- Ourouk
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Uruk
Uruk (ou Ourouk) est une ville de l'ancienne Mésopotamie (aujourd'hui Warka, au sud de l'Irak). Le site d'Uruk fut occupé à partir de la période d'Obeid et ce jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. Identifié à l'Erech[1] de la Bible, cette ville joua un rôle très important sur les plans religieux et politiques pendant quatre millénaires.
Uruk fut notamment la ville du roi mythique Gilgamesh. Elle passe également pour être la plus ancienne agglomération à avoir atteint le stade urbain dans la seconde moitié du IVe millénaire, et c'est potentiellement là que l'écriture a été mise au point au même moment. Le regain d'activité que la ville connaît durant la seconde moitié du Ier millénaire en fait un des derniers lieux où se conserve l'antique tradition mésopotamienne, avec sa littérature et ses textes religieux et astronomiques rédigés en écriture cunéiforme. Uruk est donc un site capital situé aux deux extrémités de la longue histoire de la Mésopotamie, et le produit de ses fouilles est crucial pour comprendre cette civilisation.
Le site est organisé autour de deux entités, qui correspondent peut-être à deux villages unifiés pour former la cité d'Uruk : Kullab à l'ouest, et Eanna à l'est, séparés d'environ 500 mètres seulement, localisés au centre du tell. Mais la ville s'étendait bien au-delà de ces quartiers, recouvrant à son apogée durant les Dynasties archaïques (IIIe millénaire) une surface de 400 hectares.
Fouilles
Le site d'Uruk a été localisé au milieu du XIXe siècle, grâce à ses ruines restées imposantes malgré le sable les recouvrant, par le géologue anglais William Kenneth Loftus, qui entreprit les premières fouilles en 1849 et en 1853. Walther Andrae y effectue quelques prospections en 1902. À partir de 1912, elles sont réalisées sous la responsabilité de la Deutsche Orient-Gesellschaft (DOG), société scientifique allemande fondée en 1898 à Berlin, à la suite de l'intérêt manifesté à la fin du XIXe siècle pour les nouvelles découvertes concernant le « pays de la Bible ». La première campagnes est dirigée par Julius Jordan, jusqu'en 1913, et se concentre surtout sur le secteur de l'Eanna, tout en explorant les restes des murailles qui ceignaient la cité.
Jordan revint à Warka en 1928, toujours pour le compte de la DOG, associée à la Notgemeinschaft der Deutschen Wissenschaft (NG, « Association d'urgence de la science allemande »). Il y resta une dizaine d'années, avant de laisser sa place à Arnold Nöldeke, puis Ernst Heinrich jusqu'en 1941. Les vestiges des époques récentes furent délaissés, pour explorer les niveaux anciens de l'Eanna. Les archéologues effectuèrent un sondage du sol en 1931, pour bien se rendre compte des différentes époques de la cité, et reconstituèrent le plan général de celle-ci. Ils dégagèrent les deux secteurs des temples principaux, l'Eanna et le Bīt Resh, et y trouvèrent de nombreuses tablettes d'argile datant de différentes époques depuis les débuts de l'écriture jusqu'à la fin de la civilisation mésopotamienne, les premières étant publiées par l'épigraphiste Adam Falkenstein. Interrompues en 1941, les fouilles d'Uruk furent poursuivies par différentes équipes sous l'égide de l'Institut allemand d'archéologie, dirigées successivement par Heinrich Jacob Lenzen, Jürgen Schmidt et depuis 1980 Rainer Michael Boehmer. De 1982 à 1984, un sondage fut réalisé sur toute la surface du site. Les recherches sur place stoppèrent en 1989. Trente-neuf campagnes avaient alors été menées sur le site d'Uruk.
Les résultats des fouilles d'Uruk, dont les tablettes exhumées sur le site, ont été et sont encore publiés dans deux séries successives :
- Ausgrabungen der Deutschen Forschungsgemeinschaft in Uruk (ADFU), 17 vol., 1912-1985 ;
- Ausgrabungen in Uruk-Warka, Endberichte (AUWE), 24 vol., 1987-2003 (série toujours en cours de publication)[2].
En avril 2003, une expédition allemande aurait découvert ce qui pourrait être le tombeau de Gilgamesh.[3]La « première ville »
La période d'Uruk
Article connexe : Période d'Uruk.Les sondages effectués à Warka révèlent que le site est occupé à partir de la fin de la période d'Obeïd, vers la fin du Ve millénaire, sur le bord de l'Euphrate (niveaux archéologiques d'Uruk XVIII à XIV). Mais c'est sous la période précédente, à laquelle la ville a donné son nom, la Période d'Uruk (environ 3800 à 2900) que la cité s'épanouit. Cette période correspond sur le site de Warka aux niveaux archéologiques XIV/XIII à III. Ce sont les niveaux V et surtout IV, correspondant à l'Uruk tardif (c. 3500-3100), ainsi que le III correspondant à la période de Djemdet Nasr (c. 3100-2900), qui ont livré le plus de sources documentaires.
