Objet stellaire

Objet stellaire

Étoile

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Le Soleil, létoile la plus proche de la Terre, en train de « se lever » ; ce n'est que depuis quelques siècles que les astronomes ont montré que la visibilité du Soleil depuis une région de la Terre dépend surtout du mouvement de la Terre elle-même
Ciel étoilé au crépuscule. On reconnaît les constellations de Persée (au centre) et du Cocher (en bas à gauche), ainsi que lamas des Pléiades (en bas à droite).
Mouvement apparent des étoiles autour de létoile polaire.

Une étoile est une boule gazeuse dont la taille (plusieurs centaines de milliers de kilomètres) et la densité sont telles que la région centralele cœuratteint la température nécessaire (de l'ordre du million de kelvins au minimum) à l'amorçage de réactions de fusion nucléaire. Une étoile génère donc un rayonnement, au contraire de la plupart des planètes[Note 1] (comme la Terre) qui ne font que recevoir l'énergie de l'étoile ou des étoiles autour desquelles elles gravitent. Pendant une grande partie de sa vie, avant que ses ressources d'énergie ne s'épuisent, une étoile est en équilibre hydrostatique sous l'action de deux forces qui s'opposent : la gravitation, qui tend à faire s'effondrer l'étoile, et la pression de radiation due aux réactions de fusion nucléaire, qui tend au contraire à faire exploser l'astre. Le Soleil est lui-même une étoile assez typique dont la masse, de l'ordre de 2×1030 kg, est représentative de celle des autres étoiles.

Sommaire

Généralités

Une étoile est un objet céleste en rotation, de forme approximativement sphérique car la rotation entraine un aplatissement aux pôles, et dont la structure est modelée par la gravité. Lors de sa formation, une étoile est essentiellement composée dhydrogène et dhélium. Durant la majeure partie de son existence, son cœur est le siège de réactions de fusion nucléaire, dont une partie de lénergie est rayonnée sous forme de lumière visible ; la matière qui la compose sen trouve presque complètement ionisée du fait de la température élevée qui règne en son sein.

Le Soleil est létoile la plus proche de la Terre, lénergie quil rayonne y permet le développement de la vie. Il apparaît bien plus lumineux que toutes les autres étoiles en raison de sa proximité : la seconde étoile la plus proche de la Terre, Proxima du Centaure, est 250 000 fois plus éloignée. Sauf cas exceptionnel, les autres étoiles ne sont visibles que la nuit, sous la forme de points lumineux, lorsque leur éclat nest pas noyé par celui du Soleil.

Les étoiles sont regroupées au sein de galaxies. Une galaxie typique, comme la nôtre, la Voie lactée, contient plusieurs centaines de milliards détoiles. Au sein des galaxies, les étoiles peuvent être liées dans des systèmes multiples (quelques étoiles) ou des amas (plusieurs dizaines à quelques centaines de milliers détoiles). La sphère céleste fait également apparaitre des groupements détoiles appelés constellations ; il sagit en fait dune illusion due à leffet de projection, les étoiles les composant étant généralement situées à des distances de la Terre très différentes.

Une étoile possède une masse comprise entre 0,07 et environ 150 fois celle du Soleil (elle-même égale à 300 000 fois celle de la Terre, soit environ 2×1030 kg). Les astres de masse plus faible ne permettent pas lamorçage des réactions de fusion nucléaire de lhydrogène, alors que les étoiles de masse plus élevée sont sujettes à des instabilités entraînant une perte de masse. La durée de vie dune étoile est essentiellement déterminée par la vitesse à laquelle se produisent les réactions nucléaires : plus la masse de létoile est élevée, plus les réactions nucléaires sont rapides et la durée de vie de létoile brève. Les étoiles les plus massives ont une durée de vie de quelques millions dannées seulement, les moins massives de plus de mille milliards dannées. Une étoile comme le Soleil a une durée de vie de lordre de 10 milliards dannées.

La formation détoiles est due à leffondrement dun nuage de gaz et à sa fragmentation possible en plusieurs proto-étoiles, lesquelles séchauffent à mesure quelles se contractent. La température peut alors atteindre une valeur telle que le cœur « sallume » : lhydrogène fusionne en hélium, fournissant lénergie qui arrête leffondrement. Létoile entre alors dans la séquence principale elle passe la majeure partie de sa vie. Lénergie produite par cette conversion est progressivement évacuée par létoile à la fois par convection et par radiation et séchappe finalement de la surface de létoile sous forme de rayonnement, de vents stellaires et de neutrinos. Son évolution ultérieure dépend essentiellement de sa masse. Plus celle-ci est élevée, plus létoile est en mesure damorcer des réactions de fusion avec des éléments chimiques de plus en plus lourds. Elle peut ainsi synthétiser du carbone, puis de loxygène, du néon, etc. La quasi-totalité des éléments plus lourds que lhélium est produite dans les étoiles (on parle de nucléosynthèse stellaire) dans les derniers stades de leur évolution. Si une étoile est suffisamment massive pour synthétiser du fer, alors elle est vouée à connaître une fin paroxystique sous forme de supernova : son cœur implose et ses couches externes sont disloquées par le processus. Le résidu laissé par limplosion du cœur est un objet extrêmement compact, qui peut être soit une étoile à neutrons, éventuellement détectable sous la forme dun pulsar, soit un trou noir. Les étoiles moins massives connaissent une fin de vie moins violente : elles perdent peu à peu la majeure partie de leur masse, qui forme par la suite une nébuleuse planétaire, et voient leur cœur se contracter lentement pour former une naine blanche.

