- L'humiliation d'Akka
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L'une des plus anciennes légendes sur Gilgamesh (remontant bien avant l'épopée qui porte son nom) raconte comment il vainquit la cité voisine de Kish. Le récit est probablement basé sur l'une des nombreuses guerres qui déchiraient les cités de Sumer.
La guerre éclata quand Akka, roi de Kish, envoya à Ourouk une délégation exigeant la soumission de la ville. Gilgamesh convoqua les anciens pour mettre au point une réponse appropriée. Lui, bien sûr, préconisait la résistance, mais les plus âgés, inquiets de la puissance de Kish, plaidaient la reddition. Une assemblée des guerriers d'Ourouk se rangea du côté de Gilgamesh et ordonna la préparation de la riposte. Peu de temps après, Akka, à la tête d'une armée redoutable, se présenta pour dresser le siège d'Ourouk. Il en fallait cependant plus pour intimider Gilgamesh. Il demanda à son fidèle compagnon Enkidou de rassembler toutes les armes afin de procéder à une démonstration de force si impressionnante que "l'esprit d'Akka en serait tout retourné".
Gilgamesh envoya son garde du corps personnel, Birhourtoure, au camp ennemi. Aussitôt la porte de la ville franchie, Birhourtoure fut fait prisonnier et amené devant Akka, roi de Kish. A cet instant, l'échanson de Gilgamesh se trouvait sur les fortifications d'Ourouk. "Est-ce là ton roi?", demanda Akka à Birhourtoure. Celui-ci répliqua : "Il suffirait que cet homme soit mon roi pour que les armées ennemies soient balayées et qu'Akka soit pris au milieu même de son armée." Cette insolence valut à Birhourtoure d'être battu. Mais à présent, c'était Gilgamesh lui-même, dans toute sa "splendeur terrifiante", qui se présentait aux créneaux. Les portes de la ville s'ouvrirent et l'armée d'Ourouk, conduite par Enkidou, sortit en ordre de bataille. Inquiet, Akka désigna les fortifications et lança à Enkidou : "Est-ce là ton roi?" Enkidou répliqua : "En effet, cet homme est bien mon roi." Une brève échauffourée s'ensuivit et Akka fut fait prisonnier au milieu de ses troupes, comme l'avait prédit Birhourtoure. Magnanime, Gilgamesh épargna Akka et le confirma dans son titre de roi de Kish.
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