Le choix du nom d'Uruk comme site éponyme pour désigner cette période est peu contestable comparé à d'autres périodes, du fait de l'importance de la cité alors[4]. Couvrant dans les 70 hectares au début du IVe millénaire, elle atteint les 100 hectares au début de l'Uruk final, puis 230 hectares à l'extrême fin de la période. C'est alors, et de loin, la plus grande agglomération de basse Mésopotamie. On y a identifié les caractéristiques majeures de ce que l'on appelle parfois la « civilisation urukéenne ». D'abord le début de l'urbanisation, qui se marque par la taille croissante de l'agglomération, les traits d'une société de plus en plus hiérarchisée, la présence d'une architecture monumentale montrant l'existence d'un pouvoir fort. Uruk est souvent considérée comme la « première ville ». L'art de cette période apparaît dans les objets exhumés à Uruk, notamment les sceaux-cylindres, qui sont une innovation de cette période, et représentent alors beaucoup de thèmes religieux, ainsi que la vie quotidienne. Le site a également livré de nombreux bols à bords biseautés (beveled-rim bowls) caractéristiques de la poterie urukéenne. C'est enfin sur le site d'Uruk (avec celui de Suse) que sont représentés le plus clairement les progrès dans la comptabilité accomplis à cette période, et surtout les débuts de l'écriture (voir plus bas), invention majeure de la période d'Uruk.
Quelle était la place d'Uruk dans la civilisation de cette période ? C'était manifestement l'un de ses pôles. Mais on ne peut rien affirmer sur son rôle politique. L'iconographie du niveau V, qui provient pour la plus grande part des sceaux, offre fréquemment la silhouette d’un personnage barbu à la tête ceinte d’un bandeau, aux cheveux ramenés à l’arrière en chignon, généralement torse nu, et vêtu d’une ample jupe. Il apparaît dans des scènes de chasse, d’offrande de nourriture aux animaux, à proximité de bâtiments où l’on veut généralement reconnaître des temples, parfois en position de vainqueur en présence d’ennemis vaincus. On en parle généralement comme d’un « roi-prêtre », ce qui lui confère un statut particulier par rapport au roi historique. Une analyse comparative de l’iconographie de ce « roi-prêtre » et du roi des dynasties archaïques montre que, si les supports changent, les thèmes et les actions diffèrent peu et de manière peu significative. Il n’y a donc aucune raison de penser qu’une théocratie régnait à Uruk comme on a pu le supposer. On ne sait pas s'il y avait un roi d'Uruk alors, et quel pouvait être l'extension du territoire qu'il dominait. Il reste peu probable qu'Uruk ait été la capitale d'un Empire dominant la Mésopotamie ou plus. On tend de plus en plus à lui conférer une influence plutôt culturelle, qui a été considérable puisqu'on en trouve des traces jusqu'en Anatolie, en Palestine, en Égypte et également sur le Plateau iranien. La ville d'Uruk est au centre d'un important réseau d'échanges matériels et immatériels qui couvre alors tout le Moyen-Orient.
Les constructions de la période d'Uruk final
Dès le niveau V (3500 av. J.-C.) et certainement bien avant, il est certain que l’agglomération d’Uruk n’est plus un village mais est devenue une cité. On ne peut décrire l’organisation de la ville car les fouilles pratiquées dans le secteur de l’Eanna et dans celui du temple Blanc ne donnent aucune indication sur la structure, ni sur les composantes de l’agglomération. La ville est déjà ceinturée par une muraille longue de près de 9 kilomètres.
Eanna
Eanna est le quartier de la ville qui voit le plus grand développement architectural sous la période d'Uruk. Les restes d'au moins sept temples superposés ou juxtaposés, datant de la deuxième moitié de la période, ont été retrouvés au pied de la ziggourat bâtie à la fin du IIe millénaire. Ils sont remarquables par leur taille.
Le plus ancien bâtiment date du niveau VI, et ses colonnes sont ornées de cônes de terres cuite enfoncés dans l'enduit d'argile formant une mosaïque géométrique noire, blanche et rouge, comme dans certains édifices construits plus tard dans l'Eanna. Il est recouvert par le « Temple calcaire », datant du niveau V. Il est construit sur un soubassement en blocs de calcaire selon la forme tripartite mise au point à la période d’Obeid mais de proportions grandioses : 30 m sur plus de 80 m, avec une salle centrale large de 12 m.
Le temple calcaire jouxte une grande cour de la période suivante, le niveau IVa, dont un côté est formé d'un portique de huit colonnes en briques crues de 2,32 m de diamètre. Les murailles de la cour, les colonnes et leur soubassement sont ornées de mosaïques, reprenant le procédé du bâtiment du niveau VI. On retrouve également ce type de décoration dans un bâtiment situé à l'ouest du complexe, de plan tripartite, et protégé par une petite enceinte intérieure. Les archéologues ont baptisé ces deux lieux respectivement « Hall aux mosaïques » et « Temple aux mosaïques ». Au sud-ouest du Hall aux mosaïques, se trouvait le « Bâtiment carré », nommé ainsi en raison de la forme de sa base, originale pour la période. Une grande cour occupe son centre. Les murs de cette dernière ainsi que ceux de l'extérieur de l'édifice sont troués de niches, comme d'autres constructions de la même époque. D'autres édifices avaient été construits au nord-ouest du Hall aux mosaïques. Une autre construction, située à l'emplacement de l'ancien Temple calcaire, doit son nom de « Temple rouge » au badigeon qui recouvrait ses murs.
