Musée de la mine de Saint-Étienne

Musée de la mine de Saint-Étienne
Musée de la Mine de Saint-Étienne
Couriot-Puit-chevalement.jpg
Informations géographiques
Pays Drapeau de France France
Ville Saint-Étienne
Adresse 3, boulevard Franchet d'Espèrey
Coordonnées 45° 26′ 19″ N 4° 22′ 36″ E / 45.438514, 4.37663645° 26′ 19″ Nord
       4° 22′ 36″ Est
/ 45.438514, 4.376636
  
Informations générales
Date d’inauguration 1991
Collections Mines
Nombre d’œuvres Musée de site
Superficie 15 hectares
Informations visiteurs
Nb. de visiteurs/an 50 à 60 000 visiteurs/an
Site web http://www.saint-etienne.fr/

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Musée de la Mine de Saint-Étienne

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Musée de la Mine de Saint-Étienne

Le Musée de la mine de Saint-Étienne est un musée français créé en 1991 sur le territoire de la ville de Saint-Étienne (Loire - Rhône-Alpes), sous les deux crassiers qui dominent le sud-ouest de Saint-Étienne dans l'ancien quartier du Clapier, qui fait aujourd'hui partie de la ZPPAUP Tarentaize-Beaubrun-Severine.

Vers 1918-1920, le puits fut rebaptisé du nom du président de la Société Anonyme des Mines de la Loire, Henry Couriot[1].

Sommaire

Présentation

Nommé officiellement « Site Couriot, Musée de la mine », installé dans les bâtiments du dernier puits stéphanois (fermé en 1973), le site a vu deux générations de puits se côtoyer (les puits Châtelus I et II au XIXe siècle, puis le puits Couriot au XXe siècle).

Ce musée nous fait visiter en extérieur les bâtiments d'une véritable mine : le grand lavabo (l'expression « salle des pendus » n'était pas employée dans la Loire, les mineurs parlant plutôt du « lavabo »), la salle des machines et la lampisterie (atelier d'entretien des lampes).

Dans une galerie souterraine reconstituée avec les différentes techniques de soutènements, le visiteur découvre l'histoire de la mine à Saint-Étienne. La visite retrace notamment l'évolution des techniques d'extraction, la vie quotidienne des ouvriers, l'avènement de l'âge industriel, l'emploi de la main-d'œuvre étrangère, les grèves et les progrès sociaux qui y furent gagnés de haute lutte. La fin progressive de l'exploitation minière dans la région y est aussi évoquée.

Le musée est également le cadre d'une programmation culturelle (spectacle vivant, projections de films, festivals).

Il bénéficie du label Musée de France.

Les puits Châtelus à Saint-Étienne vers 1880

.

Les bâtiments du jour

Le grand lavabo, construit en 1948. Les vêtements ont été raccrochés à l'occasion du tournage du film Le Brasier

Il offre un ensemble cohérent relativement bien conservé et bénéficiant d'une perspective paysagère saisissante. Si les bâtiments de lavage et de triage installés sur la plate-forme basse (le « plâtre ») ont été démolis, les bâtiments dans lesquels les mineurs circulaient quotidiennement ont été préservés. Ils datent soit du projet initial (contemporains de la Première Guerre mondiale) soit de l'après-guerre (construits en 1948 dans les contexte du plan Marshall et de la C.E.C.A.).

Dans sa configuration la plus récente, le site pouvait accueillir 2 000 mineurs et plusieurs centaines d'ouvriers de surface. Aujourd'hui on peut découvrir les deux lavabos ouvriers, les bureaux de l'administration, l'ancien contrôle des ouvriers, les deux lampisteries, la salle d'énergie, la salle de la machine et le bâtiment de la recette jour avec le chevalement.

Le site a été pendant longtemps la « vitrine », siège de la Société Anonyme des Mines de la Loire. Il fut le puits le plus important du bassin jusqu'aux années 1930 et resta après la nationalisation de 1946 un puits modèle doté de bâtiments d'administration.

Les installations jour du puits Couriot répondent à la nécessité de faire circuler sur le même espace hommes, charbon et matériel. Afin de gérer de manière efficace la circulation des flux aux abords du puits, le site a été organisé selon un système de plates-formes aménagées à flanc de coteau (probablement à l'emplacement d'anciennes carrières). Un schéma original dont il reste le seul témoin aujourd'hui.

