- Appellation d'origine vin de qualité supérieure Moselle
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Moselle (AOVDQS)
Pour les articles homonymes, voir Moselle.Lorraine Désignation(s) Lorraine Appellation(s) principale(s) Moselle Type d'appellation(s) AOVDQS Reconnue depuis 9 août 1951 Pays France Région parente Vignoble de Lorraine Sous-région(s) Pays messin, val de Seille et val de Sierck à l'extrême nord de la Moselle française. Localisation Moselle Climat océanique à influence continentale Sol argilo-calcaire plus ou moins caillouteux Superficie totale 35 ha Cépages dominants pinot noir, auxerrois, pinot gris. Vins produits rouge, rosé et blanc Production 1 719 hl Rendement moyen à l'hectare 60 hl/ha Le moselle est un vin classé en appellation d'origine VDQS par l'INAO. La dénomination antérieure Vins de Moselle qui vut le jour après la Seconde Guerre mondiale avec l'arrêté du 9 août 1951, est remplacée par « Moselle » le 13 avril 1995. Un classement en AOC est actuellement en voie d'obtention[1].
Il s'agit de vins tranquilles blancs, rouges ou rosés, qualifiés couramment de secs.
Sommaire
Histoire
Préhistoire et antiquité
C'est la cité de Trèves, située cent treize kilomètres plus au nord sur la Moselle, choisie au IIIe siècle comme capitale de l’Empire romain d'Occident qui joua un rôle moteur dans l’expansion de la vigne dans la région de Metz (Divodorum).
Moyen Âge et Renaissance
La culture de la vigne nécessitant une importante main d’œuvre, elle s'est implantée à la périphérie de zones urbaines comme ce fut le cas à Metz où la toponymie en conserve la trace[2]. Le vin utile au culte est symbole de cohésion sociale et de pouvoir ; aussi les évêques de Metz, Toul et Verdun étaient les premiers viticulteurs.
Les communautés religieuses comme l'abbaye que fonda à Gorze l'évêque de Metz Chrodegang, en 749 ou l'abbaye Saint-Vincent fondée à Metz au Xe siècle propagèrent la culture et le savoir-faire de la vigne dans la région. Les familles nobles, telles les comtes de Vaudémont et les ducs de Lorraine furent également de gros propriétaires viticoles qui participèrent à étendre la réputation des vins de Lorraine par-delà les frontières.
Aux environs de Metz, parmi les vignobles en grand nombre, ceux de Lorry, de Longeville, de Lessy, d’Ancy et d’Augny étaient les plus réputés. Il y avait à Ars un canton appelé de Varennes, qui fournissait un vin excellent qui avait été jugé « digne de la table du roi »[réf. nécessaire].[3]
Période moderne
En 1833, la vigne occupait en Lorraine 34 000 hectares. En 1894, à Metz et ses alentours[4], 57 600 hectolitres sortent des « champagneraies » (domaines spécialisés dans les vins effervescents) 6 000 hectares sont exploités pour une production d'environ 400 000 hectolitres.
Le phylloxéra fait son apparition en 1866 dans la région de Metz, puis atteint progressivement les autres régions lorraines qui subissent à leur tour ce fléau. En 1902, les autorités allemandes créent la station d'expérimentation viticole de Laquenexy afin de tenter de résoudre les problèmes de phylloxera.
Depuis la fin du XIXe siècle, un échange commercial et technique avait lieu entre le vignoble champenois et le vignoble de Moselle. Les Champenois venaient en Lorraine acheter du vin sous pressoir qu'ils transformaient en Champagne, ce jusqu'à la date de la création d'une appellation « Champagne » en 1910 — cet échange technique a néanmoins pu se poursuivre grâce à la présence, en Lorraine, de grands domaines produisant un vin mousseux dont l'Allemagne était friand importateur.
L’essor de l’industrie et la guerre provoquent une pénurie de main-d’oeuvre. Pendant la première guerre mondiale, la Moselle était annexée par l’Empire germanique qui ne protégeait guère les vins naturels.
Le vignoble de Rombas périclite en 1916. À la fin de la guerre en 1919, les vins locaux se retrouvent bien incapables de rivaliser avec les autres vins français, notamment les vignobles méridionaux pour lesquels le chemin de fer ouvre de nouveaux débouchés. En 1924, les Allemands concluent un traité préférentiel avec l’Espagne pour l’achat des vins, privant la région de son principal client. La perte du marché allemand ne sera jamais compensée par le marché français
Période contemporaine
L’arrêté du 10 novembre 1946 classe les vins de Moselle en VDQS dans le cadre de la réglementation des prix, le statut actuel AOVDQS est acquis en 1951. Mais le nombre de vignerons continue de décroître, malgré l'action continue du centre viticole de Laquenexy qui a créé des cépages, et continuera de fournir des pieds de vignes aux producteurs locaux jusqu'en 1992. En 1986, bien que le département compte une surface de 900 hectares délimités en zone VDQS VIN DE MOSELLE, seuls une dizaine d'hectares sont alors en mesure de produire du vin de Moselle VDQS. La mobilisation des viticulteurs mosellans organisés en un Syndicat des viticulteurs de la Moselle va se conjuguer à l'action d'une commission départementale d'encouragement à la production viticole qui est créée dans un objectif de diversification agricole et de valorisation de l'image touristique du département. Des essais sur les cépages, les porte-greffes et les modes de conduite de la vigne sont ainsi menés par le centre viticole de Laquenexy en collaboration avec les viticulteurs, l'INRA de Colmar, le Centre technique interprofessionnel de la vigne et du vin (ITV) et l'Inao, sur une parcelle acquise à Scy-Chazelles par le Conseil général.