Le niveau IVb voit la construction de grands bâtiments, alors que d'autres de la période précédente continuent à être en service. La Cour située à l'est de l'ancien emplacement du Temple aux mosaïques était peut-être un bassin. Au nord-ouest de complexe, le « Temple C » et le « Temple D » présentent un plan tripartite. Le second est le plus vaste bâtiment de l'Eanna, avec des dimensions de 80 mètres sur 50. Le premier est plus petit (54 x 22 mètres). Un « Grand hall » bordé par des piliers est construit au nord-ouest.
Ces niveaux archéologiques ont également livré des œuvres d'art remarquables. Mentionnons les deux principaux : un vase mesurant 1,20 mètre de hauteur, sculpté sur trois registres, représentant notamment un scène d'offrande ; la tête de la « Dame de Warka », une sculpture grandeur nature d'un visage féminin, très mutilé, dont il ne reste que le masque de marbre.
Les niveaux VI-IV de l’Eanna auraient été occupés, selon les archéologues allemands qui les ont mis au jour, par des temples. Aucun palais, au sens où ce terme est employé pour l’époque des dynasties archaïques n’a été dégagé. La situation d’Habuba Kabira et de Djebel Aruda en Syrie du Nord est apparemment identique. Aucun des édifices dégagés ne présente la moindre installation cultuelle et n'ont été identifiés comme temples que par rapport à la forme de l’édifice dont il a pu être établi qu’elle n’était pas spécifiquement religieuse. L’Eanna peut aussi bien être considéré comme le centre du pouvoir politique. Le mystère reste toujours non résolu. Après le niveau IVb, le complexe subit des destructions, et une nouvelle phase commence.
Art de la période d'Uruk
Colonnes décorées de mosaïques retrouvées dans un bâtiment de l'Eanna archaïque, Pergamon Museum.
Statuette en calcaire d'un taureau, Musée du Louvre.
Kullab
À 500 m à l'ouest d'Eanna se dressait un sanctuaire, dans le quartier de Kullab. Sur une plate-forme de 13 mètres de haut et d'une quarantaine de mètres de côté avait été bâti un sanctuaire de 18 m sur 7 m, le « Temple blanc ». Il doit son nom au plâtre qui recouvre ses murs, encore conservés sur trois mètres de haut, et est daté de la période du niveau V d'Uruk. Organisé autour d'une salle centrale rectangulaire ouvrant sur plusieurs salles situées sur ses deux côtés les plus longs, il comprend toujours à l'heure actuelle un autel, ce qui est exceptionnel. Les fouilles ont révélé que cet édifice recouvre toute une série d'édifices antérieurs, et dessous, une autre terrasse et deux très grands sanctuaires de la période d'Obeid. Le Steingebäude (« Bâtiment de pierre »), datant apparemment du début de la période d'Uruk, situé au sud-ouest de la ziggurat, est celui dont les ruines sont encore les plus apparentes.
Les débuts de l'écriture
Article connexe : Débuts de l'écriture en Mésopotamie.C'est à Uruk qu'apparaissent les plus anciennes tablettes écrites en Mésopotamie[5]. Cela concorde bien avec certains récits légendaires sumériens qui font de cette ville le lieu d'invention de l'écriture. C'est au niveau IV (période d'Uruk finale) qu'ont été exhumées les plus anciennes tablettes, avant tout dans le secteur de l'Eanna, confirmant la vocation de celui-ci comme centre du pouvoir dans la ville. Près de 2 000 tablettes remontent à cette période. Elles avaient été réutilisées dans des constructions peu de temps après leur réalisation, ce qui fait qu'elles ont été retrouvées hors de leur contexte de rédaction. Il s'agit de textes de comptabilité avant tout, donc servant à l'administration d'une institution, dont la nature exacte reste inconnue. Le niveau III (Période de Djemdet Nasr) a lui livré plus de 3 000 tablettes, elles aussi avant tout comptables. Mais on trouve dès les premiers temps de l'écriture des listes lexicales. Le corpus de textes mis au jour dans les niveaux IV et III s'élève à plus de 5 000 tablettes, ce qui constitue de loin le plus important lot de la période des débuts de l'écriture[6].
Les tablettes se complexifient entre les périodes IV et III : elles sont plus grandes et comprennent plus de signes plus on avance dans le temps, les dessins se simplifient, et elles sont plus précises, contiennent plus d'informations. C'est également à la période de Djemdet Nasr que l'on commence à utiliser des calames à l'extrémité taillée en triangle pour inciser les tablettes, ce qui aboutit finalement à la graphie cunéiforme. Robert Englund distingue trois types de tablettes pour le niveau IV : des étiquettes d'argile indiquant sans doute la personne recevant ou donnant un produit ; des petites tablettes avec des nombres associés à des pictogrammes représentant des objets ou personnes ; de plus grandes tablettes, divisées en plusieurs sections, comportant les deux mêmes éléments que le type précédent, mais plus nombreux, constituant sans doute des récapitulatifs (parfois le total numérique des objets est noté au revers de la tablette). Ce dernier type est celui qui est le plus courant au niveau III.
