Ordre de l’Hermine

Ordre de l’Hermine

Ordre de l'Hermine

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L’Ordre de l’Hermine fut un ordre de chevalerie au XIVe siècle et au XVe siècle, c'est aussi une distinction contemporaine, décernée par l’Institut Culturel de Bretagne[1].

Sommaire

L'ordre médiéval

Lors de son dernier exil à la cour d'Angleterre (1377-1379), le duc de Bretagne Jean IV le Conquérant put observer les bénéfices de l'institution d'un ordre de chevalerie qui liait fortement un groupe de nobles fidèles à la personne du roi : l'ordre de la Jarretière. De retour en Bretagne en 1379, après avoir été trahi tant de fois par la noblesse bretonne, Jean IV crée en 1381 son propre ordre : l'Ordre de l'Hermine. Le peu que nous en savons nous a été transmis par Guillaume de St-André qui décrit l'ordre en 1381.

L'Ordre de l'Hermine fut l'un des premiers sinon le premier à accepter les femmes.

L'ordre fut modifié en 1448 pour devenir l'Ordre de l'Hermine et de l'Épi.

Le collier de l'ordre comprenait une banderole tourbillonnant autour d'une file d'hermines passantes (cette disposition se retrouve sur de nombreuses sablières, corniches, larmiers ou bandeaux courant autour des églises). À une couronne à hauts fleurons (dite alors "royalle") était suspendue par une chaînette une autre hermine passante colletée, emblème personnel de Jean IV.

Une décoration homonyme a été créée en 1972 et distingue des personnalités qui œuvrent pour le rayonnement de la culture bretonne. Le collier, différent de celui du moyen-âge, a été dessiné par Pierre Toulhoat.

L'hermine

Selon une légende, la duchesse Anne de Bretagne, alors qu’elle se promenait dans la province, assista à une scène de chasse dont la proie était une hermine blanche. Cerné prés d'une mare, l'animal, plutôt que de se salir, choisit de faire face aux chasseurs, préférant la mort à la boue. Considérant la noblesse de cette attitude, Anne commanda qu'on laisse la vie à la bête et décida d'en faire son emblème. En référence à cette aventure, « Plutôt la mort que la souillure » (en breton : « Kentoc'h mervel eget bezañ saotret ») est la devise de la Bretagne (en latin : « Potius mori quam foedari »)[2]. Une autre version de la légende indique que le roi britto-romain du Ve siècle, Conan Meriadec, serait le héros de cette histoire.

Dans le Barzaz Breiz[3], Théodore Hersart de La Villemarqué rapporte une chanson qui met en scène trois animaux : un loup nommé Guillaume qui représente Charles de Blois et le « parti français » ; le taureau Jean, c’est Jean de Montfort et le « parti anglais » ; Catherine l'hermine incarne le peuple breton. Le loup et le taureau se battent, l’hermine assiste au spectacle, souhaitant « qu’ils s’étranglassent l’un l’autre ».

En réalité, l’apparition de l’hermine dans les armes des ducs de Bretagne remonte à Pierre Mauclerc (1213-1237) qui appartenait à la maison de Dreux, issue de Robert Ier, fils du roi Louis VI. La maison de Dreux avait pour un blason échiqueté avec une bordure. En 1316, le duc Jean III de Bretagne dit Le Bon, change d'armoiries, il retire l'échiqueté et la bordure, la brisure d'hermine devient les pleines armes du duc de Bretagne. L'hermine héraldique de Bretagne trouve son origine en France dans une famille capétienne.[réf. souhaitée]

thum thum

L'ordre contemporain

Le collier de l’Hermine est aujourd’hui une distinction, remise chaque année, à quatre personnalités, engagées dans le rayonnement de la Bretagne.

En 1972, le sénateur Georges Lombard avait succédé à René Pleven, à la présidence du CELIB (Comité d'étude et de liaisons des intérêts bretons). Pleven occupait ce poste depuis 1951, et pour le remercier et l’honorer, il eut l’idée de ressusciter la distinction créée par le duc Jean IV. La remise du collier eut lieu le 29 septembre 1972 au Palais des congrès de Pontivy, en présence de nombreux responsables politiques, d’animateurs culturels et de décideurs économiques bretons.

En 1973, le collier fut remis à Jean Mévellec (président de la Chambre régionale d’Agriculture), et au professeur Gabriel Pescatore (président de la Cassa per il Mezzogiorno, qui, avec le CELIB fonda la Conférence des régions périphériques maritimes européennes).

Après 15 ans d’interruption, le CELIB a demandé à l’Institut Culturel de Bretagne de pérenniser la tradition. 85 personnes ont reçu cette distinction depuis 1972, dont 20 sont aujourd'hui décédées.

Récipiendaires

Notes

  1. Site officiel de Institut culturel de Bretagne
  2. Gwenc'hlan Le Scouëzec, Le Guide de la Bretagne, page 40, Coop Breizh, Spézet, 1987, (ISBN 2-84346-026-3) ; Jacques Marseille (dir.), Le Journal de la Bretagne des origines à nos jours, page 106, éditions Larousse, Paris, 2001, (ISBN 2-03-575097-0).
  3. Théodore Hersart de La Villemarqué, Le Barzhaz Breiz, chanson L’Hermine page 252, éditions Coop Breizh, Spézet, 1997, (ISBN 2-909924-85-8)
  4. Le Télégramme de Brest, 1er octobre 2008
  5. Ouest france du 12-13 septembre 2009, éditions Bretagne, page 7
  6. Ouest-France des 3-4 octobre 2009, page Bretagne

Bibliographie

  • Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, Paris, 1707, tome II, p. 742
  • Michael Jones, Les signes du pouvoir. L'ordre de l'Hermine, les devises et les hérauts des ducs de Bretagne au XVe siècle, in MSHAB tome LXVIII, 1991, pp.141-173
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