L'histoire du site

Musée de la Mine de saint etienne.jpg
Le grand lavabo un soir de concert
La salle d'énergie.

Situé à l'ouest de Saint-Étienne, le site se trouve dans le périmètre de l'ancienne commune de Montaud, puis par scission dans l'éphémère commune de Beaubrun (1842-1855) finalement intégrée à Saint-Étienne. À proximité des anciens faubourgs de Tarentaize et de Polignais, le site du puits Couriot représente une superficie de 15 ha (30 ha avec les crassiers). Il constitue le vestige le mieux préservé et le plus complet témoignant de l'activité houillère du bassin stéphanois.

Attestée depuis le XVIIIe siècle, l'exploitation du charbon dans ce secteur peut s'expliquer par la présence d'un anticlinal rejetant au jour trois couches exploitables à faible profondeur (appelées la maréchale, le rafaud et la bâtarde correspondant en fait à la 1er, 2e et 3e couches dites "de Beaubrun").

Vers 1810, l'activité est pour le moins restreinte, comparée à Villars, à l'Est de Saint-Étienne (Outre-Furan), à Saint-Jean-Bonnefonds et surtout la vallée du Gier qui produit alors la quasi-totalité de la production nationale de charbon. À cette date, le secteur de Beaubrun ne connait dans les textes qu'une exploitation par fendue et les travaux anciens (causes d'inondations parfois meurtrières) rendant alors l'exploitation du secteur assez difficile.

La concession de Beaubrun vers 1840.

Vers 1840, l'activité extractive semble vouloir se développer durablement, la concession de Beaubrun est déjà divisée entre 3 petites compagnies dont 2 appartiennent à des notables locaux :

  • Au sud, la Compagnie des Mines Ranchon : exploitant en bordure du quartier de Tardy (actuelle rue Vaillant Couturier) par un puits et une fendue.
  • A l'ouest, la Compagnie Parisienne est une exploitation de taille modeste (deux nouveau puits sont alors en fonçage ).
  • Enfin au sud-ouest, les Mines Grangette ; regroupant les puits Basse-villes 1 et 2, Hautes-villes 1 et 2, Culatte 1 et 2 et Clapier 1 et 2 (théâtre d'un coup de grisou en 1839 qui entraina une inondation et l'abandon de l'exploitation pendant plusieurs décennies).

Cette petite société s'associera par la suite avec d'autres exploitants pour fonder en 1845 la Compagnie des Houillères de Saint-Étienne. L'objectif avoué de ces petits exploitants est de contrecarrer l'irrésistible ascension de la Compagnie Générale des Mines de la Loire, un conglomérat issue d'une fusion entre différentes compagnies de Rive-de-Gier dont les réserves s'épuisent et qui compte faire main-basse sur les concessions stéphanoises.

La C.H.S.E. sera finalement absorbée en septembre 1845 par la grande Compagnie des Mines de la Loire.

1854-1892 : la Compagnie de Beaubrun.

En 1854, Napoléon III dissout le monopole. Une petite société, la Compagnie des Mines de Beaubrun, exploite alors la concession grâce à une demi-douzaine de puits anciens dont le puits Châtelus (fondé en 1850 par la C.M.L.). Elle est en fait l'émanation des deux grandes compagnies voisines qui exploitent deux faisceaux de charbon de part et d'autre de la faille souterraine de Malacussy qui coupe la concession en deux.

Son capital appartient en partie à ces puissantes voisines : la S.A. des Mines de la Loire qui exploite les concessions plus au Nord et la S.A. des Mines de Montrambert et la Béraudière au Sud. Elles sont toutes deux issues de la division du monopole et possèdent une partie du capital de la Compagnie de Beaubrun.

En 1857, la gare du Clapier est ouverte et le contournement ferroviaire de l'Ouest stéphanois offre de nouveaux débouchés au charbon extrait à Beaubrun. Un élément déterminant qui déterminera plus tard le choix du site comme siège d'extraction.

Vers 1860, le puits Châtelus est relié au vieux puits du Clapier et la 5e couche est exploitée; mais le fonçage d'un nouveau puits s'impose. Un nouveau puits, Châtelus 2, commence à être foncé en 1870. Dès lors, les puits Châtelus fonctionnent comme des puits jumeaux : quand l'un doit être approfondi, l'autre assure l'extraction.