Les causes du début de l'écriture sont sujettes à de nombreux débats[7]. Elle est précédée par l'apparition aux périodes antérieures de procédés que l'on identifie parfois comme de la « pré-écriture » : des sceaux servant à contrôler des biens entreposés ou transitant entre plusieurs endroits, dont les sceaux-cylindres qui apparaissent à la période d'Uruk ; des jetons (calculi) servant sans doute à indiquer quels étaient les produits contrôlés ; et des bulles d'argile contenant ces mêmes jetons. Plus tard, à la période précédent directement l'invention de l'écriture (Uruk V), la bulle est aplatie, et devient une tablette, comportant des signes rudimentaires (des chiffres) et/ou des empreintes de sceaux. Mais les liens entre les jetons et les signes qu'ils comportent, et les premiers signes écrits sont loin d'être probants, et faire du second le dérivé des premiers est sans doute trop hâtif.
Il est en tout cas évident que l'écriture participe des innovations qui accompagnent à la période d'Uruk la constitution de plus grandes entités politiques, qui deviennent de véritables États. Les tablettes retrouvées sont probablement issues des archives d'une grande institution (temple ou palais) qui dispose d'un grand poids dans l'économie et la société d'Uruk au cours des derniers siècles du IVe millénaire. Les périodes suivantes voient le développement de l'écriture se poursuivre, mais le site d'Uruk n'a offert aucun témoignage de cela.
Période des dynasties archaïques
Les rois légendaires
La Liste royale sumérienne[8], montrant les souverains archaïques rapportés par la tradition sud-mésopotamienne, attribue à Uruk une « première dynastie » qui aurait exercé la domination sur les royaumes voisins, vers une période que les historiens contemporains situent au Dynastique archaïque II (DA II, 2800-2600). Elle enlève la suprématie au royaume de Kish sous les rois Dumuzi le pêcheur (différent de Dumuzi le berger, dieu sumérien époux d'Inanna), qui aurait capturé le roi Enmebaragesi de Kish, et sous son successeur Gilgamesh. Ces deux souverains sont en fait précédés par trois autres : le premier, Meskiangasher, est présenté comme étant le fils du dieu-soleil Utu, et ayant régné à Eanna ; son successeur Enmerkar est quant à lui présenté comme roi d'Uruk, qu'il aurait construite ; son fils Lugalbanda règne ensuite. Ce même texte fait de Gilgamesh le roi de Kullab, et non d'Uruk.
Trois de ces souverains sont connus par des cycles de récits épiques qui les mettent en scène. Enmerkar et Lugalbanda sont souvent présentés comme luttant contre la cité d'Aratta, un royaume situé vers l'Iran actuel, auquel ils disputent les faveurs d'Inanna, qui finit par devenir la déesse d'Uruk[9]. C'est au cours d'un de ces conflits que le premier aurait inventé l'écriture. Gilgamesh est quant à lui le héros de nombreux récits sumériens[10], avant la rédaction de sa fameuse épopée au début du IIe millénaire[11]. Divers récits racontent sa lutte contre le roi Agga de Kish, qui est d'après la Liste royale le dernier souverain de la dynastie de Kish vaincue par Uruk : le passage de témoin entre les deux hégémonies se ferait donc sous ces deux rois.
Mais la tradition sumérienne connue par d'autres textes est diverse voire parfois contradictoire, et on ne peut en tirer de certitude quant à la réalité historique des faits qu'elle rapporte, d'autant plus que les récits mis par écrit ont souvent une visée politique (la Liste royale servant à légitimer la dynastie régnant à Isin au début du XIXe siècle). On peut au mieux en tirer quelques traits généraux : l'importance du royaume d'Uruk durant les premiers siècles des Dynasties archaïques, avec apparemment des rois qui ont marqué l'histoire du pays de Sumer ; l'importance de la déesse Inanna dans la cité et dans son rayonnement ; divers conflits qui ont marqué l'histoire de la ville.
Uruk dans la documentation du DA III
C'est à partir du DA III (2600-2340) que l'on dispose de sources plus fiables sur l'histoire du pays de Sumer, provenant avant tout de Girsu (Tello), dans le royaume de Lagash. Quelques documents font allusion à des souverains d'Uruk. Si l'on se réfère à la Liste royale sumérienne, une nouvelle dynastie d'Uruk exerce la domination à Sumer, quand son roi Enshakushana bat Hadanish de Hamazi (un royaume situé dans le Zagros). Ce même roi est connu par des inscriptions, qui montrent sa puissance : il est le premier souverain à se proclamer « EN (titre souverain) de Sumer (KI.EN.GI) », et « roi du pays » (LUGAL.KALAM.MA). Il prétend avoir vaincu Enbi-Ishtar de Kish, non présent dans la Liste royale. Il s'agit d'un des précurseurs des premières constructions proto-impériales de Mésopotamie. Lugal-kinishe-dudu, qui est peut-être son successeur, est connu par un clou d'argile commémorant un traité de paix qu'il conclut avec son homologue Enmetena de Lagash. Son fils Lugal-giparsi monte ensuite sur le trône d'Uruk. Les liens entre Uruk et la cité voisine d'Ur semblent forts à cette période. Enshakushana est peut-être originaire de la seconde, mais aurait choisi de régner depuis Uruk. Les deux cités paraissent ne former qu'un seul royaume, peut-être à partir de ce moment-là. Finalement, cet État tombe sous la coupe de Lugal-zagesi, originaire d'Umma vers 2350. Ce dernier se constitue un royaume dominant toute la basse Mésopotamie, dont il établit la capitale à Uruk (la Liste royale en fait un roi d'Uruk). Mais cette période est éphémère, puisque Lugal-zagesi est battu par Sargon d'Akkad, qui s'empare de ses possessions, en continuant à régner depuis la cité d'Akkad.
