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Pierre Clostermann
Pierre Henri Clostermann Naissance 28 février 1921
Curitiba, BrésilDécès 26 mars 2006 (à 85 ans)
Montesquieu-des-Albères, FranceOrigine France Allégeance Royal Air Force
FFLGrade Lieutenant-colonel Service 1942 - 1945 Conflits Seconde Guerre mondiale Distinctions Grand Croix de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945 (27 citations)
DFC and bar
Chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem,Autres fonctions Homme politique, industriel, écrivain Pierre Henri Clostermann (né le 28 février 1921 à Curitiba au Brésil, décédé le 22 mars 2006 à Montesquieu-des-Albères, Pyrénées-Orientales), était un aviateur français qui s'est distingué au cours de la Seconde Guerre mondiale. Surnommé l'« As des As » de la chasse française, il est fait Compagnon de la Libération avant de devenir un homme politique, un écrivain et un industriel français.
Sommaire
Biographie
Pierre Henri Clostermann est fils de diplomates d'origine alsacienne et lorraine installés au Brésil où il croise Jean Mermoz et Henri Guillaumet, alors pilotes de l'aéropostale. Il passe son brevet de pilote en 1937, puis entre au California Institute of Technology [1] pour préparer un diplôme d'ingénieur aéronautique et son brevet de pilote de ligne.
Carrière militaire
Il arrive en Angleterre en 1940 et rejoint les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en 1942, au sein de la Royal Air Force (RAF). Il devient pilote de Spitfire au 341 Squadron "Alsace", puis au Sqn 602. Il vole ensuite sur Tempest au début 1945, au sein des Sqn 274, Sqn 256 et Sqn 3. Il termine la guerre comme Wing Commander Flying (équivalent de lieutenant-colonel) dans la RAF. C'est au cours de la Seconde Guerre mondiale qu'il rencontre son ami Jacques Remlinger, également membre des FAFL.
C'est le plus grand As français de la Seconde Guerre mondiale, et à ses nombreuses victoires aériennes, s'ajoutent de nombreux avions ennemis détruits au sol, des locomotives, camions et chars, mais aussi 1 sous-marin de 500 tonnes en coopération et 2 vedettes lance-torpilles, ce qui lui vaut à 24 ans d'être proclamé à l'ordre du jour « le premier chasseur de France », par le général de Gaulle.
Promu commandant, il sert de 1956 à 1957 en Algérie, expérience qui lui inspirera son roman Appui feu sur l'oued Hallaïl. Pierre Clostermann termine sa carrière militaire avec le grade de lieutenant-colonel dans l'armée de l'air[1].
Vie civile
Après la Seconde Guerre mondiale, il entame une carrière d'écrivain en relatant sa vie de pilote de chasse. Paru en 1948, son ouvrage Le Grand Cirque est publié à 3 millions d'exemplaires, et traduit dans plus de 30 langues. Il rencontre un succès mondial et est adapté en bande dessinée et au cinéma à plusieurs reprises. Selon l'auteur américain William Faulkner, « Le Grand Cirque est le meilleur livre qui soit sorti de la guerre. »
Clostermann publie également des ouvrages sur la pêche au gros, Des poissons si grands, Spartacus l'espadon, Mémoires au bout d'un fil et plusieurs livres de souvenirs tel que L'Histoire Vécue ou Une vie pas comme les autres.
Après l'obtention de ses diplômes d'ingénieur aéronautique à la section aéronautique du California Institute of Technology aux États-Unis (ces diplômes ne sont pas reconnus par l'industrie aéronautique militaire française) et de sciences politiques à l'université d'Oxford, il devient en 1962 directeur commercial de la société des Avions Max Holste qui devient plus tard Reims Aviation, société qui produit sous sa direction près de 5000 avions de tourisme. Il est également vice-président de la Cessna Aircraft Company, administrateur du groupe Marcel Dassault pour la sous-traitance du Transall et de l'Airbus A300 et administrateur de Renault.
En 1973, Pierre Clostermann enseigne également à l'école d'état-major de l'US Air Force.
Héros des forces aériennes françaises libres, il connaît une vie aventureuse, côtoyant des personnalités telles que Hemingway, de Gaulle, Che Guevara[2], Salazar, Allende, Rommel[2], Rudel, Joseph Kessel et Romain Gary[3]. Parlant couramment le portugais, il sert d'agent de liaison discret entre Paris (de Gaulle) et Lisbonne (Salazar) lors des rebellions anticolonialistes en Angola et au Mozambique[2].