Depuis cette renaissance des vins de Moselle, le vignoble est en extension, malgré l'imbroglio cadastral que soulève la remise en exploitation des anciennes parcelles en lanière en friche.
Étymologie
L'appellation s'appuie sur la rivière de la Moselle qui donne son nom au département français. L'étymologie en est probablement Moder[5], ce qui signifie la mère, la rivière matricielle, également à l'origine du nom du peuple celte des Médiomatriques.
Situation géographique
Orographie
La vigne mosellane occupe les pentes les mieux exposées (sud et sud-est) profitant des conditions optimales d’ensoleillement. La pente amplifie les l’insolation du fait d'une incidence des rayons du soleil plus propice à une maturation optimale. En outre les cépages utilisés dans la région sont de nature précoce.
La structure géologique des terrains mosellans fait se succéder des affleurements orientés nord-sud, produisant un paysage rythmé de côtes. On voit se répéter plusieurs fois trois éléments topographiques d’ouest en est : la plaine, la côte, le plateau, (relief de cuesta). Ces séquences sont très favorables aux vignes qui jouissent d’un ensoleillement matinal optimal. Le substratum géologique de l’aire délimitée des vins de Moselle comprend principalement les plateaux liassique, jurassique et triassique qui forment la bordure orientale du plateau lorrain.
Géographiquement cette région se répartit suivant trois secteurs :
- Val de Seille, région de Vic
Le coteau principal repose sur un substrat du Keuper supérieur de Marsal composé de marnolites et de marnes irisées supérieures. Une petite partie du haut de la côte repose sur le Rhétien (Lias inférieur) composé de marnes roses et de grès interstratifié. Le bas de la côte se rattacha au Keuper moyen de Marsal avec dolomies, marnes et grès. La présence d’éboulis calcaires du Sinémurien et Hettangien (Lias inférieur) présente des marnes et calcaires à gryphées. Aussi les terrains sont-ils lourds, argileux et calcaires, mais leur forte pente supprime tout risque d'hydromorphie.
- Pays messin
- à l'est de la Moselle Ce coteau où domine le Bajocien inférieur abrite les communes de Lorry-Mardigny, Marieulles, Vezon et Féy dont les versant concernés sont sur les coteaux est, sud-est et sud. Le substrat est essentiellement constitué de Lias.
- à l'ouest de la MoselleCes coteaux sont surmontés d'un substrat du Dogger datant du Bajocien supérieur et inférieur et, en allant vers l’ouest, du Bathonien.
Les vignes sont situées sur la pente est des coteaux. Elles reposent essentiellement sur le replat du Toarcien au bas de la falaise de l’Aalénien. La structure du sol se manifeste par des terrasses pierreuses et des sols plus argileux vers le bas. Ces sols sont en fait constitués d’un mélange d’argiles et d’éboulis calcaires qui en font un milieu très favorable pour la vigne. La proportion d’argiles augmente vers le bas de la pente.
Sur la commune de Lessy, le vignoble est plutôt assis sur un substrat de l’Aalenien, ce qui donne des sols argilo-calcaires. Du fait de l’existence du vallon, l’aire tourne son exposition davantage vers le sud-ouest[6],[7].
- Val de Sierck
Au nord de la Moselle à la frontière luxembourgeoise le vignoble est situé sur la rive gauche de la Moselle, sur les communes de Haute-Kontz, Contz-les-Bains et Sierck-les-Bains. Dans ce secteur les couches sont plus anciennes du fait de l’inflexion de la Moselle vers l’est. Les substrats du Trias et du Lias composent le sous-sol. Les sols appartiennent généralement aux sols hydromorphes alluviaux, leur texture, fine sur les alluvions récentes est plus grossière sur les alluvions anciennes. Le substrat est toujours constitué par des grèves.
Géologie
Le vignoble de Moselle est principalement installé sur le plateau liasique et triasique, à la bordure orientale du bassin parisien. Les sols du vignoble sont généralement argilo-calcaires, plus ou moins caillouteux.
Les expositions sud et sud-est établies sur de très bonnes pentes caractérisent la majeure partie du parcellaire viticole. L’altitude dépasse rarement 250 mètres
Climatologie
Le climat se caractérise par la combinaison d’influences continentales et océaniques, occasionnant des contrastes thermiques accusés entre été et hiver, la vallée de la Moselle bénéficiant de températures légèrement plus douces.
