Pays A3V (Asse-Verdon-Vaïre-Var)

Pays A3V (Asse-Verdon-Vaïre-Var)

Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var

Pays A3V

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Administration
Pays France
Région Blason région fr Provence-Alpes-Côte d'Azur.svg PACA
Département Blason departement Alpes-de-Haute-Provence.svg Alpes-de-Haute-Provence
Date de création décembre 1999[1]
Président Gilbert Sauvan
Budget sans
Site internet Site officiel
Siège Blason Beauvezer.svg Beauvezer
Statistiques
Superficie 1582,17 km²
Population 10398 hab. (2006)
Densité 6 hab./km²
Subdivisions
Communes 39


Le Pays A3V (Asses, Verdon, Vaïre, Var) est une intercommunalité de loi Voynet, regroupant 39 communes des Alpes-de-Haute-Provence (cantons de Saint-André-les-Alpes, Allos-Colmars, Castellane, d’Annot et Entrevaux). Il s’appelait initialement le Pays 3V, le canton de Barrême l’a rejoint après sa création.

Il est peuplé de seulement 9981 habitants pour une densité moyenne de 6 habitants au km².

Sommaire

Composition

Il est composé des communes suivantes :

Compétences

  1. habitat
  2. forêt
  3. agriculture
  4. économie
  5. services publics
  6. randonnée
  7. risques naturels
  8. patrimoine

Histoire de la région avant la création du Pays

L'industrie textile dans le Moyen et Haut Verdon

Sous l’Ancien Régime

Au Moyen Âge, le Haut et le Moyen Verdon possèdent un embryon d’industrie drapière (la première mention d’un tisserand date de 1344, à Allos[2]), industrie utilisant la laine de mouton, mais ne produisant que du cordeillat, un drap grossier et de mauvaise qualité[3]. Cependant, elle prend un essor important au XVIe siècle, et écoule sa production auprès des bergers accompagnant les troupeaux en transhumance, et sur les foires de Basse-Provence et d’Italie[4]. La laine est incomplètement débarrassée du suint, ce qui lui conserve une certaine souplesse et rend le tissu imperméable[5]. Cette activité est très importante, au point de susciter la généralisation, après l’incendie de 1672, du fenestroun, petite fenêtre supplémentaire destinée à donner de la lumière sur le métier à tisser[6].

La production annuelle atteint en 1620 18 000 pièces, dont 10 000 sont écoulées lors de la foire de Colmars, fin septembre, une partie étant également vendue à celle de Villars-Colmars[7]. Colmars reste le principal centre producteur jusqu’à la Révolution[8], Allos lui fournissant de la laine filée[9], l’essentiel du tissage se faisant à Colmars, les métiers étant installés à domicile[10]. La production ne suit pas les réglementations de qualité[11] ce qui lui ferme le marché provençal au XVIIIe siècle ; elle réussit tout de même à s’écouler auprès d’une clientèle recherchant avant tout la toile peu onéreuse et inusable, notamment en Italie du Nord[12]. Cette production se maintient jusqu’au premier tiers du XVIIIe siècle au moins, mais s’effondre pour tomber, pour l’ensemble de la viguerie de Colmars, à 2000 pièces peu avant la Révolution[13]. La fermeture du débouché piémontais (application de droits de douane de 100 % en 1760) finit de fermer tout débouché extérieur légal à la production du Haut-Verdon, la contrebande ne compensant pas.

La Révolution industrielle

La Révolution industrielle dans les secteur n’utilise pas la machine à vapeur. Les principales caractéristiques s’y retrouvent cependant : mécanisation du travail, concentration industrielle et capitalistique, Les premières filatures et fabriques de tissage apparaissent dans les années 1800 et 1810, préparant ainsi un nouvel essor de la production au XIXe siècle[14].

La première fabrique intégrée est construite par André Honnorat à Saint-André en 1819[15].

Cet exemple est rapidement suivi, la vallée du Verdon et les vallées adjacentes ayant toutes une abondante matière première disponible. C'est ainsi que des fabriques ouvrent, toutes sur le même modèle, à Thorame-Haute et Basse, Beauvezer, Villars-Colmars, Castellane, Barrême, Moriez, Vergons, Annot, et même jusqu’à Saint-Martin-d’Entraunes, alors situé dans royaume de Piémont-Sardaigne[16]. En 1837, onze établissements emploient 260 ouvriers[17], douze fabriques en emploient 300 en 1842[18].

En 1843, le nombre des établissements en activité atteint 18, pour 419 ouvriers employés[19]. Dans un département peu industrialisé, la vallée du Verdon compte ainsi 74 % des établissements de l’industrie textile des Basses-Alpes, et le tiers des établissements toutes industries confondues (mines exclues)[20]. L’essor se poursuit avec 20 fabriques et 523 ouvriers en 1858[21]. Le déclin s’amorce dans les années 1860 : 16 fabriques en 1868 et 415 ouvriers, 17 fabriques mais 227 ouvriers en 1871, 14 fabriques et 152 ouvriers en 1879[22].