En 1887, un terrible coup de grisou dans le quartier d'exploitation situé entre Châtelus 1 et Culatte coûte la vie à 79 mineurs. L'événement fait les gros titres des journaux, l'émotion est grande : le puits est fermé.

La petite compagnie sera alors finalement absorbée par la S.A. des Mines de la Loire, sous l'influence d'Henri Couriot, le 3 juin 1893. Ce dernier voit sans doute dans son positionnement stratégique et ses réserves des possibilités de développement sur le long-terme.

Le nouveau siège de la S.A. des Mines de la Loire

Article détaillé : S.A. des Mines de la Loire.

Après la dissolution de la C.M.L. par Napoléon III en 1854, la S.A. des Mines de la Loire hérite du nom, de la dette et des concessions du Nord-Ouest.

1892-1893 : elle absorbe la Compagnie de Beaubrun et relance des travaux (remise en marche de Châtelus et modernisation des installations de triage).

La société entreprend à partir de 1907 la conception d'un puits de nouvelle génération ( Châtelus 3), qui deviendra par la suite le puits Couriot. Le choix de ce site pour la concentration de l'activité s'explique par la présence d'une couche de charbon importante "la 8e Grüner" qu'on espère alors atteindre à la profondeur record de 1 km.

Les Mines de la Loire s'associent en 1911 avec d'autres partenaires afin de lancer un programme de logement La Ruche immobilière afin de loger la main-d'œuvre qui sera employée dans son nouveau puits.

Le fonçage du puits est terminé à 727,25 m en 1914 et le chevalement est ripé au-dessus du puits, mais l'entrée en guerre stoppe les travaux.

En 1917, le puits Châtelus 3 est définitivement baptisé puits Couriot.

1919 : début du fonctionnement du puits Couriot. La recette inférieure se trouve à - 116 m sous le niveau de la mer.

Parallèlement, les Mines de Loire achètent les terrains alentours pour prévenir l'étalement urbain de Saint-Étienne.

1928 : installation d'un nouveau chevalement en béton pour Châtelus 1 qui devient un puits de service. Châtelus 2 est abandonné et remblayé.

1er mars 1941 : visite et discours du maréchal Pétain.

1946-1973 : de la nationalisation à la fermeture

  • 1945-1947: Le projet visant à faire de Châtelus 1 un puits d'extraction équipé de "skips" est envisagé mais restera sans suite.
  • Octobre 1948 : grève, la garde mobile occupe le site. La même année, l'installation d'une nouvelle ligne de skips cette fois-ci au jour va permettre l'élévation du second crassier.
  • 1969 : foudroyage du chevalement en béton du puits Châtelus I.
  • 1971 : début du démantèlement de Couriot.
  • 5 avril 1973 : fermeture du puits Couriot, les câbles sont coupés. La dernière équipe descendue pour éteindre les pompes remontera par le puits Rochefort. À cette date, Couriot est le dernier puits sur la commune de Saint-Étienne à cesser son activité.
  • 1991 : ouverture du musée de la mine.

Aujourd'hui, un projet d'aménagement de la plate-forme basse (le « plâtre ») est en cours, un parc urbain devrait y voir le jour.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Couriot, l'album, coll. Patrimoine du bassin de la Loire n°1, Musée de la mine de Saint-Étienne (édition Ville de Saint-Étienne), 2002.
  • 100 sites en enjeux, L'héritage industriel de Saint-Étienne et de son territoire, coll. Patrimoines du bassin de la Loire n°2, Musée de la mine de Saint-Étienne (édition Ville de Saint-Étienne), 2006.
  • M. Bedoin, Le patrimoine minier stéphanois, Guide de promenade, Roche-La-Molière, 1985.
  • Jérôme Sagnard, Joseph Berthet Mémoires de mineurs dans le bassin stéphanois Éditions Alan Sutton, 2004, 128 p.
  • Jérôme Sagnard, Joseph Berthet, Patrick Etievant Les puits des houillères du bassin de la Loire Éditions Alan Sutton, Mémoires de mineurs, 2008, 128 p.

Liens internes

Les quelques chevalements conservés sur le bassin :

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Musée de la mine de Saint-Étienne de Wikipédia en français (auteurs)

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