Suite au séminaire afro-asiatique de 1965, auquel il est invité par le président algérien Ben Bella, Pierre Clostermann est reçu au domicile de Krim Belkacem, chef historique du Front de libération nationale (FLN) :
« Me voilà donc chez Krim, ne sachant pas trop sur quel pied danser. J'entre dans le salon et la première personne qui vient vers moi est Che Guevara qui me dit : "Je suis très heureux de vous rencontrer. En 1948, à la faculté de médecine, mon professeur de français me faisait lire et traduire des passages du Grand Cirque. On m'a beaucoup parlé de vos convictions libérales et de votre attitude à l'égard du Tiers-monde." Nous sommes placés côte à côte à table et commençons en espagnol et en français, qu'il parle convenablement, une conversation qui se terminera à 4 heures du matin, assis sur un banc sous une tonnelle du parc de Saint-Georges ! »— Pierre Clostermann, L'histoire vécue
C'est durant son enfance au Brésil que ses parents diplomates auraient régulièrement reçu à leur domicile Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli, alors évêque, quinze ans avant qu'il ne devienne le pape Pie XII. C'est en souvenir de cette période et en hommage à ses actes héroïques que le pape Pie XII élève Pierre Clostermann au rang de Chevalier dans l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Pierre Clostermann a eu trois enfants avec sa femme Jacqueline : Jacques, Jean-Pierre et Michel.
Carrière politique
Pierre Henri Clostermann Parlementaire français Naissance 28 février 1921 Décès 22 mars 2006 Mandat Député 1946-1958
1967-1969Début du mandat 1946 Fin du mandat {{{fin du mandat}}} Circonscription Bas-Rhin
Marne
Seine
YvelinesGroupe parlementaire UDSR (1946-1948)
ADS (1948-1955)
RRRS (1956-1958)
UDVe (1967-1968)
UDR (1968-1969)IVème République-Vème République Comme plusieurs fidèles du général de Gaulle, Pierre Clostermann rejoint, après la guerre, l'Union démocratique et socialiste de la Résistance. Conduisant dans le Bas-Rhin la liste du Rassemblement des gauches républicaines et de l'Union gaulliste, il est élu le 2 juin 1946, à 25 ans, député de la seconde assemblée constituante par 55 060 suffrages sur 320 411 exprimés. Élu secrétaire de l'assemblée et membre des commissions de la défense nationale, de comptabilité et des pensions civiles et militaires, il vote la confiance au gouvernement Georges Bidault (19 et 26 juin) et contre le projet de constitution.
De nouveau candidat de l'Union gaulliste aux élections législatives du 10 novembre, sa liste obtient 93 469 voix sur 303 464 suffrages exprimés. Nommé secrétaire de l'Assemblée les 3 décembre 1946 et 14 janvier 1947, il fait partie des commissions de la défense nationale (1946-1949) et des pensions (1950), il est nommé juré à la Haute Cour de justice (1948). Membre du groupe parlementaire de l'UDSR, il anime l'aile gaulliste la plus inconditionnelle de l'UDSR, se heurtant alors, notamment, à François Mitterrand. Puis, en 1948, il quitte l'UDSR, quand le courant gaulliste de ce parti décide de ne plus pratiquer la double appartenance entre l'UDSR et le Rassemblement du peuple français, et s'inscrit au groupe de l'Action démocratique et sociale.
Il soutient le gouvernement Paul Ramadier quand les ministres communistes sont renvoyés (4 mai 1947), vote contre la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948), s'abstient sur la ratification du plan Marshall (7 juillet), vote pour le Conseil de l'Europe et le Pacte de l'Atlantique Nord (9 et 26 juillet 1949), mais s'oppose à la réforme électorale du 7 mai 1951 créant le scrutin de liste majoritaire départemental avec apparentement.