La cité au dynastique archaïque
Uruk atteint sa taille maximale au Dynastique archaïque, quand elle recouvre une surface de 400 hectares environ. C'est de cette période que date la construction de sa vaste muraille de 9 kilomètres de long, que la tradition attribue à Gilgamesh. Les sondages réalisés dans la surface enceinte indiquent que c'est à cette période que l'occupation du site est la plus dense, même si toute la surface n'est pas bâtie. La ville est toujours organisée autour de ces deux centres, Eanna et Kullab. Le premier est l'un des sanctuaires les plus importants du pays de Sumer, sans doute même le plus important, de par le rayonnement de ses deux divinités tutélaires, Anu et sa fille Inanna. Son centre bascule plus au nord des anciennes constructions des niveaux IVa et IVb, à la période de Djemdet Nasr (niveau III et peut-être II) et au début des Dynasties archaïques. Un temple sur terrasse y est bâti pour dominer ce nouvel ensemble[12]. Il est agrandi à la fin du DA III. La terrasse a une base de 23,50 x 18,30 mètres, et est ornée par des demi-colonnes sur un côté. Un autre édifice de l'Eanna datant de cette époque est le Riemchengebäude (« Bâtiment en Riemchen »), qui doit son nom aux briques qui ont servi à sa construction, appelées Riemchen, petites et carrées. Il est bâti à côté de l'ancien Temple aux mosaïques.
Premiers empires et derniers rois d'Uruk
Uruk, tête de la file de l'émancipation du pays de Sumer
Sous l'Empire d'Akkad (2340-2154), Uruk reste l'une des principales cités du pays de Sumer, d'autant plus que sa déesse tutélaire Inanna/Ishtar est la patronne de la dynastie régnante. Mais la cité reste insoumise, comme ses voisines, et participe aux grandes révoltes qui secouent les règnes de Sargon et surtout Naram-Sîn. Le roi d'Uruk dirige la révolte des villes sumériennes contre ce dernier. Malgré la défaite des insurgés, la domination akkadienne s'achève peu de temps après, affaiblie par les incursions de tribus Gutis. Une nouvelle dynastie règne donc depuis Uruk. C'est un roi de cette cité, Utu-hegal, qui débarrasse vers la fin du XXIIe siècle la basse Mésopotamie de ces mêmes Gutis en défaisant leur roi Tirigan[13].
Mais son règne s'achève peu après, quand il est vaincu par Ur-Nammu, qui est peut-être issu de sa dynastie mais choisit de régner depuis Ur, dont il fonde la Troisième dynastie. Son successeur Shulgi fait de cet État un véritable Empire. C'est à ces deux rois que l'on doit des restaurations effectuées à Uruk, ainsi que la construction de la ziggurat de l'Eanna, au-dessus de l'ancien temple sur terrasse[14]. Elle a une base carrée de 52 mètres de côté. Le sanctuaire est entouré d'un mur, et complété par un temple dédié au dieu Ningishzida. Des bijoux donnés par le roi Shu-Sîn à son épouse Kubatum et sa concubine Tiamat-Bāshti ont été exhumés à proximité.
Les derniers rois d'Uruk durant la période amorrite
La dynastie d'Ur III s'effondre en 2004 sous les coups des Élamites. Uruk subit peut-être des destructions à ce moment-là. Un texte appartenant à la série des « Lamentations » sur les malheurs villes de Sumer, rédigé quelques décennies après les faits, lui est en tout cas dédié (Lamentation sur la destruction d'Uruk[15]). Mais il n'est pas sûr que cela se soit produit ainsi, étant donné que ce type de textes répond plus à un topos littéraire qu'à une volonté de rapporter un événement réel.
Ce sont les Amorrites qui tirent parti de la situation suivant la chute d'Ur, puisque plusieurs dynasties issues de cette ethnie s'installent à la tête de royaumes en basse Mésopotamie. Le premier royaume à dominer la région est celui d'Isin, dans lequel Uruk est inclus, avant de passer sous la coupe de Larsa après les victoires de son roi Gungunnum (1932-1906). Uruk connaît un bref épisode d'indépendance autour de 1900, avec les rois Alila-hadûm et Sūmū-El, avant de repasser sous la coupe de Larsa en 1891.
En 1860, la cité redevient indépendante grâce à Sîn-kashid, qui fonde une nouvelle dynastie, plus durable. Mal documentée depuis Uruk, cette période reste surtout connue par les sources extérieures à la cité. Sîn-kashid construit un grand palais royal à l'ouest du quartier de Kullab, ainsi que plusieurs temples, un dédié à Lugalbanda, l'ancien roi de la cité divinisé, accompagné du bâtiment (le Giparu) servant à loger la grande prêtresse de l'institution, qui est la propre fille du roi, Nīsh-inīshu. L'Eanna est une nouvelle fois restauré à cette période. Quelques lots d'archives datant des règnes des successeurs de Sîn-kashid ont été exhumés[16]. L'occupation du site s'est rétractée par rapport à la période précédente, autour des temples et du palais, alors que les jardins et palmeraies ont pris une place importante dans le paysage urbain.
