- Ordre de l'hermine et de l'épi
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Ordre de l'Hermine et de l'Épi
Pour les articles homonymes, voir Hermine (homonymie).Le duc de Bretagne Jean IV a créé en 1381 un Ordre de l'Hermine, qui fut rattaché par le duc François à l'Ordre de l'Épi, en 1448. Ces ordres furent supprimés lors de l'annexion du duché par la France en 1532.
Sommaire
La fondation
L'Ordre de l’Hermine est un ordre de chevalerie, qui a été fondé en 1381 par le duc de Bretagne, Jean IV (1345-1399), afin de conforter son pouvoir sur le duché et de rassembler la noblesse, autour de sa personne. En 1364, la bataille d'Auray avait permis à la Maison de Montfort d'éliminer son rival au trône ducal. Jean IV, grâce à l'aide du roi d'Angleterre, avait battu Charles de Blois, soutenu par le roi de France. La nouvelle dynastie devait défendre l'autonomie de la Bretagne et consolider son administration. C'était un instrument de politique intérieure, mais aussi de diplomatie à l’égard des autres cours. Sous le règne de François Ier de Bretagne (1442-1450) cette distinction devient purement honorifique, et finalement fut confondue avec l'ordre de l'Hermine et de l'Épi, que l'on peut admirer au cou du gisant de François II à la cathédrale de Nantes.
Aucun texte ne rapporte la création de l'ordre, pas plus que ne sont connus ses statuts, mais elle est intervenue après l'exil du duc en Angleterre (1373-1379). Les membres se réunissaient une fois l'an dans la collégiale de Saint-Michel-du-Champ à Auray, pour assister à une messe, servie par un doyen et huit prêtres. Fait exceptionnel pour l'époque, l'Ordre acceptait les femmes (neuf sont recensées) ainsi que les roturiers.
Le signe distinctif était un collier, fait de deux chaînes en or avec des agrafes stylisées par des hermines. Les deux chaînes s’attachaient par une double couronne, avec deux hermines suspendues.
L'hermine
Selon une légende, la duchesse Anne, alors qu’elle chassait, assista à une scène où la proie était une hermine blanche. Cerné prés d'une mare, l'animal, plutôt que de se salir, choisit de faire face aux chiens, préférant la mort à la boue. Considérant la noblesse de cette attitude, Anne commanda qu'on laisse la vie à la bête et décida d'en faire son emblème. En référence à cette aventure, « Plutôt la mort que la souillure » (en breton : « Kentoc'h mervel eget bezañ saotret ») est la devise de la Bretagne (en latin : « Potius mori quam foedari »)[1]. Une autre version de la légende indique que le roi britto-romain du Ve siècle, Conan Meriadec, serait le héros de cette histoire.
Dans le Barzaz Breiz, Théodore Hersart de La Villemarqué rapporte une chanson qui met en scène trois animaux : un loup nommé Guillaume qui représente Charles de Blois et le « parti français » ; le taureau Jean, c’est Jean de Montfort et le « parti anglais » ; Catherine l'hermine incarne le peuple breton. Le loup et le taureau se battent, l’hermine assiste au spectacle, souhaitant « qu’ils s’étranglassent l’un l’autre ».
En réalité, l’apparition de l’hermine dans les armes des ducs de Bretagne remonte à Pierre Mauclerc (1213-1237) qui appartenait à la maison de Dreux, issue de Robert Ier, fils du roi Louis VI. La maison de Dreux avait pour un blason échiqueté avec une bordure. En 1316, le duc Jean III de Bretagne dit Le Bon, change d'armoiries, il retire l'échiqueté et la bordure, la brisure d'hermine devient les pleines armes du duc de Bretagne. L'hermine héraldique de Bretagne trouverait donc son origine en France, dans une famille capétienne.
L'épi
Vers 1447, le duc François Ier, féru de devises et d'emblèmes, ajoute à l'ordre de l'Hermine un collier d'épis de blé, peu être à cause de la coïncidence de forme entre la queue d'hermine et l'épi de blé, qui en est le double inversé. Le beau tombeau de François II, aujourd'hui au transept sud de la cathédrale de Nantes, présente le gisant du duc décoré d'un collier de l'hermine et de l'épi.
Voir aussi
Un ordre de l'Hermine existe depuis 1973, pour distinguer les personnalités œuvrant en faveur de la culture bretonne.
Notes et références
- ↑ Gwenc'hlan Le Scouëzec, Le Guide de la Bretagne, page 40, Coop Breizh, Spézet, 1987, (ISBN 2-84346-026-3) ; Jacques Marseille (dir.), Le Journal de la Bretagne des origines à nos jours, page 106, éditions Larousse, Paris, 2001, (ISBN 2-03-575097-0).
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