Observation

À lœil nu

La nuit, les étoiles apparaissent à lœil nu sous la forme de points (à cause de leur éloignement) brillants de couleur blanche, parfois aussi rouge, orangée ou bleuegénéralement scintillants et sans mouvement apparent immédiat par rapport aux autres objets fixes de la voûte céleste. Le phénomène de scintillation est à lextrême petitesse de la taille angulaire des étoiles (quelques millisecondes darc voire moins), qui est inférieure à celle de la turbulence atmosphérique. À linverse, les planètes, bien quapparaissant comme des points, ont en réalité une taille angulaire suffisante pour ne pas être soumise au phénomène de scintillation. Si les étoiles se déplacent les unes par rapport aux autres, ce mouvement propre est très faible, même pour les étoiles les plus proches, nexcédant pas quelques secondes darc par an, ce qui explique leur apparente immobilité les unes par rapport aux autres.

Le jour, le Soleil domine et sa lumière, diffusée par la couche atmosphérique, occulte celle des étoiles. Mais lastre le plus brillant visible depuis la Terre est bien lui-même une étoile.

Le Soleil semble beaucoup plus gros que toutes les autres étoiles car celles-ci sont bien plus éloignées : létoile la plus proche de la Terre après le Soleil, Proxima du Centaure, est située à environ quatre années-lumière de nous, soit près de 250 000 fois la distance qui nous sépare du Soleil (lunité astronomique).

Selon les conditions dobservation, le nombre détoiles visibles à lœil nu varie fortement et peut atteindre plusieurs milliers dans les cas les plus favorables. Hormis le Soleil et Siriuset encore, uniquement dans dexcellentes conditions dobservationles étoiles sont trop peu brillantes pour être observables en plein jour (sauf lors des éclipses totales de Soleil et lors de phénomènes temporaires comme les novae ou les supernovae). Léclat des étoiles est quantifié par une grandeur appelée magnitude apparente. Pour des raisons historiques, la magnitude est dautant plus petite que lastre est brillant : lastronome de la Grèce antique Hipparque avait classifié les étoiles en astres de première grandeur pour les plus brillants, seconde grandeur pour les suivants, et ainsi de suite jusquà cinquième grandeur. La définition mathématique précise de la magnitude apparente reprend essentiellement cette classification, avec les étoiles les plus brillantes dotées dune magnitude proche de 0 (à lexception de Sirius, de magnitude -1,5 et de Canopus, de magnitude -0,7) et les plus faibles dune magnitude supérieure à 6. Un écart de 1 en magnitude correspond à un rapport de luminosité de 2,5 environ, un écart de 5 à un rapport de 100. Le Soleil a une magnitude apparente de -26,7, cest-à-dire que vu de la Terre, il est environ 10 milliards de fois plus brillant que Sirius.

Les étoiles semblent associées en figures géométriques plus ou moins simples, les constellations ; il sagit dun simple effet doptique. Les structures stellaires réelles sont des amas (rassemblant quelques milliers détoiles) ou des galaxies (rassemblant de lordre du milliard détoiles).

Lobservation à lœil nu a été la première forme dastronomie.

Avec des instruments

Depuis Galilée, de multiples instruments ont permis de révéler des caractéristiques variées des étoiles, qui sont détaillées ci-après.

Pour étudier les étoiles,[Note 2] les principaux instruments sont : la lunette astronomiqueremplacée aujourdhui par le télescope (aussi bien au sol que dans lespace) — le spectrographe, le photomètre et le polarimètre. Depuis quelques années, les techniques de spectroscopie et dinterférométrie ont permis daugmenter la résolution angulaire limitée au sol par la turbulence atmosphérique, soit environ une demi-seconde darc sur les meilleurs sites dobservations. Ces techniques ont révélé des structures autour des étoiles mais aussi permettent daccéder au diamètre angulaire de quelques centaines détoiles. Après lœil, les détecteurs utilisés furent les plaques photographiques puis les détecteurs numériques comme le CCD.

Catalogues détoiles

Pour repérer les étoiles et faciliter le travail des astronomes, de nombreux catalogues ont été créés. Parmi les plus célèbres, citons le catalogue Henry Draper (HD) et le Bonner Durchmusterung (BD). Les étoiles y sont rangées par leurs coordonnées, alpha (ascension droite) et delta (déclinaison) et un numéro leur est attribué : par exemple, HD 122653 (célèbre géante de Population II, très déficiente en métaux).

Caractéristiques principales

Une étoile est caractérisée par différentes grandeurs :

Masse

La masse est une des caractéristiques les plus importantes dune étoile. En effet, cette grandeur détermine sa durée de vie ainsi que son comportement pendant son évolution et la fin de sa vie : une étoile massive sera très lumineuse mais sa durée de vie sera réduite.

Les étoiles ont une masse comprise entre environ 0,08 et 120 fois la masse du Soleil, soit (très) près de 2.1030 kilogrammes (2 milliards de milliards de milliards de tonnes). En deçà de la masse minimale, léchauffement généré par la contraction gravitationnelle est insuffisant pour démarrer le cycle de réactions nucléaires : lastre ainsi formé est une naine brune. Au-delà de la masse maximale, la force de gravité est insuffisante pour retenir toute la matière de létoile une fois les réactions nucléaires entamées.

Estimation

La détermination de la masse dune étoile ne peut se faire de façon précise que lorsquelle appartient à un système binaire par lobservation de son orbite. La troisième loi de Kepler permet alors de calculer la somme des masses des deux étoiles de la binaire à partir de sa période et du demi-grand axe de lorbite décrite et de la distance de la Terre à létoile double observée. Le rapport des masses est obtenu par la mesure de la vitesse radiale des deux étoiles de la binaire. La connaissance de la somme et du rapport des masses permet de calculer la masse de chaque étoile. Cest la technique la plus précise.