Uruk est alors un royaume peu puissant et peu étendu, menacé en permanence par Larsa, qui en fait peut-être son vassal à certains moments. Les rois de Babylone, puissance montante du sud mésopotamien à partir du XIXe siècle, sont les alliés de ceux d'Uruk, depuis le mariage de Sîn-kashid avec la fille du roi babylonien Sumu-la-El. Les deux cités coalisés partent en guerre contre Larsa en 1809, mais sont vaincues par son roi Rim-Sin. En 1802, ce dernier finit par annexer Uruk en battant son dernier roi, Nabi-ilishu. Il perd la ville quelque temps en 1787, quand Hammurabi de Babylone s'en empare, avant de devoir se retirer. Quand celui-ci prend Larsa en 1863, Uruk passe sous sa domination.
L'abandon d'Uruk
Sous le règne du successeur de Hammurabi, Samsu-iluna, les cités de l'extrême-sud mésopotamien se révoltent contre Babylone. Uruk en fait partie, et un dénommé Rîm-Anum y prend le pouvoir quelque temps. Il est connu par quelques tablettes datées de son règne. Mais Samsui-iluna reprend les choses en main entre 1740 et 1739, et Uruk repasse sous son contrôle comme les autres cités rebelles. Le roi babylonien proclame avoir abattu les murailles d'Uruk.
Après cet épisode dramatique, la cité d'Uruk est désertée, comme plusieurs de ses voisines (Eridu, Ur, Girsu). Une partie de ses habitants se réfugie à Kish, où des tablettes datant des règnes des derniers souverains de la Ire dynastie de Babylone attestent de la présence de membres du clergé d'Ishtar et Nanaia, déesses originaires d'Uruk, qui ont migré pour sauver le culte de leurs divinités[17]. D'autres Urukéens sont attestés dans des archives administratives de la région de Kish comme travailleurs agricoles. Ce phénomène est sans doute lié aux événements politiques du règne de Samsu-iluna, mais également au contexte économique de l'ancien pays de Sumer, qui semble connaître une crise qui empire au cours du XVIIIe siècle.
La réoccupation du site à la période kassite
Après plusieurs siècles durant lesquels l'occupation du site d'Uruk est résiduelle, la cité se repeuple progressivement dans le courant de la seconde moitié du IIe millénaire, à partir de la période de domination de la dynastie kassite de Babylone, qui prend le contrôle de l'extrême-sud mésopotamien vers le début du XVe siècle. L'occupation de la ville reste cependant très faible au regard des périodes précédentes. Le culte de l'Eanna reprend, sans doute sous l'impulsion des rois kassites. L'un d'eux, Kara-indash, fait construire un petit temple dans une cour jouxtant la grande cour où se trouve la ziggurat. On y a retrouvé des frises sculptées sur des murs de briques cuites, représentant des divinités.
La période néo-babylonienne : la richesse de l'Eanna
Après que la Babylonie a traversé des temps difficiles au début du Ier millénaire, suite à l'arrivée des populations araméennes et chaldéennes, la situation s'améliore vers la fin du IXe siècle. Uruk poursuit sa croissance au cours de cette période.
Les VIIIe-Ve siècles d'Uruk sont surtout connus par les documents provenant du sanctuaire de l'Eanna, alors dédié à Ishtar seule, le culte d'Anu ayant été déplacé vers le quartier de Kullab. Le sanctuaire lui-même est restauré plusieurs fois durant ces années. Sargon II rebâtit les murs protégeant la zone sacrée. Merodach-baladan II adjoint deux petites chapelles à la ziggurat, et restaure le temple de Ningishzida. D'autres rois assyriens et babyloniens restaurent le complexe par la suite, jusqu'à Cyrus II le perse au début de la domination achéménide. Le sanctuaire est entouré de zones résidentielles denses, où vivent notamment ses desservants.
Un lot d'archives conséquent a été exhumé lors des fouilles clandestines dans l'Eanna, nous informant sur les activités économiques du temple aux VIIe-VIe siècles. Le temple est alors le principal acteur économique de la région d'Uruk. Il possède environ 17 000 hectares de terres cultivables[18]. Celles-ci s'étendent grâce à des donations. Ses palmeraies sont particulièrement bien connues : le temple en possède jusque dans la ville même, et elles lui rapportent environ 18 000 hectolitres par an. Elles sont octroyées en fermage à des « jardiniers » (nukurribu). Le même système vaut pour les champs céréaliers, exploités par des « laboureurs » (ikkribu). Ils versent quasiment toute la récolte, contre une rétribution, en ration d'entretien pour les champs et en salaire fixe pour les palmeraies. Mais ces terres peuvent aussi être exploitées directement, par le biais de dépendants du temple, notamment les « oblats » (širku), une forme d'esclaves. Certaines terres peuvent également être octroyées à des personnes indépendantes du temple. L'Eanna dispose également de nombreux troupeaux (près de 100 000 ovins selon les estimations). Des artisans œuvrent aussi pour son compte, notamment pour les besoins du culte. Tous les biens produits dans les possessions du temple, ainsi que ce qu'il obtient par le biais du commerce, peuvent parvenir à l'intérieur de la ville grâce à un canal (appelé « Canal du Roi » dans les textes cunéiformes) jusqu'au « quai de l'Eanna », à proximité du complexe cultuel. Le temple disposait également de résidences urbaines qu'il louait.
