Paul Jean Pierre Sauzet

Paul Jean Pierre Sauzet
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Paul Jean Pierre Sauzet est un homme politique français né à Lyon (Rhône) le 23 mars 1809 et mort dans la même ville le 12 juillet 1876.

Sommaire

Biographie

Fils de Guillaume Sauzet (1765 1844), médecin de Lyon, et d'Appolonie Baboin (d'une famille de soyeux et banquiers de la région lyonnaise) Sauzet obtint son baccalauréat à 15 ans avec dispense d'âge et fit son droit à Paris. Il fut reçu avocat et s'inscrivit au barreau de sa ville natale, où il ne tarda pas à briller dans tous les domaines grâce à sa science juridique et à ses talents d'improvisation. Jean de Courvoisier, qui avait été procureur général à Lyon, voulut, une fois nommé ministre de la Justice, le nommer au parquet de la cour royale de Paris, mais la Révolution de 1830 fit obstacle à ce projet.

Bien que rallié à la monarchie de Juillet, Sauzet accepta de défendre devant la Chambre des pairs l'un des ministres de Charles X jugés pour leur participation aux ordonnances de Saint-Cloud, l'ex-garde des sceaux, Chantelauze (15-21 décembre 1830). Il donna une plaidoirie remarquée dans laquelle il soutint que, puisque la responsabilité des ministres n'avait été introduite dans la Charte que comme la contrepartie de l'irresponsabilité du roi, elle n'avait plus lieu d'être une fois que la monarchie était tombée. Selon Louis Blanc, plusieurs pairs quittèrent leur place pour féliciter chaudement l'orateur.

En 1833, Sauzet se chargea de la défense du général de Saint-Priest, impliqué dans l'affaire du Carlo Alberto[1], et obtint son acquittement lors du procès qui se déroula à Montbrison du 25 février au 9 mars 1833. Il obtint également la relaxe de Jules Favre, poursuivi pour un article dans Le Précurseur.

Le 21 juin 1834, élu député dans le 1er collège électoral du Rhône (Lyon)[2] et dans le 5e collège du même département (Villefranche-sur-Saône)[3], il opta pour Lyon. Il siégea dans les rangs du Tiers Parti. Lors de la présentation des lois de septembre 1835, il combattit celle qui réduisait la majorité au sein des jurys d'assises, mais fit adopter, sur son rapport, celle qui aggravait, contre la presse, les garanties de cautionnement et de pénalité et étendait la juridiction de la Chambre des pairs à certains délits de presse (Voir Grandes lois sous la monarchie de Juillet#1835).

Vice-président de la Chambre des députés en 1836, il défendit le principe de la conversion des rentes contre le ministère Broglie, qui tomba sur cette question.

Il fut nommé ministre de la Justice et des Cultes dans le premier ministère Thiers qui lui succéda le 22 février, et obtint de ses électeurs la confirmation de son mandat le 30 mars. Il défendit la politique gouvernementale dans le débat sur les fonds secrets qui, traditionnellement, tenait lieu de vote de confiance, et mit sur place (25 août) la grande commission chargée de préparer la réforme hypothécaire par la révision de la législation concernant l'expropriation administrative.

La chute du ministère Thiers et l'avènement du ministère Molé, le 6 septembre 1836, le renvoyèrent sur les bancs de la Chambre, où il siégea dans l'opposition au gouvernement avec le Tiers Parti. Il fut réélu député les 4 novembre 1837[4], 9 juillet 1842[5] et 1er août 1846[6]. Il réclama, en 1837, l'intervention de la France en Espagne, vota contre la loi de disjonction, et appuya le gouvernement sur diverses lois d'affaires.

Après avoir été l'un des chefs de la coalition qui renversa le ministère Molé, il remplaça Hippolyte Passy, nommé ministre, comme président de la Chambre des députés le 14 mai 1839, en battant Adolphe Thiers, candidat du centre gauche[7]. Il fut constamment réélu jusqu'en 1848. Dans cette fonction, il évolua vers le centre droit, ce qui, avec son embonpoint, lui valut le surnom peu avantageux de « poire molle », et se montra un serviteur zélé de la monarchie mais il ne put lui être d'aucun secours au moment de la Révolution de 1848. Il se retira alors de la vie publique et s'installa à Lyon, et fit plusieurs voyages en Italie et de longs séjours à Rome.

Il avait épousé sa cousine germaine Emma Baboin, fille du banquier et négociant en soierie Jean Florent Baboin, et sœur du grand industriel en soierie lyonnaise, Aimé Baboin.

Œuvres

  • La Chambre des députés et la révolution de février, 1851
  • Considérations sur les retraites forcées de la magistrature, 1854
  • Éloge de M. de Chantelauze
  • Rome devant l'Europe, 1860
  • Les deux politiques de la France et le partage de Rome

Notes et références

  1. Le Carlo Alberto était un petit navire à vapeur battant pavillon sarde qui avait servi à transporter la duchesse de Berry près de Marseille lorsqu'elle débarqua en Provence pour tenter d'organiser un soulèvement royaliste en 1832. Contraint ensuite par une avarie de mouiller près de La Ciotat, il avait vu ses passagers capturés par la gendarmerie.
  2. 526 voix sur 716 votants et 999 inscrits contre 100 à M. Verne de Bachelard et 71 à Louis Marie de Lahaye Cormenin
  3. 252 voix sur 412 votants et 609 inscrits contre 139 à M. Laurens
  4. 578 voix sur 976 votants et 1.299 inscrits), 2 mars 1839 (593 voix sur 1.120 votants
  5. 586 voix sur 1.121 votants et 1.441 inscrits contre 515 à M. Laforest
  6. 722 voix sur 1.359 votants et 1.681 inscrits contre 468 à M. Laforest et 165 à M. Guérin
  7. 213 voix contre 206

Sources

  • Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, Paris, Dourloton, 1889
Précédé par Paul Jean Pierre Sauzet Suivi par
Jean-Charles Persil
Ministre français de la Justice
Jean-Charles Persil

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