Dautres estimations sont possibles pour des étoiles non binaires (simples) en utilisant la détermination spectroscopique de la gravité de surface et la mesure du rayon de létoile par interférométrie. Enfin, si létoile est observée de façon précise en photométrie et si sa distance, sa composition chimique et sa température effective sont connues, il est possible de la positionner dans un diagramme de Hertzsprung-Russell (noté HR) qui donne immédiatement la masse et lâge de létoile (Théorème de Vogt-Russell).

Diamètre

Taille relative de 4 étoiles et dune planète

Comparativement à notre planète (12 756 km de diamètre), les étoiles sont gigantesques : le Soleil a un diamètre denviron un million et demi de kilomètres et certaines étoiles (comme Antarès ou Bételgeuse) ont un diamètre des centaines de fois supérieur à ce dernier.

Le diamètre dune étoile nest pas constant dans le temps : il varie en fonction de son stade dévolution. Il peut aussi varier régulièrement pour les étoiles variables périodiques (RR Lyrae, Céphéides, Miras, etc.)

Des interféromètres comme celui du VLT de lESO au Chili ou CHARA en Californie permettent la mesure directe du diamètre des étoiles les plus proches.

Composition chimique

La composition chimique de la matière dune étoile ou dun gaz dans lUnivers est généralement décrit par trois quantités en nombre de masse : X (lhydrogène), Y (lhélium) et Z la métallicité. Ce sont des grandeurs proportionnelles satisfaisant la relation : X + Y + Z = 1.

Métallicité

La métallicité est la quantité (mesurée en nombre, ou généralement par masse) des éléments plus lourds que lhélium présents dans létoile (ou plutôt sa surface). Le Soleil possède une métallicité (notée Z) de 0,02 : 2 % de la masse du Soleil est composée déléments qui ne sont ni de lhydrogène, ni de lhélium. Pour le Soleil, ce sont principalement du carbone, de loxygène, de lazote et du fer. Bien que cela semble faible, ces deux pourcents sont pourtant très importants pour évaluer lopacité de la matière de létoile, qu'elle soit interne ou dans son atmosphère. Cette opacité contribue à la couleur, à la luminosité et à lâge de létoile (voir diagramme de Hertzsprung-Russell et théorème de Vogt-Russell).

Lopacité est directement liée à la capacité de létoile à produire un vent stellaire (cas extrême des étoiles Wolf-Rayet).

Magnitude

La magnitude mesure la luminosité dune étoile ; cest une échelle logarithmique de son flux radiatif. La magnitude apparente dans un filtre donné (ex: le visible noté mv), qui dépend de la distance entre létoile et lobservateur, se distingue de la magnitude absolue, qui est la magnitude de létoile si celle-ci était arbitrairement placée à 10 parsecs de lobservateur. La magnitude absolue est directement liée à la luminosité de létoile à condition de tenir compte dune correction dite bolométrique (on la note BC). Lintroduction de léchelle logarithmique des magnitudes vient du fait que lœil possède une sensibilité également logarithmique, en première approximation (loi de Pogson).

Température et couleur

La plupart des étoiles paraissent blanches à lœil nu, parce que la sensibilité de lœil est maximale autour du jaune. Mais si nous regardons attentivement, nous pouvons noter que de nombreuses couleurs sont représentées : bleu, vert, jaune, rouge. Lorigine de ces couleurs resta longtemps un mystère jusquà il y a deux siècles, quand les physiciens eurent suffisamment de compréhension sur la nature de la lumière et les propriétés de la matière aux très hautes températures.

La nébuleuse NGC 1999 est illuminée de façon spectaculaire par V380 Orionis (centre), une étoile variable dapproximativement 3,5 fois la masse du Soleil. image NASA .

La couleur permet de classifier les étoiles suivant leur type spectral (qui est en rapport avec la température de létoile). Les types spectraux vont du plus violet au plus rouge, cest-à-dire du plus chaud vers le plus froid. Ils sont classés par les lettres O B A F G K M.[Note 3] Le Soleil, par exemple, est de type spectral G.

Mais il ne suffit pas de caractériser une étoile par sa couleur (son type spectral), il faut aussi mesurer sa luminosité. En fait, pour un type spectral donné, la taille de létoile est corrélée à sa luminosité, la luminosité étant fonction de la surfaceet donc de la taille de létoile. Les étoiles O et B sont bleues à lœil comme β Orionis ; les étoiles A sont blanches comme α Canis Majoris (Sirius) ou α Lyrae (Vega) ; les étoiles F et G sont jaunes, comme le Soleil ; les étoiles K sont orange comme α Bootis (Arcturus) ; et enfin les étoiles M sont rouges comme α Orionis (Bételgeuse).

On peut définir un indice de couleur, correspondant à la différence de flux photométrique dans deux bandes spectrales dites bandes photométriques (les filtres). Par exemple, le bleu (B) et le visible (V) formeront ensemble lindice de couleur B-V dont la variation est reliée à la température de surface de létoile et donc à son type spectral. Les indices de température les plus utilisés sont le B-V, le R-I et le V-I car ce sont les plus sensibles à la variation de la température.

Vitesse de rotation

La rotation du Soleil a été mise en évidence grâce au déplacement des taches solaires. Pour les autres étoiles, la mesure de cette vitesse de rotation (plus précisément, la vitesse mesurée est la projection de la vitesse de rotation équatoriale sur la ligne de visée), sobtient par spectroscopie. Elle se traduit par un élargissement des raies spectrales.