La gestion centrale du temple est assurée un intendant en chef (šatammu), et un délégué en chef (qīpu), assistés par le « scribe de l'Eanna » (ṭupšar Eanna), qui dirige les scribes du temple. Ce dernier est écarté sous le règne de Nabonide au profit d'un agent royal qui surveille les activités du temple : le contrôle du pouvoir sur le sanctuaire se renforce donc (le roi nomme également un agent chargé de gérer sa propre caisse servant au financement de l'Eanna). Ces administrateurs ont avant tout la gestion des affaires économiques du sanctuaire. Ils s'occupent également d'autres temples dont la gestion leur a été concédée. Le personnel religieux chargé du culte (ērib bīti) est quant à lui supervisé par un Grand prêtre. Ces personnages ont tous une grande importance dans la vie de la cité d'Uruk. Ils se succèdent souvent à un même poste au sein de dynasties familiales, comme celles des descendants de Dābibi (souvent scribes de l'Eanna) et Sîn-leqe-uninnī (dont une branche se spécialise dans la gestion du bétail du temple)[19].
La prépondérance du temple d'Anu à la période hellénistique
Sous la domination achéménide (539-330), l'Eanna perd sa prépondérance dans la cité d'Uruk au profit du sanctuaire d'Anu, le Bīt-Rēš, situé à l'ouest, dans le quartier de Kullab. Celui-ci tend à concentrer la gestion de l'essentiel du culte des sanctuaires de la ville d'Uruk, dont l'Eanna. Son apogée est évident dans les archives de la période hellénistique (IIIe-IIe siècles) qui nous sont parvenues de la cité. Les périodes de domination séleucide et parthe voient le sud de la basse Mésopotamie connaître une croissance démographique et économique importante. Uruk (appelée Orchoï en grec), la plus grande cité de la région et sans doute son centre administratif, en profite beaucoup. Elle dispose apparemment d'un statut particulier sous les Séleucides, ces rois nommant directement son gouverneur (šaknu).
Ce temple est en réalité un temple double, partagé entre Anu et sa parèdre Antu. dans son état de la période séleucide, il s'agit d'un grand complexe de 213 x 167 mètres, comprenant en tout plus de 22 chapelles. Il est organisé autour d'au moins neuf cours. Le sanctuaire des deux divinités principales est un bâtiment de 74,60 x 52,75 mètres. Une grande ziggurat domine le tout. Deux lots d'archives au moins y ont été retrouvés. Sur son côté sud, une autre grande construction est érigée à la période séleucide, l'Irigal, protégé par une enceinte intérieure de 205 x 198 mètres. Il a été identifié comme un sanctuaire, où étaient notamment vénérées Ishtar et Nanaia. Il est restauré en 201 av. J.-C. par le gouverneur de la cité, Anu-uballiṭ, qui porte aussi le nom grec Kephalôn.
Les textes de la période séleucide documentent beaucoup les activités de culte du temple d'Anu[20]. Les rituels qui y sont attestés sont issus de la longue tradition mésopotamienne, encore en vigueur à cette période, puisqu'il est certain qu'ils étaient effectivement pratiqués. Uruk est avec Babylone le dernier site de Mésopotamie a nous montrer la survivance de l'ancienne religion et aussi de la culture cunéiforme. La documentation est particulièrement importante sur les activités des astronomes/astrologues d'Uruk[21]. Des fragments de grandes œuvres de la littérature mésopotamienne ont également été exhumés.
Les sources écrites hellénistiques montrent que la société d'Uruk est dominée par plusieurs grandes familles, liées à l'administration du la cité et/ou du temple d'Anu. Celles-ci sont nommées en fonction d'un ancêtre fondateur qui est parfois un personnage légendaire. La famille de Sîn-leqe-uninnī, déjà liée à l'Eanna à la période précédente, fournit une dynastie de lamentateurs (kalû) au temple d'Anu, et se rattache à la personne qui aurait rédigé la version finale de l'Épopée de Gilgamesh à la fin du IIe millénaire[22]. La famille de Ekur-zâkir produit également des lettrés (notamment des exorcistes et astronomes/astrologues). Parmi les plus puissants groupes familiaux, on trouve les descendants de Hunzû (dont Anu-uballiṭ cité précédemment), qui ont de nombreuses possessions et sont impliqués dans l'administration de la cité. Les descendants d'Ah'ūtu se transmettent quant à eux la charge de préposé (paqdu) aux temples, qui donne également un pouvoir important dans l'administration de la ville. Toutes ses familles sont liées par des relations matrimoniales, ou professionnelles.
