- Paulin Guérin
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Jean-Baptiste Paulin Guérin, né à Toulon le 25 mars 1783 et mort à Paris le 19 janvier 1855, est un artiste peintre français.
Sommaire
Biographie
De parents modestes, Guérin vint de bonne heure à Marseille, où son père avait acheté un fonds de serrurier, en 1794. Lui-même exerça ce métier qu’il avait appris tout jeune auprès de son père. Pendant son apprentissage, il avait suivi des cours à l’école libre des arts et y avait fait des progrès extraordinaires. Il passait tous ses loisirs à peindre. En 1802, les travaux de serrurerie venant à manquer chez son père, il prit activement ses pinceaux, bien décidé à ne plus les quitter.
Quelques-unes de ses copies ayant été remarquées et achetées par un amateur local, celui-ci, frappé de ses dispositions, lui commanda une copie de tableau, qu’il paya une centaine d’écus. Avec cette petite somme, sur les conseils de Vincent, qu’il consultait dans l’apprentissage des techniques de la peinture, Guérin monta à Paris, où l’attendaient les déceptions et la misère.
Dans la capitale, ses ressources s’épuisèrent rapidement, il tomba malade, et il n’avait d’autre perspective que de reprendre la lime et le marteau quand, après son retour à la santé, il fut présenté à Gérard, qui lui donna quelques occupations et, vers 1805 il le fit entrer gratuitement dans l’atelier de Vincent.
Mais Guérin ne put y rester : il lui fallait vivre, et il revint chez Gérard préparer des toiles, barbouiller des fonds, peindre des fourreaux de sabre, des shakos, des gibernes, des satins, des velours, des broderies, etc. Cependant, las de ce labeur fastidieux et machinal et sans gloire dont il partageait les gains avec sa famille, il envoya, en 1810, ses premières toiles au Salon où quelques-uns de ses portraits auront un certain succès.
Il se livra alors à la grande peinture historique et religieuse et se mit à peindre secrètement un sujet dont il s’était inspiré dans la Bible : en 1812, il exposa Caïn après le meurtre d’Abel, où on remarquait une grande vérité de dessin, une certaine fermeté d’exécution et une admirable entente du clair-obscur, et qui fut acheté par le gouvernement et exposé au musée du Luxembourg.
Denon lui proposa de peindre un plafond aux Tuileries. Guérin fit les cartons, mais la Restauration en empêcha l’exécution. Avec le retour des Bourbons, il travailla, en 1814 et 1815, à la restauration des anciennes peintures de Versailles et à la rénovation du château de Versailles. En 1817, il exposa Jésus mort et la Mère des douleurs, entourée des apôtres et des saintes femmes. Ce tableau, destiné à l’église catholique de Baltimore, lui valut une médaille d’or, succès suivi par une longue série d’œuvres, dont les suivantes sont les plus représentatives :
- Christ au pied de la Vierge, 1819 ;
- Anchise et Vénus ; 1822, Paris, Luxembourg ;
- Ulysse et Minerve ; 1824, Rennes, Musée des beaux-arts ;
- Adam et Ève chassés du paradis, 1827 ;
- La Sainte Famille, 1829, Toulon, Cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds ;
- Sainte Catherine, 1838, Paris, Saint-Roch.
Sous Louis-Philippe, il donna :
- la Mort du Christ, église de La Nouailles, près de Sarlat ;
- Le Dévouement du chevalier Roze pendant la peste de Marseille, 1834 ;
- Sainte Catherine, 1838, Saint-Roch ;
- Rêverie ;
- La Conversion de saint Augustin, 1844.
Dans son traitement du sujet, Guérin tente d’atteindre une certaine grâce que l’on peut comparer au style rococo, son style nerveux se perd dans le travail laborieux de ses toiles. Par son dessin correct, mais un peu froid, il appartenait à l’école de l’Empire, et sa peinture a été décrite comme « un reflet affaibli de David et de Gérard[1] ». C’est dans les portraits qu’il a atteint ses plus grandes réussites, et ceux de Charles Nodier et de l’abbé Lamennais eurent autrefois un véritable succès. À Versailles, où il avait déjà restauré des vieilles peintures, en 1814 et 1815, il peignit pour le Musée nouveau :
- Anne d’Autriche ;
- Renommée ;
- Louis XIV et le duc d’Orléans.
Bien qu’il fût mort le 19 janvier, quelques-unes de ses œuvres parurent à l’Exposition universelle de 1855 du 15 mai au 31 octobre. Paulin Guérin est confondu avec deux homonymes peintres ayant aussi fait des portraits : ainsi son portrait de Chateaubriand fut attribué par erreur à Pierre-Narcisse Guérin, et comme Jean-Urbain Guérin il fut l'auteur d'un portrait du général Kléber, il n'a pas de liens de parenté avec ces deux artistes.
En 1829, il accueillit comme élève un autre Toulonnais : Vincent Courdouan.
Notes
- Louis-Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, vol. 1, Paris, Hachette, 1858, p. 804.
Œuvres
- Autoportrait, 1804, huile sur toile, 59,5 x 49 cm, Toulon, Musée d'art.
- Portrait de Madame Guérin jeune fille, ca 1810-1815, huile sur toile, 65,5 x 54 cm, Toulon, Musée d'art.
- Portrait de Cécile Guérin, non daté, huile sur toile, 55 x 46 cm, Toulon, Musée d'art.
- Portrait de Félix Guérin enfant, non daté, huile sur toile, 44 x 37 cm, Toulon, Musée d'art.
Liens externes
Catégories :- Peintre français du XIXe siècle
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- Naissance en 1783
- Décès en 1855
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