Ce mouvement de rotation est un reliquat de leur formation à partir de leffondrement du nuage de gaz. La vitesse de rotation dépend de leur âge : elle diminue au cours du temps, sous les effets conjugués du vent stellaire et du champ magnétique qui emportent une partie du moment cinétique de lastre. Cette vitesse dépend également de leur masse et de leur statut détoile simple, binaire ou multiple. Une étoile nétant pas un corps solide (cest-à-dire rigide), elle est animée dune rotation différentielle : la vitesse de rotation dépend de la latitude.

Spectre radiatif

Le spectre dune source lumineuse et donc dune étoile est obtenu par des spectrographes qui décomposent la lumière en ses différentes composantes et les enregistrent par le biais de détecteurs (historiquement, des plaques photographiques et aujourdhui des détecteurs de type CCD). Cette décomposition de la lumière révèle la distribution de lénergie lumineuse venant de létoile en fonction de la longueur d'onde. Elle permet de mettre en évidence des raies spectrales en émission et/ou en absorption révélant les conditions de température, de pression et dabondances chimiques des couches externes de létoile.

Champ magnétique

Champ magnétique de létoile massive τ Scorpii, obtenu par imagerie Zeeman-Doppler[1].

Comme le Soleil, les étoiles sont souvent dotées de champs magnétiques. Leur champ magnétique peut avoir une géométrie relativement simple et bien organisée, ressemblant au champ dun aimant comme le champ magnétique terrestre ; cette géométrie peut être aussi nettement plus complexe et présenter des arches à plus petite échelle. Le champ magnétique du Soleil, par exemple, possède ces deux aspects ; sa composante à grande échelle structure la couronne solaire et est visible lors des éclipses, tandis que sa composante à plus petite échelle est liée aux taches sombres qui maculent sa surface et dans lesquelles les arches magnétiques sont ancrées.

Il est possible de mesurer le champ magnétique des étoiles à travers les perturbations que ce champ induit sur les raies spectrales formées dans latmosphère de létoile (leffet Zeeman). La technique tomographique dimagerie Zeeman-Doppler permet en particulier de déduire la géométrie des arches géantes que le champ magnétique dresse à la surface des étoiles.

Parmi les étoiles magnétiques[2], on distingue dabord les étoiles dites « froides » ou peu massives, dont la température de surface est inférieure à 6 500 K et dont la masse ne dépasse pas 1,5 masses solaires - le Soleil fait donc partie de cette classe. Ces étoiles sont « actives », cest-à-dire quelles sont le siège dun certains nombres de phénomènes énergétiques liés au champ magnétique, comme par exemple la production dune couronne, dun vent (dit vent solaire dans le cas du Soleil) ou déruptions. Les taches à la surface du Soleil et des étoiles témoignent également de leur activité ; comme les champs magnétiques, les taches des étoiles peuvent être cartographiées par des méthodes tomographiques. La taille et le nombre de ces taches dépendent de lactivité de létoile, elle-même fonction de la vitesse de rotation létoile. Le Soleil, qui effectue un tour complet sur lui-même en 25 jours environ, est une étoile ayant une faible activité cylique. Le champ magnétique de ces étoiles est produit par effet dynamo.

Il existe aussi des étoiles chaudes magnétiques. Mais contrairement aux étoiles froides, qui sont toutes magnétiques (à différents degrés), seule une petite fraction (entre 5 et 10 %) des étoiles chaudes (massives) possède un champ magnétique, dont la géométrie est en général assez simple. Ce champ nest pas produit par effet dynamo ; il constituerait plutôt une empreinte fossile du magnétique interstellaire primordial, capturé par le nuage qui va donner naissance à létoile et amplifié lors de la contraction de ce nuage en étoile. De tels champs magnétiques ont été baptisés « champs magnétiques fossiles ».

Structure dune étoile

À partir des différentes grandeurs mesurées et de simulations issues de différents modèles, il est possible de construire une image de lintérieur dune étoile, bien quil nous soit presque inaccessiblelastérosismologie permettant littéralement de sonder les étoiles.

En létat actuel de nos connaissances, une étoile est structurée en différentes régions concentriques, décrites ci-après à partir du centre.

Noyau

Le noyau (ou cœur) est la partie centrale de létoile, concentrant une grande partie de la masse de lastre, dans laquelle se déroulent les réactions thermonucléaires qui dégagent lénergie nécessaire à sa stabilité. Le noyau est la zone la plus dense et la plus chaude, et, dans le cas du Soleil, atteint la température de 15,7 millions de kelvins. Dans ces conditions extrêmes, la matière se trouve sous forme de plasma ; par effet tunnel, les noyaux dhydrogène (protons) ou dautres éléments chimiques atteignent des vitesses leur permettant de vaincre leur répulsion électrique et de fusionner : par exemple, dans les chaînes nucléaires dites proton-proton (ou PP1, PP2…), les protons fusionnent par groupe de quatre pour donner un noyau dhélium, composé de deux protons et de deux neutrons. Il se produit alors un dégagement dénergie selon les réactions suivantes :

2 (1H + 1H2D + e+ + νe) (4,0 MeV + 1,0 MeV)
2 (1H + 2D3He + γ) (5,5 MeV)
3He + 3He4He + 1H + 1H (12,86 MeV)

Dautres réactions thermonucléaires existent dans le centre des étoiles et contribuent plus ou moins à la production dénergie.

Une partie de lénergie dégagée sous forme de photons commence alors un long voyage vers lextérieur, car un plasma est opaque et la lumière y voyage très difficilement. On estime quun photon met plusieurs millions dannées avant datteindre la surface de létoile par transfert de rayonnement puis par convection vers la surface.

