Palais de la decouverte

Palais de la decouverte

Palais de la découverte

Le Palais de la découverte est un musée et centre culturel scientifique parisien. Il est situé dans le VIIIe arrondissement, avenue Franklin-Delano-Roosevelt. Il a été créé en 1937 par Jean Perrin (Prix Nobel de physique en 1926) lors de l'exposition Internationale « Arts et Techniques dans la Vie moderne ». Il se voit attribuer 25 000 m² : l'aile ouest du Grand Palais (appelé aussi « Palais d'Antin ») construite par l'architecte Albert-Félix-Théophile Thomas.

L'ambition du palais est de montrer aux jeunes que l’homme moderne peut appréhender les nouveaux défis du monde, notamment ceux qui dépendent de développements scientifiques et techniques. Il propose des expériences et des démonstrations scientifiques.

Il a actuellement le statut de grand établissement placé sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Il accueille 600 000 visiteurs chaque année.

(M) Ce site est desservi par les stations de métro : Champs-Élysées - Clemenceau et Franklin D. Roosevelt.

Sommaire

Histoire

Entrée du Palais de la découverte

Jean Perrin a conçu le Palais de la découverte dès 1934[1] et l'a créé en 1937 afin de montrer à tous les publics « la science en train de se faire ». Il s’agissait alors de « sortir la science des laboratoires », de faire participer le public à la naissance de la découverte des sciences, source principale du progrès. Paul Valéry en rédige alors une description enthousiaste que l'on peut trouver dans son recueil Regards sur le monde actuel.

Alors qu'il devait être éphémère et fermer après la fin de l'Exposition de 1937, le succès rencontré décida le gouvernement à le pérenniser par le décret du 8 avril 1938 qui le rattache à la Caisse nationale des sciences[1]. Le 9 janvier 1940, un nouveau décret le rattache cette fois à l'université de Paris.

Dans les années 1970, son caractère solennel s'estompe peu à peu.

En 1972, le décret no 72-367 du 28 avril transforme le Palais de la Découverte en établissement public autonome. En 1990, il reçoit le statut de grand établissement suite au décret no 90-99 du 25 janvier, toujours en vigueur.

Positionnement

À l'origine, le Palais obéit alors à une séparation proprement française : alors que le Science Museum à Londres et le Deutsches Museum à Munich tiennent à traiter de front la science et la technique, il se préoccupe en majorité de sciences pures, tandis que ce qui est technique sera hébergé au seul Musée des Arts et Métiers. Le Palais se caractérise aussi par un aspect solennel et spectaculaire qui force le silence et le respect, où la pénombre est de rigueur pour mettre en valeur l'exposition de beaucoup de sections : fluorescence et phosphorescence, optique, décharges dans les gaz, électrostatique, pendule de Foucault, rayons cathodiques, rayons X, biologie, planétarium... Ce caractère s'estompera peu à peu à partir des années 1970.

Le musée ne comporte pas davantage de buvette à cette époque. A l'endroit de la buvette actuelle se trouvait une gigantesque colonne de verre montrant clairement que la nature n'a plus horreur du vide passé une certaine hauteur d'eau.

L'esprit Palais : le musée de la médiation orale

Un médiateur en action

Par manque de temps ou de moyens, la plupart des grandes expériences scientifiques ne sont souvent montrées aux élèves que par des schémas et plus rarement par des films. L’expérience est d’ailleurs vite oubliée, seul le résultat, la loi théorique, est mémorisée.

Or la plupart des jeunes qui ont participé activement à des démonstrations comme celles sur l’électrostatique ou l’azote liquide mémorisent mieux les phénomènes car ils sont associés à une expérience marquante. La taille des expériences et la théâtralisation de leur présentation concourent à renforcer la mémoire à long terme.

Cependant, si l’on peut intéresser aux sciences par des mises en situation et des manipulations expérimentales, un concept scientifique n’est pas toujours facile à comprendre. Aussi, le dialogue des jeunes avec un médiateur scientifique passionné est une aide précieuse et même souvent incontournable. Les démonstrations du Palais de la découverte -présentations par des médiateurs d’expériences réalisées en connivence avec le public- font participer les jeunes à une aventure qui leur donne souvent une nouvelle image de la science.

Un musée pour la science et ses fondamentaux

L'expérience de la cage de Faraday au palais de la découverte

Par exemple, lorsqu’un visiteur installé dans le manège inertiel lance un ballon à son voisin d’en face, il découvre avec surprise que la trajectoire est courbe. De telles situations, dans lesquelles le bon sens est mis en défaut, sont courantes dans les 20 salles d’exposés, durant l’une des 80 présentations différentes qui y sont faites quotidiennement. Ce dispositif dans lequel le visiteur est confronté à une expérience réelle déroutante constitue l’une des clés du succès du Palais. À partir d’un questionnement bien ciblé, le médiateur va entraîner son public le plus loin possible dans une aventure de la connaissance. C’est la science elle-même qui plaît, et non son emballage.

Une fois son attention captée, le visiteur peut commencer le parcours de la découverte d’un concept jusque là incompris. L’interaction avec le médiateur et l’expérimentation réelle en direct sont des ressorts puissants pour rendre plaisantes et accessibles les sciences.

Un musée pour tous

L'exposition Dinosaures

Si il est capable de satisfaire un public averti, le Palais de la découverte n'est pas pour autant un musée réservé à quelques initiés. Son objectif est avant tout de faire connaître la science.