Tête de liste RPF dans la Marne aux élections législatives du 17 juin suivant, celle-ci obtient 26,2 % des voix, lui-même étant réélu par 49 501 suffrages sur 175 364 exprimés. À l'Assemblée, il est membre des commissions de la défense nationale (1951) et de la famille (1955), et suppléant commission des immunités parlementaires (1955). Il vote pour les lois Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), contre la CECA (13 décembre), s'abstient lors de l'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952) et de Joseph Laniel (26 juin 1953) auquel il refuse la confiance après Điện Biên Phủ (13 mai et 12 juin 1954), vote l'investiture de Pierre Mendès France (17 juin) et les accords de Genève qui mettent fin à la guerre d'Indochine (23 juillet), s'oppose à la CED, vote les accords de Londres (12 octobre) et de Paris (29 décembre) sur la fin de l'occupation de l'Allemagne et son réarmement, vote en faveur de la politique de Mendès France en Afrique du Nord lors de sa chute le 4 février 1955, accorde sa confiance à Edgar Faure (23 février) qu'il soutient sur la réforme électorale et la date des élections (16 et 29 novembre, jour de la chute du cabinet).
Candidat dans la 1re circonscription de la Seine en seconde position sur la liste radicale de Vincent de Moro Giafferi lors des élections anticipées du 2 janvier 1956, il est réélu par 81 404 voix sur 457 266 suffrages exprimés. Inscrit au groupe républicain radical et radical-socialiste, il est membre des commissions de la défense nationale et de la marine marchande (1956-1957). Il vote l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956) et les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars), avant d'obtenir son congé à compter du 26 juin pour participer aux opérations en Algérie. De retour à l'Assemblée, il vote contre la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957), en faveur de la confiance lors de l'investiture du gouvernement Pierre Pflimlin (13 mai 1958), contre l'instauration de l'état d'urgence le 16, pour l'investiture du général de Gaulle (1er juin) et pour la révision constitutionnelle (2 juin).
Réélu député UNR-UDT de la 5e circonscription de Seine-et-Oise en 1962, député UDVème de la 4e circonscription des Yvelines en 1967 et député UDR des Yvelines en 1968, il démissionne le 19 septembre 1969 pour permettre à Maurice Couve de Murville de retrouver un siège à l'Assemblée[4]. À l'Assemblée, il occupe la vice-présidence de la commission de la défense nationale et des forces armées de 1963 à 1969[1].
Il a également été membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté, créé en 1981 après la victoire de la gauche[5].
Élu pour la première fois à 25 ans, il devient « le plus jeune député de France ». Il est ensuite réélu 8 fois au parlement.
Décorations
Pierre Clostermann a reçu 27 fois la Croix de guerre avec palme, ce qui en fait la plus longue Croix de guerre au monde, ainsi que la DFC and bar, une haute décoration britannique mais qui a été décernée à de nombreux aviateurs étrangers. Il reste jusqu'à sa mort l'homme "le plus décoré de France".
- Grand-croix de la Légion d'honneur (France)
- Compagnon de la Libération - décret du 21 janvier 1946 (FR)
- Médaille militaire (France)
- Croix de guerre 1939-1945 avec 27 citations dont 17 à l'ordre de l'armée (France)
- Croix de la Valeur militaire avec 2 citations (France)
- Médaille de la Résistance avec rosette (France)
- Médaille de l'Aéronautique (France)
- Distinguished Flying Cross and bar (Grande-Bretagne)
- Distinguished Service Cross (USA)
- Grand officier du Nicham Iftikhar (Tunisie)
- Silver Star (USA)
- Air Medal (USA)
- Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien de l'Ordre en AFN
- Croix de guerre belge (Belgique)
- Chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Vatican)
- Médaille de l'Ordre du Dannebröd (par le roi Christian X de Danemark le 23 juin 1945) (Danemark)
Œuvres
- Le Grand Cirque, Flammarion, 1948; (réed. : Editions "J'ai lu leur aventure" n°A42/43)
- Feux du ciel, Flammarion, 1951; (réed. : Editions "J'ai lu leur aventure" n°A6)
- Appui-feu sur l'oued Hallaïl, Flammarion, 1958
- Des poissons si grands, Flammarion, 1963
- Spartacus l'espadon, Flammarion, 1989
- Sacrée guerre, Flammarion, 1990 (co-auteur avec Daniel Costelle)
- Mémoires au bout d'un fil, Arthaud, 1994
- L'Histoire vécue. Un demi-siècle de secrets d'État (1998)
- Le Grand Cirque 2000, Flammarion, 2000 (édition refondue de l'ouvrage de 1948)
- Une vie pas comme les autres, Flammarion, 2005
Pierre Clostermann a traduit Jonathan Livingston le Goéland de Richard Bach.