Zone radiative

Lénergie libérée par les réactions de fusions nucléaires dans le noyau de létoile se transmet aux couches externes par rayonnement. Dans les étoiles peu massives et évoluant sur la séquence principale, cette zone radiative est surmontée dune zone convective externe; dans les naines rouges, la zone radiative a entièrement disparu au profit de la zone convective. Dans le Soleil, le rayonnement produit dans la partie centrale met près dun million dannées à traverser la zone radiative.

Zone convective

Au contraire de la zone précédente, lénergie se transmet par des mouvements macroscopiques de matière : chauffée à la base de la couche convective, la matière sélève sous leffet de la poussée d'Archimède, réchauffe la matière alentour (vers la surface), se refroidit et plonge vers la base de la zone convective pour un nouveau cycle. Cest le principe de la convection. Cette zone convective est plus ou moins grande : pour une étoile sur la séquence principale, elle dépend de la masse et de la composition chimique ; pour une géante, elle est très développée et occupe un pourcentage important du volume de létoile ; pour une supergéante, cette zone peut atteindre les trois quarts du volume de létoile, comme pour Bételgeuse. Dans les étoiles de très faible masse (naines rouges) ou dans les protoétoiles en formation de faible masse (étoiles T Tauri), la zone convective occupe la totalité du volume de l'étoile; dans les étoiles plus massives que deux fois la masse du Soleil, la zone convective externe disparaît (laissant la place à la zone radiative) mais la convection subsiste au cœur de l'étoile.

C'est dans la zone convective externe que sont produits les champs magnétiques de type dynamo des étoiles froides comme le Soleil et les naines rouges.

Photosphère

La photosphère est la partie externe de létoile qui produit la lumière visible. Elle est plus ou moins étendue : de moins de 1 pourcent du rayon pour les étoiles naines (quelques centaines de kilomètres) à quelques dizaines de pourcents du rayon de létoile pour les plus géantes. La lumière qui y est produite contient toutes les informations sur la température, la gravité de surface et la composition chimique de létoile. Pour le Soleil, la photosphère a une épaisseur denviron 400 kilomètres.

Couronne

La couronne est la zone externe, ténue et extrêmement chaude du Soleil. Elle est due à la présence d'un champ magnétique, produit dans la zone convective; on peut lobserver lors des éclipses de Soleil. Cest grâce à létude de la couronne au XIXe siècle que lastronome Jules Janssen a découvert lexistence du gaz rare dont le nom fait référence au Soleil (Hélios: lhélium. Le fait que la température de la couronne atteigne plusieurs millions de degrés est un problème théorique difficile et non encore complètement résolu. Il est probable que la plupart des étoiles de faible masse (contenant une zone convective externe) possèdent des champs magnétiques et donc des couronnes.

Théorème de Vogt et Russell

Le théorème de Vogt-Russell peut sénoncer ainsi : si en tous points dune étoile la connaissance des valeurs de la température, de la densité et de la composition chimique du plasma interne sont suffisantes pour calculer la pression, lopacité du plasma et le taux dénergie produit, alors la masse et la composition chimique de létoile sont suffisantes pour décrire la structure de celle-ci. Il en résulte les relations masse-rayon ou masse-luminosité des étoiles.

Évolution

Article détaillé : évolution des étoiles.

Lhistoire dune étoile est entièrement déterminée par sa masse M et sa composition chimique X, Y, Z (théorème de Vogt et Russell). M détermine sa durée dexistence, et conditionne sa fin. Lévolution dune étoile passe par plusieurs phases, la première est la phase naine ou séquence principale, la seconde est la phase géante puis supergéante pour terminer par la phase finale telle une supernova ou une nébuleuse planétaire.

Formation

Article détaillé : formation stellaire.

Une étoile naît de la contraction dun nuage riche en hydrogène. Sous linfluence dune onde de densité (bras de galaxie), dune onde de choc (supernova ou nova proche), ou dune fluctuation de densité au sein de celui-ci, une région commence à se contracter. Par un effet boule de neige, cette région, de plus en plus dense attire à elle de plus en plus de gaz. La contraction du gaz entraîne son échauffement : la proto-étoile rayonne (dans linfrarouge). Ce rayonnement ralentit par pression de radiation, mais ninterrompt pas, linexorable action de la gravitation. Si léchauffement est suffisant, il peut initier des réactions nucléaires au cœur du nuage. Lénergie dégagée par ces réactions arrête la contraction du fait de la pression de radiation ainsi générée.

La séquence principale

Sous leffet de la contraction, le noyau de létoile (sa partie centrale) atteint des valeurs de pression et de température extrêmes, qui vont jusquà lallumage des réactions thermonucléaires (voir plus haut). Létoile entre alors dans ce quon appelle la séquence principale, période pendant laquelle son noyau, initialement et essentiellement constitué dhydrogène et dhélium, va progressivement se transformer en hélium.

Durant cette période, lantagonisme énergie produite / gravitation concourt à la stabilité de lastre :

Si le flux dénergie venant du noyau vient à diminuer, la contraction qui sensuit accélère le rythme de production dénergie qui stoppe la contraction ; inversement, un emballement de la production dénergie entraîne une dilatation de létoile, donc son refroidissement, et lemballement sarrête. Ainsi, il en résulte une grande stabilité de létoile qui est décrite dans la théorie de la structure interne stellaire sous lappellation « pic de Gamow » : cest une sorte de thermostat stellaire.

La fin dune étoile

La Nébuleuse du Crabe forme le rémanent de supernova dune explosion observée par les astronomes dextrême Orient en lan 1054.