Moyenne des relevés à Metz-Frescaty 1961-1990[8]
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures moyennes (°C) 1,5 2,8 5,8 9,1 13,2 16,4 18,4 18,0 15,0 10,6 5,4 2,4 9,9 Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 64 58 63 53 69 72 61 62 60 63 67 73 765 Ville Ensoleillement Pluie Neige Orage Brouillard Paris 1 797 h/an 642 mm/an 15 j/an 19 j/an 13 j/an Strasbourg 1 637 h/an 610 mm/an 30 j/an 29 j/an 65 j/an Metz 1 638 h/an 765 mm/an 31 j/an 26 j/an 54 j/an Moyenne nationale 1 973 h/an 770 mm/an 14 j/an 22 j/an 40 j/an Vignoble
Présentation
Le vignoble s'étend actuellement sur dix-neuf communes du département mosellan (arrêté du 17 juin 1986) : Ancy-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Contz-les-Bains, Dornot, Féy, Haute-Kontz, Jussy, Laquenexy, Lessy, Lorry-Mardigny, Marange-Silvange, Marieulles, Novéant-sur-Moselle, Plappeville, Sainte-Ruffine, Scy-Chazelles, Sierck-les-Bains, Vaux, Vic-sur-Seille.
Le passage au classemment AOC prévoit d'étendre le conditionnement et la vinification aux neuf communes de proximité immédiate : Rozerieulles, Ars-sur-Moselle, Hettange-Petite, Malling, Marsal, Berg-sur-Moselle, Ay-sur-Moselle, Lorry-lès-Metz et Moulins-lès-Metz.
Encépagement
Les vins d'appellation « Moselle » sont produits à partir de huit cépages autorisés. Le pinot noir, l'auxerrois, et le pinot gris constituent 83 % de l'encépagement. S'y ajoutent pour la complexité des vins : gamay, gewurztraminer, meunier, muller-thurgau, pinot blanc et riesling.
- Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
- en monocépage : auxerrois, pinot gris et muller-thurgau.
- en assemblage : cépage principal : auxerrois et pinot gris.En cépages accessoires on trouve alors : muller-thurgau, pinot blanc, gewurztraminer et riesling.
- Les vins rouges sont issus du pinot noir.
- Les vins rosés sont issus des cépages suivants du pinot noir en cépage principal, le gamay en tant que cépage accessoire.
Méthodes culturales et réglementaires
Le vignoble est en taille en guyot simple ou double. L'on trouve également quelques conduites en lyre.
L'appellation d'origine « Moselle » requiert que le raisins récoltés à bonne maturité présente un titre alcoométrique volumique naturel minimal de 8,5 %.
Suivant l'article 5 du décret du 30 novembre 1960, le rendement est fixé à 60 hectolitres par hectare de vigne en production.
Terroir et vins
Structure des exploitations
Les parcelles sont des surfaces peu étendues.
Type de vins et gastronomie
Les vins de l'appellation Moselle, vins tranquilles, peuvent être des vins blancs ou rosés qui sont des vins secs présentés usuellement en cépage pur avec mention du cépage ou issus d’assemblages de cépages sous l’appellation Moselle, et des vins rouges qui sont généralement assez souples et peu tanniques, présentés également en cépage pur ou en assemblages. Les rosés sont habituellement qualifiés de vin gris du fait de leur robe d'un rose pâle, souvent saumoné. Elle est due à la méthode de fabrication.
Commercialisation
Notes et références
- ↑ Avis d'ouverture d'une procédure nationale en demande d'opposition d'une appellation d'origine contrôlée JORF no 0253 du 29 octobre 2008 page 16455 texte no 79.
- ↑ Notamment la rue de la Vignotte sur l'île Chambière, à proximité de l'abbaye Saint-Vincent à Metz.
- ↑ Voir l'article Le Pays messin au Moyen Âge.
- ↑ Château de Vaux, vins de Moselle
- ↑ François-Yves Le Moigne (dir), Histoire de Metz, 1986 [détail des éditions]
- ↑ Rapport d’expertise délimitation parcellaire, Inao, 1984
- ↑ Projet de cahier des charges présenté à la commission permanente du Comité national des vins, eaux-de-vie et autres boissons alcoolisées à la séance du 11 juin 2008
- ↑ Quid 2004, page 619
Bibliographie
- J. Barthel, Vignerons, Vignes et Vins en Pays messin, Édition Serpenoise, Metz, novembre 1990, 323 p.
- R. Dion, Histoire de la Vigne et du Vin en France des Origines au XIXe siècle, Paris, 1959, 768 p.
Voir aussi
Articles connexes
- Appellation d'origine vin de qualité supérieure
- Liste des Vins délimités de qualité supérieure
- Vignoble de Lorraine
Liens externes
- Dossier réalisé par Claire Pavot (Chambre régionale d'agriculture de Lorraine) Demande de reconnaissance en appellation d'origine contrôlée «Moselle».
- Fiche de l'AOVDQS « Moselle » sur le site de l'Inao.
- Cahier des charges proposé pour la création d'une AOC « Moselle ».
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