- Cinabre (couleur)
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Rouge cinabre Composantes RVB (r, v, b) (219, 23, 2) Triplet hexa. DB1702 CMJN (c, m, j, n) (0%, 89%, 99%, 14%) TSL (t, s, l) (6°, 98%, 43%) modifier Le cinabre est un pigment de teinte rouge carmin.
Il fut utilisé par les Égyptiens, puis les Grecs et surtout les Romains, avant que ne fût mis au point un pigment de cinabre artificiel : le vermillon.
Sommaire
Fabrication
Le pigment de cinabre était obtenu par broyage de la pierre dure du même nom, le minerai sulfure de mercure rouge (HgS).
Broyé et mélangé à un liant, il permettait de fabriquer un rouge orangé vif. Le processus était pourtant difficile et cher à produire. Il fallait purifier, effectuer la synthèse du cinabre pur puis l’amener à la granulométrie voulue pour obtenir le rouge recherché.
Le cinabre avait toutefois tendance à virer au noir dans certaines conditions. Vitruve attribuait ce phénomène à l’action de la lumière de la lune. Pour l’éviter il recommandait d’enduire la fresque de cire.
Histoire
Apparu vers 5000 av. J.-C., le cinabre était, avec la garance, le principal pigment rouge utilisé par les artistes égyptiens. Ceux-ci en firent un commerce intense avec les pays de la Méditerranée.
Utilisé par les Romains, le cinabre était importé d’Almaden en Espagne puis traité à Rome dans des ateliers très actifs situés entre les temples du Flore et du Quirinus. Il était à l’époque le pigment le plus onéreux que l'on trouvait sur le marché. Selon Pline l'Ancien, le minerai de cinabre coûtait aussi cher que le bleu d’Alexandrie (50 sesterces la livre) soit 15 fois le prix de l’ocre rouge d’Afrique, son alternative[1].
Les flancs du Mont Amiata, ancien volcan du sud de la Toscane, ont comporté de grands gisements de cinabre exploités depuis l'Antiquité pour le pigment rouge (et d'une manière industrielle aux XIXe et XXe siècles pour en extraire le mercure).
On mesure la valeur du rouge de cinabre dans les fresques de la Villa des Mystères à Pompéi. Ce pigment y est utilisé pour les fonds, omniprésents ici et généralement réalisés à l’aide de simple ocre rouge. L’abondance de cette couleur atteste de la fortune des propriétaires du lieu qui se sont servi de cette décoration murale pour afficher leur fortune.
Le cinabre artificiel ou vermillon
Le pigment de cinabre fut l’un des premiers à être fabriqué artificiellement, au VIIIe siècle, en associant les éléments séparés du mercure et du soufre.
Avant les Grecs, les Chinois avaient, selon toute vraisemblance, trouvé le moyen de fabriquer ce rouge de manière artificielle.
Le cinabre de synthèse est le vermillon. Cette forme purifiée du cinabre donnait un rouge encore plus vif et pur, mais toujours aussi cher et prisé.
Notes et références
- Les matériaux de la couleur, Delamare et Guineau, Découverte Gallimard n°383
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