Cette industrie utilise l’énergie hydraulique via des roues à aubes durant tout le XIXe siècle[23], puis l’électricité au XXe siècle, mais elle a alors presque disparu. Les tissus fabriqués avant 1850 sont surtout des burels et des cadis, puis la fabrication s’affine quelque peu, mais en utilisant toujours de la laine partiellement désuintée, donc encore imperméable[24]. Dans l’ensemble, l’industrie lainière du Verdon est comparable à celle d'un centre de l’importance de Nîmes, et même supérieure au début du XIXe siècle, ce qui poussa à acheter la laine dans le Var, la production locale étant insuffisante[25].

Les débouchés sont d’abord uniquement provençaux (deux tiers de la production en 1843), puis s’élargissent au sud-est de la France sans franchir le Rhône jusqu’en 1858, et enfin à la fin du XIXe siècle, à l’ensemble des régions froides et montagneuses de la France, où un tissu chaud et résistant était apprécié[26].

Les ouvriers ne se sont jamais syndicalisés, et il n’y eut non plus jamais de grève importante signalée, les conditions de travail étant comparables à celles des autres ouvriers de la même époque[27]. De la même façon, en cas d’accident du travail (il y eut des cas d’ouvriers amputés d’un membre), aucune indemnisation ne fut jamais versée, le patron intervenant parfois pour obtenir un emploi de fonctionnaire à l’ouvrier infirme[28]. En 1858, un tiers des employés sont des femmes, et un tiers des enfants de moins de seize ans[29] ; les femmes recevaient un salaire journalier compris entre le tiers et la moitié de celui d’un homme, pour des horaires de huit à dix heures (contre dix à douze pour les hommes)[30].

À la fin du XIXe siècle, après avoir connu une baisse des effectifs employés, les fabriques ferment, d’abord en 1880 définitivement à Castellane et Thorame-Haute. En 1886, c’est la plus importante et la plus ancienne qui ferme, la fabrique Honnorat de Saint-André. En 1900, l’activité ne se maintenait que dans quatre petites fabriques, une à Saint-André, deux à Beauvezer, une à Colmars. En 1914, ne restaient que trois fabriques à Colmars et Beauvezer, employant 54 ouvriers[31], et seule la petite fabrique Trotabas subsiste après 1937, en se modernisant[32]. Parmi les causes du déclin, sont citées la concurrence extérieure (industries du Nord de la France), l’exode rural, qui priva les ateliers de la main-d’œuvre saisonnière, l’érosion qui réduisit les pâturages donc la production de laine, puis la reforestation, qui eut le même effet, avant de permettre de restituer des clairières aux troupeaux. Une des faiblesses de cette industrie était aussi la gestion, familiale, qui ne suivait pas de règles comptables établies[33].

Résistance durant la Seconde Guerre mondiale

Le Pays A3V correspond au secteur B4 de la Résistance du département des Basses-Alpes, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Réalisations

L’association[précision nécessaire] Pays A3V fonctionne essentiellement en fournissant une ingénierie-conseil aux communes membres.

Agissant sur un territoire montagneux mal desservi par l’ADSL, il a mis en place des boucles locales alternatives en utilisant la technologie Wi-Fi. L’opérateur est Shaktiware, qui a créé la société A3V Telecom pour desservir les communes et hameaux isolés du Pays[34].

Grâce à un projet sponsorisé par l’Union européenne et mené par l’association culturelle de pays Fabri de Peiresc, les médiathèques du territoire se sont informatisées (voir site officiel des médiathèques).

Historique

Le Pays a créé la publication irrégulière Intervals afin de communiquer sur sa politique.

Voir aussi

Liens externes

Sources

Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p.

Notes

  1. Le Pays, Qu'es aco ?
  2. Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 47
  3. Mireille Mistral, op. cit., p 50
  4. Mireille Mistral, op. cit., p 51
  5. Mireille Mistral, op. cit., p 53-54
  6. Mireille Mistral, op. cit., p 56
  7. Mireille Mistral, op. cit., p 51 et 72
  8. Mireille Mistral, op. cit., p 87 et suivantes
  9. Mireille Mistral, op. cit., p 84
  10. Mireille Mistral, op. cit., p 55-56
  11. Mireille Mistral, op. cit., p 60-68
  12. Mireille Mistral, op. cit., p 74
  13. Mireille Mistral, op. cit., p 82
  14. Mireille Mistral, op. cit., p 94-113
  15. Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 119
  16. Mireille Mistral, op. cit., p 119-120
  17. Mireille Mistral, op. cit., p 127
  18. Mireille Mistral, op. cit., p 131
  19. Mireille Mistral, op. cit., p 134
  20. Mireille Mistral, op. cit., p 137-138
  21. Mireille Mistral, op. cit., p 141
  22. Mireille Mistral, op. cit., p 145
  23. Mireille Mistral, op. cit., p 153
  24. Mireille Mistral, op. cit., p 161
  25. Mireille Mistral, op. cit., p 167
  26. Mireille Mistral, op. cit., p 169-170
  27. Mireille Mistral, op. cit., p 187-188
  28. Mireille Mistral, op. cit., p 188
  29. Mireille Mistral, op. cit., p 135
  30. Mireille Mistral, op. cit., p 187
  31. Mireille Mistral, op. cit., p 191
  32. Mireille Mistral, op. cit., p 192
  33. Mireille Mistral, op. cit., p 171-172
  34. Voir site commercial
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