Par exemple, des expositions comme celles sur les dinosaures attirent un plus large public familial, dont beaucoup ne seraient jamais venus dans un lieu affichant trop directement son caractère scientifique. Ce nouveau public découvre avec plaisir l’exposition, avec ses grandes reconstitutions et ses maquettes animées très réalistes de dinosaures.

Les visiteurs sont amenés à jouer au chercheur : observer, comparer les scènes pour se faire leur propre idée, puis discuter avec un vrai scientifique en train de dégager des ossements fossiles de leur gangue. Ils ont été captivés par la présentation d’expériences attractives et par la passion du médiateur scientifique les a accrochés. Entraînés à faire un effort intellectuel au-delà de ce qui leur semblait possible en entrant dans l’exposition, ils en partent avec l’idée que la science n’est pas seulement une discipline de spécialistes, mais qu’il existe quelques clés pour la comprendre et surtout pour s’y intéresser.

Des expériences réelles qui suscitent des vocations

Médiateurs expliquant une expérience à des étudiants.

C’était bien l’idée de Jean Perrin qui, dès 1937, souhaitait favoriser la popularisation de la science par les expériences effectuées devant le public ou par les visiteurs eux-mêmes. Presque inchangées depuis leurs origines compte tenu de leur succès, les démonstration sur l'air liquide et l'électrostatique font partie des plus demandées.

Comme l’indique Emmanuel Hamelin dans son rapport de 2004, « le Palais de la découverte a suscité et suscite encore un grand nombre de vocations et bon nombre des grands scientifiques d’aujourd’hui y ont été sensibilisés à l’aventure de la science. De plus, via les activités de médiation scientifique, un large public peut être initié aux grands phénomènes, ainsi qu’aux nouveaux champs de l’activité de recherche. »

Ainsi, 56% des scientifiques parisiens de plus de 30 ans et 41% des scientifiques parisiens de moins de 30 ans disent que le Palais a joué un rôle dans leur vocation scientifique. Pour Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique,« ma vocation est née du plaisir d’y découvrir des expériences, celles qu’on pouvait faire soi-même et celles qu’on nous expliquait »…

Le Palais de la découverte a pour mission de sortir les expériences des laboratoires de recherche en développant l’intérêt des jeunes pour la science. Cette démarche nécessite la collaboration entre les chercheurs et des médiateurs et muséologues pour transformer le dispositif de l’expérience initiale afin de la rendre compréhensible à tous. C’est ce qui a été à l’origine du Palais de la découverte et se poursuit aujourd’hui avec « Un chercheur - une manip »[2]. Un lieu comme le Palais de la découverte est une vitrine des laboratoires de recherche accessibles à tous les jeunes.

La revue

La revue du Palais de la découverte fut fondée en 1972 par Adolphe-Jean Rose, directeur de 1965 à 1983. Rebaptisée Découverte en 1999, cette publication bimestrielle, destinée à un large public, est le reflet des activités permanentes et temporaires du Palais.

Évolutions récentes et perspectives

Jean Audouze, ancien directeur de l'Institut d'Astrophysique de Paris, a été directeur du Palais de la Découverte entre 1998 et 2004.

Jack Guichard, directeur actuel depuis 2004, est chargé de mener une rénovation complète de l'établissement. Les expositions Lumière, lumières (2005), Illusions (2006) et Séismes et volcans (2007) sont des préfigurations des nouvelles salles. L'esprit Palais, avec ses exposés-démonstrations spectaculaires, sera maintenu et développé.

La grande rénovation décidée en 2006 conserve cet esprit, tout en modernisant le bâtiment et les expositions du Palais de la découverte du XXIe siècle, en lien étroit avec les laboratoires actuels.

Le Palais de la découverte, selon le sénateur Philippe Adnot, qui a étudié son cas, « s'apparente à un condensé de dysfonctionnements administratifs et politiques ». Malgré des visites toujours en augmentation, la structure hiérarchique, trop rigide et trop âgée, et les énormes besoins, les recettes ne suffisent pas pour faire tous les travaux nécessaires[3],[4].

Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, un regroupement avec la Cité des sciences et de l'industrie est prévu, pour former un opérateur unique sur deux sites ce qui, selon certains[5], pourrait amener à sa fermeture et à sa disparition. Pour d'autres, il s'agit d'une chance unique de créer un nouvel opérateur de culture scientifique et technique, capable de capter davantage de notoriété internationale, de développer son réseau en régions, tout en permettant de réaliser des économies d'échelles aux deux sites, ce qui est une condition essentielle à la rénovation de ses équipements.

En mars 2009, Claudie Haigneré a été chargée par le gouvernement d'une mission pour étudier ce rapprochement[6].

Notes et références

  1. a  et b Daniel Raichvarg, Sciences pour tous ?, Gallimard, coll. «Découvertes », Paris, 2005, p. 73.
  2. Présentation de ces manifestations.
  3. article du Figaro du 05/07/2007, dernier accès le 05/07/2007
  4. Philippe Adnot, Le Palais de la découverte : un condensé de dysfonctionnements administratifs et politiques, rapport d'information du 27 juin 2007 (Lien vers le rapport).
  5. Sauvons le Palais de la Découverte !
  6. Stéphane Foucart, « Claudie Haigneré coiffe la Cité des sciences et le Palais de la découverte », dans Le Monde, 26 mars 2009, en ligne sur www.lemonde.fr

Voir aussi

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Liens externes

48°51′58.18″N 2°18′39.21″E / 48.8661611, 2.3108917

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