puis Diamant et Perle (saisons 10 et 11)[71].

Une série diffusée en parallèle à la série principale, Pokémon Chronicles, est diffusée en tant que spin-off depuis 2002. Connue sous le nom de Ho-So Pokémon au Japon, la série consiste en 22 épisodes mettant en scène les personnages secondaires de la série principale[72]. En France, ces épisodes furent diffusés pour la première fois en septembre 2007 sur la chaîne Gulli[73].

Une dizaine de longs métrages sont également sortis, dont certains uniquement au Japon. Voici la liste des films avec leur année de sortie originale :

  • 1998 : Mewtwo contre attaque (Pokémon The First Movie: Mew Versus Mewtwo)[74]
  • 1999 : Le Pouvoir est en toi (The Power of One)[75]
  • 2000 : Le Sort des Zarbi (Pokémon 3 The Movie)[76]
  • 2001 : Le Retour de Mewtwo (Mewtwo Returns) - hors-série
  • 2001 : La Voix de la forêt (Pokémon 4ever)[77]
  • 2002 : Les Héros Pokémon (Pokémon Heroes)[78]
  • 2003 : Jirachi, Le Génie des vœux (Pokémon Jirachi wish Maker)[79]
  • 2004 : La Destinée de Déoxys (Pokémon Destiny Deoxys)[80]
  • 2005 : Lucario et le mystère de Mew (Lucario and the Mystery of Mew)[81]
  • 2006 : Pokémon Ranger et le Temple des Mers (Pokémon Ranger and Temple of the Sea)[82]
  • 2007 : L'ascension de Darkrai (The Rise of Darkrai)[83]
  • 2008 : Giratina et le Gardien du Ciel (Shaymin and the Bouquet of the Sky)

Un téléfilm d'animation, Le Maître des mirages, est également sorti en 2006[84].

Cartes à jouer et à collectionner

Article détaillé : Pokémon Trading Card Game.

Le jeu de cartes à collectionner Pokémon a été créé par Tsunekazu Ishihara, propriétaire de Creatures, suite au succès de Pocket Monsters en 1996[11],[22],[85]. Le jeu de cartes a été exporté avec les autres jeux et la série à l'étranger à partir de début 1999, et a été édité par Wizards of the Coast[25],[86]. Après la sortie de Pokémon Rubis et Saphir, Nintendo a récupéré la propriété des cartes et commencé à se charger de la distribution à travers sa société The Pokémon Company[85]. Le jeu de cartes Pokémon est pratiqué dans de nombreuses conventions et tournois au Japon, aux États-Unis et en Europe[32]. En 2007, un jeu de figurines à jouer et à collectionner a été lancé, et accueilli avec enthousiasme par les fans américains[85].

Mangas

De nombreux mangas Pokémon ont été publiés depuis la création de la franchise, dont plusieurs par l'artiste Viz[87].

Trois séries de manga ont été traduites en France :

Ainsi qu'un artbook, Art of Pokémon (collectif), chez Glénat.

Notes

  1. Pokémon est l’abréviation de Pocket Monster, « monstre de poche ». Le nom s’écrit avec un « é » dans toutes les langues employant l’alphabet latin.
  2. Le mot espèce serait impropre, puisque les Pokémon changent de sorte en évoluant, que différentes sortes de Pokémon sont les contreparties de sexes opposés de Pokémon différents, et à cause de diverses règles de reproduction
  3. Plus précisément, toutes les syllabes de leur nom : Pikachu peut prononcer « Pika Pika, Pikachu ! » ; certains Pokémon ne prononcent même pas leur nom et se contentent de grogner, comme Dracaufeu
  4. Quelques Pokémon communiquent en langage humain par télépathie plutôt que par des sons, comme Mewtwo
  5. Le mot ne doit pas être pris au sens de l'évolution en biologie.

Références

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