La fin d'Uruk
Sous la domination parthe (qui est définitive après 125 av. J.-C. et s'achève en 224 de notre ère), Uruk reste un grand centre provincial. Elle est peut-être incluse dans le royaume de Characène, vassal des Parthes. La construction la plus importante réalisée à cette période est le temple de Gareus, mesurant 60 x 68 mètres. Il s'agit d'un édifice mélangeant la tradition de la brique crue mésopotamienne avec les colonnes de style ionique d'inspiration grecque. Il daterait de la fin du Ier siècle de notre ère. Une tombe richement dotée d'époque parthe a également été retrouvée. Il s'agit peut-être de celle d'un potentat local. La ville d'Uruk connaît en tout cas un déclin marqué durant la période tardive de la domination parthe, et finit par être abandonnée sous les premiers rois Sassanides (après 224 de notre ère).
Notes
- ↑ Ge 10. 10
- ↑ (de) Liste des publications de la série, site de l'Institut allemand d'archéologie
- ↑ (en) http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/2982891.stm
- ↑ (it) M. Liverani, Uruk, la prima città, Rome et Bari, 1998. Sur la période d'Uruk : (en) G. Algaze, The Uruk World System: The Dynamics of Early Mesopotamian Civilization, Chicago, 1993 ; (en) M. S. Rothman (dir.), Uruk Mesopotamia and its Neighbours: Cross-cultural Interactions in the Era of State Formation, Santa Fe, 2001 ; P. Butterlin, Les temps proto-urbains de Mésopotamie : Contacts et acculturation à l'époque d'Uruk au Moyen-Orient , Paris, 2003
- ↑ (en) R. K. Englund, « Texts From the Late Uruk Period », dans J. Bauer, R. K. Englund et M. Krebernik, Mesopotamien, Späturuk-Zeit und Frühdynastische Zeit, Fribourg et Göttingen, 1998, p. 15-233
- ↑ Editions dans la série Archaische Texte aus Uruk (ATU), inaugurée en 1936 par Adam Falkenstein, dans la série ADFU, Leipzig puis Berlin, 5 vol. parus. Les tablettes archaïques exhumées à Uruk sont en ligne sur le site de la CDLI [1]
- ↑ (en) H. J. Nissen, P. Damerow et R. K. Englund, Archaic Bookkeeping, Chicago, 1993 ; J.-J. Glassner, Écrire à Sumer : l'invention du cunéiforme, Seuil, 2001
- ↑ (en) Traduction sur le site de l'ETCSL
- ↑ (en) Traductions sur le site de l'ETCSL
- ↑ (en) Traductions sur le site de l'ETCSL
- ↑ J. Bottéro, L'Épopée de Gilgameš, le grand homme qui ne voulait pas mourir, Paris, 1992 ; R.-J. Tournay et Aaron Shaffer, L'Épopée de Gilgamesh, Paris, 1998
- ↑ (de) H. Lenzen, Die Entwicklung der Zikurrat von ihren Anfängen bis zur Zeit der III. Dynastie von Ur, ADFU 4, Leipzig, 1941
- ↑ (en) Récit de la Victoire d'Utu-hegal (traduction de l'ETCSL)
- ↑ (de) H. Lenzen, op. cit.
- ↑ (en) Traduction sur le site de l'ETCSL
- ↑ (de) A. Cavigneaux, Uruk, Altbabylonische Texte aus dem Planquadrat Pe XVI-4/5, AUWE 23, Mainz, 1996
- ↑ D. Charpin, Le clergé d’Ur au siècle d’Hammurabi, Genève et Paris, 1986, p. 403-415
- ↑ D. Cocquerillat, Palmeraies et cultures de l'Eanna d'Uruk, Berlin, 1968
- ↑ (de) H. M. Kümmel, Familie, Beruf und Amt im spätbabylonischen Uruk: prosopographische Untersuchungen zu Berufsgruppen des 6. Jahrhunderts v. Chr. in Uruk, Berlin, 1979
- ↑ Editions dans la série (de) Spätbabylonische Texte aus Uruk, ADFU puis AUWE, 5 vol., 1976-1998 ; F. Thureau-Dangin, Tablettes d'Uruk à l'usage des prêtres du temple d'Anu au temps des Séleucides, TCL 6, Paris, 1922 ; (en) M. J. H. Lissen, The Cults of Uruk and Babylon, The Temple Rituals Texts as Evidence for Hellenistic Cult Practices, Leyde, 2004 ; E. Robson, « Secrets de famille : prêtres et astronomes à Uruk à l'époque hellénistique », dans C. Jacob (dir.), Lieux de savoir, Espaces et communications, Paris, 2007, p. 440-461
- ↑ (en) A. Sachs et H. Hunger, Astronomical Diaries and Related Texts from Babylonia, 3 vol., Vienne, 1988-1996
- ↑ (en) P.-A. Beaulieu, « The descendants of Sîn-leqe-uninnī », dans J. Marzhan et H. Neumann (dir.), Assyriologia et Semitica, Festschrift für Joachim Oelsner, Münster, 2000, p. 1-16
Bibliographie
- F. Joannès :
- La Mésopotamie au Ier millénaire avant J.-C., Armand Colin, 2000 ;
- (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Robert Laffont, 2001.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (de) Uruk (Warka): Struktur einer altorientalischen Großstadt, sur le site de l'Institut allemand d'archéologie ;
- Photos d'Uruk sur le site de l'Université de Chicago
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