- Ordre de la Libération
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Ordre de la Libération Croix de la Libération[1] Décerné par France Type Ordre à catégorie unique Éligibilité Militaires ou civils Décerné pour Hauts-faits pour et lors de la Libération de la France Statut clos depuis 1946 Chiffres Total d'intronisés 1061 Suivant (supérieur) Ordre de la Légion d'honneur Suivant (inférieur) Médaille militaire
Ruban du 1er type
Rubans successifs de l'ordre national de la Libération L’ordre de la Libération a été créé dans le but de récompenser les personnes ou les collectivités qui se sont signalées au cours de la Libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Deuxième ordre national français après celui de la Légion d'honneur, son admission ne fut accordée qu'à un certain nombre de personnes, d'unités militaires et de communes pour de hauts-faits lors de la Libération de la France.
Article détaillé : Compagnon de la Libération.Sommaire
Histoire
Le général de Gaulle, suite à la bataille de Dakar le 25 septembre 1940, échoue à rallier l'Afrique occidentale française (à la différence de l’Afrique-Équatoriale française) et comprend que la Libération de la France sera longue. C'est dans ce contexte qu'il crée l’ordre de la Libération le 16 novembre 1940[2] à Brazzaville (République du Congo), pour récompenser les personnes ou collectivités qui se distingueraient pour la Libération de la France.
Dès le 29 janvier 1941, les cinq premiers Compagnons de la Libération sont nommés et forment ainsi le premier conseil de l'ordre. Ce sont Henri Bouquillard, Félix Éboué, Emmanuel d'Harcourt, Edmond Popieul, et Georges Thierry d'Argenlieu (nommé plus tard premier chancelier).
Seules 1038 personnes, 5 communes et 18 unités combattantes se sont vu attribuer cette décoration entre janvier 1941 et janvier 1946.
En quittant le pouvoir en janvier 1946, le général de Gaulle signe un décret qui met fin à l'attribution de la croix de la Libération (décret du 23 janvier 1946), car le but de la libération est atteint. Ce n'est qu'en deux occasions exceptionnelles que l’ordre sera rouvert par son grand maître, le général de Gaulle. L’une en 1958 pour Winston Churchill et l’autre en 1960 pour le roi du Royaume-Uni George VI à titre posthume.
Le poste de chancelier de l’ordre est occupé à compter du 12 octobre 2011 par Fred Moore[3] qui succède au professeur François Jacob nommé en octobre 2007.
L'ordre prévoit que le dernier compagnon détenteur sera enterré au mémorial du mont Valérien[4].
Décoration
L'insigne de l’ordre est la croix de la Libération. Elle est faite d'un écu de bronze poli rectangulaire de 33 mm de haut sur 30 mm de large, portant un glaive en pal de 60 mm de haut sur 7 mm de large, dépassant en haut et en bas, surchargé d'une croix de Lorraine noire.
Les couleurs du ruban sont le noir, exprimant le deuil de la France opprimée par les envahisseurs, le vert, exprimant l'espérance de la Patrie.
Au revers de l'écu, est inscrite la devise « Patriam Servando - Victoriam Tulit » (« En servant la Patrie, il a remporté la Victoire »).
Elle se porte sur la poitrine, à gauche, juste après la Légion d'honneur et avant la Médaille militaire[5].
La maquette de la croix fut réalisée par la succursale londonienne du joaillier Cartier. Les premières croix furent fabriquées par la maison John Pinches à Londres et la Monnaie de Paris en racheta le stock en 1944. Source de variantes (quelque 26 décoration retrouvées. Les fabricants français et étrangers en fabriquèrent après la libération de la France sans omettre les modèles fabriqués sur divers lieux dans laquelle la France libre était présente (Afrique, Moyen Orient par exemple). Cet insigne est un thème de collection.
De par des recherches, il a été recensé 26 types de croix différents (collection privée contenant croix de Londres, moulages et surmoulages de cette croix ; monnaie de Paris, fabricants privés - Aubert, René, Maison Bacqueville, Mourgeon, etc. Sans omettre de signaler les éventuels fabricants étrangers ; croix avec la croix de Lorraine ni laquée, ni émaillée, ni peinte ; croix avec croix de Lorraine peinte en marron - et non noir comme ce fut la généralité, etc.