Plus une étoile est massive, plus elle consomme rapidement son hydrogène. Une grosse étoile sera donc très brillante, mais aura une courte durée de vie. Lorsque le combustible nucléaire se fait trop rare dans le noyau de létoile, les réactions de fusion sarrêtent. La pression créée par ces réactions ne compensant plus les forces de gravitation, létoile seffondre sur elle-même. Plus une étoile est grosse, plus la fin de son existence sera cataclysmique, pouvant aller jusquà prendre la forme dune gigantesque explosion (supernova) suivi de la formation dune étoile à neutrons voire dans les cas extrêmes (selon la masse de létoile) dun trou noir.

Les types détoiles

Les astronomes classent les étoiles en utilisant la température effective et la luminosité. Cette classification à deux paramètres permet de définir des types spectraux (luminosité) variant de VI à I, les naines étant classées V. Le Soleil est de classe V. Parmi ces classes on distingue différentes catégories liées à la température de surface. Par exemple les : naines brunes, naines rouges, naines jaunes, géantes rouges, géantes bleues, supergéantes rouges, naines blanches, étoiles à neutrons et trous noirs. Si la plupart des étoiles se placent facilement dans lune ou lautre de ces catégories, il faut garder en tête quil ne sagit que de phases temporaires. Au cours de son existence, une étoile change de forme et de couleur, et peut passer dune catégorie à une autre.

Naines brunes

Article détaillé : Naine brune.

Les naines brunes ne sont pas des étoiles, ou plutôt, ce sont des étoiles « manquées ». Leur masse est située entre celles des petites étoiles et des grosses planètes. En effet, au moins 0,08 masse solaire est nécessaire pour quune proto-étoile amorce des réactions thermonucléaires et devienne une véritable étoile. Les naines brunes ne sont pas suffisamment massives pour démarrer ces réactions. Elles peuvent briller cependant faiblement par contraction gravitationnelle.

Naines rouges

Article détaillé : naine rouge.

Les naines rouges sont de petites étoiles rouges. On les considère comme les plus petites étoiles en tant que telles. Les astres plus petits comme les naines blanches, les étoiles à neutrons et les naines brunes ne consomment pas de carburant nucléaire. La masse des naines rouges est comprise entre 0,08 et 0,8 masse solaire. Leur température de surface entre 2 500 et 5 000 K leur confère une couleur rouge. Les moins massives d'entre elles (au-dessous de 0,35 masse solaire environ) sont entièrement convectives. Ces étoiles brûlent lentement leur carburant, ce qui leur assure une très longue existence. Elles sont les plus abondantes : au moins 80 % des étoiles de notre Galaxie sont des naines rouges. La plus proche voisine du Soleil, Proxima du Centaure, en est une. Il en est de même du second système stellaire, le plus proche système solaire, létoile de Barnard est aussi une naine rouge.

Naines jaunes

Article détaillé : naine jaune.

Les naines jaunes sont des étoiles de taille moyenneles astronomes ne classent les étoiles quen naines ou en géantes. Leur température de surface est denviron 6 000 K et elles brillent dun jaune vif, presque blanc. À la fin de son existence, une naine jaune évolue en géante rouge, qui en expulsant ses couches externesdéployant alors une nébuleuse planétaire —, dévoile une naine blanche.

Le Soleil est une naine jaune typique.

Géante rouge

Article détaillé : Géante rouge.

La phase géante rouge annonce la fin dexistence de létoile, qui atteint ce stade lorsque son noyau a épuisé son principal carburant, lhydrogène : des réactions de fusion de lhélium se déclenchent, tandis que le centre de létoile se contracte, et que ses couches externes gonflent, refroidissent et rougissent. Transformé en carbone et en oxygène, lhélium sépuise à son tour et létoile séteint. Les couches externes de lastre séloignent et son centre se contracte, dévoilant une naine blanche.

Géante bleue et supergéante rouge

Articles détaillés : Géante bleue et Supergéante rouge.

Sur le diagramme HR, le coin supérieur gauche est occupé par des étoiles très chaudes et brillantes : les géantes bleues. Ces étoiles très massives, au moins dix fois plus grosses que le Soleil, consomment rapidement leur hydrogène.

Lorsque le noyau dune géante bleue ne contient plus dhydrogène, la fusion de lhélium prend le relais. Ses couches externes enflent et sa température de surface diminue. Elle devient alors une supergéante rouge.

Létoile fabrique ensuite des éléments de plus en plus lourds : fer, nickel, chrome, cobalt, titaneÀ ce stade, les réactions de fusion sarrêtent et létoile devient instable. Elle explose en une supernova et laisse derrière elle un étrange noyau de matière qui demeurera intact qui deviendra selon sa masse, une étoile à neutrons ou un trou noir.

Naines blanches

Article détaillé : Naine blanche.

Les naines blanches sont les résidus de lévolution des étoiles de faible masse (entre ~0,8 et ~5 à 8 masses solaires). Le Soleil ayant (par définition) une masse dune masse solaire, il finira aussi en naine blanche. Les naines blanches sont des étoiles « mortes » puisquelles ne sont plus le lieu de réactions thermonucléaires produisant de la chaleur. Par contre, elles sont très chaudes, et ont au début, une couleur relativement blanche (voir Loi de Wien). Petit à petit, elles se refroidissent par rayonnement, comme astres froids. Leur taille est environ égale à celle de la Terre.

Une naine blanche en orbite autour de Sirius (vue dartiste).

Les naines blanches, comme les étoiles à neutrons sont constituées de matière dégénérée. La densité moyenne dune naine blanche est telle quune cuillère à thé de matière dune telle étoile aurait, sur Terre, le poids dun éléphant soit environ 1 kg⋅mm-3. En fait, dans cette matière, les électrons, étant très proches les uns des autres, commencent alors à se repousser énergiquement. Le facteur principal de la pression provient alors du principe d'exclusion de Pauli ; cest la pression de dégénérescence qui soppose à celle de la gravitation. La naine blanche est donc en équilibre malgré labsence de fusion nucléaire en son noyau. La pression des électrons peut supporter une masse de 1,44 fois celle du Soleil : cest la limite de Chandrasekhar.