Il est de plus l'auteur de nombreuses préfaces : Pilote de Stukas, les Éperviers de la mer, Roland Garros, Le Temps des Partisans, Le Temps des Aigles, La Dernière Tempête, Dictionnaire universel de l'aviation, Paul Lengellé : "l'un des peintres les plus marquants de l'histoire de l'aviation", Les Insignes de l'Aéronautique Militaire Française jusqu'en 1918, Briseurs de Barrages, Chemins D'Ecume, La Pêche en Bord de Mer, La pêche à la traîne, etc ...
Postérité
La promotion 2006 de l'École de l'Air porte son nom.
Il existe cinq rues et un square nommés "Pierre Clostermann" :
- Rue Pierre Clostermann, 08300 Rethel, Ardennes, Champagne-Ardenne
- Rue Pierre Clostermann, 40000 Mont-de-Marsan, Landes, Aquitaine
- Rue Pierre Clostermann, 76620 Le Havre, Seine-Maritime, Haute-Normandie
- Rue Pierre Clostermann, 78150 Le Chesnay, Yvelines, IDF
- Rue Pierre Clostermann, 93440 Dugny, Seine-Saint-Denis, IDF
- Square Pierre Clostermann, 14400 Longues-sur-Mer, Calvados, Basse-Normandie
Tableau de chasse
33 victoires homologuées en combat aérien suivant les règles de l'Armée de l'Air :
- 19 Focke-Wulf Fw 190
- 7 Messerschmitt Bf 109
- 2 Dornier Do 24
- 1 Fieseler Fi 156
- 1 Junkers Ju 252
- 1 Junkers Ju 88
- 1 Junkers Ju 290
- 1 Heinkel He 111
24 avions divers détruits ou mis hors de combat au cours de mitraillages d'aérodromes :
- 7 Junkers Ju 88 et Ju 188
- 6 Dornier Do 18
- 4 Heinkel He 177
- 3 Arado Ar 232
- 2 Focke-Wulf Fw 190
- 1 Junkers Ju 252
- 1 Blohm & Voss
12 appareils endommagés ou probablement détruits en combat aérien :
- 6 Focke Wulfs 190
- 6 Messerschmitt 109
Objectifs détruits au cours de mission d'assaut :
- 72 locomotives et trains attaqués
- 225 camions de transports routiers, dont une trentaine de camion-citernes
- 5 tanks
- 2 vedettes lance-torpilles
- 1 sous-marin de 500 tonnes en coopération
- Divers objectifs attaqués tels que raffinerie, ponts...
Il totalise- 293 missions de guerre offensives à grand rayon d'action
- 97 missions d'assaut et de bombardement
- 40 missions de chasse défensives
Soit un total de près de 2 000 heures de vol dont 600 en mission de guerre
Une polémique concernant le palmarès de Pierre Clostermann est apparue suite à la publication d'un livre où Christian-Jacques Ehrengardt, historien amateur et éditeur aéronautique, conteste les 33 victoires attribuées à Pierre Clostermann selon le système de décompte de l'Armée de l'Air, et ne lui en accorde que 12, « identifiées avec certitude ». Un procès en diffamation donne raison à Pierre Clostermann, qui n'en revendique personnellement que 23 (les victoires, croix pleines, peintes sur le flan de son JF-E "grand Charles" en attestent) sur la base du tableau dressé le 1er novembre 1945 par le Fighter Command et signé de l’Air Vice Marshall H. J. Broadhurst. Ce débat illustre la difficulté de la comparaison de palmarès établis suivant des règles différentes.
Notes et références de l'article
- ↑ a et b « Pierre Clostermann, Héros de la France Libre », sur le site des Chemins de mémoire.
- ↑ a , b et c L'Histoire vécue, Flammarion
- ↑ Une vie pas comme les autres, Flammarion
- ↑ Jean-Philippe de Garate, Couve de Murville (1907-1999): Un président impossible, L'Harmattan, 2007, p. 361 (ISBN 2296035698).
- ↑ Présentation du MIL
- (fr) Notice de Pierre Clostermann, député de la IVe République, sur le site de l'Assemblée nationale
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- (fr)pierre-clostermann.com, site très complet dédié à Pierre Clostermann
- (fr)Biographie détaillée de Pierre Clostermann, sur le site de l'Ordre de la Libération
- (fr)Décès de Pierre Clostermann, aeroweb-fr.net
- (fr)Article consacré aux obsèques de Pierre Clostermann, sur le site de l'Armée de l'air
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