À lire à ce sujet les livres d'Olivier Matthey-Doret Les Compagnons de la Libération de Côte-d’Or et Les Compagnons de la Libération de la Région D (Bourgogne et Franche-Comté) - labellisés par la Délégation à la Mémoire du ministère des Anciens combattants.
Grand maître de l’ordre
Le général de Gaulle fut le seul et unique grand maître de l’ordre. Très attaché à cette distinction qu'il reçut le 31 août 1947, il porta le collier de grand maître de l’ordre, sur les photographies officielles des présidents de la République, au lieu du grand collier de la Légion d'honneur.
Le 9 novembre 1970, à la mort du général de Gaulle, le conseil de l'ordre de la Libération décida qu'il n'aurait pas de successeur.
Attribution
Les croix attribuées sont au nombre de 1061.
- 1 038 à des personnes
- 18 à des unités militaires
- 5 à des villes (voir ci-dessous)
Aucun critère d'âge, de sexe, de grade, d'origine, et même de nationalité, n'est exigé. C'est la valeur qui compte et la qualité exceptionnelle des services rendus, qui ne sont pas exclusivement des services combattants.
Le général de Gaulle a tenu à préciser le caractère exceptionnel de cet ordre, ainsi il écrivit : « On me propose des candidats qui, bien que très dignes et vaillants combattants, ne répondent pas aux conditions tout à fait exceptionnelles qui justifient l'accession dans l'ordre ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la décoration fut très souvent décernée sous pseudonyme ou identité de guerre. C'est le cas pour Jean Moulin, par exemple, qui est fait Compagnon de la Libération, le 17 octobre 1942, sous le nom de « Caporal Mercier » .
Personnes
Sur les 1 038 personnes décorées de la croix de la Libération, 65 furent tuées avant la fin de la guerre, et 260 la reçurent à titre posthume.
Six femmes reçurent la croix de la Libération.
Seules Laure Diebold et Émilienne Moreau-Evrard la reçurent de leur vivant, les quatre autres femmes étant décorées à titre posthume.
Unités militaires
Armée de terre
- Bataillon de marche n°2
- 13e demi-brigade de Légion étrangère
- Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique
- Régiment de marche du Tchad
- 2e Régiment d'Infanterie colonial
- 1er Régiment d'artillerie coloniale
- 1/3e Régiment d'artillerie coloniale
- 1er Régiment de Marche de Spahis marocains
- 501e Régiment de Chars de Combat
- 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine en tant qu'héritier des traditions du 2e Régiment de chasseurs parachutistes de l'Armée de l'air, il a droit, à ce titre, au port de la fourragère aux couleurs de l'ordre de la Libération.
Marine
Armée de l’Air
- 1re Escadrille de chasse
- Régiment de chasse Normandie-Niemen
- Groupe de bombardement Lorraine
- Groupe de chasse Île-de-France
- Groupe de chasse Alsace
Villes
- Nantes par décret du 11 novembre 1941
- Grenoble par décret du 4 mai 1944
- Paris par décret du 24 mars 1945
- Vassieux-en-Vercors par décret du 4 août 1945
- Île de Sein par décret du 1er janvier 1946
Voir aussi
Liens internes
- Liste des Compagnons de la Libération
- Un timbre postal commémorant le vingtième anniversaire de l'ordre a été émis le 14 novembre 1960.
- Il existe depuis 2005 une esplanade des Villes-Compagnons-de-la-Libération à Paris (4e arrondissement, quartier de l’Arsenal).
- Décorations militaires (France)
- Rubans des décorations militaires et civiles françaises
Liens externes
Notes et références
- Croix de la Libération sur le site officiel de l'ordre
- Ordonnance n° 7 créant l'Ordre, publiée le 20 janvier 1941 au J.O.[PDF]
- Décret du 11 octobre 2011 portant nomination du chancelier de l'ordre de la Libération, publié au JORF du 12 octobre 2011.
- La folie des médailles et décorations de Dominque Pascal aux éditions Flamarion, ISBN : 2-0820-0890-8
- La Croix de la Libération
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