Si une naine blanche devient plus massive (en aspirant la matière dune autre étoile, par exemple), elle explose en supernova (de type Ia) et est complètement détruite, vaporisée en nébuleuse. C'est le type des supernovas thermonucléaires.

Procyon B et Sirius B sont des naines blanches.

Naine noire

Article détaillé : Naine noire.

Comme une plaque chauffante quon éteint, les naines blanches se refroidissent inexorablement. Toutefois, cela se fait très lentement, en raison de leur masse. Elles perdent peu à peu leur éclat et deviennent invisibles au bout dune dizaine de milliards dannées. Ainsi, toute naine blanche se transforme en naine noire.

LUnivers, vieux de 13,7 milliards dannées, est encore trop jeune pour avoir produit des naines noires.

Après sa mort, le Soleil deviendra une naine blanche puis une naine noire. Ce sort lattend dans environ 15 milliards dannées.

Étoile à neutrons et trou noir

Articles détaillés : Étoile à neutrons et Trou noir.

Les étoiles à neutrons sont très petites mais très denses. Elles concentrent la masse dune fois et demi celle du Soleil dans un rayon denviron 10 kilomètres. Ce sont les vestiges détoiles très massives de plus de 10 masses solaires dont le cœur s'est contracté pour atteindre des valeurs de densité extraordinairement élevées, comparables à celles du noyau atomique.

Lorsquune étoile massive arrive en fin de vie, elle seffondre sur elle-même, en produisant une impressionnante explosion appelée supernova. Cette explosion disperse la majeure partie de la matière de l'étoile dans lespace tandis que le noyau se contracte et se transforme en une étoile à neutrons.[Note 4] Ces objets possèdent des champs magnétiques très intenses (pour les plus intenses, on parle de magnétar). Le long de laxe magnétique se propagent des particules chargées, électrons par exemple, qui produisent un rayonnement synchrotron.

Le moment cinétique de létoile étant conservé lors de leffondrement du noyau, létoile à neutrons possède une vitesse de rotation extrêmement élevée, pouvant atteindre le millier de tours par seconde. Si par chance un observateur sur Terre regarde dans la direction dune étoile à neutrons et que la ligne de visée est perpendiculaire à laxe de rotation de létoile, celui-ci verra alors le rayonnement synchrotron des particules chargées se déplaçant sur les lignes de champ magnétique. Ce phénomène de phare tournant sappelle le phénomène de pulsar. On trouve des pulsars dans des restes de supernovas, le plus célèbre étant le pulsar de la nébuleuse du Crabe, de lexplosion dune étoile massive. Cette supernova fut observée par les astronomes chinois depuis le matin du 4 juillet 1054, en plein jour pendant trois semaines et durant la nuit pendant près de deux ans.

Parfois, le noyau de létoile morte est trop massif pour devenir une étoile à neutrons. Il se contracte inexorablement jusquà former un trou noir.

Étoile variable

Articles détaillés : Étoile variable et Étoile éruptive.
Lallure asymétrique de Mira, une étoile variable oscillant. NASA HST.

Alors que la plupart des étoiles sont de luminosité presque constante, comme notre Soleil qui ne possède pratiquement pas de variation mesurable (environ 0,1 % sur un cycle de 11 ans), la luminosité de certaines étoiles varie de façon perceptible sur des périodes de temps beaucoup plus courtes, parfois de façon spectaculaire.

Les systèmes stellaires

Les étoiles se forment rarement seules. Lorsquun nuage de gaz (proto-stellaire) donne naissance à un amas détoiles, lensemble des étoiles de cet amas ne semble pas se distribuer au hasard, mais semble suivre une loi de distribution dite fonction de masse initiale (IMF), dont on sait peu de chose actuellement ; elle rend compte de la proportion détoiles en fonction de leur masse. On ne sait pas si cette fonction IMF dépend de la composition chimique du nuage proto-stellaire. La fonction la plus adoptée actuellement a été proposée par Edwin Salpeter et semble donner des résultats satisfaisants pour létude des amas de la Galaxie.

Les systèmes binaires et multiples

Les systèmes binaires sont constitués de deux étoiles liées gravitationnellement et orbitant lune autour de lautre. Lélément le plus brillant est dit primaire et le moins brillant, secondaire. Lorsquun système comporte plus de deux composantes il est qualifié de système stellaire multiple.

Les systèmes binaires peuvent être détectés par imagerie, lorsque le télescope parvient à résoudre la paire ; dans ce cas la binaire est dite visuelle. Dans dautres cas, les deux compagnons ne peuvent être résolus, mais le décalage Doppler-Fizeau des raies spectrales permet de détecter le mouvement orbital de lune ou des deux étoiles. Dans ce cas la binaire est dite spectroscopique. Si un seul spectre est visible et varie on parle de binaire SB1, si le spectre des deux étoiles est bien visible on parle de binaire SB2. Il est également possible de détecter le mouvement apparent dans le ciel de létoile binaire, qui correspond au mouvement orbital de létoile primaire si le secondaire est très peu lumineux ; dans ce cas la binaire est dite astrométrique. On parle enfin de binaire interférométrique lorsque le secondaire est détecté par interférométrie.

Lastronomie amateur parle de binaire apparente lorsque deux étoiles éloignées dans lespace et non liées gravitationnellement se trouvent proches dans le ciel par effet de perspective.

Les amas

Article détaillé : Amas stellaire.

Les amas stellaires sont des regroupements locaux détoiles liées gravitationnellement et formées en même temps. De ce fait, ils constituent une population de référence pour étudier la durée de vie dune étoile en fonction de sa taille (voir diagramme de Hertzsprung-Russell). On peut sen servir pour déterminer lâge des plus vieilles populations détoiles de notre Galaxie.

On distingue les amas ouverts (AO) constitués de quelques dizaines à quelques milliers détoiles et généralement de forme quelconque et les amas globulaires (AG) constitués de plusieurs milliers à plusieurs millions détoiles.

Les AO sont jeunes, de quelques dizaines à quelques centaines de millions dannées. Parmi les plus vieux M67 (4,6 milliards dannées comme le Soleil) est aussi parmi les plus gros. Dans notre galaxie, les AO sont riches en métaux (typiquement comme le Soleil). Les AG sont de forme sphérique d leur nom. Leurs étoiles sont pauvres en métaux et ils comptent parmi les objets les plus vieux de la Galaxie. Ils se répartissent dans le sphéroïde de la Galaxie quon appelle le halo. Leur âge est compris entre environ 10 et 13,5 milliards dannées. Omega du centaure est parmi les plus gros. Sa population stellaire nest pas unique ce qui montre quil a eu une origine étalée dans le temps permettant la formation de plusieurs dentre elles (au moins trois). Il est considéré comme pouvant être le résidu dune galaxie naine ayant été capturée par la Voie Lactée. NGC6397 est au contraire un amas à population stellaire unique avec une abondance en métaux dun centième de celle du Soleil. LAG le plus pauvre en métaux connu est M92 avec presque un millième de labondance solaire.

Les associations

Les associations stellaires sont semblables aux amas, à ceci près quelles ne constituent pas un système lié gravitationnellement. Aussi les associations se dispersent-elles au bout dun certain temps. Exemple dassociation : les associations O-B constituées principalement détoiles très massives et très chaudes. On peut les considérer comme des petits amas ouverts très jeunes présentant encore beaucoup de gaz ionisé dans le voisinage des étoiles. On les rencontre dans notre Galaxie principalement dans les bras.

Les galaxies

Article détaillé : Galaxie.

Une galaxie est un vaste ensemble détoiles. Les galaxies diffèrent des amas par leur taille (plusieurs centaines de milliards détoiles contre quelques milliers à quelques millions pour les amas stellaires), leur organisation et leur histoire.

Constellations

En observant le ciel nocturne, lhomme a imaginé que les étoiles les plus brillantes pouvaient constituer des figures. Ces regroupements diffèrent généralement dune époque à une autre et dune civilisation à une autre. Les figures devenues traditionnelles, souvent en rapport avec la mythologie grecque, sont appelées constellations.

Les étoiles dune constellation nont a priori rien en commun, si ce nest doccuper, vues de la Terre, une position voisine dans le ciel. Elles peuvent être très éloignées les unes des autres. Toutefois, lUnion astronomique internationale a défini une liste normalisée des constellations, attribuant à chacune une région du ciel, afin de faciliter la localisation des objets célestes.

Les systèmes planétaires

Les étoiles peuvent être accompagnées de corps gravitant autour delles. Ainsi, le système solaire est composé dune étoile centrale, le Soleil, accompagné de planètes, comètes, astéroïdes. Depuis 1995, 340 planètes ont été découvertes autour dautres étoiles que le Soleil, faisant perdre au système solaire son caractère supposé unique. Tous ces systèmes planétaires sont découverts de façon indirecte. La première étoile autour de laquelle des planètes ont été révélées par des mesures vélocimétriques est 51 Peg (observations réalisées à lOHP avec le spectrographe Elodie). De nombreux autres systèmes planétaires ont depuis été découverts. En raison des limitations actuelles de détection, ils présentent des caractéristiques semblables, avec des planètes géantes sur des orbites très excentriques : on les nomme des « Jupiter chauds ». La majorité de ces étoiles sont plus riches en métaux que le Soleil. Les statistiques sur ces systèmes planétaires permettent de conclure que le système solaire na pour linstant pas déquivalent. Depuis lespace, la traque des systèmes planétaires par photométrie a commencé avec le satellite CoRoT (CNES). Celui-ci sera relayé en 2009 par le satellite américain Kepler.

Notes

  1. Jupiter possède un rayonnement intrinsèque
  2. Attention : le Soleil ne doit pas être regardé à travers un instrument optique grossissant, tel que jumelles, longue focale, lunette astronomique ou télescope.
  3. Séquence que lon peut retenir par lastuce mnémotechnique suivante : ce sont les initiales de la phrase anglaise Oh, Be A Fine Girl, Kiss Me.
  4. Sa structure et composition est plus complexe quune simple boule de neutrons, ainsi à sa surface on peut trouver une croûte de fer et dautres éléments.

Références

  1. (en) J.-F. Donati et al, The surprising magnetic topology of τ Sco: fossil remnant or dynamo output?, Monthly Notices of the Royal Astronomical Society 370, 629 (2006) Donati et al Voir en ligne
  2. (en) J. D. Landstreet, Magnetic fields at the surfaces of stars, Astronomy and Astrophysics Review, 4, 35-77 (1992) Landstreet Voir en ligne.

Voir aussi

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Liens internes

Liens externes

  • (fr) Vidéo-conférence sur le thème : « Quest-ce quune étoile ? » (intervention de Sylvie Vauclair)

Bibliographie

  • Marc Séguin & Benoît Villeneuve, Astronomie & Astrophysique, Masson, 1995 (ISBN 2761309294)
  • Joachim Herrmann, Atlas de lastronomie, le livre de poche, coll. « encyclopédies daujourdhui », 1998 (ISBN 225306453X)


  • Portail de l’astronomie Portail de lastronomie

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